Actualité de l'émulation [contenu fourni par Emu-France]
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Par Marc G. et camite (10 octobre 2003) Un grand merci au site Atari Age pour les captures d'écran Un peu d'histoire (par Marc G.).Pionnière dans son concept, l'histoire de la Lynx d'Atari débute en 1989. Mais avant cela, revenons quelque temps en arrière, aux environs de 1987. Epyx, célèbre développeur américain (Winter Games, Summer Games...), crée un pôle de développement console, constitué en grande partie par les ingénieurs ayant donné naissance aux co-processeurs de l'Amiga (Portia, Agnes et Daphne). Le temps passe, nous sommes en 1988 et la machine est fin-prête. Elle à pour nom : Portable Color Entertainment System (PCES). Malheureusement, suite à l'effondrement du marché américain de software micro et à quelques placements hasardeux (jeux de plateaux avec cassette vidéo, développements à l'étranger), la firme a perdu une grande partie de ses assises financières. Condamnée à chercher un fabricant pour sa console, elle finit par trouver le messie tant attendu en la personne de (roulement de tambour) : Atari Corp. Soucieuse de retrouver la place de leader sur le marché console, la légendaire société accueille le projet avec enthousiasme. L'accord est donc conclu, Atari prenant des parts chez Epyx tout en versant des royalties sur chaque machine vendue. Pour l'occasion, la PCES est rebaptisée Lynx. D'un point de vue purement technique, le fauve est équipé d'un microprocesseur 65c02 (identique au... hem'... C64) qui mouline à 3,6 Mhz et se voit épauler par un fabuleux coprocesseur graphique, nommé Mickey, qui carbure à 16 Mhz (ouf, on respire). Ce dernier est capable de gérer les zooms et une infinité de sprites. Sa palette de 4096 couleurs, dont 16 affichables simultanément, couplée à une définition de 160*102 avec écran rétro-éclairé réversible de 75 mm*45 mm vient clôturer la partie visuelle. Pour enchanter nos pavillons, nous avons droit à un processeur 32-bits, 4 voies, malheureusement mono. Ses cartouches peuvent contenir de 128 Ko à 1 Mo. Particularités de l'engin : il est réversible droitier/gaucher et peut se jouer verticalement pour certains jeux (Gauntlet, Klax...). Pour enfoncer le clou, signalons encore que 8 joueurs peuvent se linker pour des parties, qu'on espère, endiablées. Voici donc un bijou technologique qui n'a que 2 défauts : sa taille (c'est plutôt une transportable) et sa consommation (2H30 avec 6 piles alcalines), ce dernier problème étant récurrent avec les portables couleur à écran rétro-éclairé de l'époque (et explique pourquoi Nintendo opta pour le monochrome avec la Game Boy...). Faisons nos comptes : nouveau concept, technologie à toute épreuve, catalogue prometteur. Tous les ingrédients sont ici réunis pour que l'alchimie du succès réussisse... Autopsie d'un ratage ...Mise en vente au mois d'octobre 1989 en quantité limitée au Japon et aux Etats-Unis, au prix de 150$, fournie avec 4 jeux (la bonne blague : seule la cartouche California Games était livrée avec la machine, mais le soft comprenant 4 épreuves, Atari a jugé que cela faisait 4 jeux. J'en ris encore... [NdL : cet amalgame étai déjà fait sur les boîtiers de jeux VCS quelques années avant. Il y avait écrit, par exemple, "112 games" sur celui de Space Invaders]), et proposant 4 cartouches à son catalogue, la console devient vite un succès, le million d'exemplaires vendus étant rapidement dépassé. ... à répétition.Commercialisée la même année que la Game Gear et la PC Engine GT, la Lynx II n'arrive pas à relever le niveau. Elle gomme pourtant les principaux défaut de son prédécesseur : plus compacte, son stéréo, consommation revue à la baisse, économie d'énergie grâce à un bouton permettant de couper l'écran sans éteindre la console et surtout un prix moindre et une logithèque déjà plus fournie. Mais rien n'y fait. Les ventes médiocres du premier modèle ont refroidi éditeurs et distributeurs : la machine bénéficie donc de peu de points de ventes et son catalogue de jeux est loin de valoir celui de ses concurrentes. Résultat des courses, après une longue agonie, Atari jette l'éponge. La machine, pourtant excellente techniquement, ayant manqué de titres et d'une campagne marketing digne de ce nom, n'aura pas réussi à redorer le blason de la célèbre firme américaine. La fabrication est arrêtée en 1993 et la production de soft en 1995, date à laquelle la Corp lui fournira encore 2 petits jeux (Asteroids et Missile Command sur une seule cartouche). Design et accessoires.De 1989 à 1993, la machine est apparue sous 2 formes. Voici donc les deux versions commercialisées, ainsi que plusieurs prototypes qui n'ont jamais vu le jour (ou en quantité microscopique) : - Atari Lynx : premier modèle sorti en 1989. Vivement critiqué sur sa taille, son autonomie, son manque de jeux et son prix exorbitant (du moins au lancement), il fut relooké l'année suivante. Sa production s'arrête en 1990. - Atari Lynx II : second modèle commercialisé en 1990, il se distingue du premier par sa taille plus compacte, le son stéréo, une consommation (un peu) moindre, son bouton permettant de couper l'écran sans éteindre la machine et son témoin de mise sous tension. Sa fabrication est stoppée en 1993. - Prototypes Atari Lynx II rose/bleu pastel : Voici 2 étranges prototypes, dévoilés en 2001, qui ne furent malheureusement jamais commercialisé. Plusieurs rumeurs circulent quant à leur conception: un coloris par sexe (comme c'est mignon), promotion pour le lancement du titre Song & Song (en package avec ou sans soft)... Les paris sont ouverts. - Atari Lynx II Marlboro : Un prototype au couleur du célèbre vendeur de tabac a été conçu, un jeu étant même prévu pour soutenir son lancement (ou l'inverse). Il ne fut jamais commercialisé. Pour les accessoires, on a droit à du grand classique : - L'adapteur secteur : Indispensable vu la consommation gargantuesque de la bête (livré dans certains packs). Et les jeux dans tout ça ?Doté d'un catalogue de moins de 100 cartouches, la console du duo américain possède néanmoins suffisamment de gros titres pour satisfaire les appétits les plus voraces (et ruiner les plus fauchés). Des programmes originaux (Dracula, Blue Lightning...), des conversions micros (Shadow Of The Beast, Lemmings...), des adaptations arcades (Stun Runner, Toki...), il y en a pour tous les goûts et dans presque tous les genres. Ci dessus : Successivement la boîte, la cartouche (enfin, la carte) et un écran de jeu. Il s'agit ici de Dracula, un magnifique jeu d'aventure. Ses menus déroulants lui donnent une excellente maniabilité, son seul défaut étant l'impossibilité de sauvegarder sa partie : Pas de mot de passe, pas de pile, que dalle, nada... A noter qu'il existe toujours un noyau dur d'utilisateurs et de collectionneurs pour lesquels des jeux sont encore conçus. Ils sont malheureusement pratiquement introuvables et leur qualité est bien en deçà de ceux développé auparavant. Snif. Complément (par Camite) : Les incontournables de la Lynx(ou comment faire taire ceux qui disent que cette console manquait de bons jeux) - A.P.B. Dans la peau d’un flic, le joueur devra pourchasser divers malfrats en voiture. Le principe rappelle bien sûr Chase HQ à deux nuances près (et de taille) : la représentation aérienne de l’action et surtout la possibilité d’emprunter plusieurs chemins différents. A tel point que l’on perd souvent son temps, au cours d’une mission, à explorer librement les environnements de jeu. Avec son gameplay relativement ouvert et un humour de série B reprenant tous les clichés de la police américaine, A.P.B. évoque parfois un GTA avant l’heure. Côté forces de l’ordre. - Awesome Golf - Batman Returns - Bill and Ted’s Excellent Adventure (voi aussi l'article dédié) Ça n’en n’a évidemment pas la richesse, mais pour les plus persévérants (jouabilité lourde) l’aventure en vaut la chandelle. Le scénario nous change des sentiers bien balisés de l’heroic fantasy : un type mal intentionné a kidnappé les copines de Bill et Ted avant de partir... dans le passé. Les deux ados partent donc à sa poursuite dans une... cabine téléphonique (voir le film pour la justification scénaristique) mais se heurtent aux caprices du temps. Le jeu débute donc dans l’Egypte Antique avant de vous promener à Rome au temps de César, dans l’Europe du XVIIIe siècle, au Far-West et enfin dans un futur post apocalyptique. A la différence de Chrono Trigger, le scénario ne pousse pas le vice jusqu’à prendre en compte les modifications résultants de vos actions. Il s’agira plutôt de récolter divers objets incongrus comme des notes de musique pour alimenter la cabine téléphonique (!) Objectivement, Bill and Ted’s n’atteint sans doute pas les cimes de l’orgasme ludo-numérique. Mais il dégage ce que bon nombre de jeux ne connaîtront jamais : une personnalité. N.B : le film a également fait l’objet d’une adaptation sur NES, sous la forme d’un jeu de plateaux genre Bomberjack. - California Games - Checkered Flag - Fidelity Ultimate Chess Challenge - Hockey - Ninja Gaiden - Paperboy - Rampage - Rygar - S.T.U.N Runner - Scrapyard Dog - Shadow of the Beast - Shanghaï - Super Skweek - Viking Child - Warbirds - Zarlor Mercenary Mais encore... Conclusion.Pourquoi tant de haine ? Cette machine n'a vraiment pas mérité un sort aussi funeste. Il est vrai qu'elle n'est pas si portable que cela, que son autonomie n'est pas conséquente (mais la Game Gear et la PC Engine GT ne firent pas mieux et il aura fallu attendre les batteries de téléphone mobile pour que le problème soit enfin résolu) et que sa campagne de pub a été, euh, plutôt discrète. Mais tout de même, ses capacités techniques avant-gardiste aurait pu (du ?) la propulser au sommet des ventes. Malheureusement, les jeux ont tardé à se présenter (1 jeu ou 2 par mois, ce n'est pas vraiment la bousculade). Au final on se retrouve avec une machine qui devient difficile à trouver pour le retro-gamer, surtout le premier modèle, et pour les jeux, c'est encore pire (et coûteux). Un avis sur l'article ? Une expérience à partager ? Cliquez ici pour réagir sur le forum (65 réactions) |