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Chase H.Q
Année : 1988
Système : Arcade
Développeur : Taito
Éditeur : Taito
Genre : Jeu de Course / Action
Par Lyle (08 avril 2002)
Le flyer américain : cliquez sur l'image pour une version plus grande.merci au site Arcade Flyer Archive !

Chez Taito, l'arrestation sur les routes est une procédure pour le moins radicale. Le principe de Chase HQ est unique en son genre : force de police au volant d'une Porsche 928 en civil, vous devez prendre en chasse une voiture conduite par des malfrats et la neutraliser en lui rentrant dans le pare-chocs avant qu'elle ne puisse définitivement prendre la fuite.

"This is Nancy at Chase HQ. We've got an emergency here !" On se souvient encore de cette phrase qui introduit chaque mission du jeu. Et pour cause : Chase HQ a eu un succès considérable et a campé dans les salles d'arcade de l'époque des années durant. Une fois la rom lancée - les programmeurs de M.A.M.E n'ont réussi à la faire tourner correctement qu'il y a seulement quelques mois - on constate avec émoi que les sons et l'ambiance redeviennent immédiatement familiers : la voix de Nancy, la standardiste chargée du briefing, les crissements de pneus au démarrage, ou cette éternelle sirène qui au début des années 90 se disputait la vedette avec la musique criarde de Tetris ou les pains répétés de Final Fight dans les salles d'arcade.

Votre objectif comporte deux étapes. Dans un premier temps, il vous faudra courser et rattraper les criminels dans le temps imparti. Un hélicoptère vient régulièrement voler au-dessus de votre véhicule et vous indique la bonne direction à prendre lorsque vous arrivez à un embranchement. Une fois les criminels dans le collimateur, vous devrez percuter leur voiture une bonne vingtaine de fois pour les contraindre à se rendre. À chaque impact, des morceaux de carrosserie se dispersent dans les airs et la voiture finit par s'enflammer.

La difficulté consiste bien entendu à éviter toute collision avec les décors sur les bas-côtés dans les virages un peu serrés, mais aussi les voitures civiles, car ces dernières circulent comme si de rien n'était et il ne faut pas attendre la moindre coopération de leur part. Les cinq missions ne sont pas insurmontables pour peu qu'on parvienne à garder les criminels à sa portée. Les routes ont toutefois tendance à se rétrécir dans les derniers niveaux, et la moindre erreur pourra vous être fatale car les véhicules des fuyards sont au moins aussi puissants que le vôtre. Et dans le cas d'un tête-à-queue, ils auront vite fait de vous distancer. Vous ne pourrez alors les rattraper que grâce aux trois turbos mis à votre disposition pour chacune des missions.

Pourquoi le charme de Chase HQ est-il resté intact ? Probablement grâce à son ambiance façon course-poursuite de série américaine. Mais aussi parce que la voiture est parfaitement maniable. En bon jeu de course d'arcade, Chase HQ ne vous oblige quasiment jamais à freiner ou à rétrograder (vous n'avez de toute manière que deux vitesses). Vous avez donc tout le loisir de vous concentrer sur l'esquive des obstacles, statiques ou mobiles, et sur la destruction de la voiture-cible.

L'animation est toujours aussi fluide et les graphismes agréables. Mais de toute façon, le scrolling frontal défile à une telle vitesse que vous n'aurez pas vraiment le temps de les apprécier. Chase HQ a eu deux suites. La première, Special Criminal Investigation (S.C.I), va encore plus loin et le joueur dispose d'armes à feu en plus de son redoutable pare-chocs avant. La deuxième, Special Chase - Criminal Termination, a été bâclée et s'avère beaucoup moins jouable que les versions précédentes.

Étant donné son succès en arcade, il n'est guère étonnant que Chase HQ ait été converti sur à peu près tous les formats contemporains à sa sortie. Les versions sur ordinateurs 8 et 16-bits sont honnêtes mais la conduite y est un peu trop molle. La version CoreGrafx est aussi rapide et nerveuse que l'arcade, mais cette machine n'étant après tout qu'une 8-bits, les graphismes ont été amplement simplifiés. Comme d'habitude, seul l'original passe donc à la postérité !

Lyle
(08 avril 2002)
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