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Souvenirs de Grospixeliens
Ce dossier est le récapitulatif d'un concours lancé début 2005 sur le forum de Grospixels. Il s'agissait pour les participants de raconter leur vie de joueurs dans un essai d'environ 4 pages. Cher lecteur, ne manque surtout pas de lire ces textes qui sont tous passionnants, vivants et la plupart du temps plein d'humour.

Les souvenirs de... emixam

C’est par un jour pluvieux de septembre 1976, que le petit maxime vient au monde. Déjà la fée du jeu vidéo s’est penchée sur le berceau et a soufflé un nom prédestiné à mes parents. En effet, tout le monde m’appellera « Max », pile poil 3 lettres, le nombre exact de lettres que l’on doit saisir dans le tableau des hight score, si ce n’est pas un signe ça !!!

Le plus lointain souvenir de ma vie de joueur est sans doute une console de type pong (ITMC je crois) que j’ai reçu en cadeau de mon parrain. La console se branchait sur la prise d’antenne de la télé et proposait plusieurs jeux de type tennis. Cela m’a tout de suite intéressé, je l’ai encore et elle fonctionne sans problème, elle est aujourd’hui rangée entre la xbox et une super nes. Bien que techniquement, cela était assez sommaire, le fun était bien présent, surtout après avoir passé ¼ d’heure à tourner la molette dans tous les sens pour trouver le bon canal et avoir une image et un son correct. Il y a eu ensuite la période game and watch, alors que dans la cour de récré, la plus part des autres garçons était super fort aux billes et me prenaient toutes les miennes lorsque je tentais de me mesurer à eux, je préférais me consacrer à donkey kong, parachute et autres. Cette période a connu une apogée vers les années 84-85, mes parents prenaient une semaine de vacance en février et nous partions au ski dans les pyrénées. Nous en profitions pour aller en Andorre, célèbre contrée connue pour ses cigarettes et ses alcools bon marché. Je découvre alors des tas de jeux game and watch, surtout des copies bon marché que je m’empresse d’obtenir en me servant de stratagèmes d’une bassesse incroyable, « elle le sait maman que t as pris tout ça comme cigarette ????hein papa ?, ôô tu as vu le joli jeu.... »

Vers 1986 je pense, j ‘ai une dizaine d’année, c’est le début des amstrad 464, en tout cas dans mon petit village de l’Hérault, mon meilleur copain en possède un et nous passons de nombreux après midi sur Renegade, Gauntlet, et Rygar. Les jaquettes étaient superbes, avec des illustrations soignées qui n'avaient souvent pas trop de rapport avec le jeux mais qui étaient la pour attirer le jeune joueur. Même si le jeu n’était pas terrible, les 10 minutes de chargement durant lesquelles l’écran d’intro s’affichait ligne par ligne justifiaient amplement l’envie de jouer. A cette même période, le samedi soir, j’accompagne mon père au café pour sa ½ heure de belote. J’ai droit à 10 francs ce qui équivaut à 2* 5fr = 3 crédits sur la borne du café. Je passe mon temps sur kung fu, wonderboy et double dragon. Les jeux ne sont pas très récents pour l’époque et surtout ne change pas souvent, je m’améliore et joue de plus en plus longtemps, bref quand on rentre à la maison et que ma mère regarde l’heure, c’est souvent de ma faute... « Maxime avait pas fini sa partie.... » (il faudra que je pense à demander réparation à mon père). Voyant que ce genre d’activité m’intéresse, pour Noël je vais avoir un ordinateur, un excelvision. Voilà, la fin d’un mystère, l’acheteur français de l’exelvision c ‘est moi.... Bref j’ai quelques bons jeux, un pacman, un jeu de tennis et un shoot (wizord, excellent d’ailleurs). Il existe des cassettes de jeux, mais à forte tendance éducative. Ceci dit je commence à faire des petits programmes en basic, taper 2000 lignes avec pleins d’erreurs qui finalement sont perdues lors de l’extinction de la machine...dur. Je rentre au collège, je vais m’acheter une master system, 999 francs, je découpe le catalogue de la redoute, la page console, pas celles des culottes. Mon premier jeu sera After Burner, j aurais ensuite vigilante, Fantasy zone 2 et quelques- autres. Malheureusement les jeux sont très cher et je n‘en ai pas beaucoup. Cependant au collège, je me fais des nouveaux amis et on s’échange les jeux. C’est à cette période que je découvre Bubble bobble et surtout wonderboy 2, j’adore ces jeux je les connais par cœur. Pour wonderboy 2, je ferais même le plan du labyrinthe que je donnerais à mes copains en leurs disant que comme ça ils peuvent prendre le rubis plutôt que la cloche chez la chèvre. A cette époque, j‘ai l’impression de parler un autre langage...Parallèlement, coté arcade, je joue tous les dimanches après midi avec les 10 francs hebdomadaires que me donne mon grand-père. Je ne me rappelle plus très bien les dates, mais les 2 jeux qui m’ont le plus marqués sont sans nul doute Raiden et Black tiger. J’ai une très nette préférence pour les shoots. Le top sont les bornes Outrun avec la voiture et Opération Wolf avec sa mitraillette. La différence entre les jeux d’arcade et ma pauvre Master system est énorme. C’est pendant ces années au collège que je vais faire l’acquisition d’une autre console. Durant une journée de promenade avec ma sœur et mes parents, nous allons voir un salon du jouet et je découvre la gameboy avec Qix. Je teste 2 minutes, c’est sur, elle sera mienne. Il faudra attendre le papa Noël ou mon anniversaire. A 700 francs, soit je tonds la pelouse 18 fois par semaine, soit je lave la voiture 2 fois par jour, soit je perds 70 dents en espérant que la petite souris ne se doute de rien, soit j attends. Et l’attente est longue. Finalement je vais l’avoir pour mon anniversaire. Je m’éclate à Tetris, mon père aussi joue un peu, mais sous prétexte que c’est trop petit, il va laisser tomber. Je vais connaître ma première grande déception. Je vais à Béziers avec ma mère et je m’achète les Tortues ninjas, pour environs 350 francs. Je ne peux pas attendre, durant le trajet du retour, j’essaye mon jeu. Il y a env 40 Km, quand j’arrive chez moi, j’ai fini le jeu...Je ne dirais pas un mot et j’essayerais de me créer de nouveaux challenges, ne pas tuer les ennemis jusqu’au boss...

Je rentre au lycée, début des années 90. Mes copains vont avoir la Megadrive ou la SNES, je me contente de ma Master system, de ma Gameboy et je joue surtout en arcade. Le lycée Joliot Curie de Sète est extrêmement mal placé. D’un coté la plage, de l’autre le Maracaña, petite salle de jeu tenue par un fan de foot et supporter de la Paillade (club de Montpellier). Je dépenserais mon argent sur Final fight, Sunset rider, Captain america, The punisher, Mortal kombat et surtout Street fighter. Au lycée, si tu as des supers notes, tu es un fayot, si tu ne fais rien tu es un cancre, si tu bats tout le monde à Street fighter, tu es THE KING. Mais je ne suis malheureusement pas super bon. Je suis dans une branche technique (Bac E) et je fais de l’informatique. J’aurais besoin d’un ordinateur. Mes copains ont un truc génial un Amiga, bon pour l’école ça ne sert pas énormément, mais y a des jeux terribles. J’éviterais de présenter les choses sous cet angle à ma mère.... Ca y est, il est la, mon Amiga 500 !! acheté d’occasion avec 30 disquettes. Je m’empresse de téléphoner à mes copains, lundi, il me faut des jeux !!!!!!

Je vais m’éclater avec Project X, les monkey island, me perfectionner à Street fighter 2, surtout au changement de disquette en fait. Je joue au Lemmings, j’organise des après midi Super cars 2 et des tournois de Sensible Soccer. Quand mes copains viennent chez moi en me parlant de leurs Atari, je leur fais des démos avec les plus beaux jeux que j’ai... C’est la guerre ! Mes armes sont Apydia, Project X, Leander , Super frog et autre Canon foder. Je le garderai jusqu à fin 94, début 95. Par contre je n’aurais pas de Megadrive, ni de SNES. Je passerais du bon temps dessus chez mes copains, sur les incontournables pour multi joueur, Mario kart, Bomberman. A cette époque je suis très content de mon Amiga, il y a juste un jeu qui me fait énormément envie, F-zéro. Je vais rentrer à la fac, j’ai besoin de programmer en C, de faire du Matlab. Je décide de vendre mon Amiga pour me prendre un 486 DX4 à 10000 balles. C’est l’époque ou on découvre le bug des Pentium, ou on lance Windows 3.1 avec des applis énormes qui se contentent de 400 Mo de disque dur et 8Mo de ram.

Je me sépare de mon Amiga que je revends à un homme d’une trentaine d’année qui est tout excité quand je lui montre ce que « nombreux jeux » de ma petite annonce signifie vraiment, 4 boites de 200 disquettes. Il n’y a pas encore E-mule et autre logiciel de P2P, mais les copies parties sont courantes et Xcopy fait des merveilles. Bref, c‘est avec un pincement que je me sépare de mon Amiga qui m’aura fait vivre de grands moments de bonheur et d’angoisse...C’est un samedi soir, seul chez mes parents que j’allumerais toutes les lumières de la maison après avoir joué à Another world et fait un saut mémorable sur ma chaise lors de l’éclair de la séquence d’intro.

Sur PC je joue un peu, Doom, Worms, Heretic. A l'IUT on a un truc qui s’appelle Internet et surtout nos ordinateurs sont en réseau, les TP d’informatiques sont en plusieurs partie, d’une part un travail collaboratif pour finir le plus vite les taches demandées, d’une autre la découverte de Duke Nukem 3D en réseau. On jouera également à Heretic. Mais hélas tout à une fin, déjà la guerre avec l’administrateur réseau faisait rage, on cache les applis, on change les extensions, on met des fichiers cachés, il ne faut pas qu’il arrive à virer les jeux. Malheureusement, la vie de rebelle doit cesser et la fin va être terrible. Alors que l’Admin. réseau ne maîtrise pas trop le sujet, notre prof d’informatique est au top du top, il organise des TP qui consistent à casser les protections de programmes, à bidouiller les entrailles des systèmes unix. C’est lors d’un TP sûrement moins intéressant que les autres, que l’un de mes camarades, jouant à Heretic aura cette phrase terrible « Trop bon je suis invisible !!! »

Le prof d’info va faire le ménage sur les postes. Je me rabats sur Internet avec notre liaison 64Ko. C’est en surfant que je découvre les débuts de l’émulation. Je commence à prendre des jeux 8-bits et découvre la ludothèque de la Nes. Je ne joue pas trop sur PC à part quelques shareware sympas, Wacky wheels entre autre. Le jeu en réseau est vraiment génial mais se retrouver tout seul devant son ordi ne m’intéresse plus trop. Une bombe atomique va alors débarquer, on a beau être à fond Nintendo ou Sega et avoir des reproches envers la politique de Sony ou autre, on ne peut pas dire que la Playstation n’est pas une révolution dans le monde du jeu. Playstation Vs Saturn, la nouvelle bataille s’annonce. Pour moi c’est clair, la Playstation est la meilleure, Wipeout justifie à mes yeux l’investissement de 2099 francs pour cette console. C’est le début des soirées pizzas-bières-playstation chez moi, dans mon petit appart d’étudiant. Les soirées fifa96, avec nos règles maison. En prenant l’Italie on peut marquer dès le coup d’envoi et les lobs marchent à chaque fois. Le gardien s’avance, le ballon rebondi au-dessus de sa tête et encore un match avec 30 buts. Je passerai d’excellent moment avec Wipeout, Toshinden, Ridge racer. Je pars à St Etienne pour finir mes études, la Playstation et le pc qui ne sert plus trop à grand chose me suivent. Les tournois de micromachine et de puzzle bobble s’enchaîne chez moi, on en perdrait presque la notion du temps. A midi on rentre tous chez moi avec un sandwich, le tournoi commence jusqu a 13h30, il faut reprendre les cours. Il arrivera quelquefois, d’oublier l’heure... Comme notre principe de base est qu il vaut mieux ne pas aller en cours que d’arriver à la bourre et se faire remarquer, nous aurons tendance à rester très discret et à nous faire le moins remarquer possible, question de respect.....

Le concept pizza bière Playstation est encore amélioré et devient pour quelques soirées, pizza bière, play et coupe d’Europe de foot. 2 Télés dans mon petit appart de 20 m ² plus les allumés du paddle. L’année de maîtrise sera plus calme, un événement assez inattendu viendra quelques peut diminuer le nombre de soirées... La play s’est bien mais les filles c’est quand même mieux. Enfin, les filles, disons plutôt la fille qui est devenue, il y a quelques années Mme Emixam. Elle n'aime pas trop les jeux vidéos, a part les très classiques Bomberman sur Dreamcast et Puzzle Bobble. Les jeux marquant de cette époque sont pour moi, Moto racer et le pad analogique, mais qui ne vibre pas encore, Croc, jeu de plate-forme bien sympathique, Formula one 96 et V-rally sur lequel on se lance des défis. Le jeu le plus fun aura été micromachine V3 et la possibilité de jouer à 4 avec 2 manettes. Encore une fois, il faudra canaliser les énergies en interdisant les chatouilles durant les parties ce qui n’était pas du goût de mon canapé clic-clac qui n’est pas fait à la base pour avoir 4 gamins de 70 kilos qui se sautent dessus pour avoir le privilège de chambrer les autres durant les 4 heures de cours sur la théorie statistiques des files d’attentes qu’ils vont se taper l’après midi. Les jeux vidéos c’est bien mais avec ne bandes de potes, c‘est royal.

Finis les études, je pars à Marseille ou ma chérie trouve du boulot, je passe 3 mois au chômage et je fais chauffer la play toute la journée, je découvre les boutiques qui louent les jeux, coté légal cela me paraît limite mais quand on est au chômage avec pas un rond, on ne se pose pas trop de question. Il y aura ensuite un période creuse, avec quelques bons jeux, je reprendrais Raiden, R-type delta et Philosoma, un shoot très bien sur Playstation Les 128-bits commencent à arriver, je ne suis pas super enthousiaste, je passe plus de temps sur les émulateurs, surtout 16-bits, génération de consoles que je n’ai pas bien connue. Ma prochaine console sera la Dreamcast, je prendrais 3 jeux, Sega rally, Soul calibur et Toy commander. Cette console est géniale, il y a pleins de jeux d’arcade, on branche, on joue, on s’éclate.

Je passerais de grands moment sur cette console, à mon avis la meilleure, encore aujourd’hui je prends régulièrement des jeux, qui ne sont pas cher. Virtua tennis, chu chu rocket, le jeu qui rend fou, et ma première découverte des jeux de dance. Au détour d’un article je tombe sur la présentation d’un jeu nommé Samba de amigo, ça a l’air vraiment sympa et rigolo, il n’y en aura que très peu d’exemplaires et uniquement distribué par la FNAC. Je vais de suite faire ma réservation. Des fois dans la vie on se retrouve dans des situations bizarre, le mec de la FNAC a du me prendre pour un dingue quand je lui ai expliqué le jeu que je voulais en mimant les gestes en pleine Fnac. Les DDR ont été également un grand moment de franche rigolade, surtout lors des réveillons et autres soirées. A jeun c’est déjà rigolo mais une fois l’apéro passé c’est encore plus fun, surtout les soirées d’halloween où un zouave déguisé en Scream avec un couteau se trémousse sur Kung fu fighting. Depuis quelque temps je me suis pris d’une passion pour les brocantes, j’ai entamé une collection et je peux enfin m’offrir les consoles et les jeux que je n’ai pas pu avoir dans ma jeunesse. J’ai enfin une Pc engine, qui me faisait rêver quand j’étais jeune et qui était introuvable dans ma région. Aujourd'hui la Nes côtoie la xbox, le câble de la super Nintendo sert aussi à la Gamecube. Je joue de temps en temps mais surtout à des vieux jeux, surtout sur Megadrive, SNES et pc engine. Etant plus jeune je n’avais pas les moyens, ni mes parents surtout, d’avoir sans cesse de nouveaux jeux, de nouvelles consoles. Alors maintenant je me fais plaisir, j’ai laissé tomber les émulateurs, avoir la cartouche dans ses mains c’est plus sympas que de trier 3 cd de roms dont 80% ne nous intéresse pas. Il me reste encore quelques envies à assouvir, notamment une certaine console noire dont les jeux coûtent assez souvent plus cher que la console elle-même et surtout l’envie de posséder une borne arcade.

Une chose est sûre, c’est que mes meilleurs souvenirs concernant les jeux vidéos sont les soirées entres amis, des tas de franches rigolades et de bons moments passés ensemble.

emixam
(27 octobre 2005)