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Souvenirs de Grospixeliens
Ce dossier est le récapitulatif d'un concours lancé début 2005 sur le forum de Grospixels. Il s'agissait pour les participants de raconter leur vie de joueurs dans un essai d'environ 4 pages. Cher lecteur, ne manque surtout pas de lire ces textes qui sont tous passionnants, vivants et la plupart du temps plein d'humour.

Les souvenirs de... gonzo

Ma vie de gamer : Mars 2005
prénom : laurent.
surnom : gonzo.
date de naissance : 2 août 78.

26 ans dont pas loin de 20 baignés dans l'univers vidéo ludique, c'est parti pour une
rétrospective sur ma vie de joueur.

Les premiers souvenirs : Pas facile de se rappeler dans le détail tant cette période est lointaine. Parmi les quelques images qui me reviennent de mon premier contact avec les jeux video, j’associerai la date de 1986 ou 1985 peut-etre. Partit passer la journée à Mirapolis, un parc d'attraction de la région parisienne qui a du fermé à la fin des années 80. J'avais surtout envie de voir le gros gargantua, statue ephigique du parc, mais il se trouve qu'on est entré dans une espèce de grande salle obscure avec plein de machines de jeux. Je me souviens avoir fait une partie d'un jeu de buggy, installé dans un cockpit. Ma partie n'a surement pas duré plus de 30 seconde ... un peu normal a cet âge, toujours est-il que cette expérience m'avait plu. Parmi ces souvenirs il y a aussi, vers la meme epoque, deux bornes d'arcades installés dans un centre pierre et vacance à moliets, une recherche me laisse aujourd'hui penser que les jeux étaient arkanoid et sons of phenix, mais je n'en suis pas sûr pour le dernier, rageant ! Toujours est-il que j'étais fasciné par ses petites briques ou bien ses petits vaisseaux que fesaient bouger des 'grands gars' qui aujourd’hui aurait surement dix ans de moins que moi. Je me souviens de la console de jeu de ma cousine, un atari 2600, à laquelle je jouais lors des réunion de famille. Un shoot'em up avec des couleurs plutot bleu, c'est tous ce dont je me rapelle mais j'adorai ca. Peut-etre même avant cette période je m'adonais aux game and watch avec les pompier devant sauver des gens tombant d'un immeuble.

1988-1989, les souvenirs s'affinent.

Mes parents décident d'acheter un micro ordinateur. En lisant votre dossier consacré aux ordinateurs thomson je me rend aujourd'hui compte que leur choix n'était pas des plus judicieux. Un Thomson TO9, très médiatisé à l'époque car entièrement en francais et dont le petit frère le MO5 avait été introduit dans les écoles primaires à titre éducatif. C’est bien gentil mais techniquement le TO9 est très faiblard pour une machine de 1988. Mes copains me conseillais l'amstrad mais ca n'est pas moi qui ai choisi. Qu’importe, à 9 ans j'était heureux d'avoir cette premiere machine sur laquelle j'allait pouvoir jouer. Mon premier jeux : Paris-dakar, acheté un dimanche apres-midi avec mon père dans une petite boutique de Palaiseau (91). Puis viendront beach-head, numero dix, saphire, la mine aux diamant ...
A cette même époque je commence à prendre gout à sqatter les salles de jeux pendant les vacances d’été. Je découvre shinobi en 1988 dans une salle de jeu quelque part dans les pyrénnées. C’est dans cette salle que je me retrouve pour la premiere fois impressionné par un jeu : POW prisonner of war, un beat’em all avec deux gars qui defoncent leur cage de prison et s’en vont mettre la raclée à une horde de vilains. Ils peuvent récupérer les armes adverses, des couteaux, des mitraillettes, monter des echelles, bref une liberté d’action et une réalisation hors norme et en plus ca se joue à deux. L’année suivante, en Espagne, sur la côte médittérannéenne, je retombe avec stupéfaction sur shinobi. Avec quelques années de recul il n’y a rien d’étonnant à ça vu la popularité du jeu. Durant ces vacances, je me souviens avoir fais des comédies à dégouter mes parents rien que pour aller en ville jouer à shinobi. Durant ces mêmes vacances en espagne a lieu une nouvelle ‘claque graphique’ (apres POW). Dans une salle de jeu en bord de mer, le fouteur de claque s’appelle golden axe. Un putain de jeu baigné dans un univers héroic fantasy, la représentation des personnages et les décors sont soignés comme jamais vu avant, et l’ambiance fabuleuse! Des lutins, des dragons cracheurs de feu, des femmes qui se font ecrasées par des hordes de vilains en poussant des cris digitalisés, et les magies sont ... BAH BAH BAH ! dans la même salle, un autre jeu fait impression : two crude dudes, deux punks qui ramassent et cassent tous ce qu’ils trouvent. Cette même année 89, je decouvre la puissance du ‘sprite scaling’ via super monaco gp en version cockpit dans une salle de belgique, une tuerie !
Du coté de chez moi, vers 1988, un pote m’a parlé d’une console, la NES et d’un jeu soit-disant immense ‘la legende de zelda’. Un jour sur FR3 j’assiste à une émission qui décrit comment obtenir l’épée d’or dans le cimetierre. Je découvre alors un jeu immense, comme une sorte d’univers interactif contenu dans une vulgaire cartouche. Tu peux monter, decendre aller a gauche, a droite, et les décors s’enchainent comme sans fin. En 89, ce meme pote a eu la NES et m’invite a essayé ces jeux : Tennis, le jeu avec le robot, et duck hunt. Les graphismes ne sont pas magnifiques mais néamoins bien au dessus de mon TO9. La jouabilité ,elle , est fantastique, quel plaisir ce tennis avec des persos répondants au doigt et a l’oeil.

1990- 1994 : la grande période vidéoludique.

Fin 1989, c’est décidé, je demande une NES pour noel. Celle-ci est cachée dans un placard du couloir, j’y jette un coup d’œil tous les jour en attendant le 25. Lorsque je recoit ma console, je découvre super mario bros, je passe au dessus des tuyaux verts sans même penser pouvoir rentrer dedans en appuyant sur la flêche du bas. Un jour, par pur hazard, mon doigt rippera sur la croix et je decouvrirai des sous sols enfouis sous les tuyaux recelant de tonnes de pièces jaunes. Quand j’y repense, cette naîveté du jeune joueur est quelque chose de précieux et qui disparaît malheuresement trop vite avec la pratique. Deux mois plus tard je reçois mon deuxième jeu : rush’n attack puis suivront punch out, the legend of zelda, et bien d’autres. Avec zelda j’ai même réussi à dégouter mon pote qui m’avait fais connaître la NES. Un jour il se pointe chez moi avec le jeu encore sous emballage pour qu’on le découvre ensemble sur SA cartouche. Manque de bol j’ai dejà le jeu depuis un ou deux mois et quand il rentre dans ma chambre, j’en suis déja à chercher le radeau du 4eme donjeon. Il ne me l’a pas montré sur le coup mais en y reparlant il était vraiment dégouté !

A cette époque je me met à jouer de plus en plus à ma console. Fin 90, j’achete mon premier magazine sur les jeux video, tilt. En lisant un catalogue la redoute je decouvre l’existence d’une nouvelle console, la megadrive sur le point de sortir en France. Celle-ci arbore fièrement 16-bits, et outre le fait que c’est rigolo à entendre, c’est sensé lui procuré une puissance d’affichage pour des graphismes de haut niveau. Novembre 90, j’achete le numero 2, du premier magazine européen exclusivement dédié aux consoles : Player One. Le test de revenge of shinobi sur megadrive dévoile un jeu a la réalisation splendide. C’est ce jeu qui me mettra une nouvelle claque lorsque je le découvre en démonstration dans le magasin game’s du centre velizy 2. L’intro suffit à elle même pour me faire comprendre que ma NES est désormais obsolète. Quelques semaine plus tard, j’en ai la confirmation quand j’apercois dans ce meme magasin un autre jeu en démonstration avec un bonhomme qui déscend une pente enneigé à 200 à l’heure, une avalanche aux fesses, cette course poursuite s’achevant sur un magnifique saut vrillé laissant apercevoir un superbe fond montagneux bleuté en plan différentiel ! Oui, mais déjà la rumeur d’une 16-bits nintendo cours, et malgré la sortie sur megadrive de jeux fantastiques comme castle of illusion ou bien sonic, les premières images de la super famicom apparraissent dans les magazines et on se dis qu’avec un final-fight qui ressemble comme 2 gouttes d’eau à la borne, ça vaut bien le coup d’attendre. L’attente fut longue, à saliver devant les tests imports de f-zero ou bien mario world du magazine joypad ou encore mieux : à decouvrir les premières videos de zelda 3 dans l’émission microkids, une claque monumentale rien qu’en voyant la carte du monde zoomer d’une vue du ciel jusqu’aux portes du palais. A cette époque je fréquente à l’occasion une salle de jeux sur l’avenue des champs élysée dont le teneur de la salle est un vieux qui ne laisse pas rentrer les gosses non accompagnés. A chaque sortie dans cette salle je m’émerveille devant la puissance graphique des bornes, certaines comme rail chase jouent la carte de la surenchere visuelle en offrant un déluge de sprites et d’explosions. Au parc astérix, la grande salle de jeu possède une version sur verrin de Power-drift, un jeu de voiture datant de 88 avec une réalisation à faire pleurer sa maman n’importe quel console de salon du moment. Bref, on est en plein dans le règne des bornes et c’est tant mieux, ça permet de rêver à avoir des jeux de cette qualité chez soi. Seule la néogeo qu’un copain de collège possède affiche un rendu du niveau des bornes. Mais quand on va chez lui, c’est tellement la bousculade pour pouvoir y jouer qu’on passe plus de temps à regarder les autres qu’à jouer, mais c’est très bien comme ça aussi.

Mai 92, elle est là ma super nintendo commandée au micromania. Pour être franc j’étais un poil déçu par les décors de super mario world mais peu importe le plaisir était là, de même que pour super soccer et f-zero, arborant fièrement leur mode 7. Concernant f-zero, je participe au Nintendo camion tour de passage à Lacanau mais mon temps n’est pas formidable, trop peu de pratique encore. Plus tard j’aurai mon heure de gloire dans le magazine nintendo player avec un 2’38’’96 sur mute city 1, première place du classement. Dans ce camion je découvre quelques jeux magnifiques pas encore sorties en France : adam’s familly, super castlevania, final fight et même la conversion de street fighter 2 qui attire deux fois plus de monde que les autres jeux.

Je participe aux salons du jeu video, le premier à lieu au CNIT de la defense, le jeu qui impressionne est dragon’s lair sur supernes, mais il y a aussi la pseudo console philips le CDI présentée à ce salon. J’apercois même Jean-Michel Blottière le drôle de présentateur de microkids ( ‘une premiere bonne reponse ... 1 premier point marqué !’) au fond d’un couloir. Les années suivantes le salon est installé porte de Versaille, cette fois on vient à l’ouverture car on sait que les places sont chères pour essayer les nouveautés. Un coucours de bomberman superNES est organisé, l’animateur est Cyril Drevet, journaliste à l’époque chez Playerone sous le pseudo de Crevette. Il n’arrête pas de répéter ‘ça quadrille sec !’. Player-one sort d’ailleur son numero 36 avec un test mythique du jeu dans lequel chaque animateur décrit sa technique et y impose un nom. Apres acquisition du multitap et du jeu, les parties entre potes s’enchaînent à base de ‘botte de Screw’, de ‘boites japonaises’, ou bien de ‘vivons cachés en attendans la mort (technique de barbie)’. Le dernier salon auquel je participais mettait en vedette donkey kong country, mais aussi les deux bornes d’arcade avec le hardware de la futur console nintendo : crusin’ USA et Killer instinct. La playstation, elle, venait de sortir.

1995-1996 : La trève

Mon cousin a acheté la playstation de sony, celle-ci a beau être un bond gigantesque dans la puissance des consoles de salon, je n’adhère cependant pas à la jouabilité d’une majorité des jeux. Je trouve les commandes lourdes et certains jeux sont clairement sans interêt. Viens alors une période de retrait vis à vis des jeux vidéo. Apres 50 numéros de fidélité à playerone (récompensée par une publication d’une lettre dans le n° 18), je décide d’arrêter mon abonnement. Je joue encore un peu a ma supernes (les parties à 4 à Jimmy Connors le midi entre les cours) et m’achète encore quelques rares jeux (yoshi’s island, equinox) mais la passion n’y est plus. Seul les bornes d’arcades qui arborent désormais une 3D magnifique me font encore de l’effet (Daytona, Sega rally, Scud race).

1997- aujourd’hui : c’est reparti.

Hiver 1996, le copain qui possédait la neogeo avant tout le monde possède toujours tout avant tout le monde. En l’occurrence, la Nintendo64, pas encore sortie en France. A cette période quand j’allais chez lui c’était plutôt pour taper le bœuf sur Satri à la guitare. Cette fois-ci, il me montre sa dernière acquisition, la N64, dont je ne connaissais même pas l’existence au japon, en effet j’en était resté aux premières images avec Mario sous la tour Eiffel présentées dans Televisator2 deux ans auparavant, des images de synthèse magnifiques, mais un gros bluff de la part de Nintendo. Je prend la manette avec difficulté, comme tout joueur qui la découvre pour la première fois. Il insère la cartouche de jeu de Mario 64 et là ...

BAH BAH BAH ! ben oui .. la claque ! Non seulement la 3D est propre, sans pixélisation, très fluide, mais en plus je me retrouve plongé dans un univers interactif ou je peux aller partout ! ouvrir une porte, monter un escalier, rentrer dans une peinture pour decouvrir un plaine immense, tomber d’une cascade en haut d’une cave pour me retrouver dans une riviere autour du château ... le tout avec une jouabilité et une précision sans équivalent. Bref, cette découverte de la 3D et cette liberté de mouvement est du niveau de ce que j’avais ressenti en découvrant the legend of zelda, 7 ans auparavant. Le même jour j’essaye pilotwings 64 qui m’achève d’une baffe magistrale : même sensation de liberté, de profondeur de champ associé à de superbes graphismes. J’acquière la N64 à sa sortie en France durant l’été 97 et pendant quelque temps je découvre quelques merveilles de cette console sous-estimée, banjo et kazoie, proche d’un Mario mais dans des décors à faire pleurer sa maman une playstation, golden eye et son mode multijoueur passionnant, waverace et ses sensations de rebonds aquatiques, ocarina of time sans commentaire, f-zeroX le chef d’œuvre incompris. Cependant, ma motivation pour jouer sur des jeux fluides s’accroît et je constate que la N64 est de plus en plus surexploitée graphiquement au détriment de la fluidité. Le ram pack en est l’exemple le plus frappant. Des jeux comme turok2 ou même jet force Gemini (sans ram pack) sont magnifiques mais leur frame-rate frise souvent l’asphixie. Bref, je n’arrive pas a retrouver les sensations graphiques d’une borne d’arcade, c’est d’ailleur sur borne, courant 98 que je reçoit ma dernière baffe graphique jusqu'à encore aujourd’hui par House of the Dead 2. En 1999 date de sortie de la dreamcast en europe, je découvre la console chez un ami avec sonic adventure, house of the dead 2, puis crazi-taxi. On est enfin rentré dans une aire ou le rendu est quasi-similaire aux bornes. A cette époque, je découvre également l’existence de l’émulation, console et arcade sans pouvoir m’y adonner car dépourvu de pc. De toute façon, j’ai été plutôt déçu en voyant tourner king of dragon sur un moniteur pc au point de croire difficilement que c’était le vrai jeu d’arcade.
Je rentre dans le nouveau millénaire sans grande conviction point de vue jeu video, certe la dreamcast offre des jeux vraiment beau mais j’ai l’impression que l’âge joue en défaveur de l’immersion dans le monde vidéoludique. Je continue néamoins à me tenir au courant de l’évolution du milieu notamment grâce à internet. En 2002 j’acquiert une gamecube, elle n’aura jamais su vraiment me passionner même si quelques bons jeux m'ont tenu en haleine (Rogue leader, Mario sunshine, ...).

En janvier 2003 je décide d’acheter un vrai ordinateur. Ma motivation principal est à usage musical mais je souhaite aussi en profiter pour faire tourner des jeux. En plus du processeur cadencé à 2 .4 ghz, j’investis donc dans une carte graphique radeon 9500pro, carte de milieu de gamme qu’on dis être la meilleure en rapport qualité prix. Au jour d’aujourd’hui, j’estime mon ordinateur comme étant ma plus grosse déception en terme de jeux video. Sans rentrer dans les détails (et pourtant c’est tentant d’expliquer son désarroi), je peux simplement dire que je n’ai jamais pu faire tourner un jeu avec une fluidité qui me convienne (sega rally 2 et call of duty sont les 2 SEULES exceptions), même des jeux relativement ancien avec des réglages modestes. Hier encore j'ai installé crazy taxi (le premier) qui est loin d'etre fluide. Bref, je n'ai jamais réussi a savoir s'il y avait un probleme sur ma bécane ou non. Mon ordi me permet néamoins de redécouvrir l’essentiel des jeux d’arcade de mon enfance via Mame. Seul petit hic, sur un moniteur pc, c’est moche. Du coup je pratique le rétrogaming à intervalle espacés lorsque mon PC est branché sur la télé.

Voilà, aujourd’hui mes perspectives sont l’acquisition d’une borne d’arcade pour y insérer un pc avec Mame et retrouver un ‘rendu arcade’ (Vive les gros pixels !). Sinon j’ai eu une bonne surprise en decouvrant quelques jeux de course XBOX chez un pote, outrun2, rally sport challenge 2 mais je préfère attendre la nouvelle génération de consoles pour voir un peu ce qu’elles ont dans le ventre. Je n’ose plus investir dans le pc de peur d’être déçu même si c’est tentant quand on voit tourner des jeux comme half-life 2 (jamais vu tourner sur une bête de course mais j’imagine que ça me mettrai par terre).

gonzo
(27 octobre 2005)