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Le 1er site en français consacré à l'histoire des jeux vidéo
Brève histoire des jeux vidéo
Un condensé de toutes les grandes dates, avec images et commentaires. A lire avant de commencer à surfer sur le site.

1985-1988 : les jeux vidéo sont de retour.
Où on recommence sérieusement à s'amuser, et ce n'est qu'un début.

- 1985 -

La NES s'impose en Amérique.
Nintendo lance sa console selon une stratégie finement préparée. Les revendeurs sont si sceptiques sur le succès d'une autre console de jeux que le constructeur doit s'engager à racheter tous les stocks invendus. Toutefois, grâce à une ludothèque bien fournie, et seule sur le marché déserté par les autres produits, la NES est un succès inattendu.

Atari s'attaque à Apple.
Après le succès d'Apple avec le Macintosh, Jack Tramiel défie la société de Steve Jobs basant l'Atari ST sur le microprocesseur Motorola 68000 (qui équipe aussi le Mac). Le ST est surnommé "Jackintosh" par les employés d'Atari tant il ressemble à son concurrent.

L'URSS conquiert le monde avec un seul jeu.
Le programmeur russe Alexei Pajitnov, de l'Académie des Sciences de Moscou, crée Tetris, un jeu simple mais impossible à quitter dès lors qu'on a commencé à y jouer. Tournant d'abord sur un ordinateur soviétique, le jeu est converti sur IBM PC par Vadim Gerasimov. Cette version se répand très vite dans les pays de l'Est.

Tetris (version PC d'origine), Alexey Pajitnov et Vadim Gerasimov.

- 1986 -

Lancement du Commodore Amiga
Une petite société nommée Amiga, dont font partie des anciens d'Atari comme Jay Miner, Larry Kaplan ou RJ Mical, travaille depuis quelques années à la conception d'un ordinateur 16-bits (processeur MC68000) voulu le plus excitant possible. Le projet reçoit le soutien de Commodore qui lance la machine à une large échelle sous différents modèles. Le plus courant est l' Amiga 500. Quoique polyvalent grâce à son système exploitation AmigaOS inspiré d'Unix, l'Amiga possède des capacités graphiques et sonores extraordinaires qui, dans les années suivantes, en feront une machine de jeu vidéo de premier plan, au coude-à-coude avec l'Atari ST, à une époque où les consoles ne sont pas encore sorties d'une technologie 8-bits présente sur le marché depuis les années 70.

Le Commodore Amiga 500.

Nintendo persiste.
Encouragé par les premiers résultats de la NES aux USA, Nintendo agrandit la distribution de sa console. Elle est livrée avec Super Mario Bros., un jeu de plate-forme conçu par Shigeru Miyamoto qui met en vedette le héros de Donkey Kong et Mario Bros. (sorti en arcade en 1983), Mario, ainsi que son frère Luigi. Nettement plus élaboré que les précédents jeux d'action de Nintendo, Super Mario Bros. impose l'idée qu'un jeu sur console doit aller plus loin qu'une simple imitation de l'arcade.

Sega entre en scène.
Après le succès de la NES, Sega lance sa console, la Master System, à une échelle mondiale après un démarrage compliqué au Japon. La console s'inspire du hardware 8-bits du MSX, un standard micro-informatique développé par Matsushita en partenariat avec plusieurs constructeurs japonais et Microsoft, qui a connu en 1983-84 un joli succès au Japon et en Europe.

La console Sega Master System.

Atari change d'avis.
Ayant remarqué que les consoles sont en train de faire leur retour, Atari décide finalement de sortir la console Atari 7800.

Bonne nouvelles pour Nintendo.
Nintendo fait 10 fois plus de profits que son premier concurrent, Sega. Au Japon, un lecteur de disquettes pour Famicom est commercialisé, le Famicom Disk System, accompagné de hits tels Legend of Zelda (toujours sorti de l'imagination de Shigeru Miyamoto), Nintendo Golf ou Nintendo Soccer. Des éditeurs qui ont auparavant travaillé pour Atari en développant des jeux VCS rejoignent les rangs de Nintendo. Namco produit également des adaptations pour la console de ses hits en salle d'arcade.

- 1987 -

Nouveautés.
La main-mise de Nintendo sur le marché s'intensifie, et Sega et Atari perdent du terrain. Ce dernier sort de nouveaux jeux pour VCS 2600 dans l'indifférence generale, ainsi que des versions 7800 des classiques de Namco (Galaga et Dig Dug) et de Williams avec les jeux Robotron: 2084 et Joust, ainsi que des adaptations du jeu de basket One-on-one Basketball (d'Electronic Arts) et des versions de ses propres classiques, Centipede et Asteroids.

Robotron et Joust (version arcade).

Nintendo sort The Legend of Zelda en cartouche aux USA, après avoir décidé de ne pas exporter le coûteux lecteur de disquettes en dehors du Japon. Des titres comme Kid Icarus et Metroid proposent ainsi des graphismes supérieurs et, dans la veine de Super Mario Bros., un contenu plus ample que la moyenne des jeux pour consoles de l'époque.

Tonka distribue des jeux Sega.
Le spécialiste du jouet métallique prend en charge la distribution US des jeux pour Sega Master System, les rendant disponibles dans un plus large panel de points de vente, afin de lutter à armes égales contre Nintendo.

L'Atari XEGS et son clavier optionnel.

Atari transforme un micro-ordinateur en console.
Atari lance l'Atari XE Game System (XEGS), qui cache en son sein le micro-ordinateur Atari 800 XL sous l'apparence d'une console de jeu. Le XEGS peut utiliser les cartouches sorties pour ce micro qui arrive en fin de carrière, et elle est livrée avec deux jeux, Barnyard Blaster et Flight Simulator II, un pistolet optique et un clavier adaptable. La XEGS ne fera qu'une brève apparition sur le marché, comme tous les produits de type "du neuf avec du vieux" lancés par Atari, à l'initiative de Jack Tramiel, pour alimenter en dollars le développement de l'Atari ST.

NEC lance une console 16-bits au Japon.
Conçue par l'éditeur de jeu Hudson Soft (entreprise fondée en 1973 par Yuji et Hiroshi Kudo) qui se sent à l'étroit sur NES et désire passer au hardware, la NEC PC-Engine, vendue comme une console 16-bits, n'a de 16-bits que son processeur graphique. Cependant, les premières photos de jeux qu'elle propose font forte impression.

La console NEC PC Engine.

- 1988 -

Atari sort des jeux pour NES.
Incapable de faire à face à la concurrence de Nintendo avec ses consoles recyclées, Atari lance le label Tengen, une filiale dédiée au développement de jeux pour consoles, qui se spécialise rapidement dans la NES. La collaboration entre les deux compagnies finira par un procès, Atari attaquant Nintendo pour violation de la loi anti-trust, déclarant que le japonais s'est rendu coupable de pratiques frauduleuses pour asseoir son monopole, comme l'obligation de payer des droits à Nintendo pour publier un jeu NES. (Il faut dire qu'Atari avait été victime des mêmes attaques à l'époque de la suprématie de la VCS 2600, par Coleco notamment). Tengen annoncera plus tard son intention de développer des jeux NES et de les distribuer aux USA sans la bénédiction de Nintendo.

Faillite de Coleco.
Après plus de cinquante ans d'existence, Coleco dépose son bilan après le bide de l'Adam. Son catalogue est en partie racheté par Milton Bradley.