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Lost Vikings
Année : 1992
Système : Amiga, Atari ST, Megadrive, Windows, SNES ...
Développeur : Silicon & Synapse
Éditeur : Interplay
Genre : Plate-forme / Réflexion
[voir détails]
Par Phil (17 décembre 2003)

Par Odin !

Voilà un jeu simple et incroyablement addictif qui mérite amplement sa place dans les archives de Grospixels. On nous propose ici de suivre quelques journées de la vie trépidante de trois glorieux vikings qui, au début du jeu, coulent des jours paisibles dans leur village. Comme tous les vrais vikings, nos trois amis vont à la chasse, parlent fort, font des enfants et n'ont pas froid aux yeux. Ainsi, pendant la petite cinématique de départ, nous faisons la connaissance d'Erik le bolide, dont l'agilité lui permet de courir vite et de sauter très haut. D'ailleurs c'est le seul des trois qui sait sauter... Par ailleurs Erik a la tête dure, tellement dure qu'avec un peu d'élan il peut fracasser certains obstacles d'un seul coup de tête. Bref, il mérite bien son nom d'Erik le bolide.

Un peu déroutés, nos vaillants vikings vont vite s'organiser...
...et commencer à en découdre

Ensuite, nous faisons la connaissance de Baleog le terrible : armé d'un glaive et d'un arc, il n'a pas son pareil pour occire tous les animaux ou monstres sur son passage. Baleog possède donc une force de frappe terrible (d'où son surnom) mais il est aussi très vulnérable. C'est là qu'intervient notre troisième compère, j'ai nommé Olaf le costaud. Olaf, ne possède pas d'armes, ne sait pas sauter, mais il porte un bouclier très robuste qui peut le protéger (ainsi que ses amis s'ils sont derrière lui) de tous les projectiles. De plus, et en dépit d'un embonpoint qui lui vaut les gentils sarcasmes de ses deux collègues (le viking est taquin), Olaf peut planer doucement en plaçant son bouclier au dessus de sa tête à la manière d'un parachute, ce qui lui permet de ne jamais chuter lourdement sur le sol ou d'autres obstacles. Bref on pourrait presque dire que nos trois amis font la paire.... hum...

Tiens ? Un dinosaure bleu.
L'union fait la force.

Des événements à faire pâlir Chris Carter et Steven Spielberg réunis

Alors que l'on a pu suivre en guise d'introduction une journée typique de la vie de nos trois amis, la nuit suivante, nous assistons à une scène digne des épisodes les plus terribles de X-Files ! En effet, un énorme vaisseau spatial vient planer au dessus des huttes de nos héros nordiques, et les enlève (je vous dis, comme dans X-Files ! Les dialogues avec certains personnages disséminés dans les niveaux permettront de comprendre que nos trois compères ont été enlevés par l'infâme Tomator...). L'instant d'après, on les retrouve à l'intérieur du vaisseau, complètement abasourdis, mais bien décidés à vendre chèrement leur carcasse trapue et leur honneur.

Le jeu commence alors et le joueur est à peu près aussi dérouté que nos amis, car il n'est pas fréquent d'avoir à diriger trois personnages à tour de rôle dans un même décor. Cela dit, les animations réussies, le gameplay très intuitif et l'aspect unique des énigmes proposées prennent rapidement le pas sur la surprise et rapidement, on arrive à faire évoluer nos trois héros avec aisance dans les premiers niveaux. Certaines combinaisons des aptitudes de nos amis sont évidentes, d'autres moins. Pas de décompte de temps, il y a toujours au moins une solution à l'énigme, souvent plusieurs. Les premiers niveaux défilent sans engendrer l'ennui ou la lassitude. Les graphismes sont simples, colorés, les animations précises et cocasses.

Nos vikings ne sont pas à bout de ressources...
...et ne négligent pas la sécurité (casque de chantier)

Nos amis parviennent enfin à s'échapper du vaisseau spatial pour tomber dans une jungle. Autre monde, nouvelle musique. L'ambiance sonore du jeu est remarquable, et surtout cohérente. Bref, un vrai plaisir pour les yeux et les oreilles.

Du talent à tous les étages

Ceux qui aiment les références pourront noter sur leurs petites tablettes que c'est à Allister Brimble, auteur de la musique de Lost Vikings, que l'on doit, entre autres, les fabuleuses musiques des quatre épisodes d'Alien Breed et aussi de Project X pour Team 17 ou encore du moins connu Spellbound Dizzy pour Codemasters. Charles Deenen est quand à lui responsable une partie des remarquables musiques de Stormlord et surtout du magistral Unreal, sur Amiga, et ça, sur un CV, ça en pète quand même !

Miam, on en mangerait !
Même un viking ne peut rien contre des zombies.

Par ailleurs, Ronald Miller, créateur du jeu, a également à son actif Blackthorne, un titre injustement méconnu et pourtant remarquable à bien des égards, situé quelque part entre Duke Nukem (premier du nom), Another world, Flashback et Metal Gear Solid, dans un contexte médiéval/sci-fi, aux graphismes fouillés et a la jouabilité agréable. Un jeu qui est malheureusement sorti dans l'ombre de Warcraft (en 1994). Comme pour The Lost Vikings, Blizzard permet une séance de rattrapage à ceux qui, comme moi étaient passés à côté : Blackthorne ressort également sur GBA !

Un environnement riche et varié

Bref, nos compères ne sont pas au bout de leurs peines, car après s'être sortis de la jungle, nous les verrons se creuser la tête dans une Égypte antique assez drôle, dans un monde de machines, dans un monde de folie... Chacun des 37 niveaux apporte sa petite nouveauté qui occasionnera au joueur la perte de nombreux neurones, mais aussi un plaisir accru qui le poussera à persévérer tellement la résolution des petites énigmes est gratifiante. Tout se terminera heureusement pour nos héros si toutefois vous parvenez à leur faire traverser sans embûches le dernier niveau situé dans l'environnement où tout à commencé : le vaisseau spatial. La difficulté de celui-ci est supérieure aux précédents, mais c'est normal, c'est le dernier avant un retour triomphal au village.

Lost Vikings a été porté sur bon nombre de supports. J'aimerais toutefois m'arrêter quelques instants sur la version PC (DOS/Windows) : parmi les rares infos que j'ai pu recueillir, il apparaît que l'équipe de développement à l'origine de ce titre travaillait sur PC. Personnellement, j'en doute ! Si on replace les événements dans le contexte de l'époque, la pérennité du support PC n'était pas encore assurée, alors qu'un nombre important de machines 16-bits était bien présent sur le marché. Je reste donc réfractaire à l'idée que ce petit bijou ait pu être développé sur PC... Pour moi, Lost Vikings est clairement un jeu Amiga et pour avoir essayé les différentes versions, je suis intimement convaincu que le jeu a d'abord été développé sur Amiga, puis porté sur les autres plates-formes (la version CD32 est rigoureusement identique). La version SNES est elle aussi très proche de la version Amiga. Quand à la version PC, si j'étais mauvaise langue, je dirais qu'il s'agit ni plus ni moins de la rom Amiga qui tourne sous Fellow (un émulateur Amiga de la première heure) pour MS-DOS.

Ça se complique...
Retour à la case départ, mais cette fois, Tomator va payer.

Incontournable

Au final, Lost Vikings est bien plus plus qu'un très bon jeu ! C'est une des pierres angulaires du jeu vidéo moderne comme rétro. Il a d'ailleurs été réédité en 2002 sur GBA. J'en profite d'ailleurs pour faire taire certains empêcheurs de jouer en rond qui ont un peu tendance à tout dénigrer. Alors oui, c'est vrai, Lost Vikings ressort sur GBA, plus de 10 ans après sa première édition. Je suis également d'accord sur le fait que les jeux GBA sont trop chers. Mais quand j'entends qu'on se moque du monde en proposant un vieux jeu « moisi » au prix fort, que c'est de la pure mauvaise foi, et j'ai envie de répondre qu'un bon jeu restera toujours un bon jeu. S'il était vraiment exceptionnel il y a 10 ans, il l'est tout autant aujourd'hui. Pour ceux qui baignent dans le jeu vidéo toute la journée, il existe de multiples possibilités de rejouer à Lost Vikings sur de nombreux supports. Seulement, pour le joueur occasionnel, ou même le jeune joueur qui est né à l'époque où est sorti ce titre, c'est une solution unique et qui a le mérite d'exister, de faire découvrir un standard à la nouvelle génération...

La boîte de la version GBA.
La boite pour CD32.

Ce jeu connut une suite, sur PC et SNES, appelée Norse by Norsewest, ou Lost Vikings 2, qui bien que toute aussi plaisante à jouer, ne profite plus de l'effet de surprise du premier opus. Un add-on de qualité en somme.

Blizzard : le Walhalla des joueurs??

On ne sort pas de son chapeau des jeux comme Starcraft ou Diablo sur un coup de chance ou un malentendu. La réputation de talent des développeurs de Blizzard ne s'est pas faite en un jour non plus, et The Lost Vikings y a sûrement contribué pour partie ! À noter que le studio de développement s'appelait à l'époque Silicon & Synapse. Personnellement, je trouve ce nom bien bien plus joli que Blizzard... question de goût.

Phil
(17 décembre 2003)
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