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Bumpy : la série
Année : 1989
Système : Amiga, Amstrad CPC, Atari ST, CD-I, Game Boy, MSX, DOS, ZX Spectrum
Développeur : Jean-François Streiff
Éditeur : Loriciels
Genre : Action
[voir détails]
Par Sebinjapan (30 juillet 2012)

Créé par un certain Jean-François Streiff, Bumpy est un jeu qui m'a toujours été familier sans pour autant que je puisse me souvenir exactement quand et où je l'ai rencontré pour la première fois. Partout où la muse vidéo-ludique guidait mes pas, je croisais la route de la petite balle bondissante aux grands yeux. Sur les Amstrad CPC de mes copains chez qui j'allais jouer les mercredi après-midi après les cours, sur le PC en CGA du bureau où travaillait mon père, puis plus tard sur la gameboy qui m'accompagnait lors de mon travail de nuit. Et quand j'ai commencé à explorer la ludothèque de diverses machines par le biais de l'émulation, Bumpy était encore une fois au rendez-vous. J'y ai joué tant de fois, sur tant de machines différentes, qu'il est devenu à mes yeux un classique des jeux vidéo multi-supports, au même titre que Bomberman ou Lemmings. Et pourtant, Bumpy demeure largement moins connu que ces deux références. Les années passant, on peut même dire qu'il a carrément sombré dans l'oubli. Rendez-vous compte qu'à l'heure où j'écris ces lignes, aucune page Wikipedia en français ne lui est consacrée alors qu'on doit pourtant le jeu à notre bonne vieille boîte d'édition Loriciels, les "frenchies" responsables de l'Aigle d'Or ou de Tennis Cup.
Heureusement que Grospixels est là pour réparer cette injustice ...

Bumpy : mon copain rebondissant.

Que ce soit à cause de limitations graphiques, ou parce qu'un objet rond plus ou moins élastique et rebondissant offre de nombreuses perspectives de concepts ludiques, les balles, billes et autres blobs ont toujours eu une place de choix dans le monde des jeux vidéo. De Pong à Super Monkey Ball en passant par Breakout, Marble Madness, Cameltry, Trailblazer, Helter Skelter, Airball, Kororinpa et tant d'autres, on ne compte plus le nombre de titres rondouillards qui nous ont fait bondir de joie.

Quelques exemples de jeux qui foutent les boules ! (Marble Madness, Super Monkey Ball, Cameltry et Kororinpa)

Sorti en 1989, Bumpy fait partie de cette grande famille et nous propose donc de diriger une petite balle avec de grands yeux à qui il faudra faire traverser 100 tableaux à la difficulté croissante.
L'objectif de chaque tableau est d'amener la petite balle à ramasser un nombre imposé d'objets dispersés ici et là, ce qui fera apparaître la sortie vers le niveau suivant. Pour passer certains obstacles, il faudra se servir de trois objets spécifiques qu'on peut accumuler d'un niveau à l'autre.
Ainsi, les marteaux permettront de briser les murs de pierre, les gouttes éteindront les plateformes enflammées et les clés ouvriront certains portails qui séparent deux plateformes. Il y a souvent plusieurs manières de terminer un tableau, c'est au joueur de déterminer quel chemin lui permettra de conserver un maximum d'objets utiles qui faciliteront son aventure dans les niveaux suivants, ou qui lui permettront d'engranger le maximum de points, Bumpy étant un jeu qu'on pratique également pour le score.

Le second niveau : Bumpy commence au centre de l'écran. Il faut prendre le marteau à gauche avant de sauter vers la droite et de briser le mur pour passer en haut et continuer vers la gauche. Attention, la plateforme sur laquelle se trouve la clé va disparaître après quelques rebonds, risquant de précipiter Bumpy dans les flammes s'il manque son saut vers la gauche. (Amstrad CPC)
Le troisème niveau : Bumpy commence en bas à gauche. Il faut incliner le joystick vers la droite au sommet du saut pour passer par dessus les portails. Si vous manquez votre coup, vous aller gaspiller une de vos clés récoltées dans les deux premiers niveaux, ce qui va modifier votre façon de jouer dans les niveaux suivants. (Amstrad CPC)

Une grosse part de réflexion est donc au menu dans Bumpy mais le plat de résistance se compose d'adresse et surtout de "timing". La balle qu'on dirige rebondit donc de plateforme en plateforme. Lorsqu'on appuie sur le bouton du joystick, la balle s'élance bien plus haut vers les cieux et le joueur peut influer sur sa direction pendant sa phase ascendante. Il faut alors se diriger vers la gauche ou la droite au bon moment (il est aussi possible de ralentir en plein saut en mettant le joystick vers le bas).
Toute la difficulté provient de la nature de certaines plateformes qui viennent compliquer la tâche du joueur : certaines disparaissent après avoir subi quelques rebonds (souvent un seul : pas droit à l'erreur), d'autres sont inclinées et envoient la balle à un endroit précis, d'autres encore sont recouvertes de colle et ne permettent pas à la balle de faire de longs rebonds.

Deux niveaux avancés avec des plateformes inclinées, de toutes petites plateformes qui disparaissent très vite et quelques pièges pas évident à déceler au premier coup d'oeil qui vous obligeront à bien réfléchir pour trouver l'ordre dans lequel les objets doivent être ramassés. (Amstrad CPC)

Le level-design, toujours efficace, garantit que tous ces éléments seront exploités au mieux pour créer des niveaux toujours intéressants ... mais qui deviennent rapidement incroyablement difficiles ! Très vite, il faudra réagir au quart de seconde afin de ne pas perdre une vie alors que l'action vient à peine de débuter. Heureusement il est possible d'observer le niveau à loisir, avant de commencer à bouger.
En revanche, il n'y a ni sauvegardes ni mots de passe, et le joueur devra reprendre tout depuis le début après avoir perdu toutes ses vies ! N'hésitez pas à recourir aux save-states en émulation ... et si vous jouez sur le support original, sachez qu'en appuyant sur la lettre D du clavier, le prochain niveau sera choisi aléatoirement parmi les 100 tableaux disponibles : de quoi varier les plaisirs.

Les différentes versions de Bumpy.

Bumpy est vraisemblablement sorti tout d'abord sur Amstrad CPC. Les graphismes sont certes faibles, et manquent cruellement de couleurs, mais l'animation de la balle est très correcte, très rapide en fait, rendant le rythme du jeu particulièrement nerveux, et l'action est remarquablement lisible (l'absence d'arrière-plan est plutôt une bonne chose !). La musique d'intro est entraînante mais les bruitages énervants pendant le jeu risquent d'avoir raison de vos nerfs (boing, boing !). Bien entendu, ce type de jeu ne nécessite pas une réalisation éblouissante pour être efficace et la presse de l'époque a généralement bien accueilli Bumpy tel quel.

Le premier niveau, sur Amstrad CPC à gauche et sur Atari ST à droite.

La version Atari ST dispose d'une allure un peu plus engageante que celle dédiée au CPC. C'est pour autant loin d'être une oeuvre d'art et si les arrière-plans (pas trop) colorés ne gênent pas la lisibilité, ils sont peu esthétiques. La musique d'intro est la même que sur CPC, mais mieux rendue, tout comme les bruitages largement plus supportables.
Cette version ST dispose également d'une nouveauté qui a son importance : la présence d'ennemis dans la plupart des niveaux ! Ces derniers se déplacent en suivant un chemin pré-défini et le moindre contact avec l'un d'eux est mortel. Bumpy sur ST est donc ENCORE plus difficile, si si, c'est possible ! Mais il est également plus intéressant avec cet ajout, c'est certain.

Entre les deux rangées de plateformes encadrées par des portails, un hamburger (!) se déplace de gauche à droite. C'est un des fameux ennemis ajoutés pour cette version 16 bits. (Atari ST)
Attention, chacune des plateformes de ce niveau va disparaître après deux ou trois rebonds ! (Atari ST)

Enfin, notons que l'éditeur de tableaux, également présent sur CPC mais uniquement en version disquette, se révèle largement plus agréable à utiliser avec l'interface et la souris du ST. Permettant de disposer à loisir les plateformes, les ennemis et les objets, ainsi que de choisir ou placer la sortie, il apporte une réelle plus-value au jeu, à la manière du classique Lode Runner.

L'éditeur de niveaux. (Atari ST)
Bumpy sur ZX Spectrum. La version MSX est identique.

On trouve également Bumpy sur ZX Spectrum et MSX dans des versions quasi-identiques développées toutes deux par une société espagnole appelée J250. Calquées sur la version CPC, elles sont cependant techniquement moins agréables, mais tout aussi lisibles et amusantes. La version PC (DOS/CGA uniquement) enfin est identique à la version ST dans son contenu (on y retrouve les monstres absents des versions 8 bits et l'éditeur de niveaux qui profite de la souris), mais en 4 couleurs seulement.

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