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Star Wars
Année : 1983
Système : Arcade ...
Développeur : Atari
Éditeur : Atari
Genre : Arcade / Shooter / Simulation
Par JPB (29 juin 2009)

Il y a bien longtemps, dans une lointaine galaxie...
Alors que règne l'Empire tyrannique, un nouvel espoir se fait jour...

Le flyer. Cliquez sur une image pour une version plus grande.
Merci au site Arcade Flyer Archive !

Note importante : les traductions que je fais dans cet article des phrases entendues dans le jeu, ne sont pas des traductions littérales, mais les répliques qu'on entend à cet instant dans la version française du film Star Wars IV : un Nouvel Espoir.

Un petit rappel...

... vous rigolez ?

Vous allez me faire croire que vous ne connaissez pas l'univers de Star Wars, imaginé et réalisé par George Lucas ?
Vous pensez arriver à me faire avaler que les noms de Luc Skywalker, Yan Solo, la Princesse Léia, Yoda, Dark Vador ne vous disent rien ? Depuis 1977 qu'on nous les montre, re-montre et re-re-montre, avec les films, les bouquins, les jouets, les Légo, les figurines, les mugs, les ronds de serviettes et surtout le battage médiatique de 2015 autour de Star Wars VII : Le Réveil de la Force ?
Vous imaginez que je vais admettre que vous n'avez jamais entendu le thème musical principal, ou la Marche Impériale, ces morceaux sublimes composés par le grand John Williams, et qui sont tellement représentatifs qu'aux premières notes on sait immédiatement ce qu'ils représentent ? (plusieurs tests faits au bureau : au bout de 6 notes tout le monde s'exclame : "Star Wars !!" et certains citent même le nom du morceau.)

Hahaha, vous ne m'aurez pas : je ne vous crois pas !

Le texte défile lentement... Comme dans les films.

Avant Star Wars en salles d'arcade, il existait un seul jeu basé sur l'univers de Star Wars : Empire Strikes Back, sur Atari 2600, qui vous mettait aux commandes d'un snowspeeder pour détruire les terribles quadripodes AT-AT de l'Empire (scène reprise de la bataille de Hoth dans l'Empire Contre-Attaque).

La machine

En 1983, Atari sort ce superbe "simulateur" (bon, tout est relatif...) de X-Wing. Jamais encore, à mon sens, on n'avait aussi bien retranscrit l'univers d'un film dans un jeu d'arcade : les graphismes vectoriels, les voix digitalisées, et surtout cet univers magique qui faisait déjà rêver... Tout était en place pour créer un véritable hit.
Ce fut d'ailleurs bien le cas : sur le site Killer List of VideoGames, il est indiqué que Star Wars a obtenu un score de 93% au niveau popularité (sur une base de 42 694 machines tout de même !) Il paraît que sur ce même site, était indiqué qu'il était le 4ème jeu le plus populaire de tous les temps, mais je n'ai pas retrouvé cette info.

Les deux bornes d'arcade : un look impressionnant... Surtout la version assise !
Cliquez sur une des images pour une version plus grande.

Le look des bornes, version standard pour jouer debout, mais encore plus version assise, est très travaillé. Il est impossible de ne pas les remarquer au milieu d'autres bornes d'arcade. C'est vrai que la version assise est un vrai bijou, l'image de Vador avec son sabre levé... Waow !

Les instructions.
Les points.

Le bloc de pilotage est lui aussi très performant. Il sert en fait à diriger le viseur, en forme de croix bleue, sur toute la surface de l'écran. Le mouvement gauche-droite est obtenu en faisant tourner le bloc sur lui-même, comme un volant ; le mouvement haut-bas est lié aux deux manettes proprement dites, qui dépassent de chaque côté de l'axe central, et qu'on peut incliner vers l'avant ou vers l'arrière. On trouve 4 boutons de tir, un sous chaque index et un sous chaque pouce, afin que, quel que soit le mouvement en cours, on puisse toujours canarder les ennemis.
La prise en main est parfaite dès le début.

Le choix du niveau (facile, moyen, difficile) avec les points bonus qu'ils rapportent.

La synthèse vocale est présente à toutes les étapes du jeu, j'en parlerai encore un peu plus loin. Déjà, quand vous mettez les sous dans le monnayeur pour 1 joueur, on entend Obi-Wan Kenobi prononcer : "The Force will be with you" ("La Force est avec toi"). Si vous rajoutez des pièces pour obtenir 2 crédits, la voix ajoute : "Always." ("À tout jamais."). Dès que vous avez sélectionné la partie, on entend Luc prononcer une des répliques du film : "Red Five, standing by !" ("Red Cinq, tout est paré !"). Vous devez d'abord choisir par quelle difficulté vous souhaitez commencer le jeu. Il ne vous reste plus qu'à diriger le viseur sur le choix correspondant et tirer, pour vous lancer dans l'attaque de l'Étoile Noire !

La première étape : l'affrontement dans l'espace

L'escadrille fonce vers l'Étoile de la Mort, qui se profile dans le lointain.
Dans votre X-Wing en parfait état (pour le moment), vos boucliers (shields) sont tous relevés, leur nombre est indiqué en haut de l'écran.

Détruire les Tie au plus vite.

Dans cette première phase, le jeu vous place dans plusieurs zones de combat à tour de rôle, et dans chacune d'entre elles vous allez devoir réussir à faire le plus de cartons possible. Les cibles sont les chasseurs Tie, en vert, et leurs tirs qui ressemblent à des étoiles colorées. Un seul coup au but suffit pour les éliminer : le missile disparaît, et les débris du chasseur Tie partent en tous sens. Au bout de quelques secondes, tout l'écran pivote et on vous emmène sur une autre zone de combat où d'autres appareils vous attendent - même si vous n'avez pas fini de détruire tous les ennemis présents.

Hé, c'est Dark Vador là, dans son Intercepteur !
Je suis bien touché, plus de boucliers !

C'est le seul point faible (à mon sens) de ce jeu : on n'a pas de libre arbitre sur le combat lui-même. On ne dirige pas le X-Wing : c'est R2-D2, le droïde astro-navigateur, qui s'en occupe ! On se contente de cibler les chasseurs Tie et leurs tirs, mais c'est tout. Enfin c'est tout, c'est déjà pas si mal ! Mais j'avoue que je pensais vraiment diriger mon vaisseau et faire du dogfight contre les Impériaux.
En tout cas, si aux premiers niveaux cette première phase est assez facile, les niveaux difficiles vont mettre à rude épreuve vos pouces et vos index ! Ça tire de partout, et il y a tellement de tirs ennemis à l'écran que vous n'aurez même plus le temps de cibler les appareils.

Attention : parmi les Tie standards, se cache le Tie-Interceptor de Dark Vador lui-même, reconnaissable à ses ailerons inclinés. Il est indestructible. Une rumeur dit que si on arrive à le toucher 25 fois, on obtient des boucliers supplémentaires, mais ça n'a pas été prouvé.

Au bout d'un moment, l'action se recadre sur l'Étoile Noire, et les Tie survivants s'y enfuient (shootez-les si vous pouvez !) Une fois qu'ils ont disparu de l'écran, le X-Wing s'y rend à son tour et la station spatiale grossit rapidement. À ce moment, soit Luc prononce : "This is Red Five, I'm going in !" ("Ici Red 5, j'amorce l'attaque !"), soit on entend la fameuse réplique de Wedge Antilles : "Look at the size of that thing !" ("Vous avez vu ? C'est gigantesque !") ; dans les deux cas, R2-D2 pépie une de ses remarques dont il a le secret.

Vers l'Étoile Noire... Les noms des programmeurs apparaissent tous les niveaux pairs.

Si vous êtes attentif, vous pourrez lire "May the Force be with you" ("Que la Force soit avec vous") lors des niveaux impairs, ou les noms des développeurs lors des niveaux pairs, sur la surface de la lune de métal.

La deuxième étape : la surface de l'Étoile Noire

L'escadrille survole la surface de l'étoile de la Mort, en route vers la tranchée d'accès au puits d'évacuation.

Sur l'Étoile Noire...

Attention : cette deuxième étape est particulière. Au premier niveau de difficulté elle n'apparaît pas ; au deuxième niveau, vous n'affrontez que les bunkers rouges au sol. À partir du troisième niveau par contre, là on vous sert la totale : les bunkers et les tours, dont le canon est placé tout en haut, dans la partie blanche.

Ici, vous contrôlez le X-Wing, car si le but est de détruire toute opposition, les tours elles-mêmes sont indestructibles, et il faut se faufiler entre elles. La manœuvre n'est pas compliquée en soi, mais aux niveaux avancés ça commence à aller vite, il y a beaucoup de tours, et elles sont parfois bien serrées les unes contre les autres : il devient alors délicat de trouver le passage vers la phase suivante. C'est la position du viseur à l'écran qui fait pivoter le chasseur dans une direction ou l'autre. N'oubliez pas que, pendant que vous pilotez, il faut toujours esquiver ou détruire les tirs ennemis...

Les combats font rage, mais il faut passer !

Du moment que vous ne perdez pas de vue que la survie est votre but principal, alors vous arriverez à vous occuper de détruire les tirs ennemis, et slalomer entre les structures. Si vous êtes à l'aise, vous pourrez commencer à aligner les cartons sur les sommets des tours et les bunkers, mais c'est là que vous commencez à vous disperser, et là, méfiance, un accident est si vite arrivé !

La troisième étape : la tranchée

C'est la dernière phase : le vol dans la tranchée, au bout de laquelle se trouve le puits d'évacuation : il faut arriver à y lancer les torpilles à photons et s'enfuir aussitôt !

C'est un peu encombré là-dedans... Bien plus que dans le film !

Au début du niveau, on entend Ben prononcer : "Use the Force, Luke !" ("Luc, fais appel à la Force !") Ici encore, vous dirigez le X-Wing. C'est indispensable dans les deux axes : vers le haut et le bas pour éviter les passerelles plus ou moins hautes qui vous barrent le passage, et vers la droite et la gauche pour éviter les tirs ennemis des tourelles postées sur les murs. Le but est simple : survivre ! En effet, à la fin de la tranchée, c'est le puits, LA cible, mais il faut encore y arriver. Ce n'est pas forcément évident, car le X-Wing est un peu lent dans ses réactions, et il est parfois difficile de faire correspondre la hauteur du vaisseau avec le passage qui s'ouvre à vous.

La tranchée est parfois relativement vide, heureusement.
Et heureusement que les barrières sont transparentes !

Vers le milieu de la tranchée, Ben annonce "Let's go, Luke !" ("Suis ton instinct, Luc !") Si vous vous sentez une âme de Chevalier Jedï, rien ne vous empêche de voler dans la tranchée sans tirer une seule fois : vous pourrez tenter des points bonus à la fin.

"Moi je dis que c'est possible !"

Tout à la fin de la tranchée donc, le puits d'évacuation. Un message apparaît à l'écran, et vous ne pouvez pas le rater de toute façon, vu la quantité de tourelles qui le protègent. La voix de Yan Solo s'élève alors dans les haut-parleurs, qui crie : "Yahoo ! You're all clear, kid !" ("Yahoo ! La route est dégagée, p'tit gars !")

Et hop : je lance mes torpilles dans le puits d'évacuation.

Un tir bien placé suffit à lancer les torpilles dans le trou. Si vous échouez, vous recommencez au début de la tranchée et vous perdez un bouclier. Par contre, si vous réussissez, vous vous enfuyez automatiquement. Vous voyez l'Étoile Noire disparaître, et soudain : c'est l'explosion !

Tout doit disparaître !
Yan Solo : "Great shot, kid, that was one in a million!"
("Bien joué p'tit gars, t'as mis droit dans le mille !")

Le jeu vous alloue les points bonus, en fonction de vos actions, des boucliers restants, et du niveau de difficulté où vous vous trouvez, puis c'est reparti pour un tour.

Que dire de la réalisation ?

Mike Hally, le designer principal, n'en est pas à son coup d'essai, en particulier dans les jeux vectoriels : l'année précédente, il avait participé à la réalisation de Gravitar. Les autres personnes qui ont programmé Star Wars sont Greg Rivera, Norm Avellar, Eric Durfey, Jed Margolin, Earl Vickers et Rick Moncrief. Ce sont leurs noms qui apparaissent sur l'Étoile Noire, lors des niveaux pairs.

Le moteur de Star Wars provient d'un projet vieux de 2 ans, un jeu appelé Warp-Speed, qui fut conçu pour développer les possibilités des images en trois dimensions. Le boîtier de contrôle, quant à lui, a été adapté des contrôleurs utilisés par la version mythique de Battlezone pour l'armée.

Les graphismes du jeu rappellent fortement ceux de Gravitar justement. En revanche, ici on n'a pas de formes abstraites, un vaisseau triangulaire et des planètes torturées : les objets doivent être identifiables. Les pylônes des ailes du chasseur X, les chasseurs Tie et l'Intercepteur de Vador, l'Étoile Noire... Sans faute pour les programmeurs et les graphistes qui ont parfaitement réussi leur coup : on reconnaît tous les objets au premier coup d'œil. Grâce aux vecteurs, l'animation est très fluide et permet des impressions de vitesse qui n'auraient pas été aussi réussies avec de simples sprites. La déformation des objets qui se rapprochent est de plus bien plus facile à réaliser par cette technologie.

Les scores par défaut du jeu.
L'écran où on entre ses initiales,
entrée dans le hi-score !

Star Wars fut le premier jeu d'Atari à utiliser la synthèse vocale. Les enregistrements proviennent tous du film en version originale, celui appelé désormais Épisode IV - Un Nouvel Espoir (le tout premier chronologiquement). Sans compter celles que j'ai déjà relevées tout au long de l'article, voici quelques autres exemples des phrases qu'on peut entendre lors de différentes phases de jeu :
- Luc : "I'm hit but not bad ! D2 see what you can do with it" ("Je suis touché mais c'est pas grave ! D2, vois si tu peux rafistoler ça !")
- Luc : "I can't shake it !" ("J'arrive pas à le semer !")
- Luc : "I've lost R2 !" ("Ils ont eu D2 !")
- Luc : "R2, try and increase the power !" ("D2, essaie de pousser les turbines !")
- Vador : "I'm on the leader." ("Je me charge de l'homme de tête.")
- Vador : "The Force is strong with this one..." ("C'est à croire qu'il est protégé par la Force...")
- Ben : "Luke, trust me !" ("Luc, aie confiance en moi !")
Et quand on perd, Ben Kénobi annonce la phrase complète, qu'on entendait scindée en deux lorsqu'on mettait les pièces dans le monnayeur : "Remember... The Force will be with you. Always." ("Souviens-toi... La Force est avec toi. À tout jamais.")

Par ailleurs, toutes les musiques qu'on entend reprennent les mélodies du film, principalement le thème principal, le début de la Marche Impériale, et surtout la piste "Battle of Yavin" : ce morceau dure 9'07, depuis le départ des chasseurs de la lune de Yavin jusqu'à l'explosion finale de l'Étoile Noire. D'ailleurs, dans le jeu, l'explosion de la lune de métal se traduit par exactement la même musique que dans le film. En dehors de ces morceaux, si on perd et qu'on ne peut pas entrer ses initiales, on entend le thème de "The Throne Room" (la cérémonie de la victoire, à la fin du film) ; par contre, si on est dans le tableau des hi-scores, c'est la musique de la "Cantina Band" qui résonne (celle du bar à Mos Esley, sur Tatooine).

Et à la maison ?

Bien entendu, vu le succès du jeu, de nombreuses conversions ont vu le jour. Peu de machines sont oubliées, voyez plutôt : Atari 2600, Atari 5200, Atari XEGS, CBS ColecoVision, Acorn Electron, Amstrad CPC, Amiga, Atari ST, Spectrum, Apple II, C64, Macintosh et DOS.

Version Atari 2600.
Version Atari 5200.
Version CBS ColecoVision.
Version Acorn Electron.
Version C64.
Version Amiga.

N'ayant pratiqué que les versions Atari ST et Amiga, je peux vous dire qu'elles étaient aussi proches que possible de l'original, et que le jeu était aussi agréable à jouer que la version arcade.

J'ai cherché un peu partout et je ne connais pas le record officiel en points, mais seulement en durée : 54 heures de jeu par Brandon Erickson, en 2005. Ce qui est fort acceptable. Personnellement, je ne me vois pas jouer 54 heures d'affilée à quoi que ce soit, ce joueur était-il un Jedï ?

JPB
(29 juin 2009)
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