Année : 1994 Système : Arcade, Neo Geo ..., Dreamcast, Game Boy, GBA, GBC, N64, Neo Geo Pocket, Playstation, Playstation 2 Développeur : Taito Éditeur : Taito Genre : Puzzle
Par Michael (13 mai 2005)
Préam-bulle
C'est en 1994 qu'arrive Puzzle Bobble réalisé par Taito, firme s'étant rendue célèbre par la réalisation d'excellent titres, notamment des cute-games comme Bubble Bobble, Rainbow Island, Liquid Kids...
Quelques années plus tard arrive donc ce petit jeu de réflexion qui ne paie pas de mine. En fait, Bust a Move est relativement récent, finalement, c'est même étonnant pour un concept aussi simple et génial. Depuis, Taito n'a pas lâché le filon et toutes les machines y ont eu droit. Il faut dire que les tetris-likes sont souvent géniaux, mais avec ce jeu, c'est démentiel.
D'ailleurs, on parle carrément de Bust-a-Move-like pour décrire de pâles copies comme Puzzle de Pon ou Worms Blast. Avoir un genre à son nom n'est le privilège rarissime que des quelques Tetris, Doom, et autres Mario Kart.
Au fait, Puzzle Bobble ou Bust a Move ? En fait, ces deux noms désignent le même jeu, comme l'indique la figure suivante (représentant les écrans de présentation des 3 versions SNES) :
Ainsi, Bust a Move est le nom de Puzzle Bobble en Amérique. Pour l'Europe, ça se complique. Au départ comme le montre l'image, on avait plutôt le nom japonais. Puis, pour les autres versions on a eu le droit à Bust a Move 2,3... comme les Ricains.
Les personnages sont tirés d'autres jeux de chez Taito : Bub le gentil dinosaure est connu depuis longtemps. C'était déjà une vedette avant, je ne crois pas qu'il ait accepté d'être là pour l'argent. À la fin des années 80, il était le héros du non moins génialissime Bubble Bobble. Certains ennemis viennent aussi de ce jeu, notamment le petit sorcier à capuche verte qui faisait office de boss. La plupart des autres personnages viennent aussi de diverses productions Taito, et réellement tous les genres y passent. Pour vous dire, j'ai même retrouvé le bébé déguisé en grenouille de Bust a Move 4 dans un jeu de Mahjong sur GBA.
On nous dit toujours qu'il ne sert à rien d'acheter une version si on en a une précédente alors, après la description du système de jeu dans le pargraphe consacré à la première version Neo-Geo, nous regarderons ce qu'apportent vraiment chaque opus par rapport aux précédents.
Puzzle Bobble
Neo-Geo, 1994
C'est donc sur Neo-Geo que débarquent les petits ronds de toutes les couleurs. Visuellement, c'est pas grand chose, il n'y a pas d'effets particuliers, mais il n'empêche que c'est beau. On dirait des dragibus, c'est jouissif. On découvrirait un jour que ce jeu soigne les dépressions que ça ne m'étonnerait qu'à moitié. Entre l'abondance de couleurs vives, l'intentionnelle naïveté des personnages et les petites mélodies enjouées, une petite Bust-a-Mov'othérapie ça fait toujours du bien.
Pourquoi dés le départ Bust a Move a-t-il eu autant de succès ? Vaste débat, et je suis content que vous me posiez cette question. La réponse semble se trouver dans le concept super prenant. C'est tellement simple : quand on envoie une bulle qui se colle avec au moins deux autres de la même couleur, elles disparaissent, et toutes les autres accrochées juste à celles-ci tombent aussi. Le but : balayer les écrans de toutes leurs bulles. Mais attention parfois l'écran tremble et finit par descendre. Si une bulle vient dépasser en bas la ligne fatidique, c'est l'échec, et si on rate, on remet une petite pièce dans la borne Neo Geo - ou on appuie gratuitement sur Start si on a une console du même nom chez soi - et on recommence avec une « guideline », vous savez ces petits points bien pratiques qui indiquent la trajectoire. C'est nettement plus facile avec, mais même sans cette aide, on finit par faire ce qu'on veut de sa bulle.
Et question cascade, on peut faire des bandes comme au billard pour atteindre des espaces inaccessibles en ligne droite, devant les regards médusés des novices. J'avais même pensé faire des démonstrations-spectacles dans les salles polyvalentes de la région (au début du moins, après la capitale était prévue) et puis ça s'est pas fait, je ne sais plus pourquoi, un problème de calendrier sans doute. Petit détail sans grand intérêt non plus, au début, les personnages se mettaient à deux au gouvernails mais ça c'était avant la compression de personnel.
Le premier mode est intitulé « Puzzle ». Il y a plein de niveaux de plus en plus retors, et il faut vider l'écran pour passer au suivant. C'est déjà un des plus grand tetris-like qui soit, mais tant qu'on a pas essayé le mode versus, on a rien vu.
En effet, le meilleur c'est quand on joue contre un autre joueur. On s'éclate la bulle à grand coup de gouvernails. Les paramètres sont excellemment bien pensés puisqu'ils incitent à faire disparaître le plus d'éléments possible en un seul coup. Alors, on veut faire le malin. On crée de grosses grappes accrochées à une seule bulle, comme ça, quand on réussi à détruire cette dernière, non seulement ça nettoie pas mal l'écran mais en plus ça envoie plein de vilaines bulles dans l'écran de son adversaire dégoûté. Ca c'est dans le meilleur des cas, car si la couleure espérée ne vient pas où si l'adversaire fait un bon coup avant nous, cette accumulation se retourne contre nous. C'est complètement démoniaque, alors on joue à toute vitesse pour gagner et finalement on ne peut plus arrêter ces duels. Les scores deviennent astronomiques , genre 28 vs 32, pour peu qu'on ne paie pas les parties, évidemment.
Puzzle Bobble
Super NES, 1995
Cette version fit connaître le jeu au grand public. Par contre, graphiquement, c'est un peu moins fin, mais pour ce jeu ce n'est pas très grave. Chaque mouture prenant en compte tous les éléments des versions précédentes, contentons nous à partir de maintenant de ne mentionner que les ajouts.
Hormis un mode Challenge anecdotique, le principal ajout de la version Super NES est fort appréciable puisqu'il s'agit d'un Versus Computer. Parce qu'on pas toujours un pote sous la main. C'est vrai, des fois on sait plus ce qu'on en a fait, alors on s'entraîne sur sa Super Nintendo en attendant. Comme ça, quand on le retrouve, on le bat direct. Ce mode est long dans le bon sens du terme. On rencontre plein d'ennemis de plus en plus coriaces, et pour gagner, il faut absolument attaquer. « Attends un peu toi le fantôme, quand la bulle rouge va venir, ça va faire très mal... » Pouvoir jouer contre l'ordinateur manquait vraiment dans la première version Neo-Geo.
Bust a Move 2
Neo-Geo, Playstation, Saturn, Nintendo64, Neo-Geo Pocket, GameBoy, de 1997 à 1998 selon la machine
Cette fois, quelle que soit la console de salon, pas de différence graphique. Seule particularité : des chargements sur la version Playstation.
Monsieur et madame Taito ont l'honneur de vous faire part de la naissance d'une nouvelle bulle, baptisée bulle étoilée en raison du fait qu'il s'agit d'une bulle et qu'en plus, elle est étoilée. Quand cette petite dernière touche une autre bulle, toutes ses collègues de la même couleur disparaissent. Le joueur a donc tout intérêt à repérer l'éventuelle bulle charnière et mettre en contact avec l'étoile une bulle de la même teinte.
Sur Game Boy : aïe, aïe... L'écran à quatre niveaux de gris ne facilite pas la tâche. Pour différencier les bulles on a comme seul point de repère des motifs, c'est pas assez clair. C'est injouable.
Sur Neo Geo Pocket, le jeu s'appelle Bust a Move Pocket ou Mini Puzzle Bobble, pas de chiffre dans le titre. Cependant, je l'ai mis ici car au vu du design général, du dessin d'empreinte en guise de game over et surtout des ennemis (la tête d'ampoule par exemple)... pas de doute, il s'agit bien de Bust a Move 2, c'est plus petit mais la console étant à écran couleur, on limite les dégâts. Oui, vraiment, c'est une très bonne version portable.
Bust a Move 3
Playstation,Saturn, Nintendo64, de 1997 à 1999 selon la machine
Une médium, un karatéka... Encore une fois les persos ont changés, et plusieurs nouveautés sont à signaler. Premièrement, une nouvelle bulle arc-en-ciel apparaît. Plus difficile à faire disparaître, car cela nécessite deux étapes. Il faut d'abord qu'une bulle en contact avec cet arc-en-ciel éclate, à ce moment là, elle prend la couleur de cette dernière, ensuite il s'agit d'une bulle classique, facilement destructible.
Plus rarement, on rencontre une boule de bowling qui détruit tout sur son passage, mais on ne rencontre pas cette boule salvatrice plus d'une fois toutes les 50 parties.
Un mode Challenge constitué de 15 tableaux permet de s'évaluer. Ici, même si on échoue, on passe quand même à l'écran suivant, et à la fin on nous délivre une estimation de notre niveau sous forme de notes. Un petit diplôme quoi. Alors, vous avez des A partout ?
On retrouve également une compilation de plusieurs centaines d'écrans créés par des fans. Ça va du plus simple des tableau juste là pour faire un dessin géométrique au plus tordu des enchevêtrements.
Sur 64 tous les ports manettes sont exploités avec un mode 4 joueurs. C'est très prometteur sur le papier. Sur l'écran, c'est tout simplement catastrophique. Les tableaux sont microscopiques, ça fait mal aux yeux et c'est très dommage. Par contre, bonne initiative de Taito : le jeu comporte un éditeur de niveaux très bien conçu. Les plus vicieux pourront soumettre leurs tableaux créés de toutes pièces.
Bust a Move 4
Dreamcast, Playstation, GameBoy Color, de 1999 à 2000 selon la machine
L'interface de cette version n'est pas très belle, il y a des carreaux style serviette Vichy limite moche. C'est quand même pas sorcier de faire des petits écrans de présentation un peu jolis. Nouvelle version, nouveaux persos, la plupart étant d'ailleurs le représentant d'un élément : Marino, c'est l'eau, Alkanet, la neige, Cléon, l'étoile ...
Cette fois, le système de jeu est modifié. Dorénavant quand on fait un « bon coup », d'autres bulles de l'écran sont détruites, et peuvent à nouveaux provoquer un « bon coup » et donc une nouvelle disparition, et ainsi de suite de nombreuses fois. C'est fun, mais cette réaction en chaine augmente la part de chance. Il est vrai que ça permet de laisser une chance au joueur en difficulté mais c'est pas du jeu, celui-ci n'y est pour rien. Et puis quand on est l'adversaire et qu'on se prend une rafale de bulles alors qu'on a mené depuis le début, on rigole moins. Je sais ce n'est qu'un jeu mais cette injustice m'énerve... Cependant, il faut signaler que cette nouveauté est désactivable depuis le menu des options. Bon, ben ça va.
On découvre également un mode Story, avec des animations pourries, interminables et sans intérêt. Il y a aussi dans les modes Puzzle des niveaux très spéciaux. Les bulles sont accrochées à des poulies reliés entre elles. Quand on détruit d'un coté, ça déséquilibre et paradoxalement l'élimination de certaines bulles (je vous rappelle que c'est quand même le but) peut être fatale !
Sur GameBoy Color, la couleur est bien là mais bon, pas de façon uniforme. Non, c'est pas une blague, quand on voit le Rayman de la GBC ou toutes les autres prouesses faites sur cette machine, et qu'en même temps Taito n'est pas foutu de faire des ronds unis, incroyable ! On se retrouve avec des rondelles autour d'un centre, des pointillés. C'est déjà plus clair qu'en noir et blanc mais bon c'est pas encore ça. On va finir par y arriver. Sur Game Boy Advance peut-être....
Super Puzzle Bobble
Playstation 2, PC, Game Boy Advance, 2001
L'aspect est complètement différent. Les couleurs vives laissent la place aux teintes pastels. C'est une sorte de mélange entre un style épuré à la PaRappa the Rapper et un design 70's-disco-kitch assez savoureux... Même les persos ont subi ce lifting étrange.
Cette version rompt avec la monotonie des écrans rectangulaire. En effet, l'aire de jeu est parfois une forme géométrique bizarre. Il y a aussi des énormes bulles... ils ne savent plus quoi inventer. Sinon cette mouture est loin d'être la meilleure. À noter qu'avec cette dernière version les petits ronds investissent les PC avec la possibilité de jouer en réseaux. Ils sont partout, partout...
Sur GBA, ça va... quoique, pour être honnête, les bulles sont encore vraiment petites et certaines couleurs sont dures à distinguer les unes des autres. Et puis, il y a aussi cette histoire de rythme beaucoup plus lent qu'à l'accoutumée. On est donc obligé de laisser un petit temps de latence entre chaque coup. Finalement, la prochaine munition vient moins vite que l'énervement. Non, quand j'y repense, ça va pas du tout.
Conclusion
Depuis huit ans, Bust a Move nous permet d'éclater des bulles colorées et c'est encore meilleur à plusieurs. Sur portables, par contre on est souvent déçu. Huit ans qu'ils exploitent leur concept génial pour le bonheurs des gamers du monde entier. Ça ne change jamais vraiment, mais quand même... La dernière version a toujours un ou deux petits quelque choses de plus que la précédante. Et pour la prochaine ? Patience, de toute façon la mise à jour avec leurs nouvelles trouvailles viendra très vite. Taito va bien nous pondre un nouveau truc. Pas forcément utile, mais un petit changement histoire de continuer à gagner de l'argent avec un jeu qui leur à déjà tant rapporté.
En bref, il vous faut absolument une version de ce jeu, et de préférence une des dernières, pour des dizaines voire des centaines d'heures de jeu et de duels. Le secret de ce titre réside en son fun qui dure, qui dure, qui dure... et tranche avec bon nombre de titres actuels dont l'espérance de vie dépasse à peine celle d'une bulle de savon.
Voilà, la Bust a Mov'othérapie est finie et je vois des bulles bizarres partout. En espèrant que celles de mon Efferalgan chasseront les dommages créés par leurs petites collègues virtuelles.