Les adaptations de Super Hang-On

Contrairement à son aîné qui ne fut porté que sur Master System, Super Hang-On donna lieu à une conversion multi-plateformes. Dans cette vague d’adaptations, Sega se chargera exclusivement de la version Megadrive et confiera les autres à l'éditeur Electric Dreams Software.

Electric Dreams Software est un éditeur britannique, filiale d’Activision, qui est surtout connu pour ses adaptations de grandes licences, telles que R-type, Super Sprint, Tempest et donc Super Hang-On. Dans le cadre de cette collaboration avec Sega, le jeu sera porté sur cinq ordinateurs de l’époque : le ZX Spectrum, le Commodore 64, le CPC, l’Amiga et l’Atari ST.

Pour toutes ces conversions, l’éditeur britannique adopte la même formule qui consiste à reproduire le jeu d’arcade original sans le mode carrière qui restera une exclusivité de la Megadrive. Il choisit également de ménager les différentes machines en réduisant considérablement la taille des motos. La piste est alors proportionnellement plus large par rapport aux véhicules, ce qui donne plus d’espace au joueur pour zigzaguer entre les concurrents. En contrepartie, les autres motos ont des déplacements moins rectilignes qu’en arcade ou sur Megadrive. Globalement, les adaptations d’Electric Dreams Software présentent donc plus ou moins le même niveau de difficulté que les versions développées par Sega.

Les cinq ordinateurs choisis pour la conversion n’ont bien évidemment pas les mêmes capacités, et les moins puissants auront bien de la peine à procurer une expérience de jeu satisfaisante. Par conséquent, l'on se penchera en détail sur les deux machines les plus musclées, à savoir l’Amiga et l’Atari ST. Évoquons néanmoins brièvement les adaptations plus modestes de Super Hang-On qui ont perdu tout intérêt ludique.

Inutile de s'étendre sur l'adaptation C64 qui est tout simplement catastrophique. Graphiquement faible, cette adaptation se distingue surtout par une impression de vitesse complètement ridicule. Les versions CPC et ZX Spectrum sont heureusement plus réussies, notamment grâce à leur réalisation honnête voire bonne pour les supports. Hélas, elles présentent une jouabilité hasardeuse qui a dû taper sur les nerfs de tous les possesseurs de ces cassettes de jeu. Le comportement erratique des motos adverses a en effet de quoi décontenancer le plus habile des pilotes. En revanche, les joueurs friands de phénomènes paranormaux seront aux anges devant une telle maîtrise de la téléportation.

L'Amiga et l'Atari ST sont incontestablement les machines de référence pour l'adaptation réalisée par Electric Dreams. Les deux versions sont très proches, si l'on excepte la partie sonore qui est largement meilleure sur Amiga.

Les deux ordinateurs rivaux nous proposent ici des graphismes très agréables, certes incomparables avec ceux de la version arcade, mais parfaitement adaptés à la puissance des machines. L'essentiel à cet égard est qu'ils ne perturbent aucunement l'animation. On retrouve ainsi l'impression de vitesse originale qui était gravement amputée sur Megadrive. Le résultat est évident : on s'amuse mieux avec ces deux versions qu'avec leur homologue sur la console de Sega.

Jouable à la souris, au clavier ou au joystick, Super Hang-On fait bien les choses en termes de maniabilité en permettant même de régler la sensibilité des contrôles. Une légère imprécision dans la gestion des collisions empêche toutefois Electric Dreams de réaliser le sans-faute en la matière.

Si les yeux du joueur feront difficilement la différence entre les deux versions, ses oreilles reconnaîtront en toute honnêteté la supériorité du titre sur Amiga. L'Atari ST s'en sort assez mal dans ce domaine, tant dans les musiques que dans les bruitages. L'Amiga, lui, joue correctement les musiques originales et excelle dans les bruitages, avec un bruit de moteur admirable qui contribue grandement à donner l'indispensable sensation de vitesse.

Electric Dreams rend donc une copie très honorable sur Amiga et Atari ST. Si elle apparaît moins fidèle que l'adaptation sur Megadrive, elle parvient nettement mieux à retranscrire l'expérience du jeu d'arcade. Les versions Amiga et Atari ST se révèlent ainsi plus raisonnables et conformes à la puissance des machines qui les accueillent. Autrement dit, elles ressemblent plus à des jeux à part entière qu'à des conversions avec les moyens du bord, ce qui est tout à leur honneur. Sans surprise, Génération 4 chante les louanges de cette adaptation dans un test de la version Atari ST.

Pour la route, voici une dernière adaptation de Super Hang-On sur micro-ordinateur. On la trouve sur une machine exotique : le Sharp X68000. En dehors du Japon, la grande majorité des joueurs ont longtemps ignoré l'existence de ce monstre de puissance. Heureusement, l'émulation nous permet aujourd'hui de constater la grande qualité des titres présents sur cet ordinateur.

Spécialiste de la conversion arcade à l'identique, le Sharp X68000 accueille confortablement Super Hang-On. Jolie, colorée, fluide et rapide, cette adaptation a tout pour plaire. Bien entendu, quitte à émuler le jeu, autant aller chercher la version arcade qui garde une longueur d'avance sur cette conversion néanmoins très méritante.

Super Hang-On finira sa grande tournée d’adaptations sur Game boy advance, dans une compilation réunissant quatre grands hits de Sega en arcade. Super Hang-On y côtoie les grands classiques que sont Out Run, Space Harrier et After Burner. Compte tenu de l’âge respectable de ces titres, aucun raté n’est tolérable dans leur conversion sur GBA. Pas d'inquiétude, le travail a été bien fait dans cette collaboration entre Sega et THQ. À moins d’être un expert du jeu des sept erreurs, le joueur ne notera quasiment aucune différence entre le Super Hang-On présent sur cette compilation et la version originale en arcade.

Clôturons ce chapitre des adaptations en soulignant que la meilleure d’entre elles se trouve donc sur GBA. Plus que sa réalisation irréprochable, c’est son aspect portable qui rend Super Hang-On plus moderne sur GBA. Alors que pareil jeu d’arcade serait accueilli froidement de nos jours sur consoles de salon, il est parfaitement à l’aise sur votre table de chevet. Super Hang-On aura ainsi toutes les chances de devenir le jeu que vous ressortirez de temps en temps pour une (petite) partie avant de vous endormir. À ce propos, sachez que la difficulté du jeu est raisonnable dans cette version et qu’elle ne devrait donc pas perturber votre sommeil. Bonne nuit à tous !