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Rastan Saga
Année : 1987
Système : Arcade
Développeur : Taito
Éditeur : Taito
Genre : Beat'em all
Par Bernard (21 janvier 2005)

En 1982 sort au cinéma Conan le Barbare, réalisé par John Milius et écrit par Oliver Stone sur la base des livres de Robert E. Howard. Les aventures de Conan le Cimmérien vont inspirer des déclinaisons pléthoriques en termes de jeux vidéo. Parmi celles-ci, il y aura notamment pour les micros Conan de Datasoft en 1984, et en 1987 Barbarian de Psygnosis et Barbarian the Ultimate Warrior de Palace Software. Les bornes d'arcade ne seront pas en reste avec entre autres Dragon Buster de Namco en 1984,Black Dragon / Black Tiger de Capcom en 1987 et surtout la même année Rastan Saga de Taito !

La borne et l'écran d'accueil

À la même époque, d'autres hits font leur apparition, en particulier R-Type et Double Dragon... La concurrence est rude mais Rastan Saga, bien qu'un peu rustre au premier abord, séduit son public. Il vous plonge en plein environnement hostile où le moindre contact avec vos ennemis diminue votre vitalité (admirez d'ailleurs votre cœur qui bat en bas à gauche de votre écran), les adversaires sont nombreux et votre équipement de départ spartiate... Un réel challenge je vous dis !

Le brief marketing pour les tenanciers de salles

D'un simple guerrier au statut de roi...

Rastan Saga se place dès le départ sous une forme d'approche par chapitres proche du principe de narration de Conan. Ici vous incarnez un barbare nommé Rastan, du royaume de Lograht, qui a pour but de survivre et de s'enrichir (pas de quoi casser 3 pattes à un canard mais bon cela suffit pour vous motiver).

Confidences d'un monarque...

Vous avez récemment convaincu la princesse du royaume de "Ciem" de vous abandonner toutes les richesses de l'Empire en échange de la tête du Dragon... Que la chasse commence !

Intro spécifique à la version nippone.

De la nécessité d'entretenir sa forme physique...

Véritable athlète de pentathlon, vous êtes rompu au maniement des armes, au saut en hauteur ainsi qu'à l'utilisation des lianes pour vous déplacer. Au cours de votre périple, vous aurez besoin de toute votre agilité pour traverser les embûches : puits de feux avec option geyser, cascades d'eau, hallebardes animées, gargouilles en pierre avec option lance-flammes, etc.

Ne jamais faire confiance à votre environnement !

Habituellement l'épée reste votre arme favorite mais à l'occasion des rencontres, vous pourrez apprécier la hache ainsi que la masse d'arme qui allongent votre champ de portée. Attention cependant, les armes collectées (ainsi que les autres objets de protection, on y reviendra plus loin) ont une durée de vie limitée.

Petit cours d'armes médiévales.

... pour être à la hauteur du mythe !

Vêtu de votre seul short en cuir, vous vous apprêtez à mettre au pas une cohorte d'ennemis pour arriver à vos fins. Ceux-ci, d'inspiration mythologique et heroic-fantasy, sont de bonne facture tant en matière de graphismes que de diversité. Citons pour l'exemple le Centaure, la Harpie, la Chimère, le Démon ou la Méduse qui se feront un malin plaisir de vous cueillir à découvert.

Album de famille.

En complément de ces adversaires bestiaux, de nombreux humains sont assujettis aux différents Gardiens et peuplent leurs châteaux. Ils se rangent dans deux catégories principales, les guerriers ou les magiciens. Malheureusement, vous ne pourrez les dépouiller de leurs armes...

il faut toujours du petit personnel dans ces châteaux.

Rastan Saga est une aventure en solo. Certes vous pouvez être 2 à jouer, mais chacun son tour et non en coopération... Il n'y a qu'une place sur le trône et elle reviendra au plus rapide ! Un petit conseil pour survivre dans cet environnement hostile, une bonne coordination saut + attaque à l'épée permet de doubler les dommages infligés aux adversaires... Fort utile dans les situations désespérées ou bien pour affronter les Gardiens. Ne perdez pas non plus trop de temps, car si vous stagnez sur un écran vous risquez de voir apparaître de voraces chauves-souris qui vous inciteront à avancer.

Tout ce qui brille n'est pas d'or !

Même si vous démarrez votre quête dans le plus simple appareil (ou presque), vous aurez la possibilité, au fil de vos aventures, de récupérer des objets sur les corps de vos défunts adversaires. Il sont de 4 types : les armes, les armures, les potions et les trésors. En début de partie (avant que vous n'introduisiez de crédit), Rastan Saga vous propose une revue des différentes merveilles sous forme d'instructions animées.

Et avec cela que prendrez-vous ?

Attention donc à ne pas vous jeter sur tout ce que vos adversaires laisseront derrière eux... Vous risqueriez d'ingérer une potion qui vous affaiblira au pire des moments de votre quête.

Un parcours initiatique en 3 x 6 étapes... diabolique ou non ?

Pour arriver à vos fins et détruire l'horrible Dragon, il vous faudra d'abord anéantir ses différents gardiens, chacun d'entre eux vivant confortablement dans un château protégé par une kyrielle de monstres mythologiques divers et variés. Rastan est donc constitué d'une série de 6 niveaux, tous bâtis sur le même parcours.

  • Etape 1 : on traverse un paysage (en surface généralement) pour arriver au château (au 1er niveau, admirez le clin d'œil au Seigneur des Anneaux avec les 2 immenses statues en fond de paysage).
  • Etape 2 : on explore le château en quête de la salle secrète (ici plusieurs pièges vous seront tendus comme dernière ligne de défense). Peu de diversité sur ce plan avant les niveaux 5/6 où les boss vivent au fond de cavernes.
  • Etape 3 : on affronte le Gardien (à chaque niveau son Gardien)

Il y a donc 6 parcours de surface, 6 traversées de château et 6 Gardiens... 6 6 6. De là à dire que ce jeu est diabolique...

Voici un petit parcours illustré de votre périple :

Niveau 1 : un guerrier pour se mettre en appétit.

Vous entrez dans une zone de lancer de couteaux !

Niveau 2 : un viking ailé pour amuse-gueule.

M'accorderez vous cette danse aérienne ?

Niveau 3 : un sorcier en plat de résistance.

Coriace le magos !

Niveau 4 : un chevalier en dessert.

Il ne faut jamais abuser des haricots sauteurs !

Niveau 5 : l'hydre, un avant-goût du final.

Un petit tour en souterrain pour débusquer l'hydre à 5 têtes.

Niveau 6 : l'apothéose, l'infâme Dragon est là !

Mais c'est qu'elle vole bien c'te bête-là !

Vous aurez toujours l'option de rajouter un crédit pour continuer si d'aventure vous périssiez sur l'un des 5 premiers niveaux. En revanche, le dernier niveau doit impérativement être terminé avec vos vies en cours. En cas d'échec, c'est le retour à la case départ... Soyez donc prudent.

A priori vous avez trouvé votre maître...

En résumé, Rastan Saga est un agréable bijou de combat agrémenté de graphismes de très bonne facture. Certes le style short en cuir et biceps à l'air n'est plus très tendance mais le maniement des armes, la qualité graphique des ennemis tirés de la mythologie ainsi que l'ambiance musicale travaillée rendent Rastan Saga très agréable... pour croiser le fer et se détendre les nerfs...

N'oublions pas les micros...

Comme souvent dans le cas de succès en arcade, différents portages furent effectués pour les consoles et les micros (NdL : en dehors des versions ci-dessous, une conversion MSX 2 réalisée par Taito itself est sortie, utilisant une cartouche Megarom de double capacité, soit 256 Ko. Graphiquement réussie, elle était plutôt jouable mais pêchait par ses clignotements de sprites).

Une très très belle version Apple II GS qui fait pâlir les autres adaptations telles que :
Amstrad CPC...
... ZX Spectrum...
... Sega Master System...
... ou tout simplement PC-DOS.

De la suite dans les idées...

Rastan Saga, comme tant d'autres succès de bornes d'arcade, fera des petits. Les deux épisodes qui suivirent sont respectivement :

- Nastar : pas franchement un chef-d'œuvre...

- Warrior Blade : Rastan Saga III - une version plus lookée Golden Axe.

Bernard
(21 janvier 2005)
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