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Golden Axe
Année : 1989
Système : Arcade
Développeur : Sega
Éditeur : Sega
Genre : Beat'em all
Par Vincent Pays (19 mars 2003)
Les flyers japonais et américain. Cliquez sur une image pour une version plus grande (merci au site Arcade Flyer Archive !)

De nombreux éditeurs de jeux ont créé des œuvres se situant dans le domaine de l'heroic-fantasy. Si elles sont trop nombreuses pour être citées ici, je me permets de toutefois de vous signaler les plus marquantes pour moi (choix subjectif évidemment, et 100% arcade) : Rastan, Black Tiger, Nastar, Magic Sword, etc. Et bien sûr la petite pépite de SEGA, qui est pour moi la plus réussie : Golden Axe.

Une page de titre classique qui nous indique la date de ce hit : 1989.
L'écran de choix du perso : quel soin dans le détail !

Golden Axe fut un hit mémorable en salle d'arcade... Je pense que peu de ceux dont l'âge aujourd'hui oscille entre 25 et 45 ans et qui ont un peu manié des joysticks y ont échappé. Les plus jeunes le connaissent également par les nombreuses adaptations qui en ont fait l'objet, toutes plus sales les unes que les autres. Mon credo est ainsi fait : adaptation, piège à con. Je m'en excuse mais c'est ainsi, pour moi c'est l'arcade qui prime sur le reste.

Le jeu

Golden Axe est à ranger dans la catégorie des beat-them-all, jeux où le héros doit se frayer un chemin de boss en boss à la seule force du poing, parfois étendu d'une batte, d'une « pipe » (merci, Capcom) ou, comme ici, d'une épée bien pointue.

Quant au principe, il est mince, mais toujours aussi efficace : trois héros ayant à se venger d'une brute sanguinaire prennent le maquis afin de lui faire avaler son bulletin de naissance... Le prétexte, ici, c'est la capture du roi et de la reine par ladite brute... L'action se situe au Moyen-Âge, vraisemblablement en France (et oui !! c'est une première, on verra cela tout à l'heure).

Ah, ça ira, ça ira ! (air connu).

Voyons un peu maintenant les personnages qui animent le jeu : les trois héros, d'abord, puis le vilain méchant.

Ax, le barbare. Sa maman fut tuée par le Death-Adder. Fort, résistant, c'est un personnage moyen, pour joueur moyen. Même sa magie est moyenne de puissance. Mais il est quand même sympa !
Gilius, le Nain. Très fort, très lent (un nain, quoi), peu de magie, très résistant : à réserver aux débutants.

Et maintenant retenez votre souffle :

Tyris, l'Amazone... Je la mets en tête des SCAG (Sexyest Character of All Games). Véritable précurseur de Lara Croft (au plan plastique), Tyris est assez peu puissante, mais compense par sa rapidité et un niveau de magie très élevé. Bien évidemment c'est mon personnage préféré et c'est avec lui que nous allons poursuivre le test de ce jeu.
Ouh qu'il est vilain ! Voici le méchant du jeu, Death-Adder, armé de sa fameuse hache d'or (Golden Axe, en anglais, vous suivez ?).

Comme vous pouvez le constater à la vue de ces images, ce titre semble très soigné... Ce sera confirmé plus loin.

L'aventure

Elle se déroule en cinq parties, un voyage qui va vous mener du Village de la tortue à l'Ile-prison où réside Death-Adder.

Le début du jeu.

Niveau 1 :

Fin du premier niveau : notez la paire de boss, clin d'œil amical de Sega à un boss de Tiger Road de Capcom.Ils sont primaires.

Niveau 2 :

Sur la tortue géante qui donne son nom au village. Tyris s'en emparée d'un Dragon Bleu, au souffle destructeur.

Niveau 3 :

Le stage suivant, avec les trois type de montures : le Dragon Bleu, déjà cité, le Perroquet qui démonte ses ennemis à grands coups de queue, et le Dragon Rouge, qui tire des boules de feu horizontales... très utiles !Le boss du III est un chevalier très embêtant... mais pas pour Tyris !

Niveau 4 :

Voyage sur le dos de l'Aigle (seul point faible graphique du jeu, c'est très laid). Notez la présence des Squelettes animés, personnages clés de nombreux jeux vidéos, et toujours aussi pénibles.

Niveau 5 :

Nous renouons avec l'esthétisme Sega en arrivant au round final... Encore quelques monstres à tuer et c'est la confrontation tant attendue avec le Death-Adder. Notez sa "transformation", des serpents traversent l'écran pour recomposer son corps...On obtient une vue de la carte qui a rythmé nos aventures, et le mot « Fin », en français dans le texte !

La fin ?

Comme dans le film "L'Évêque des batailles", les personnages du jeu prennent vie et sortent de la borne, devant des joueurs estomaqués qui prennent la fuite.

La séquence de fin, dans une salle d'arcade des années 80 chère à nos cœurs ! Notez, au fond, trois grands hits Sega : un jeu de boxe avec des poignées (Heavyweight Champ, qui était bouffe-crédit), le célèbre After Burner version cockpit, et Galaxy Force II en version grand luxe (son cockpit était magnifique !)
Très curieuse séquence de fin, où le score apparaît enfin. Après des centaines de parties, je ne sais toujours pas comment il donne le maximum de points (utilisation ou non de la magie, tuer les ennemis avec le minimum de coups, etc).Mon record est 295. Si quelqu'un sait, qu'il me fasse signe...

Pour conclure

Je pourrais encore vous montrer la magie, le bestiaire, ou l'éventail des coups qui sont très nombreux (avec la possibilité de courir en appuyant deux fois dans une direction, très vite), ou avec des combos, mais Golden Axe étant un jeu facile, l'apprentissage se fera surtout en y jouant. Pas la peine de développer davantage non plus sur la jouabilité, excellente comme toujours chez Sega. Mouvements fluides, commandes instinctives, monstres raisonnables dans la puissance de leurs assauts, il n'y a pas de fausse note. Les décors sont somptueux, variés, avec un point particulier sur la ville médiévale, que ne renierait pas Viollet-le-Duc (auteur, pour ceux qui l'ignorent, de l'Architecture Médiévale).

La magie au minimum et au maximum. On voit nettement l'évolution !

Mais un autre point fort du jeu, c'est la musique, particulièrement envoûtante et qui colle parfaitement à l'action. Le premier thème du jeu (stage I), nommé Wilderness devrait être cité partout comme exemple.

Bref, du très très gros boulot pour un Sega à cette époque conquérant, omniprésent en arcade et qui n'allait pas tarder à se faire sacrer Roi des consoles grâce à la Genesis...

Vincent Pays
(19 mars 2003)
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