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Prehistorik - La série
Année : 1991
Système : Amiga, Atari ST, DOS ...
Développeur : Titus Software
Éditeur : Titus Software
Genre : Plate-forme
Par Tonton Ben (13 octobre 2004)
Quand on a un p'tit creux... Il est temps de partir à la chasse !

En 1991, fort de son succès croissant avec des titres comme The Blues Brothers, Fire & Forget ou Crazy Cars, Titus Software s'attaque à l'un des plus gros problèmes qu'ont connu nos ancêtres de cro-magnon : le nœud à l'estomac. Aiguisez les silex, attachez vos peaux de bêtes, on part pour un retour en arrière à une époque totalement déjantée avec Prehistorik !

Il faut se dépêcher de ramasser les ennemis assommés.
Le pingouin, à la broche, c'est également délicieux...

Pour un jeu aussi fin, rien ne vaut une introduction tout en poésie :

Le Grawagars n'ayant pas baffré pendant de longues journées,se trouva fort dépourvu quand la dalle fut venue...par le moindre morceau de Barbak grillée,d'Aran Saur ou de Maxidocus.

Ca zonait dur dans la tribu,les Grawanénettes déprimaient,les Grawagosses se frappaient dessus.Mais v'là que le Grawagars fut par une puissance divine illuminé !

Son être tout entier avait vu la lumière,Son cerveau atrophié avait soudain trouvé la clé de tous les mystères.Converti à l'intelligence, il partit en quête de chair.

Moralité: qui veut bouffer doit chasser !

Impressionnant, c'est-ce pas ? Cela va vous surprendre, ce n'est, pour une fois, pas de moi, mais tiré du manuel officiel de Prehistorik. Merci Titus !

La synchro avec les poissons est obligatoire.
À l'époque, en boxe, les catégories de poids n'étaient pas encore instaurées.

Le concept de ce jeu se veut on ne peut plus simple : afin de nourrir sa famille, l'ami Grawagars part en chasse à travers quatre grandes contrées hostiles, mais riches en ravitaillement : les montagnes, la banquise, la jungle, et les cavernes. Armé d'un simple gourdin, mais qu'il pourra troquer contre un boomerang s'il en trouve, Grawagars doit assommer tout ce qui bouge, et ramasser tout ce qui se mange, afin de remplir une jauge de nourriture, condition sine qua none pour terminer chaque stage. Ceux-ci se parcourent de façon linéaire, de gauche à droite, sur plusieurs plans de hauteur.

Les grottes sont pleines de pièges, mais se révèlent payantes.
Y'a vraiment de tout dans cette forêt !

Toutes les espèces vivantes sont désormais menacées par l'appétit sans bornes de notre sympathique héros : ours, araignées, tortues, aigles, dragons verts, pingouins, boules de poil jaunes, petits singes, et même les tribus adverses... À chaque fois, il est nécessaire d'asséner le nombre de coups suffisant pour calmer la bestiole ; une fois étourdie, il est possible de la ramasser afin d'incrémenter la jauge de nourriture. Attention, néanmoins, les ennemis reprennent leurs esprits rapidement, il ne faut pas traîner dans la manœuvre.

On va attendre qu'ils se calment un peu.
Un ange passe...

Fruits et légumes sont également dispersés un peu partout, et spécialement dans les grottes, à visiter nécessairement. Mais celles-ci sont souvent habitées, principalement par des araignées, et semées d'obstacles, généralement des feux de camp qu'il faudra enjamber. Malheureusement, notre homme préhistorique ne pratique pas assidûment le cent mètres haies, et n'est pas vraiment capable de bondir correctement. Les sauts doivent donc être calculés et synchronisés, sinon c'est la sanction : perte d'énergie pour de simples obstacles, mais perte d'une vie en cas de chute dans le vide ou la mer.

Le bouclier d'invincibilité se révèle souvent pratique.
La tête que fait le héros sur ce tricératops est exceptionnelle !

Homme de loisir malgré tout, Grawagars est adepte de la balade en ballons de baudruche, et manie le prehisto-deltaplane comme personne ! Dans chaque stage, un passage dans les airs va demander au joueur quelques réflexes d'esquive et d'évitement, où l'erreur n'est pas tolérée. Si, néanmoins, un bonus d'invincibilité a été trouvé juste avant, l'épreuve sera bien moins pénible. Ces précieux artefacts apparaissent de temps en temps, mais peuvent être délivrés par le sage, une espèce de vieux barbu en lévitation qui débarque sans prévenir, et qui repart de la même façon. Si notre héros arrive à l'atteindre, il lâche alors un bonus.

Attaquer dans le dos, ach, ce n'est pas très fair-play...Ce n'est pas choli choli...
Dans ce genre de situation, on comprend que l'on est bien peu de choses.

Les niveaux sont plutôt longs, et devant la quantité de nourriture à amasser, mieux vaut ne pas traîner, surtout qu'une limite de temps, assez drastique est présente, et rajoute encore un peu plus de difficulté à un jeu qui en contenait déjà assez. Car entre chaque niveau, sauf bizarrement pour le dernier, un boss doit être battu. Tout ceci se passe (presque) à la loyale, au milieu d'un ring, avec du public ; on peut être à l'aube de l'évolution et présenter quelques signes de sociabilité, cela n'est pas incompatible. Seul inconvénient : il y a une petite différence de gabarit à la pesée, et l'adversaire présente souvent une différence de taille avec notre héros. Autant le dire sans détour, ces affrontements sont ardus, et même si une stratégie d'attaque se dégage rapidement, une fois de plus, synchronisation et précision sont de rigueur.

À l'époque, pour chasser le dinosaure, on lui éclatait les orteils.
Attaque surprise !!

Sauf peut-être sur Amiga, et plus tard sur SNES, les scrollings n'ont jamais été le point fort des titres de Titus ; les possesseurs de Pécé savent de quoi je parle. Sur ce coup-là, le problème est réglé, puisque Prehistorik se joue à travers des écrans fixes. Tout le travail a été concentré sur les graphismes, colorés à souhait, avec un bon coup de patte sur les sprites, très cartoon. Les sons se veulent minimalistes, un peu dommage, mais qu'importe. Par contre, le soft, au challenge relevé, aurait pu être desservi par une meilleure maniabilité : entre les sauts ridiculement petits, et sources principale de dommages, et le déclenchement des coups un peu tardif, le joueur perd trop souvent à cause de la prise en main.

Bon, ben s'il faut continuer par là...
Argh, je vais louper louper le truc, là, l'indien, le bonze...

Malgré tout, Prehistorik s'est imposé comme une référence, grâce entre autres à ses nombreuses adaptations de qualité sur Amiga, ST, Pécé, CPC et même CDTV.

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