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Oscar
Année : 1993
Système : Amiga, CD32, Windows, SNES
Développeur : Flair Software
Éditeur : Flair Software
Genre : Plate-forme
Par Tonton Ben (12 décembre 2005)
Vous ne trouvez pas qu'il a une bonne tête de vainqueur ? En tout cas, lui, il roule en Ferrari.

Flair Software, les psychopathes de la couleur flashy, les terroristes du rose bonbon et du bleu turquoise, avaient déjà traumatisé les frêles esprits des joueurs, pourtant habitués à de saines occupations comme Moonstone ou Mortal Kombat, avec leur première grosse production : Trolls. Un an après, Flair remet le couvert avec Oscar, enrichie en couleurs baveuses qui piquent les yeux.

Il fait le mariole pour l'instant, mais dès qu'il aura choisi un niveau...
Coucouche panier ! Non mais !

Je pourrais vous évoquer, à coup de magnifiques tirades piquées à Humphrey Bogart, comment le héros a perdu les prestigieuses récompenses du cinéma américain. Je ne le ferai pas. Même les programmeurs ne l'ont pas fait, alors qu'ils auraient bien pu nous raconter tout ça dans une belle introduction en couleur ! Alors voilà, je boycotterai l'intrigue, na. Mais après tout, a-t-on besoin d'un scénario pour justifier le développement d'un bon gros jeu de plates-formes ? L'objectif proposé consistera donc à récupérer, au sein de sept niveaux de taille conséquente, un certain nombre de statuettes d'Hollywood perdues dans les sept décors de cinéma. Cela vous rappelle-t-il quelque chose ? Amiga ? Cinoche ? Core Design ? Allons ! Premiere, bien sûr ! Néanmoins, seul le thème des deux titres est en commun, puisque leurs déroulements et leurs réalisations sont radicalement opposés.

La ruée vers l'or attire beaucoup de monde...
Oscar est un objecteur de conscience, et il le montre.

En effet, Oscar se joue exactement comme Trolls. En fait, on peut même affirmer qu'il s'agit du même moteur de jeu, à tel point que même l'arme principale, le yo-yo qui dégomme tout le monde et qui peut même s'accrocher au décor pour servir de balancier, a été conservé, ainsi que l'éléphant de checkpoint et le lapin qui file des continues ! Flair Software, une bande de flemmards ? Sûrement, mais en 1994, c'était encore la mode des suites à peine retravaillées (Doom II ? Qui a dit Doom II ?). Vous vous demandez sûrement, à ce stade, si Oscar présente un quelconque intérêt, étant donné l'ambiguïté des points énumérés jusqu'ici. Allez, on en a terminé avec les aspects négatifs. Car au-delà de tout ça, Oscar se évèle être un excellent jeu de plates-formes !

Face à la répression aveugle, je reste fier et stoïque.
Oups ! Mauvais passage...

Sept bons gros niveaux bien longs sont à parcourir, construits avec une certaine complexité, étant donné qu'il faudra les parcourir dans les quatre directions à la recherche des statuettes. Mémorisation et cartographie sont donc au rendez-vous. Bien évidemment, les tableaux sont truffés d'ennemis à l'aspect farfelu mais toujours en rapport avec le thème en cours ; le bestiaire se montre ainsi aussi varié que les environnements graphiques, un détail important pour un jeu de cette catégorie, dont les principales menaces se nomment répétitivité et monotonie.

Ambiance Philippe Risoli pour ce niveau visuellement très chargé.
Au pied ! L'alien n'est décidément pas très obéissant.

Un soin particulier a été apporté aux animations, nombreuses et variées, très cocasses, ainsi qu'à leur qualité. Oscar se montre souple, malgré la vitesse de jeu, assez faible ; cet aspect se trouve renforcé par l'inertie constante du héros, dont les mouvements sont légèrement handicapés par un poil de retard dans les réactions, et par ses sauts à forte amplitude, souvent interminables. Les niveaux doivent être appréhendés calmement, et méthodiquement. En général, commencer par nettoyer le terrain de toute menace, une par une, s'avère être une technique payante.

C'est parti pour la chasse aux sorcières !
Mon pote l'éléphant, il gère les checkpoints.

La difficulté est au rendez-vous, ce qui s'avèrera être un avantage ou un inconvénient selon les goûts : les ennemis, aux parcours totalement précalculés, sont toujours placés de façon à toucher le joueur, et leurs sprites, dans le fourmillement visuel de l'écran de jeu, se confondent souvent avec le décor ou les innombrables objets bonus à grappiller. Trouver toutes les statuettes demande pas mal d'efforts, les passages se montrant souvent difficiles à atteindre ; étant donné que les niveaux comportent un fond fatal qui sanctionne le joueur par la perte d'une vie, il n'est pas rare de louper un saut et d'y partir directement.

La version Gameboy ? Tout à fait. Pour remettre l'écran normalement, trouvez la Game Gear !
Admirez le reflet de l'eau !

Avec sa réalisation impressionnante, Oscar est parvenu à faire sa place dans la jungle des jeux Amiga, déjà fort pourvue de titres équivalents (Nicky Boom, Doodlebug...). Mais c'est surtout sur PécéOscar va se distinguer : en effet, Flair va totalement exploiter le VGA 256 couleurs, pour sortir une version fabuleuse ! Les images de cet article proviennent du support Pécé, qui se paie le luxe de supplanter visuellement la version Amiga, limité par ses 32 couleurs. Seule la version AGA, qui sera offerte avec les Amiga 1200, et qui ouvrira le bal des trop rares sorties sur CD32, sera à même de la concurrencer graphiquement, un comble ! Évidemment, la qualité sonore entre les versions n'est pas comparable, l'avantage revient toujours à l'Amiga, tout comme la qualité du scrolling, élément qui pêche toujours un peu sur Pécé.

Attention aux poissons ! La déformation aquatique est très bien rendue.
Méfiez-vous de tout ce qui bouge !

De bonne facture sur la machine de Commodore, Oscar devient incontournable sur Pécé, tant il brille par sa réalisation hors pair sur ce support d'habitude si sinistré dans le domaine de la plate-forme.

Pour finir, un aperçu de la boîte d'origine sur Pécé. Oui, je l'ai acheté, et j'en suis fier !
Tonton Ben
(12 décembre 2005)
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