Actualité de l'émulation [contenu fourni par Emu-France]
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Les souvenirs de... Niloc-NomisGENESEMa vie de joueur a commencé dans le dernier tiers des années 1980, pendant mes vacances scolaires. J’étais petiot à l’époque, je suis né en 1981, à l’époque où certains jouaient déjà à des jeux que je qualifierais de préhistoriques aujourd’hui, des trucs avec des boutons, qui prenaient beaucoup de place pour pas grand-chose. Dans mon douillet liquide amniotique je me moquais un peu d’eux, ils s’acharnaient sur ces drôles de machines qui étaient moins perfectionnées que ce que à quoi j’avais droit, dans les sons étouffés qui me parvenaient ils disaient que ça s’appelait une échographie. Ben oui, il faut croire que je suis un enfant des moniteurs, je suis d’abord paru sur un écran avant même d’exister en vrai. Mine de rien il y avait une sacrée différence d’environnement entre ma future enfance et celle révolue de mes parents. Bref, un jour je me retrouve dehors sans trop savoir pourquoi, j’ai froid, je ne pleure pas (ah bon il fallait ?), et mis à part celui qui me permet de voir Dorothée je n’ai plus ce rapport intime avec les écrans que pendant ma gestation. Si peut-être les grands écrans, je vais voir Chromosome 3 de Cronenberg au grand Rex à quelques semaines (je n’ai jamais aussi bien dormi), et quelques années plus tard je pars avant la fin de la Belle et le Clochard en pleurs, terrorisé. Que ce soit pour les grands ou les petits écrans, ce n’est que partie remise. C’est donc les vacances, je dois avoir six ou sept ans. On va chez mes grands parents maternels dans la Drôme, un petit village à 15 km à l’est de Montélimar aujourd’hui traversé par le TGV Méditerranée. Mais bon il est assez loin et il n’empêche pas d’admirer les splendides falaises du Vercors. J’aime beaucoup les vacances chez mes grand parents, surtout que lors de mon précédent séjour où j’ai découvert un trésor sous l’escalier leur intérêt s’est vu renouveler de bien belle manière. Sous l’escalier il y a les jouets de mes oncles. Ils n’y touchent plus trop, c’est normal. Et j’y ai découvert deux drôles de machines. Mon plus jeune oncle les sort et me les montre. Ca se branche sur la télévision, il faut tourner la molette jusqu’à ce que l’image s’affiche, il faut prendre le boîtier avec un petit bâton qui dépasse. Il paraît que ça fait bouger la forme orange sur la télé qui ressemble à un cowboy, et là mon oncle me dit que j’ai perdu. Perdu quoi ? Voila ma découvert du jeu vidéo, c’est étrange que mon souvenir soit resté ainsi intact. Il est des événements qui marquent, et malgré le temps qui passe certains souvenirs marquent un enfant à tel point qu’adulte il s’en souvient encore. Je peux décrire le moment où mon père s’accroupit devant moi dans la cuisine pour me dire qu’il va aller vivre ailleurs mais que l’on se verra très souvent, j’avais trois ans et probablement n’avais rien compris, mais je m’en souviens très bien ; je me souviens d’un rêve qui ne m’a jamais quitté, bien qu’il soit totalement anodin ; je me souviens d’un mur peint avec un kangourou déguisé en boxeur dans une salle de sport ; des mon enfance je me souvient aussi de mes premières heures de jeu vidéo. Sur des machines déjà hors d’âge mais je ne le savais pas à l’époque. Je remarque à nouveau les écrans, et d’un regard en coin je leur dis qu’ils n’ont pas intérêt à me décevoir car j’ai bien l’intention de me pencher plus avant sur la question. PÉRENNISATIONCe qui devait arriver arriva, noël 90 je reçois ma première console de jeux : la Master System de Sega. Je n’ai aucun souvenir de ce qui a précédé ce choix. Comment j’ai connu cette machine ? pourquoi je n’ai pas voulu de la Nintendo ? Mystère, tout cela s’est définitivement effacé de ma mémoire, je me souviens seulement avoir été l’acheter avec ma mère pour pouvoir choisir les jeux. En l’occurrence Super Monaco GP, les autres je les ai oubliés. Mon rêve enfin réalisé j’enchaîne les parties d’Alex Kidd in Miracle World, avec le recul je me dis que c’est un titre parfait pour découvrir les jeux vidéos. La seule preuve que je puis apporter est que ces premières parties m’ont marqué, je me souviens du jeu en lui-même, de l’euphorie qu’il suscitait en moi, de la musique qui ne m’a jamais quitté, et de toute la famille regroupée autour de la télé qui m’applaudissait quand je plongeais dans l’eau en évitant les oiseaux et en chopant toutes les bourses. Après un premier niveau pas trop difficile et très prometteur : graphisme agréable, musique inoubliable et amusement immédiat, le deuxième niveau achevait de combler le petit enfant que j’étais en me plaçant sur une moto qui écrasait les scorpions et faisait éclater les ballons à vive allure. L’alchimie opérait, j’étais conquis, tout le monde autour de moi aussi, la « Ségua » était adoptée, au même titre que les chats et le décodeur pirate. La Master System m’a ainsi occupé jusqu’au noël 94 ou j’accède enfin à la Megadrive de Sega (toujours, passerai à l’ennemi jamais je ne). Entre temps je passai de la joie des débuts à la routine. Parmi les événements majeurs qui marquèrent mes après-midi je peux citer l’arrivée de Sonic à noël 91, qui m’émerveilla au même titre qu’Alex Kidd un an plus tôt avec les mêmes ingrédients mais à des doses beaucoup plus importantes. Les graphismes étaient encore plus beaux, comme le niveau de la jungle ou le labyrinthe sous marin qui n’arrêtaient de me faire baver de plaisir, la musique était superbe, surtout celle du deuxième monde que je chantonnais tout le temps, et le personnage avait la classe. Par la suite des titres comme Donald (Lucky Dime Capper), Batman Returns, Lemmings (mais à qui est ce chien dans la vitrine ?) ou Assault City avec le pistolet trop beau qui servait aussi bien à tirer sur la télé qu’à jouer à Albator dans la rue m’ont bien marqué. Fin 91, vacances de la Toussaint, j’arrive chez mes grands parents. Mon oncle, qui s’est fait dépasser par son neveu avec sa Master System m’exhibe fièrement sa Megadrive toute neuve, importée du Japon me dit-il, car ces modèles là vont 20% plus vite. Ah bon. En attendant je découvre Mickey Castle of Illusion et Sonic, deux titres qu’on ne présente plus mais qui à l’époque avaient tendance à marquer fortement les esprits de 10 ans qui jouaient sur de vulgaires 8-bits. Dans cette chambre drômoise j’ai passé parmi les plus beaux moments de ma vie de joueur. Je rajouterai aux deux jeux suscités Greendog, Quakshot (Donald) et surtout Flashback. De vrais dessins animés, un jeu en français (ça m’a marqué à l’époque), une animation étonnante, une palette de mouvements jamais pratiquée jusque là et un son cotonneux et très réaliste, tous les ingrédients pour me faire engueuler par ma mère «Descends de là haut tout de suite il fait beau !!! » Je les attendais les orages pendant cette période! J’ai donc passé de merveilleux moments sur Megadrive, Mais bizarrement la mienne que j’ai eu sur le tard ne m’a pas spécialement marqué. Fin 94 j’étais ravi mais rapidement tout ce que je pouvais lire sur l’année 95 m’ont progressivement fait détourner le regard. Consoles+ que j’ai découvert en 92 ne parlait que de la Saturn, de la Playstation, des CD-roms... Moi j’avais une nouvelle fois raté le coche, ma Megadrive m’a servi à patienter. Je n’ai jamais trop acheté de jeux, je me demande même si à part le jeu fourni avec la console (le Roi Lion) j’ai une seule fois acheté un jeu neuf. Les 16-bits c’est chez les autres que j’y ai joué, une fois qu’elles sont arrivées chez moi je regardais déjà ailleurs. NOUVELLE GENERATIONAh les brocantes, comment un rétrogamer ne peut-il pas les évoquer ? Comme les autres je pense que je maudis celles d’antan et bénis les actuelles, qui me permettent de remettre la main sur mes madeleines et autres « rosebud » que j’ai sottement écoulé dans les premières. J’ai sacrifié tout mon attirail Master System pour même pas un jeu Megadrive, j’ai sacrifié ma modeste collection Megadrive pour même pas un jeu Saturn. Oui, j’ai eu la Saturn, elle n’était même pas encore mort, en octobre 96. Moi, ici présent, j’avais enfin une console d’actualité, je n’étais plus rétrogamer avant l’heure/malgré moi. Joie. Couleurs pétantes et introduction en images de synthèse pour Clockwork Knight 2 acheté avec la console. Ce fut un moment tel que je l’avais vécu avec Alex Kidd. Même si c’était moins jouable je crois que l’on peut difficilement décrire la joie et l’impression laissées par le premier lancement d’un jeu 32-bits sur sa propre télé. Plaisir 100% matérialiste, inutile et gratuit (gratuit qui coûte cher). Plaisir coupable mais plaisir immense. Tout prend du relief, tout pète de couleurs, tout chante, tout bouge dans tous les sens. C’est bien sage Clockwork Knight 2, on attend la suite avec impatience... Attente de courte durée et très fortement récompensée avec Nights. Je le savais!!! Ce jeu est une œuvre d’art ! Le jeu est un art !!! C’est la découverte de l’année, d’une passion, d’un autre travail bien fait. Sega Rally confirme, les Panzer Dragoon achèvent de me convaincre. Je ne reviens pas sur ces titres, tout le monde comprend, et les ressources ne manquent pas, mais il ne faut pas oublier que ces jeux ont marqué durablement ceux qui s’y sont adonnés une première fois. La Saturn m’a offert quelque chose de précieux. Comme un aveugle par accident à qui l’on rend la vue plusieurs années plus tard cette machine m’a offert un second regard. Ce n’est pas forcément lié à cette console, une calculette m’aurait peut-être fait le même effet il y a 25 ans, mais c’est avec elle que j’ai ouvert les yeux sur les créations originales que sont les jeux vidéos. Une création d’univers n’est pas chose aisée, et le rendre intéressant l’est encore moins. Suite à cette prise de conscience je me disais que je reverrais bien tous ces jeux auxquels je jouais tout gosse. La sortie de Sonic Jam m’a conforté dans ce souhait, que les émulateurs me permettront seulement quelques années plus tard quand j’aurai enfin un ordinateur. Allez, on va arrêter là. Juste envie de citer des mots qui m’ont marqué et que je n’ai pu citer : Super FX, Sega Virtual Processor, CDI, 3DO, Mega CD, catalogue de jeux sous forme de poster dans les boîtes Master System que j’affichais dans ma chambre, Super Mario Bros 3, Maniac Mansion sur Nintendo, l’Atari ST de Gaëtan (où es-tu ???), la Game Gear, Solstice. Niloc-Nomis
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