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Souvenirs de Grospixeliens
Ce dossier est le récapitulatif d'un concours lancé début 2005 sur le forum de Grospixels. Il s'agissait pour les participants de raconter leur vie de joueurs dans un essai d'environ 4 pages. Cher lecteur, ne manque surtout pas de lire ces textes qui sont tous passionnants, vivants et la plupart du temps plein d'humour.

Les souvenirs de... dante2002

Quand j’essaie de trouver une origine à mon idylle avec le monde des jeux vidéo mes souvenirs me projettent bizarrement à ma prime enfance devant le vieux poste de radio de mes grands parents, intégré dans un meuble comme cela se faisait à l’époque.
Le petit garçonnet de cinq ans que j’étais, en cette belle année 1987, avait soudain pris conscience que ce qui l’éclaterait le plus dans la vie serait de triturer des boutons afin d’actionner des mécanismes visuels ou sonores. De sentir la puissance de ses petites mimimes afin d’actionner des mécanismes dont il n’imaginait pas la complexité...

Tout cela m’amena naturellement vers les « ordi minis » et autres alphabet magique jusqu'à ce qu’une fréquentation plus âgée que moi me fit découvrir l’Atari 2600, avec un obscur Shoot dont j’ai le plus grand mal à ma rappeler autre chose que les quelques gros pixels qui se battaient en duel. Mais j’étais conquis, c’était ça que je voulais pour noël.

Quelle ne fut pas ma surprise en ce noël 89 quand au lieu de l’Atari attendu je découvris sous mon sapin une Nes avec la cartouche magique contenant MarioBros et Duck Hunt. Ho bien sûr j’avais secrètement désiré la nes après l’avoir vu tourner dans ma grande surface habituelle, mais les 990 francs de son étiquette m’avaient convaincu que j’aurais plus de chance de trouver une Atari 2600 qui faisait 300f de moins.

Je me rappelle encore de tous les merveilleux moments passés avec cette console, à sauver des princesses (mario), ma petite amie (double dragon 2), une ville (robocop) ou encore à balancer des pommes sur des chiens robots (tic et tac).Cette idylle a culminé avec Mario Bros3. A cette même période, j’ai aussi appréhendé ma seconde grande passion, l’informatique en général et la programmation en particulier (qui constitue d’ailleurs aujourd’hui mon métier) ; mais ceci est une autre histoire... Ma nes occupant toutes mes journées, je ne dus qu’à un heureux concours de circonstance de passer du stade de joueur au stade de « passionné » qui achète des magazines et tout et tout : mon premier player one, qui fut aussi accessoirement le premier magazine que je suis allé acheter comme un grand dans une presse. Je m’en rappelle comme si c’était hier, ce magazine me permit de faire MA plus grande découvertes vidéoludique, dont je dus attendre encore 3 ans après la lecture de cet article pour pouvoir l’essayer : La super nintendo... Naturellement je triche un peu et le player one en question ne parlait que de la version japonaise qui venait justement de se pointer au pays du soleil levant mais je sus à ce moment que cette console serait la console de ma vie, la consécration ultime d’une vie de gamer qui n’avait pourtant encore pas vécue grand-chose.

La snes avec Street fighter II, le cadeau de mes onze ans, constituait à mes yeux la quintessence de ce que pouvait être le jeu vidéo, surtout si l’on considère que j’avais découvert Street Fighter II totalement par hasard et presque par dépit en arcade du fait de la constante occupation de la borne du tant désiré Final Fight. La Snes donc, véritable catalyseur de ma passion vidéoludique, principale raison de mon achat de joypad, avec qui j’ai vécu la grande époque des jeux ayant le plus marqués l’histoire de l’humanité, dont le complètement culte et phénoménal Mario Kart, version n’ayant été à mes yeux jamais égalée par aucun de ses successeurs.
Je repense avec émotions à cette époque où la joie de défricher des univers inconnus était aidée par le bien le plus précieux qui manque tant à l’age adulte : le temps de jouer. Etant à l’époque une jeune collégien j’avais tous loisir de jouer des heures entières et d’y passer tout mon week end si cela me disait. Cela constituait d’ailleurs la principale occupation de mon (toujours) à meilleur ami et moi-même, à savoir passer des week ends entier à se défier à Street Fighter II, pour atteindre au bout de quelques années un niveau tout à fait respectable, et permettre ensuite de se reposer l’esprit en solo sur le type de jeu ayant le plus profité de la snes où l’on peut véritablement dire qu’ils ont connu leur age d’or : les actions RPG. Zelda3, Secret of mana et autres illusions of time ont rythmés mon quotidien de joueur affamé, qui m’immergeait complètement dans ces univers de la même manières que l’on peut s’immerger dans une bouquin ou un bon film. Comme beaucoup de monde mon histoire d’amour avec la snes s’est arrêté avec Yoshi Island, que je considère encore aujourd’hui comme le meilleur jeu de plate forme 2d jamais créé, pour me laisser tenter par les sirènes de Sony qui me faisait monstrueusement de l’œil avec Wipe Out, jeu que j’ai acheté avant d’avoir la console par peur de ne plus en trouver le jour où j’aurais l’argent pour me payer la machine. Wipe out, LE jeu qui m’a fait sentir que nous étions passé dans une nouvelle génération de machine, moi fan de Fzero devant l’éternel, qui a très vite pris goût aux possibilités offert par ce nouveau hardware, notamment lors de mes deux grosses révélations vidéo ludiques sur cette machine, FF7 et surtout Resident Evil... Vous en pouvez pas imaginer à quel point cela m’a fait un choc d’avoir peur dans une jeu vidéo.

Toutes ces pérégrinations vidéo ludiques qui m’apportaient beaucoup de plaisir étaient malgré tout insuffisantes pour combler l’attente incommensurable qui sommeillait en moi, une nouvelle Nintendo... Le project Reality, l’ultra 64, la N64 enfin : elle avait un nom, un nom et des promesses, beaucoup de promesses... Promesses que contrairement à beaucoup de monde j’estime remplies, à savoir l’invention du jeu de plate forme 3d (hormis Jumping Flash, sympathique tentative sur psx), l’invention du ARPG 3d (hormis l’exécrable Excalibur toujours sur psx) et enfin la consécration du jeu vidéo en tant que loisir familial fun et convivial permettant de réunir toute la famille autour d’un amusement commun. Vous vous demandez sans doute pourquoi je ne parle pas de pc et plus généralement de micro, la réponse est simple : je n’en ai eu un que très tard... Naturellement j’ai joué à la grande époque aux indyana jones and the fate of atlantis et autres swiw sur Amiga, mais mes maigres revenus de l’époque ne m’avait pas permis de m’acheter la machine tant convoitée, chose que je n’ai pu réparer qu’à noël 99, où en plus de découvrir les joies de l’émulations qui me permirent de rejouer à mes 16-bits favoris j’ai également découvert les joies du jeu sur pc, avec entre autre la méga claque Half Life, premier doom like que j’ai trouvé plus phénoménal que Goldeneye... Mon pc étant vite à la traîne technologiquement, je l’ai donc recyclé en pure bécane d’émulation et ait donc profité pour faire tous les ARPG que je n’avais pas pu faire pendant mon époque supernes. J’en ai aussi profité pour découvrir en profondeur la néo géo, phantasme de gamin totalement inaccessible lors de ma prime jeunesse. Après avoir terminé mes études en informatique (comme quoi tout est lié) je me suis fait plaisir avec mes premières paies en m’achetant ce qui était à l’époque une pure bête de course, bête de course avec laquelle j’ai vécue mes pires déceptions vidéo ludiques, Splinter cell, frustrant de par ses cheminements uniques, UnrealII, grossière exploitation de la franchise...

Bref j’étais à nouveau entrain de songer à une exploitation purement émulatoire de ce petit monstre quand soudain j’eu ma révélation vidéo ludique des années post-2000 : la Gamecube....

Achetée pour et avec Zelda, adulée pour Beyond Good and Evil et Skie of Arcadia, et littéralement sublimée par Resident Evil4 : cette console m’a fait vivre des choses que je n’avais plus connu depuis la grande époque des 16-bits, et même si cet avis n’engage que moi, elle est la grande gagnante de cette génération.

dante2002
(27 octobre 2005)