Actualité de l'émulation [contenu fourni par Emu-France]
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Les souvenirs de... CorentinMA VIE DE GAMERMe voilà donc devant l'abyme de ma vie de gamer. Tout retranscrire. Enfin, ce ne sera pas si dur que ça. Car, non, je ne suis pas un rétrogamer. Le mot est lâché. Eh oui, je suis jeune. Du plus haut de mes 19 ans, ayant passé mon enfance en Afrique loin de la technologie, aussi loin que je regarde, ça n’est jamais vraiment si loin. Mais jetons tout de même un regard en arrière... Je crois que mon premier contact avec le Jeu Vidéo fut un vieux Macintosh tout pourri que mon père avait chouré au bureau. Il l’avait ramené en courant un jour de tempête de sable, pour qu’on puisse voir à quoi cela ressemble, un ordinateur. C’était un drôle de bloc de plastique d’un blanc apparemment jauni par les siècles, avec un écran d’une vingtaine de centimètres de diagonale laidement encastré. Évidemment, c’était un écran noir et blanc. Je ne me souviens plus bien, mais c’était vraiment une machine poussive, avec quelque chose comme 4 MO de disque dur, et quelques jeux sur disquette. Je me souviens surtout de celui où il fallait lâcher un gars sur une charrette pleine de foin qui allait de plus en plus vite, avec des bruitages bien électroniques. Il y avait Canon Fodder, aussi. On en a passé des après-midi à y jouer, tentant de détruire le canon ennemi. C’était trop bon. C’était mes premiers jeux vidéos, en Afrique. Puis j’ai fini - quand même! - par rentrer en France pour des vacances d’été. A la découverte déjà enchanteresse de mon pays, s’ajoutait, vous vous en doutez, celle de la technologie et des jeux vidéos. C’est ainsi que j’ai découvert le PC couleur de mon cousin, avec je ne sais plus quel jeu Star Wars. J’étais heureux. Alors, je vous laisse imaginer la tronche que j’ai fait devant l’inénarrable F-Zero sur la Super Nintendo de ce même cousin... Scotché, que j’étais ! Aux anges. Me voyant conquis par tant de merveilles, mon père fit des folies et m’acheta ma première console : une Game Gear ! Quand je vous disais que tout ça n’était pas si lointain... C’est donc avec ma Game Gear dans les mains que j’ai quelques uns de mes plus beaux souvenirs d’enfance. Je n’avais pas beaucoup de jeux - encore moins de notices bien évidemment ! - alors je passais mon temps sur Sonic The Hedgehog premier du nom. Qu’est-ce que j’ai pu galérer dans les labyrinthes sous-marins ! Je ne captais pas grand-chose au concept de Fantasy Zone. Je me souviens aussi être resté comme deux ronds de flancs devant Crystal Warrior, ne comprenant strictement rien à ce qui fut donc mon premier RPG. Puis, j’ai eu Le Roi Lion et Aladdin de Disney. Ca, c’était vraiment grand ! Mais, en fait, je bavais surtout sur la Mega Drive et la Super Nintendo de mon copain Julien. Lui, il avait tout ce qu’il voulait... J’étais fou ! Ah, jouer à Jurassic Park sur SNES et MD, c’était le pied, surtout que j’étais fan de dinosaures (bon, d’accord, fan de dinos et Jurassic Park, c’est un pléonasme, mais bon). La Mega Drive me faisait vraiment rêver, avec ses graphismes de folie, notamment la digitalisation dans les jeux de baston. Je me souviens que ce truc me faisait vraiment halluciner, notamment avec Mortal Kombat. A tel point que j’en avais conclu, après moult réflexion, que la console « trichait » (carrément !) avec des images de films et que, du coup, ça n’était pas du « vrai » jeu vidéo. De là à dire que j’étais un tordu... Oui, oui, vous pouvez ! Toujours est-il que, j’ayant pas beaucoup d’argent de poche, et pour me consoler, j’ai acheté une NES toute rafistolée, avec le flingue, R.O.B. le robot (complètement miro) et une trentaine de jeux ! J’avais enfin une console de salon, et je n’en étais pas peu fier. Que de temps passé sur Excite Bike, Mario Bros, Gauntlet et Zelda avec sa pile de sauvegarde révolutionnaire (...pour moi en tous cas) ! J’ai aussi eu le Master Gear Converter, accessoire permettant de jouer aux jeux Master System sur ma Game Gear. Quand j’y repense, je me demande où mon père avait bien pu aller chercher ça. On était quand même à Dakar ! Toujours est-il que j’ai passé un temps fou sur le mythique Chuck Rock et je me suis pourri les yeux pour lire les mots de passe de sauvegarde généré par Wonder Boy 3, quasiment illisibles sur un écran de Game Gear ! Combien de fois avais-je mal lu et dû tout recommencer ? Quelle galère... Alors, j’ai fouiné et, tout fier, j’ai trouvé une loupe pour mon écran... Ce qui n’eut bien évidemment strictement aucun impact sur la résolution, mais ce ne fut pas si simple à comprendre ! D’ailleurs, en y repensant, quelle saloperie cet écran ! Ah, ça, oui, c’était joli et je pouvais me la péter avec mes graphismes couleurs par rapport à mes potes qui jouaient sur Game Boy – je ne m’en suis pas privé d’ailleurs, si je me souviens bien -, mais par contre, pour les piles, merci ! Un jeu de 6 piles neuves expédié en 2 heures ! Mais, malin, j’avais bricolé un câble pour brancher ma portable sur la batterie rechargeable de ma voiture téléguidée. Bidouille, bidouille... Je suis rentré habiter en France en 1994. Là, j’ai découvert, dans Mega Force, les premières photos de la Sega Saturn. Le choc. Le truc de malade. En l’espace d’un instant, je devins segamaniaque. Inconsciemment, j’avais choisi mon camp. Comme quoi, le pouvoir des images sur un jeune esprit... Bref, j’étais pour Sega. Peut-être pas pour de vraies raisons, mais c’était comme ça. Ce n’est qu’avec le temps, en fait, que j’allais découvrir les vraies qualités du géant Sega. Toujours est-il que je bavais devant les photos de la bête. Elle était si belle. Et Panzer Dragoon... De la 3D ! Il me la fallait ! En attendant la bête, je me payais une Super Nes pour m’éclater sur Super Mario et je retrouvais la digitalisation dans Mortal Kombat 3 et ses fatalities bien sanglantes. Puis, j’eus vent d’une certaine dénommée PlayStation de Sony. Sans le savoir, j’avais sous les yeux celle qui deviendrait ma pire ennemie, l’objet de toute ma haine de consoleux boutonneux. C’est pourtant vrai qu’elle avait de la gueule, mais j’allais inventer toute sortes de bonnes ou mauvaises raisons de conspuer le monstre qui osait menacer ma belle. Eh oui, à l’époque je fonctionnais vraiment à l’affect. Économisant mes petits sous, je pus enfin me payer l’objet de mes convoitises. C’est ainsi qu’un colis de La Redoute me fut livré un matin d’Août. C’était en 1996. J’avais casqué les 1490F. Quelle émotion ce fut, de sortir la machine de son carton, puis la découverte de l’interface avec son vaisseau spatial en 3D. J’en garde un souvenir indélébile, tout comme celui du CD de démos fournis avec la Saturn, Bootlen Sampler. Je passais ainsi ma première nuit saturnienne à jouer à Bug ! et à Sega Rally, sans oublier de faire tourner la vidéo de Virtua Fighter 2 qui bouffait brutalement et étrangement 197 unités mémoire à chaque fois qu’on la lançait... Le lendemain, j’achetais Panzer Dragoon et Virtua Fighter chez Auchan. Décidément, un très grand moment. Je passais des nuits entières à jouer. Tomb Raider et Command & Conquer ont dû me bouffer un nombre d’heures incalculables. Et combien de pizzas aurai-je oubliées et laissées cramer dans le four ? Je ne saurai - ni n’oserai - le dire... Pendant des années, je dus subir le succès de la PlayStation, puis la menace de la Nintendo 64. Je me sentais véritablement agressé et, au vu de ce qui ressemblait de plus en plus à un plantage en règle de ma Saturn chérie, j’en eus le cœur brisé et, avec toute la bonne mais surtout toute la mauvaise foi du monde, j’organisais un procès en règle de Sony. Et Nintendo, grand bonheur passé, était désormais aussi un ennemi ! Qu’est-ce qu’on peut être con parfois... Avec toute la rage et la haine du désespoir, les derniers jeux Saturn, excellents, se cristallisèrent à mes yeux comme les plus grands jeux de tous les temps. Pour certains, ce n’était pas très loin d’une certaine vérité. Je pense, par exemple, aux somptueux Burning Rangers, Shining Force 3 et autres Panzer Dragoon Saga. Mais, déjà, un autre évènement attirait mon attention. Une certaine Katana. La Katana, c’était un peu comme le Débarquement allié, le messie qui allait nous sauver. Nous, c’était moi et Sega. Bon, d’accord, j’en rajoute un peu, d’autant plus que, je peux l’avouer maintenant, j’avais passé des nuits entières chez un pote sur Final Fantasy VII et Resident Evil. Tentation, quand tu nous tiens... Enfin. La Katana, donc, fut révélée un jour de ce doux Mai 98. Quel soulagement ce fut. Sega allait enfin pouvoir se venger et mettre Sony six pieds sous terre ! Bien sûr, le temps montrera que j’avais tort, mais, surtout, j’ai mis ce temps à profit pour m’ouvrir et me réconcilier avec Nintendo d’abord, puis avec Sony. Le premier acte de la grande réconciliation eut donc lieu fin 1998, lorsque je dus me payer une Nintendo 64 pour attendre la Dreamcast. Et bien évidemment, parmi d’autres, GoldenEye, Banjo-Kazooïe et Zelda – Ocarina of Time passèrent par là. Ah, mon dieu, Zelda. Quel choc. Splendeur graphique, magie des contrôles et du gameplay, le tout sublimé par les lectures des analyses de ce cher Bliss sur Overgame – le meilleur chroniqueur que j’ai jamais lu ! A l’époque, j’étais en Guyane et il faisait une chaleur à crever. Je me revois encore en train de jouer toute la nuit à Zelda 64, mort de chaleur et de fatigue, poussant ma Nintendo 64 au supplice. Je jurerais l’avoir vu suer... Sans doute la faute aux taux d’humidité, largement saturé... Et, de fin 98 à fin 99, je préparais le terrain à l’arrivée de ma Dreamcast. Plusieurs fois, je fus à deux doigts de craquer pour l’import. Mais sachant la bête sensible à la chaleur et craignant l’arnaque, je sus ronger mon frein, me disant que, après tout, mon plaisir n’en serait que d’autant plus grand ! Je découvrais aussi Internet, et avec une rencontre faite sur la Toile (coucou Zad !), je me mis à bosser successivement pour plusieurs sites Internet de jeux vidéos (tous 100% pur Dreamcast, évidemment, quelle question !). E-Play, UFO 128, Dreams to Reality, ... Des millions de mails échangés, je ne sais combien d’articles tapés, bourrés de liens morts et d’images toutes pourries ou carrément manquantes, des investigations sur le net... Que de bons souvenirs, les galères avec la connexion pourrie, le FTP, etc. Mais quel pied ! Et, pendant tout ce temps, je devins un fervent lecteur de Joypad. Leur amour de la Dreamcast n’y était bien évidemment pas étranger, mais c’est aussi, et surtout, la qualité et la solidité de l’ensemble que je retiendrai. Un vrai gâchis que Joypad se soit perdu lors de sa dernière métamorphose. Puis vint enfin ma Dreamcast, en Octobre 99. Et, avec elle, des expériences de jeu uniques. Côté site Internet, Zad et moi, avec toute une équipe, on passait la vitesse supérieure avec Dreamcast-Passion. Là encore, que du bonheur. Et je m’éclatais sur Power Stone, Sega Rally 2, Sonic Adventure (quelle claque !!!) et tant d’autres. Et puis, il y avait le rêve, que dis-je ! le fantasme Shenmue, qui devint une réalité pour moi un jour de Février 2000, acquis en version Collector (690F, ouch !). Mais, putain, quelle claque !! Ce jeu est sûrement à la base de mon plus profond respect pour le Jeu Vidéo en tant qu’Art. Evidemment, il fallut que la PlayStation 2 déboule et détruise tous mes rêves de voir Sega faire la nique à Sony. Mais c’est oublié. La suite des mes aventures rédactionnelles fut un peu moins heureuse, avec une contribution moins évidente sur BabelGame.nu, faux remplaçant de Dreamcast-Passion... Peu après la mort annoncée de la Dreamcast, je me consolais avec la PlayStation 2. La voir ainsi, trônant dans ma chambre, aux côtés de ma Dreamcast chérie, ce fut assurément une drôle d’impression. J’aurai jurer voir la PS2 avec un petit sourire en coin, et ma Dreamcast en train de pleurer. Tous les Shenmue, Sega GT, Skies of Arcadia, Jet Set Radio, NBA 2K et autres Crazy Taxi -j’en passe et des meilleurs !- n’auront donc pas suffi. Enfin. Je découvrais Silent Hill 2 et, avec lui, je passais l’une des plus importantes et bouleversantes nuits de ma vie de gamer. En fait, ce fut carrément le deuxième plus gros choc vidéoludico-artistique de ma vie après Shenmue. D’un point de vue purement ludique, je laisse bien évidemment à Zelda 64 le titre de plus grand Jeu Vidéo de tous les temps. J’enchaînais ensuite avec Metal Gear Solid 2, Jak & Daxter et autres Ico, profitant à fond de la machine de Sony. Entouré d’une joyeuse équipée de rédacteurs, je me relançais dans la rédaction sur Internet, avec un module appelé HighLights pour Ka2games.fr, une expérience intéressante mais plutôt ardue, qui devait se finir en un magasine papier distribué sur le Boulevard Voltaire à Paris. Hélas, des difficultés financières et techniques, ainsi qu’un manque de motivation évident de certains contributeurs força ce cher Zad à jeter l’éponge. Dommage. Ensuite, j’ai craqué pour la Gamecube. Et pour la XBOX. Tout ça fin 2002. A moi, Splinter Cell, Resident Evil Rebirth, Wind Waker et Halo ! Ceci est la partie la plus récente de ma relation avec les jeux vidéos, et, malgré quelques titres époustouflants, ce n’est sûrement pas le meilleur passage vidéo ludique de ma vie. La faute à mes études qui me bouffent beaucoup de temps, à mon désir d’économiser pour pouvoir voyager, et, aussi, à une inexplicable baisse de motivation pour le jeu. Voilà où j’en suis aujourd’hui. Et, bien que n’étant pas franchement rétrogamer, mais grand adorateur de l’écriture, la suite des mes aventures de rédaction pour le Jeu Vidéo sur Internet se nomme donc GrosPixels.com. De E-Play à Grospix, la boucle est ainsi bouclée. Je prends un grand plaisir à contribuer, même très modestement, à cet immense site qui a bien voulu de moi. Merci à tous. Et may the Sega Force be with you ! Corentin
(27 octobre 2005) Internautes ayant participé au concours (cliquez sur un nom pour accéder au texte correspondant) :Envie de réagir ? Cliquez ici pour accéder au forum |