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Star Trek : 25ème Anniversaire
Année : 1992
Système : Amiga, Mac, Windows
Développeur : Interplay
Éditeur : Interplay
Genre : Point'n click
[voir détails]

DEUXIÉME PARTIE : LES JEUX VIDÉO STAR TREK

Note : je vais être bref pour ne pas surcharger l'article avec d'autres titres. Mais il est bon de montrer que depuis le début des jeux vidéo, Star Trek a toujours été présent sous divers types de jeux.

STAR TREK : Les jeux déjà sortis

Le premier jeu vidéo du nom de Star Trek dont j'ai entendu parler date de 1970 : c'est un jeu en BASIC dans lequel on dirige l'Entreprise pour détruire des vaisseaux Klingons, secteur après secteur.

En 1972, un jeu textuel d'abord programmé sur PDP-10 permet au joueur de diriger les membres de l'équipage de l'Entreprise lors d'une mission concernant les Tholiens.
La même année, en arcade, sort Star Trek : c'est un clone de Computer Space.

En 1980 est lancé un jeu de combat dans l'univers de Star Trek, où il faut diriger toute une flotte contre des vaisseaux ennemis. Le jeu s'appelle Begin ; deux évolutions du jeu sont sorties en 1990 (Begin 2) et 2009 sur Windows (Begin 3). Si ça vous tente de voir ça d'un peu plus près, le site officiel est ici.

En 1981, on découvre un autre Star Trek en arcade, cette fois un bootleg de Defender. Rien de bien intéressant de ce côté là, donc.

Il faut attendre 1982/1983 pour que sorte un jeu d'arcade qui, cette fois, fasse honneur à l'univers de Star Trek. C'est Sega qui le réalise : il s'appelle Star Trek : Strategic Operations Simulator. Il connaîtra un succès suffisant pour être adapté sur ColecoVision, Atari VCS, Ti-99/4A, Atari XL, et Apple II. Le principe du jeu ressemble au tout premier Star Trek de 1970 : il faut détruire toutes les vaisseaux Klingons, secteur par secteur, en évitant de se faire toucher. La réalisation en graphismes vectoriels colorés fait furieusement penser à Gravitar, et les techniques de combat rappellent un peu celles de Battlezone. Je vous conseille d'aller regarder le flyer, qui est bien dans le style de la série, à cette adresse.

Le jeu d'arcade de Sega. On reconnaît en rouge un croiseur K'Tinga Klingon.

En 1985, un nouveau jeu d'aventure textuelle est publié par Simon & Schuster sur Apple II, C64, Macintosh et PC : c'est Star Trek: The Kobayashi Alternative. On y incarne le Capitaine Kirk, qui dirige son équipage et son vaisseau, dans un nouveau test supposé remplacer le fameux Kobayashi Maru (le "scénario voué à l'échec"). Le jeu comprend de nombreux bugs mais est tout de même bien accueilli. Si vous voulez en savoir plus, je vous envoie sur cette page.

En 1987, c'est au tour de Star Trek : the Rebel Universe (publié par Firebird et Simon & Schuster) de sortir sur Atari ST, C64 et PC DOS. Il mêle de superbes graphismes pour les personnages et l'intérieur du vaisseau, et des sons digitalisés qui font merveille : du coup on croirait regarder la série. Mais l'aventure est complexe et difficile à suivre, surtout en anglais... et une fois téléporté sur une des nombreuses planètes, on se croirait devant un autre jeu tellement c'est moche à regarder. Je l'avais sur mon Atari ST, je l'adorais mais je ne comprenais absolument rien à ce qui se passait, alors je suis passé à autre chose.

Star Trek : l'Univers Rebelle, l'image de présentation et la passerelle.

Après, il faut patienter 5 ans pour qu'une nouvelle production arrive, mais là c'est le bond en avant par rapport à tout ce qui est sorti auparavant.

STAR TREK : Le jeu du 25ème Anniversaire

Enfin, on entre dans le vif du sujet !
Les infos dont je vous ai parlé jusqu'ici étaient un mal nécessaire pour bien connaître la série, le contexte et surtout les personnages. Maintenant que vous avez lu tout ça, vous allez pouvoir apprécier comme il se doit ce superbe jeu d'aventure.

La jaquette. Merci au site Mobygames !

Avant tout, replaçons le contexte de l'époque. C'est bientôt la fin de la période Amiga/ST au profit du PC. Les bulldozers que sont les FPS (Doom, Heretic...) ne sont pas encore arrivés, et il existe encore plusieurs autres types de jeux qui se vendent bien. Sur PC, ce sont principalement les simulateurs de vol qui sont mis en avant ; sur Amiga/ST, on a des jeux d'action et de plateformes. Mais les jeux qui réunissent encore les deux supports, ce sont les jeux d'aventure, surtout les point & clic comme les incontournables de Lucasfilm (Indiana Jones & the Fate of Atlantis), ceux de Westwood (Legend of Kyrandia), de Sierra (King's Quest), ou encore des réalisations indépendantes telles qu'Eternam ou Operation Stealth. En tout cas, en cette année 1992, Interplay nous propose ce petit bijou qu'est Star Trek : 25ème Anniversaire.

Interplay n'est pas un nouveau venu dans le monde des jeux vidéo. Ils ont déjà réalisé de nombreux jeux : Mindshadow, The Bard's Tale, Neuromancer, Battle Chess... On leur devra plus tard Descent, Redneck Rampage, Lost Vikings, et surtout Baldur's Gate et Fallout. Leurs productions sont de qualité, quand on apprend qu'ils vont se lancer sur un jeu avec licence Star Trek, on s'attend à un superbe travail. Le résultat est conforme à nos attentes !

Scénario(s)

Dans Star Trek : 25ème Anniversaire, on se retrouve comme devant un épisode à la télé. Hé oui : le jeu offre pas moins de sept épisodes, chacun d'eux est une mission à réussir. Le fonctionnement est simple : Starfleet explique au début de chaque scénario ce que vous devez effectuer ; et à la fin de chaque chapitre, un score en pourcentage est calculé en fonction des actions et paroles choisies tout au long de l'épisode. Ce score, s'il est bon, donne lieu à des récompenses permettant à l'équipage d'être plus efficace ; si au contraire le pourcentage est mauvais, Kirk peut être démis de son commandement par Starfleet. Sur le principe, il est donc possible de jouer comme on veut (incarner une brute épaisse malpolie par exemple) mais vous n'irez pas très loin : n'oubliez pas que vous êtes James T. Kirk, et que vous représentez la Fédération. Vos actes doivent en tenir compte.

L'introduction reprend, par l'interface du jeu, l'introduction de la série.

Voici la description des sept missions proposées dans le jeu, qui sont des ordres provenant du Haut Commandement de Starfleet :

- Demon World : l'Enterprise a reçu l'ordre de se rendre sur Pollux V. Les habitants rapportent que des créatures aliennes ont attaqué les colons près d'une mine au Mont Idyll. Vous devez vous présenter devant le Grand Prélat de la colonie. Les colons font partie de la secte Acolytes des étoiles. Les descriptions des attaquants sont variées, mais la plupart décrivent des créatures telles que celles des religions de la Terre, connues sous le nom de démons. Starfleet veut que vous déterminiez la nature de ces créatures et trouviez une solution à ce problème sans faire de victimes chez les colons.

- Hijacked - L'USS Enterprise doit se rendre immédiatement sur Beta Myamid. L'USS Masada ne s'est pas présenté comme prévu. Déterminez la nature du retard et prenez toutes les mesures nécessaires.

- Love's Labor Jeopardized - Un raid dans la Zone Neutre romulienne a mis la station de recherche Starfleet Ark 7 en danger. Dirigez-vous immédiatement sur Ark 7 et déterminez le statut de la station.

Les Romuliens et les Klingons, dans le jeu, sont parfaitement reconnaissables.

- Another Fine Mess - On nous a fait part de la présence d'un nombre indéterminé de vaisseaux pirates Elasis dans votre secteur. On vous donne l'ordre de vous diriger immédiatement vers le système stellaire Harlequin et de faire votre enquête.

- The Feathered Serpent - Journal de Bord du capitaine : Starfleet fait état d'une activité militaire importante dans le secteur klingon, près de Hrakkour, une planète au bord de l'espace klingon. Les Renseignements indiquent que les Klingons mobilisent une grande flotte pour partir à la recherche d'un renégat, responsable d'une perturbation de nature inconnue sur cette planète. Les capteurs de la Fédération ont découvert une légère traînée d'énergie conduisant à la planète Zamphor, dans le système Digifal. Nous avons reçu l'ordre de Starfleet de suivre la source d'énergie et de découvrir ce qui s'est produit sur Hrakkour, avant que la flotte klingonne n'entre dans l'espace de la Fédération. Si nous échouons, la Fédération et l'Empire klingon risquent d'entrer à nouveau en guerre.

- That Old Devil Moon - L'Enterprise se dirigera vers le système Alpha Proxima. Alors que la race indigène de Proxima III n'a pas encore atteint un niveau technologique suffisant pour entrer dans la Fédération, et qu'elle est ainsi sous la protection de la Première Directive de non-intervention, nous y laissons cependant un petit satellite de contrôle. Il a détecté de l'activité provenant d'un astéroïde en orbite elliptique. Vous devez enquêter sans déranger la vie sur la planète.

- Vengeance - Journal de Bord du capitaine : nous arrivons à la dernière position connue de l'USS Republic, d'où il nous indiquait qu'il subissait une attaque il y a douze heures.

Ce n'est que le début de chaque épisode... Vous avez du travail en perspective... Et attendez-vous à de sacrés retournements !

Passerelle et combats

Dans Star Trek : 25ème Anniversaire, deux phases de jeu cohabitent. La première a lieu à la prise en charge d'une mission, donnée par le Haut Commandement de Starfleet, au tout début de chaque scénario. On retrouve ainsi les personnages habituels sur la passerelle, sauf McCoy qui se trouve à l'infirmerie. Chacun d'eux exécute ses tâches, et il est possible de lui donner des ordres. C'est Sulu qui gère les boucliers, s'occupe de la mise en orbite et du déplacement entre les systèmes. Chekov s'occupe de la navigation et de l'activation du mode combat. Spock donne des informations et permet d'utiliser l'ordinateur central ; Uhura gère comme à son habitude les communications, et Scotty s'occupe de réparer les différents systèmes du vaisseau. Quant à Kirk, ses tâches sont les comptes-rendus des précédentes missions, la téléportation, et les options de jeu (chargements/sauvegardes, son...).

La passerelle de l'Entreprise.

Lors de certaines missions, il faut se battre contre un ou plusieurs bâtiments ennemis.
Comment faire un bon combat ?
En réalisant d'abord qu'il est suicidaire de se lancer dans une telle entreprise sans avoir levé les boucliers : on l'a vu, c'est Sulu qui s'occupe de cette fonction. Ensuite, il faut passer en mode combat, et c'est à Chekov qu'il faut s'adresser pour cela. Pour finir, il faut basculer en mode pilotage (touche Tab).

L'Enterprise se contrôle comme un avion, à la souris, et sa vitesse est réglée par les touches de ² (marche arrière) à 0 (vitesse maximale), sachant que 1 correspond à l'arrêt. Le radar représente la vue avant : si un point apparaît pile sur le centre du radar, c'est qu'en théorie il est pile devant l'Enterprise - et donc pile sur l'écran. On peut ainsi savoir si l'ennemi est à gauche ou à droite, plus haut ou plus bas ; s'il est derrière, le point sera indiqué sur le bord du radar.

L'Enterprise en état d'alerte rouge : boucliers levés et armement paré.
Le combat est plus fluide en plein écran une fois que l'ennemi, ici un vaisseau pirate Elasi, est en vue.

Les deux armes disponibles sont les phaseurs et les torpilles. Les phaseurs sont rapides, se rechargent assez vite, mais sont peu puissants ; les torpilles, au contraire, sont lentes à être réarmées, et leur vitesse est elle aussi lente, mais en contrepartie elles font bien plus de dégâts. L'astuce consiste à alterner entre les deux armes, quitte à tirer comme un gros bourrin quand l'ennemi est droit devant et qu'il ne peut riposter ! Deux indicateurs sont affichés, en haut à gauche et à droite, pour la gestion de chaque arme.

Spock et Scotty sont eux aussi mis à contribution. Le premier permet d'avoir des infos sur le dernier vaisseau ciblé (touche A) : son image apparaîtra à la place de celle de l'Enterprise, avec l'état de sa coque et de ses boucliers. À vous de voir ce que vous voulez privilégier : les dégâts des ennemis, ou ceux de votre vaisseau. Scotty, lui, pourra affecter plus d'hommes pour réparer plus rapidement un des systèmes du vaisseau : boucliers, phaseurs, torpilles, senseurs, passerelle, coque, ou propulsion. Bien sûr l'idéal est que tout fonctionne ; mais il vous faudra parfois choisir un système à réparer en priorité.

Fin du combat : je demande à Scotty de privilégier
les réparations sur les boucliers.
La carte de navigation proposée par Chekov.
Se tromper de système entraîne un combat spatial.

Mon conseil est de rester en vue traditionnelle pour repérer le vaisseau, puis une fois que vous l'avez à l'écran, d'appuyer sur la touche V : vous passerez ainsi en vue plein écran, et vous gagnerez à la fois en résolution et en vitesse d'affichage. Une fois que le vaisseau ennemi a disparu, repassez en vue normale, profitez-en pour faire le point sur vos systèmes et les siens, et une fois que vous l'avez reciblé c'est reparti !

Après un combat, le jeu d'aventure reprend ses droits. Vous devez peut-être vous rendre dans un autre système - à moins que vous vous soyez fait attaquer en arrivant ; peut-être est-ce aussi le moment de faire le point avec Spock tant que l'ordinateur de bord est disponible... Dans tous les cas, quand vous aurez épuisé toutes les possibilités de dialogue, il faudra vous rapprocher de la planète ou du vaisseau qui vous attend - "Mettez-nous en orbite, Monsieur Sulu !" - pour vous y téléporter.

Exploration et dialogues

On trouvera toujours la même configuration en salle de téléportation : Kirk, Spock, McCoy... et un officier de la sécurité - et on sait à quel point ils n'ont pas de chance, ces hommes à la tunique rouge ! (d'ailleurs, le film Galaxy Quest, parodie de Star Trek, en rajoute une couche à ce sujet ; je vous invite à le regarder si vous ne l'avez jamais vu). Pour réussir une mission à 100%, sachez qu'il faudra empêcher sa mort ; mais l'officier de sécurité est le seul personnage sacrifiable qui ne bloque pas un scénario.

Haute Cour chez les Klingons.
Spock remet un laser en état.

Star Trek : 25ème Anniversaire n'est pas un jeu facile. Vous devrez avoir la rigueur de Spock pour arriver à triompher des 7 épisodes. Pour cela, vous allez devoir cliquer partout à l'écran, et systématiquement commencer par regarder tous les éléments possibles, puis les étudier grâce au tricorder scientifique, essayer tous les dialogues disponibles, et tout ça à chaque écran... Bref : à part quelques passages, on ne joue pas à l'instinct.

Comment peut-on agir ?
Quand vous passez la souris à l'écran, le cadre du pointeur passe au rouge vif s'il y a possibilité d'interaction. Ensuite, un clic droit fait apparaître l'interface : un buste qui, en cliquant sur la partie du corps concernée, permet de choisir parmi les actions suivantes :

Le petit écran d'interface, à gauche de l'écran.
Ici, l'équipe est sur un astéroïde inquiétant... Le bruit du vent est exactement le même que dans la série.

- regarder : pour examiner un objet à l'écran, ou un personnage ;

- parler : pour parler avec un membre de l'équipe ou un personnage rencontré : cela permet d'amasser de nombreuses informations. Attention, rien de ce qui est dit n'est inutile : parfois vous devrez lire de longs dialogues, parfaitement dans le style des personnages qu'on connaît dans la série, mais soyez sûrs qu'il y aura dedans au moins une information qui vous permettra d'avancer dans l'aventure. Les dialogues sont par moments soumis à un QCM (questionnaire à choix multiples), dans lesquels vous devrez choisir entre 2 ou 3 répliques de Kirk. N'oubliez pas que, si vous pouvez choisir une tournure agressive ou amusante, elle n'est pas forcément dans l'esprit de ce que Kirk aurait pu dire, ce qui risque de vous coûter des points à la fin de la mission. Soyez attentifs à cet aspect du jeu.

Le jeu impose de lire pas mal de texte, mais il est bien écrit et dans le style de la série.
Ici, on se rend compte qu'Humains et Tellarites voient des démons différents... Spock a déjà une théorie.

- ramasser : pour prendre un objet et le mettre dans l'inventaire ;

- utiliser : une option très importante. Au départ elle sert à utiliser un objet sur un autre, par défaut c'est Kirk qui est choisi pour effecteur l'action.
Mais cette option sert aussi à utiliser un des trois autres membres de l'équipage soit sur un autre personnage, soit sur un objet. Par exemple, vous devez systématiquement utiliser Spock sur les éléments à l'écran : lui seul peut réussir à traduire un alphabet extraterrestre, ou comprendre le fonctionnement d'une machine ; McCoy, lui, va pouvoir se servir d'instruments médicaux de haute technologie rencontrés au fil des aventures. Des fois, Kirk donnera lui-même l'ordre à un de ses subordonnés de faire telle ou telle action, ça donne un sentiment de vie très agréable.
De plus, en fonction du membre d'équipage que vous choisissez, il ne fera pas la même action avec un objet que quelqu'un d'autre. Donc, les possibilités sont très nombreuses, même si la plupart du temps il n'y a pas une grande quantité de solutions. Le jeu est très linéaire, mais pas plus que la plupart des jeux point & click de la même période.

Spock et McCoy ne peuvent pas s'empêcher de se quereller.

Ce que vous devez retenir, encore une fois, c'est de bien être appliqué pour systématiquement regarder, scanner, demander conseil à Spock au sujet de tous les éléments présents à l'écran. Ensuite, parler à chacun des personnages disponibles. Seulement après, vous pourrez commencer à agir en fonction de tout ce que vous aurez appris.

L'écran d'interface sert aussi à enregistrer une partie ou en recharger une. Ça ne vous arrivera pas trop souvent : on peut mourir dans le jeu, mais pas à chaque écran. La plupart du temps, vous resterez bloqué parce que vous avez raté un élément dans le décor, ou une information dans un dialogue. Et n'oubliez pas que votre officier de sécurité vous protègera au péril de sa vie...

Une bibliothèque extra-terrestre.
Un vaisseau de classe Constitution en mauvais état...

Une fois que vous avez fini une mission, Kirk demande automatiquement la téléportation. Puis, c'est le retour sur la passerelle de l'Enterprise, où un officier de Starfleet vous donne votre pourcentage de réussite et, si vous en avez reçus, vos points de compétence. Enfin, un petit dialogue entre Kirk et ses amis - comme dans la série - sert de clôture à l'épisode.

Réalisation

Vous l'avez vu tout au long de cet article : le jeu est très très beau. Les personnages sont très soignés, et même si on ne voit pas leur visage, il est impossible de se tromper - surtout entre McCoy et Spock, grâce aux oreilles de ce dernier, alors qu'ils ont tous deux une tunique bleue. Le reste des graphismes du jeu est de haut niveau : les environnements naturels, les vaisseaux étrangers, la technologie connue ou inconnue, on assiste à un visuel de décors de toute beauté. Mention spéciale, à mon sens, à la passerelle de l'Enterprise, que je trouve vraiment fidèle à la série. Dans l'ensemble, les graphistes ont réussi à retranscrire les images des épisodes télé dans les décors du jeu, et ont su en inventer de nouveaux qui ne tranchent pas avec l'ensemble du jeu.
Les graphismes des combats spatiaux sont un peu plus critiquables : mais on gère ici de la 3D légèrement texturée, et du coup on n'a pas la finesse des décors 2D. Bien sûr, l'essentiel est qu'on reconnaisse bien les vaisseaux (terrien, romulien, klingon ou elasi) et de ce côté-là, pas de souci.

Les dialogues sont bien pensés et parfaitement dans le style de chaque personnage.
Si vous en doutez, regardez "Trois Femmes dans un Vaisseau" et surtout "Mudd", puis faites la 4ème mission.

L'animation est plus importante lors des phases de combat. Si on passe en mode plein écran, on arrive à se débrouiller pour cibler correctement un vaisseau ennemi ; par contre, si on reste en vue standard, les petites animations de la passerelle utilisent du temps processeur, et là le framerate a tendance a bien patiner par moments. Donc, comme je l'ai précisé plus haut, passez systématiquement en plein écran lorsque votre adversaire est en vue, l'animation sera bien plus fluide, et vous le verrez bien mieux !
Pour les phases d'aventure, l'animation est tout à fait correcte. Les personnages bougent de leur propre volonté (ils mettent les mains dans le dos, manipulent leurs appareils...) et leur taille varie en fonction de l'éloignement. Pas de mouvement de la tête lorsqu'ils parlent en revanche, ou aucune animation de la sorte. Attention tout de même, comme lors des phases de combat, s'il y a beaucoup de mouvement à l'écran le framerate va chuter quelque peu.

Le son : il faut séparer la version disquettes de la version améliorée CD. Dans les deux jeux, on a les bruits de base lors des actions, quelques musiques, et c'est tout. Par contre, accrochez-vous : la version CD est un monument de digitalisation ! TOUS les bruitages des épisodes sont repris, et de façon parfaite. Tous les sons de la passerelle sont audibles, le bruit à nul autre pareil du téléporteur aussi... Jusqu'aux bruitages comme le vent sur les astéroïdes qui sont vraiment ceux de la série ! De plus, la version CD ajoute les voix des personnages, qui sont celles des acteurs eux-mêmes (en anglais bien sûr) ; DeForest Kelley annonce le titre de chaque épisode, et le thème principal, avec la tirade de Kirk, est cette fois présent à la place d'une petite musique Midi. Rien de plus à ajouter, si vous voulez vous plonger dans Star Trek : 25ème Anniversaire, récupérez la version CD !!

Les félicitations de Starfleet pour une mission réussie à 100%.

Le jeu lui-même : comme je l'ai dit, il est assez difficile, il faut être très pointu pour réussir les sept missions. à ce sujet, la version CD propose une dernière mission plus longue que la version disquette. Lors des tests de Gen4, Tilt et Joystick, les testeurs comparaient la partie combat avec un monument de l'époque : Wing Commander. Certains trouvaient les affrontements plus intéressants dans Star Trek, d'autres considéraient que les combats de Wing Commander étaient loin devant. N'ayant pas joué à ce jeu, je ne peux pas comparer ; je sais seulement qu'ils utilisent le même système d'affichage, et que visuellement Wing Commander me paraît plus coloré. Pour l'animation, vu qu'à l'époque il fallait une bête de course pour faire tourner les jeux d'Origin, je pense que sur la même machine, Star Trek devait lui aussi très bien fonctionner !

Bref, si vous aimez les jeux point & click, vous aimerez sûrement Star Trek : 25ème Anniversaire, qui mettra vos méninges à rude épreuve ; si en plus vous êtes vous-même un Trekkie, alors vous ne pouvez pas passer à côté de ce jeu !!

Je vous l'ai déjà dit ? Spock et McCoy ne peuvent pas s'empêcher de se quereller.

Et pour y jouer ?
Facile : allez sur Lost Treasures, vous y trouverez le jeu et le manuel ; faites ensuite un petit passage par DosBox pour ramener cet émulateur DOS fantastique. Je vous conseille de commencer par la version disquette, car une fois que vous l'avez décompressée, il suffit de faire glisser le fichier STARTREK.EXE directement sur le raccourci de DosBox pour que le jeu démarre... ça vous donnera déjà une idée, quitte à récupérer par la suite la version CD.

Quand je vois à quel point c'est facile aujourd'hui... Dire qu'à l'époque, j'avais récupéré le jeu sur mon Amiga 1200, et qu'il ne fonctionnait que si on l'installait sur disque dur... Quoi, un disque dur, sur Amiga ? Hé bien oui : c'est Star Trek : 25ème Anniversaire qui m'a fait acheter un Overdrive, ce disque dur externe qui se branchait sur le port PCMCIA, à gauche du clavier... Je ne l'ai pas regretté par la suite, mais ça faisait quand même beaucoup d'investissement pour un seul jeu !
Je l'ai toujours cet Overdrive, avec le jeu et mes sauvegardes.

Conclusion

Star Trek : 25ème Anniversaire est allé là où aucun jeu n'était jamais allé ! Il eut un grand succès (mais hélas, aucune récompense) si bien qu'une suite, Star Trek : Judgement Rites, sortit quelques mois plus tard - uniquement en version CD sur PC. On y retrouvait le même fonctionnement, mais on pouvait choisir dès le début, parmi 3 niveaux de difficulté : ainsi, il était possible de ne pas avoir de combats spatiaux, pour se concentrer sur l'aventure... Les graphismes étaient encore revus à la hausse par rapport au jeu précédent. Star Trek : Judgement Rites est lui aussi disponible sur Lost Treasures.

Encore une fois, je ne peux que vous conseiller de tenter l'aventure, et qui sait ? de réveiller le Trekkie qui sommeille en vous. Longue vie et prospérité !

JPB
(26 juillet 2010)
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