Actualité de l'émulation [contenu fourni par Emu-France]
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Par JPB (28 mai 2009)
Chez Romeu à Clermont-Ferrand, dans les années 1983, se trouvaient pas mal de jeux intéressants, notamment Popeye et le fantastique Battlezone. Si on acceptait de braver la salle sombre, les gens agglutinés près des bornes d'arcade, le peu de place qu'il restait entre eux pour se faufiler, on arrivait tout au bout du local, et là se trouvait Gravitar. Impossible d'être passé à côté de ce jeu sans avoir marqué un temps d'arrêt devant les graphismes vectoriels colorés. Le style graphique de ce jeu n'avait pas beaucoup d'équivalents. Des jeux vectoriels, il y en a eu : dans le désordre, on peut citer Battlezone, Tempest, Asteroïds, Lunar Lander, Star Wars... Gravitar a un look particulier, et on ne peut pas rester indifférent. Après on aime ou pas, mais c'est une autre histoire ! Phénomène d'attraction
La gravité, voilà tout le cœur de Gravitar - comme son nom l'indique d'ailleurs, vous l'aurez sûrement remarqué.
Votre vaisseau, triangle bleu, apparaît au milieu de l'écran. Vous allez pouvoir choisir une destination, mais il faut connaître trois constantes avant d'aller plus loin : Use the Force !
Voyons la première mission, sur la planète qui rapporte 2000 points. Vous allez donc partir de votre base et vous diriger vers la planète, en faisant bien attention de ne pas vous faire aspirer par le soleil. Une fois que vous êtes en orbite, la vue change et vous montre le relief de la planète. Votre vaisseau se trouve tout en haut, et plonge vers le sol. Une fois qu'il est à mi-parcours, l'écran zoome sur la zone concernée afin de vous montrer plus en détail tous les éléments qui vous attendent.
Ici, ce n'est pas compliqué : deux canons, deux réserves de carburant, l'objectif est de détruire les deux premiers et éventuellement de siphonner les deux autres. La première chose à faire
est de freiner la descente, en retournant le vaisseau et en mettant les gaz. Une fois que vous êtes plus ou moins stabilisé, et surtout à l'écart des tirs ennemis, il faut mettre le premier canon
en joue et le détruire par une salve bien placée (un seul tir suffit, c'est pareil pour vos ennemis d'ailleurs).
Une fois que vous avez détruit toutes les cibles, le message "Mission Complete" s'affiche en haut de l'écran. Libre à vous de siphonner toutes les réserves ou de partir aussitôt vers une autre planète. Les choses se compliquent !
La première planète n'était que de la mise en jambes. Si vous n'arrivez pas à réussir cette mission, vous n'avez pas la moindre chance de terminer les autres planètes... Les bunkers ennemis tirent des missiles vers vous, il faut donc rester dans la mesure du possible hors de portée ou hors de leur rayon d'action. Au bout de quelques secondes, vous verrez des vaisseaux ennemis rouges patrouiller sur la surface de la planète, sans tirer, mais leur contact est fatal. Il faut les détruire pour éviter qu'ils vous poussent à la faute. Dans tous les cas, n'hésitez pas à utiliser le bouclier : il vaut mieux perdre du carburant qu'une vie. Les planètes en largeur sont infinies, en fait quand vous faites défiler le décor (lorsque l'écran a zoomé sur une portion de planète), c'est comme si le dessin était plaqué sur un cylindre vertical. Vous faites une boucle pour revenir au point de départ. Voilà : vous savez maintenant comment combattre vos ennemis pour devenir un as du jeu. Maintenant, il faut passer au système solaire suivant. Le cordon entre deux mondes
La planète rouge, d'où sortent sans arrêt les vaisseaux ennemis qui vous prennent en chasse dans le système solaire, est en fait une espèce de spirale au fond de laquelle
se trouve un réacteur. Le but est, dans un temps limité - ou ce serait trop facile - d'arriver jusqu'au réacteur, le détruire, et repartir. Il faut donc arriver à guider le vaisseau sans toucher les parois de l'étroit tunnel, stabiliser le vaisseau pour viser et tirer sur le réacteur, puis repartir au plus vite avant que le compte à rebours soit terminé... Tout un programme ! Comme le je disais au début, sachez que si ça vous tente, vous pouvez très bien commencer par là et vous dispenser de détruire les défenses des autres planètes. Vous pouvez tenter ainsi un bonus conséquent de 20 000 points. Simplement, une fois que vous avez réussi, vous arrivez dans un nouveau système solaire dont la gravité est inversée... Hé oui, la surface des planètes ne vous attire plus, elle vous repousse ! Et ensuite ?Imaginez que vous soyez un super joueur, qui a réussi à maîtriser les contrôles du vaisseau, la gravité positive ou négative, et que vous ayez réussi à triompher du second système solaire... Ça recommence en gravité normale, mais cette fois les planètes sont invisibles. Et après ça, le système solaire suivant est invisible aussi mais en gravité inversée.
Vous croyez que c'est impossible ? Moi aussi ! Dan Coogan a fait un site Internet dédié à Gravitar, c'est ici : http://www.cooganphoto.com/gravitar/ (c'est de là que vient cette photo d'ailleurs). Vous y trouverez d'innombrables infos (en anglais hélas) sur TOUT ce qui a trait au jeu. Des astuces, des interviews avec les créateurs du jeu... Bref une vraie mine d'or. RéalisationTout d'abord, apprenez que le prototype de Gravitar s'appelait Lunar Battle.
Le jeu fut développé en 14 mois par Mike Hally (dont c'est le premier jeu, mais on le verra par la suite participer à Star Wars, Road Runner,
Blasteroïds, Indiana Jones...). Le jeu fut programmé par Rich Adam (Missile Command) et
le designer technique fut Joe Coddington (qu'on a vu aussi sur Red Baron). D'autres personnes furent également créditées : Owen Rubin, Mark Cerny et Brad Chaboya. Cette parenthèse étant faite, parlons un peu de la réalisation technique du jeu. Gravitar offre des graphismes vectoriels, avec ses canons à 3 couleurs, ce qui permet d'offrir des couleurs vives à l'écran qui ne sont plus dues à de simples films plastiques posés au-dessus de vecteurs blancs. Chaque objet a sa propre couleur, comme on l'a vu dans Tempest auparavant, et comme on le verra dans Star Wars un peu plus tard... Du fait de ces graphismes vectoriels, simples lignes épurées, et de la technologie employée, l'animation est d'une fluidité sans pareille. Le moindre mouvement demandé par le joueur est immédiatement retranscrit à l'écran. Aucun à-coup dans les déplacements des ennemis et des tirs non plus. En revanche, le son n'est pas particulièrement impressionnant, mais il retranscrit bien les actions. ConversionsComme pour Amidar, il n'y a eu qu'une conversion officielle : sur Atari 2600 en 1983, par Atari justement.
Cependant, on a retrouvé le jeu par la suite dans des compilations de hits d'arcade : Une adaptation de Gravitar, non officielle, fut Thrust sur C64. Le jeu fut testé dans le Tilt n° 16 d'octobre 1984. Voilà, vous savez tout. Le problème de ce jeu, c'est que sa difficulté a rebuté les joueurs et qu'il n'a pas eu le succès qu'il méritait. Je ne peux hélas dire le contraire, Gravitar est très ardu... Mais c'est quand même un grand jeu. Un avis sur l'article ? Une expérience à partager ? Cliquez ici pour réagir sur le forum (8 réactions) |