Actualité de l'émulation [contenu fourni par Emu-France]
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Par JPB (12 juin 2009)
Deux jeux d'arcade trônent côte à côte, à l'étage du Centre Jaude à Clermont-Ferrand, en cette année 1983. Amidakuji, c'est comme Kamehameha ?Sous ce nom bien étrange, Amidakuji, se cache un jeu très simple et assez populaire au Japon (principalement attribué à des loteries), et connu également sous le nom de Ghost's Leg. Le principe du jeu est simple :
1/ On trace autant de barres verticales qu'il y a de joueurs. On relie ces barres par des traits horizontaux, disposés n'importe où
et en nombre illimité. Seule contrainte : un trait horizontal ne peut relier que deux barres verticales, et donc ne peut pas en dépasser
une pour en lier une troisième. 2/ Ensuite, on cache la partie centrale afin que les joueurs ne voient que les extrémités des barres verticales. 3/ Chaque joueur va choisir un numéro en haut. 4/ Une fois que c'est fait, on enlève le cache et chaque joueur va devoir suivre l'itinéraire unique qui part de son numéro. La règle de déplacement est très simple : on descend toujours, et chaque fois qu'on rencontre une ligne horizontale on doit la suivre, pour descendre ensuite sur la nouvelle barre verticale. Ainsi, pour un numéro de départ, il y aura un seul numéro d'arrivée - et un seul cadeau. Amidar est donc basé sur l'Amidakuji : la référence est déjà présente dans son nom. D'ailleurs, on le voit dès l'écran de présentation, qui montre un Amidar - ici, un cochon (?) - suivre la fameuse règle de déplacement. Le premier tableauUne fois que vous avez commencé la partie, une petite musique entraînante se fait entendre, et vous démarrez en bas de l'écran pour le premier niveau : vous dirigez un gorille qui doit manger toutes les noix de coco, en évitant les Amidars qui, ici, prennent la forme de "sauvages" avec leur lance et leur masque de guerre. Les 4 Amidars vont se déplacer en suivant continuellement la règle de déplacement de l'Amidakuji. Une fois qu'ils arrivent en bas de l'écran, ils vont faire la même chose en remontant. Et ainsi de suite, sans s'occuper le moins du monde de vous. Le Tracer, ici le "sauvage" bleu, va de son côté faire le tour du périmètre de jeu, dans le sens contraire des aiguilles d'une montre, sans s'occuper de vous non plus - du moins au début : si vous restez en jeu trop longtemps, il vous prend en chasse. Votre but étant de gober toutes les noix de coco, une fois que vous avez réussi à les enlever de tout le pourtour d'une figure, celle-ci devient bleue. Si vous arrivez à nettoyer les quatre figures qui forment les coins du plateau de jeu, un petit jingle remplace la musique habituelle, vos adversaires changent de couleur : vous vous retrouvez en position de force et vous pouvez les éliminer en les touchant - comme Pac-Man quand il avale une super pastille. L'effet ne dure pas longtemps, et bientôt les adversaires reprennent leur ronde.
Le jeu n'est pas trop difficile, du moins tant que le Tracer ne vous prend pas en chasse. En faisant attention, il est possible d'anticiper
les déplacements des Amidars, et donc de les laisser passer devant vous sans risque... L'effet est déroutant au début. Le stage bonusEntre deux niveaux, vous allez pouvoir mettre à profit votre connaissance des règles de l'Amidakuji. Un Amidar (toujours un cochon) passe très rapidement sur toutes les lignes proposées en haut de l'écran. En bas de l'une d'elles se trouve un bonus : des bananes. Le jeu consiste à remonter le parcours idéal, pour déterminer quelle est la ligne de départ, et appuyer sur le bouton de tir au bon moment. C'est difficile, pour deux raisons. La première, c'est que le cochon ne va pas rester là-haut pendant des heures : au bout d'un moment il va choisir lui-même une barre verticale et descendre : donc il ne faut pas se tromper pour faire le chemin à l'envers, mais il faut se dépêcher quand même. La seconde, c'est qu'il faut appuyer au bon moment dès que le cochon est au bon endroit, et à la vitesse où il va, des fois on rate le point de départ... Les bananes rapportent tout de même 5000 points, ça vaut le coup de s'appliquer... Le second tableauChangement de décor, changement de musique. Vous dirigez maintenant un rouleau à peinture, et vous devez peindre toutes les cases du plateau ; le nombre de points que chacune d'elles vous rapporte est tout simplement inscrit à l'intérieur. Encore une fois, vous allez rencontrer les mêmes adversaires dont le contact est mortel : quatre Amidars (cette fois ce sont des cochons) et un Tracer (un cochon blanc) qui fait toujours le tour du plateau de jeu. La grande différence avec le premier niveau, c'est que vous devez être raccordé aux cases déjà peintes pour pouvoir continuer à peindre... Rien ne vous empêche de vous éloigner, pour vous mettre à l'abri, mais dans ce cas vous verrez que la ligne de couleur ne vous suit plus. Cela vous oblige à entourer au plus vite chaque case, pour pouvoir avancer jusqu'à la suivante, et ainsi de suite... Pas moyen d'aller peindre dans tous les sens. Ici aussi, quand vous avez réussi à peindre les quatre coins, vous pouvez provisoirement chasser les Amidars et les assommer en les touchant... jusqu'à ce que le pouvoir s'arrête. Et là encore vous pouvez utiliser les sauts pour vous sortir d'une situation désastreuse (vous récupérez les 4 sauts à chaque tableau). Après avoir réussi (ou échoué) lors d'un nouveau tableau bonus, les tableaux se reproposent à nouveau, toujours dans le même ordre, avec les mêmes règles. Le nombre d'Amidars est plus important, mais leur vitesse ne change pas et reste calquée sur celle du joueur. La réalisationLa réalisation d'Amidar est tout à fait correcte. Les graphismes simples et colorés sont bien dans le ton de ces années 1980, avec des petits personnages sympas genre BD. Maintenant, pourquoi de tels choix de personnages : les "sauvages", les cochons ? J'ai eu beau chercher, je n'ai pas réussi à en trouver la raison... Mais il faut reconnaître que c'est marrant. L'animation est fluide. Les sprites sont peu nombreux, mais ce n'est pas gênant. Je regrette que les Amidars, quand on a le pouvoir de les immobiliser, n'essaient pas de fuir et continuent leur petit bonhomme de chemin... mais vu qu'ils sont soumis à la règle de déplacement de l'Amidakuji, c'est un peu normal. Le son est riche. Ce ne sont pas les bruitages qui sont impressionnants, mais les deux musiques qui se répètent dans les tableaux, plus les petits jingles lors des phases bonus. Toutes ces mélodies sont très reconnaissables et on a vite fait de les fredonner. Ce que j'ai trouvé assez fort, c'est qu'elles ne sont pas obsédantes : personnellement, quand je joue, je n'ai pas envie de les couper au bout de 30 secondes, alors que le morceau proprement dit, qui se répète continuellement, dure 10 secondes à tout casser... C'est du beau travail. ConversionsChose amusante, il n'y a eu qu'une conversion officielle : sur Atari 2600, par Parker. Honnêtement, ce n'est pas très beau... Les autres conversions d'Amidar sont des adaptations sur plusieurs machines, mais aucune d'elle n'est officielle : ce sont des jeux qui s'inspirent de l'original. Pour finir, Amidar fut adapté en jeu électronique par Gakken. Voilà au final un jeu tout simple, qui puise son inspiration dans un jeu qui n'a rien à voir avec les jeux vidéo... Un des rares jeux où les adversaires ne s'occupent pas de votre avatar... et dont les parties sont bien agréables. Et si vous voulez vous lancer à fond dedans, sachez que c'est Todd Lamb qui a inscrit le record officiel avec... 19 225 030 points ! Un avis sur l'article ? Une expérience à partager ? Cliquez ici pour réagir sur le forum (5 réactions) |