![]() |
Actualité de l'émulation [contenu fourni par Emu-France]
|
||
![]() |
Par MTF (01 juillet 2008)
![]() Plusieurs choses peuvent frapper quand on découvre pour la première fois un jeu atypique. La couleur générale utilisée ; les dialogues ; la personnalité des protagonistes, l'histoire, la musique, la durée de vie, le gameplay. Force est de constater que je suis entré dans Full Throttle comme un adolescent dans un bar miteux de la route 66, mais que je suis ressorti avec, certes, quelques molaires en moins, mais un cuir plus impénétrable que la peau du gardien des Enfers. Il y a quelque chose de captieux, même de pervers, à chroniquer un jeu que l'on aime jusque dans ses tripes : comment prétendre être purement objectif? Je vais pourtant essayer de m'y efforcer, j'espère y parvenir avec honneur. Car j'ai deux ou trois loubards derrière mon épaule, l'un avec une planche cloutée, le second avec une masse d'arme, le troisième joue du couteau. Et si moi, je ne tape pas correctement, eux, pour sûr, ne manqueront pas de me corriger la virgule qui me manque. Il portait des culottes...À la vue des premières images, je pense que tout un chacun aura saisi précisément de quel univers il sera ici question. Point de piraterie ou de pays des morts, de cité engloutie. Nous sommes aux États-Unis. Imaginez-vous ces routes gigantesques, qui traversent un désert de part en part ; quelques villages abandonnés, refuges d'ermites et de paumés, font office de seules traces humaines. Au loin, une ville gigantesque vous ouvre ses bras : une arène gigantesque, où s'organisent des courses de derby, sors brutalement de terre, et à des centaines de kilomètres il semble même que l'odeur du gasoil vous caresse les narines. Ce seront quasiment vos seuls compagnons dans ce monde sans foi ni loi. ![]() ![]() Fi donc des discussions qui ne mènent nulle part, fi des objets improbables à ramasser (encore que...). Quand Ben parle, on lui répond. Quitte à ce qu'il faille bousculer un redneck (NDIsKor: paysan américain moyen) ou enfoncer une porte close. Rien ne saurait le séparer de son but. Rarement dans un jeu n'aura-t-on eu besoin d'autant se faire respecter. Certes, GTA et consorts imposent, pour peu que l'on désire avancer dans le jeu, de braver la loi. Mais ici, point de crimes : on ne sera pas plus en marge de la légalité que les quelques astuces que l'on observe dans les jeux d'aventure, lorsqu'on dérobe un objet ou quand on s'introduit en douce dans un bâtiment. C'est plutôt le ton utilisé qui dérange quelque peu. ![]() ![]() Dans cet univers pourtant, une unique chose réunit tous les motards, quels que soient les horizons d'où ils proviennent : l'amour de la bécane. Et cet amour, ils le doivent notamment à un homme, Malcom Corley, président attitré de Corley Motors, premier fabricant du pays. Grâce à lui, les routes s'élargissent à perte de vue, chaque moto est une perle. Mais Adrian Ripburger, dit Rip, vice-président trop ambitieux, vient semer le trouble : désirant la mort de son supérieur, il veut s'emparer à tout prix de l'entreprise et construire, à la stupeur générale... ...des camping-cars. Afin de dissimuler le meurtre horrible dont il sera bientôt l'instigateur, le voilà prenant la bande de Ben, les putois (the polecats) comme bouc émissaire : et le leader de lever le voile sur cette sinistre affaire, ainsi que l'imposture générale et de récupérer une bécane digne de ce nom. Born to be WildL'écriture même de l'histoire simule une chevauchée à travers le désert, en partant d'un court flashback, contant les évènements avant la rencontre avec Maureen, dite Mo. À partir de cet instant, l'aventure se dénoue au temps présent, jusqu'à la confrontation finale avec Ripburger, à travers des mésaventures aussi mouvementées que la nécessité de traverser un pont détruit, une investigation secrète dans les bureaux de Corley Motors ou encore la participation à un tournoi de stock-cars. Mais là où Full Throttle s'éloigne sensiblement des autres productions Lucas Arts, c'est la découpe claire de la progression en deux phases distinctes : une phase d'exploration, et une phase de combat. Et de combat à moto, il faut dire ! ![]() ![]() Après une victoire, l'on récupère souvent sur le cadavre de son malheureux adversaire une arme plus puissante ou avec une allonge supplémentaire, qui permet de faire de nouveaux ravages par la suite. Dommage néanmoins, que ces combats soient condensés au milieu de l'aventure, et que passé un certain stade, on ne les rencontre plus : cela aurait transcendé davantage une intrigue qui, par moment, pêche par une certaine linéarité ou une certaine redondance : il s'agira de faire du simple levelling pour espérer obtenir l'objet permettant de s'introduire dans le repaire des Caverneux (the Cavefish) et un booster. Passés ces objectifs, plus jamais l'on aura l'occasion de croiser le fer. ![]() ![]() You got two weeks to get outta town...En marge de tout cela, un dernier lourd point reste à souligner : la bande originale du jeu. Composée en majorité par des morceaux de blues et surtout, de hard rock, l'on raconte ci et là que le CD fut un des articles les plus commandés du catalogue Lucas Arts de l'époque. Nous devons ce petit bijou de rock à un groupe de San Francisco, The Gone Jackals, que le jeu fit massivement connaître, quand bien même ils n'auront jamais joui d'une renommée internationale. Les mélodies sont rythmées et entraînantes, et pour peu que l'on ne soit pas totalement allergique à ce style de musique, on ne peut qu'apprécier. Les développeurs eurent en effet la riche idée d'incorporer des morceaux de l'album alors en préparation, Bone To Pick, pour illustrer leurs phases de jeu : et les riffs décoiffants, et les solos de batterie magnifiques participent largement à l'énergie que l'on dévoile à jouer encore et encore, et à faire mordre la poussière à ce cruel Ripburger... ![]() ![]() Un avis sur l'article ? Une expérience à partager ? Cliquez ici pour réagir sur le forum (17 réactions) |