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Penguin-Kun Wars
Année : 1985
Système : Arcade ...
Développeur : UPL
Éditeur : UPL
Genre : Sport

LES ADAPTATIONS

La même année que la sortie arcade, Penguin-Kun Wars est fort logiquement adapté sur le micro-ordinateur préféré des manchots en ces temps reculés où Linux n'existe pas encore, à savoir le MSX. Eh oui, ce micro nippon était le terrain de jeu privilégié de l'éditeur Konami dont les célèbres Antarctic Adventure (1984) et Penguin Adventure (1986) (sans parler de Parodius) ont fait de cet animal le personnage emblématique à la fois du Konami de l'époque et du MSX. Il n'est d'ailleurs pas rare pour de nombreux rétrogamers de penser que Penguin-Kun Wars est un jeu Konami. Et toujours au rang des anecdotes, on ne manquera pas de sourire devant le fait qu'un manchot se soit imposé comme mascotte officieuse d'une machine dont le système d'exploitation était l'oeuvre de Microsoft !

Vous n'avez pas, monsieur Konami, le monopole du manchot sur MSX !(screenshot de Penguin Adventure)
Une adaptation plutôt réussie sur MSX, signée ASCII.

Mais assez tergiversé, et revenons-en à nos manchots. L'adaptation est honorable et très fidèle, comportant les petites animations des personnages quand il perdent ou gagnent, les niveaux bonus, et bénéficiant d'une vitesse de jeu assez honorable. C'est forcément moins joli et moins frénétique, mais le plaisir de jeu est toujours là.

Un peu plus tard, toujours en 1985, la Famicom accueille à son tour toute cette ménagerie dans une adaptation là aussi décente et très fidèle à l'original, quoique présentant un angle de jeu un tout petit peu différent. C'est un peu plus coloré que sur MSX mais les 2 versions se valent à mon avis.

Le deuxième niveau, en version MSX à gauche et Famicom à droite.

Il faut se tourner vers le Gameboy pour trouver quelques nouveautés. Penguin-Kun Wars VS sort en 1990 et est distribué en Europe sous le nom de King of the Zoo. On perd la couleur, forcément, mais également de nombreux éléments graphiques, le public et le décor dans son ensemble ayant carrément disparu ! Mais en échange, on hérite de 5 personnages différents qu'il est possible d'incarner, chacun avec ses caractéristiques propres. Ainsi le lapin se déplace très vite mais la moindre erreur peut-être fatale car il lui faut beaucoup plus de temps que les autres pour reprendre ses esprits après avoir reçu une boule entre ses deux grandes oreilles. À l'inverse, la vache est lente mais ne reste pas sonnée longtemps.

Et comme son titre l'indique, le jeu est jouable en "versus", à condition de connecter deux Gameboy ayant chacune une copie du jeu bien sûr. Et comme le gameplay est conservé et que la vitesse est satisfaisante, on tient là une très bonne adaptation, fortement recommandée.
Enfin, sachez qu'une dernière adaptation fut commercialisée pour le micro-ordinateur japonais Fujitsu FM-7. Je n'ai cependant pas essayé cette dernière.

De nouveaux personnages jouables aux caractéristiques différentes viennent relancer l'intérêt du jeu dans cette version Gameboy qui est également la seule où l'on peut affronter un adversaire humain.

LA SUITE

Ce n'est pas l'arcade qui accueillera Penguin-Kun Wars 2 en 1988. Non, sans surprise, c'est sur MSX que le manchot effectue son grand retour. Ou plus précisément, sur MSX-2, et ça se voit car le soft ne se gène pas pour exploiter dignement les capacités graphiques supérieures de ces nouveaux micro-ordinateurs. Voyez donc ces jolis décors colorés, et tapez-vous la nageoire contre le ventre en riant devant les amusantes et variées illustrations qui surviennent entre les niveaux ou en cas de Game Over.

Notre héros se prend une boule dans le bec en rentrant chez lui tandis que des fourmis enlèvent sa copine !
On peut choisir le niveau par lequel on souhaite commencer à partir de cet écran. Chaque niveau nous confronte à plusieurs adversaires qu'on affronte à la suite.

Le principe quant à lui n'a pas changé mais le soft bénéficie d'un habillage plus fouillé et de quelques additions au gameplay. Il y a même une petite histoire avec une intro montrant la belle et frêle Penpi se faire kidnapper tandis que notre héros Penguin-Kun se lance à son secours. Ou l'inverse. Car il est possible de jouer avec la demoiselle, ce qui bascule alors le jeu dans un niveau de difficulté moins élevé (oui, on ne pourrait plus faire ça impunément de nos jours ...).

Tiens, je le connais celui-là ! L'un des niveaux reprend les adversaires du premier épisode.
Le jeu regorge d'écrans intermédiaires amusants. Mention spéciale aux "Game Over" !

Une carte vue de dessus permet aussi de choisir différents niveaux qui présentent chacun une suite d'adversaires à affronter. Attention car l'un d'eux est particulièrement retors puisqu'il nous oppose à deux adversaires simultanément, comme lors de la 3ème boucle du titre original.
Le gameplay reste quantà lui strictement identique, à l'exception d'une nouvelle capacité : on esquive les boules en inclinant la manette vers le bas. Mais attention, les adversaires aussi connaissent de nouveaux tours et vous les verrez ainsi sauter, s'enfouir dans le sol ou se téléporter.
À noter que l'un des niveaux reprend les décors et personnages du jeu d'arcade original.

Vous aimez la difficulté ? Alors tentez d'affronter deux adversaires simultanément.
Les décors sont variés, fins et colorés, et remplis d'animations. Du bon boulot.

Jolie, variée, rapide, et très difficile, cette suite se montre à la hauteur de l'original et ne souffre que de l'absence d'un mode deux joueurs, hélas.

Après cette unique suite, notre manchot n'a plus fait d'apparition "officielle" sur les écrans de nos micros ou consoles. Certains softs lui rendent hommage cependant, incluant une séquence ou un mini-jeu qui lui font clairement référence, comme c'est le cas par exemple dans Bakushou Yoshimoto sur PC Engine.

Signalons également l'existence d'un remake dédié à l'Iphone sorti en 2009 et édité par Enterbrain.

GRAND MONSTER SLAM

Penguin-Kun Wars est-il un classique ou un titre obscur ? Il est assez peu connu auprès des rétrogamers, c'est vrai, pourtant il a eu suffisament de succès et d'influence pour laisser une empreinte visible dans le monde des jeux vidéo. Et le fait qu'il ait été pompé par Rainbow Arts est à mes yeux une preuve suffisante de son statut de classique ! En effet, cet éditeur allemand qui a oeuvré sur micros 8 et 16 bits s'est rendu célèbre grâce à des "hommages" tels que Great Giana Sisters, Denaris, Thunderboy ou encore Spherical. Ces titres étant des imitations de, respectivement, Super Mario Bros, R-Type, Wonderboy et Solomon's Key.
Et vous savez quoi ? Leur Penguin-Kun Wars-like est génial !

L'écran d'introduction donne le ton.
La casting. Chaque personnage est accompagné d'une description humoristique.

Grand Monster Slam sort en 1999, réalisé par Golden Goblins et donc édité par Rainbow Arts. Disponible sur ST, C64, PC et Amiga, c'est à cette dernière version, la meilleure selon moi, que nous allons consacrer un coup de projecteur bien mérité.
Comme vous pouvez le constater sur les screenshots, l'univers graphique est totalement différent. Un monde d'héroïc-fantasy parodique est venu se substituer à celui des gentils animaux. Barbares, chevaliers, monstres gluants et le nain barbu qu'on incarne s'affrontent ici en balançant de vigoureux coups de pieds dans des "beloms", des boules de poil vivantes et non consentantes !

Les règles sont les mêmes que dans Penguin-Kun Wars, avec quelques modifications essentielles cependant. D'abord, les projectiles partent en hauteur, hauteur qu'on détermine avec la durée de pression sur le bouton du joystick. Elles ne peuvent plus entrer en contact et rebondir les unes contre les autres. Tirer avec la bonne hauteur est indispensable pour frapper loin et espérer toucher un adversaire éloigné, une précision plus importante est donc exigée ici.
Ensuite, si on parvient à mettre tous les beloms dans le camp de l'adversaire, en l'ayant étourdi plusieurs fois au passage sinon c'est impossible, il faut alors courir pour traverser le terrain, seul moyen de remporter le match puisqu'il n'y a plus de temps limité.

Il y a ici 12 projectiles à s'échanger dans la tronche, 2 de plus que dans Penguin-Kun Wars donc. Mais ils ne peuvent pas s'entrechoquer et l'action est donc moins chaotique.
Accroché à une corde, cet étrange oie (appelée un pelvans) descend sur le terrain et n'attend qu'une chose : un bon gros coup de savate dans les fesses !

Enfin, il y a des coups de pied de pénalité. En effet, si on envoie malencontreusement un belom dans les tribunes, une oie descend alors sur le terrain (!) et notre adversaire lui met un grand coup de pied au derrière (!!) pour l'envoyer valser. Si on ne parvient pas à rattraper le poulet, on écope alors de trois beloms dans son camp en guise de punition, sous les huées de la foule.

Des niveaux bonus sont ici aussi présents, et totalement différents de ceux de la borne d'UPL. Le premier présente le héros vu de dessus qui doit repousser les attaques de beloms venus se venger ! Le second consiste à frapper avec la bonne puissance, et donc à la bonne hauteur, pour envoyer les beloms dans la gueule de bestioles peu avenantes. Et au bon moment qui plus est, ces derniers n'ouvrant pas la bouche tout le temps.

Premier niveau bonus : il faut rapidement se tourner vers le "belom" qui se précipite sur nous et repousser son attaque.
Second niveau bonus : il faut tirer avec la bonne puissance et au bon moment pour lancer le "belom" dans la gueule de ces bestioles. Balèze...

Très beau, regorgeant d'animations rigolotes, très jouable, mais malheureusement un peu trop difficile, Grand Monster Slam constitue néanmois un superbe défouloir lui aussi, et un morceau de choix pour les fans de Penguin-Kun Wars. On peut lui reprocher des niveaux bonus qui manquent d'intérêt par rapport au jeu principal, et l'absence encore une fois ici d'un mode deux joueurs. Mais il s'agit néanmoins d'un hit, complètement oublié hélas, qui mérite d'être exhumé pour nourrir son micro-ordinateur ou son émulateur.

Voilà, j'espère vous avoir donné envie d'essayer Penguin-Kun Wars (ou Grand Monster Slam) d'une manière ou d'une autre. Au moins, si vous êtes attaqué un soir par une souris ou un koala, vous saurez quoi faire pour vous défendre !

Sebinjapan
(15 juillet 2013)
Sources, remerciements, liens supplémentaires :
De nombreuses informations sur ce wiki
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