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Reportage : Pixel contre-attaque
Le compte-rendu de l'expo Pixel Contre-Attaque qui s'est tenue à Beauvais du 9 au 17 décembre 2006. Reportage 100% Grospixels.
Par David & Phyl (20 décembre 2006)

A l'annonce d'une manifestation à base de pixels, la Grospixels team ne pouvait décemment pas rester de marbre et ignorer la chose. Après une rapide délibération (de deux semaines) pour trouver une date qui convienne à David, nous tombons d'accord pour un déplacement à deux le samedi 16 décembre sur Beauvais, lieu de l'expo. Il convient à ce propos de féliciter David pour avoir réussi à se liberer quelques heures dans son planning overbooké de fonctionnaire de l'éducation nationale. Hum...

Pour rappel (pour ceux auxquels la news en page d'accueil aurait échappé), il s'agit ici d'une expo gratuite et ouverte au public de 8 jours sur le thème "jeu vidéo & pixel art". L'exposition en elle même se divise en deux parties: " Le pixel-art militant !" et "Genèse du pixel : le jeu vidéo 2D". A celà il était prévu d'ajouter une série de manifestations disséminées tout au long de la semaine sur place et dans la salle de cinéma jouxtant le centre culturel. Ces manifestations étaient à base de concerts de musique 8-bits, conférence, projection de pixels sur grand écran et aussi une curieuse "pixel battle" à laquelle nous avons pu assister. Cette dernière épreuve amicale permettait à tout à chacun de s'essayer à la création en direct de sprites 2D à base de gros pixels en essayant de faire mieux que les artistes spécialisés dans le genre qui étaient présents.

Nous sommes donc partis de chez moi en début d'après midi, un peu en retard sur l'horaire prévu car il a fallu que j'arrache la Wiimote des mains de David. Enfin sur la route ce dernier commence à se plaindre qu'on ne roule pas assez vite et que ce n'est pas la peine d'avoir une voiture noire si on ne peut pas envoyer les autres véhicules dans le rail de sécurité. La dessus, il se plonge en bougonnant dans le lecture de mon EDGE, qu'il a sournoisement piqué dans mes wc. Celà dit, le crime ne paye pas puisqu'au bout de 5 minutes le bougre se plaint de nausées, une spécialité qu'on ne peut malgré tout pas lui réfuter, à lui et à tout sa famille d'ailleurs.

1h15 plus tard, nous voilà aux portes de Beauvais, fleuron de l'architecture picarde, sous une pluie battante, une semaine avant Noël donc. Bonheur total, quand il pleut on ne sent pas les effluves émanant de l'usine d'éponge. Qu'importe, lorsqu'il s'agit d'aller tâter du pixel, un Grospixellien a toujours le moral au beau fixe... sauf dans le cas présent ou David maugrée que je pourrais quand même brancher mon GPS sinon on va y passer les fêtes. Je m'arrête, branche l'appareil, et 5 minutes plus tard, nous sommes devant le centre culturel ASCA (ASsociation Culturelle quartier Argentine). Le temps de faire les tour des immeubles alentours, de manquer de rentrer en voiture dans un bâtiment et de finir dans une impasse (c'est vrai que le GPS c'est surprenant des fois !), on se gare et on entre dans le vif du sujet.

Première surprise : c'est petit, très petit ! L'ensemble de l'expo doit s'étendre sur 50 m² dans une salle constituée en gros d'un cube et d'un cylindre de parties égales. La salle ronde est dédiée à une sélection choisie de machines typiques du jeu vidéo à gros pixels. Le matériel a été prêté par l'association MO5, comme en témoignent les nombreux moniteurs Thomson TO7 antiques. David détaille toutes les machines sur les photos. L'autre partie de la salle est, à l'heure ou nous y sommes allés, réservée à la pixel battle dont je parle plus haut. A noter qu'on pouvait compter 3 vidéoprojecteurs dédiés à cette manifestation, plus un projecteur de diapos qui faisait tourner une sélection de vues alternant créations en pixel art et images de jeux vidéo classiques du genre.

Pour la visite guidée, je m'en remet aux photos abondamment commentées de David.

Ci-dessus l'entrée de l'expo, située dans un centre culturel de Beauvais, qu'empruntent ici quelques membres du groupe de musique 8-16-bits devant se produire le soir même.
D'autres événements étaient au programme le jour de notre venue, notamment une projection spéciale "gros pixels" sur grand écran. Hélas, notre passage éclair ne nous a pas permis d'y assister.
L'exposition se tient dans une seule et même pièce. A gauche en entrant, une large table circulaire sert de support à une dizaine de machines très célèbres sur lesquelles tournent autant de shoot'em ups de grande renomée. La quasi-intégralité de ces machines, toutes prétées par MO5.com, sont en accès libre.
Sur ce cliché pris depuis l'extrêmité gauche de la salle, l'on distingue les nombreuses projections d'images effectuées sur les murs de la pièce. En haut à droite, un diaporama de quelques vieux jeux nous émerveille de ses pixels obèses tandis qu'au fond de la salle s'évertue une poignée d'artistes du 'pixel art' à créer, en temps limité, diverses oeuvres originales.
Ci-dessus, deux des trois écrans géants qui servent à présenter, en temps réel, l'avancée du travail des artistes.
Comme on le voit ici, tous les âges sont représentés. A droite, un exemple typique de ce que le 'pixel art' peut proposer de mieux.
De retour sur le table circulaire, Phyl et moi testons les quelques poids lourds qui y sévissent. Ici, Thunderforce 4 sur Megadrive nous rappelle à quel point nos réflexes peuvent être rouillés. Le moniteur utilisé est celui-là même qui envahit nos écoles dans les années 80 lors du déferlement massif du TO7 dans les classes - un beau signe de longévité pour cet écran vieux de vingt ans.
L'Amiga 500 et l'illustre Battle Squadron, hélas dans sa version NTSC - donc non plein écran. Scandale : l'une des deux manettes ne fonctionne pas correctement, rendant le jeu à deux impossible. Phyl et moi demandons immédiatement dédommagement. Peine perdue : l'exposition étant gratuite, nous n'obtenons rien en échange de ce sérieux désagrément . Un vrai scandale, vous dis-je.
La Neo Geo et Alpha Mission II, l'un des tout premiers jeux de la console.
L'Atari Flashback et sa sélection de 20 jeux, tous issus de la logithèque Atari VCS et Atari 7800. Cette machine, toute récente, ne fait hélas qu'émuler les jeux en question plutôt que d'intégrer le hardware des consoles originales.
Side Arms, de Capcom, tourne sur une vraie borne d'arcade JAMMA, hélas pas en free play. Juste à côté trône fièrement le jukebox de la NES, que l'on ne trouvait que dans les magasins de l'époque soucieux de démontrer ce dont la console était capable.
L'Atari VCS, dans l'une des ses versions les plus anciennes, et la Super Nintendo, toute fière de montrer à quel point elle est capable de faire ramer ses jeux de première génération - Super R-Type constitue, dans ce domaine, une référence.
L'Amstrad CPC 464 en version monochrome, et sa très bonne adaptation de Commando. La cassette utilisée pour charger le jeu étant une copie, nous nous empressons, en bons citoyens que nous sommes, d'avertir les services anti-piratage de Beauvais, qui se chargent de fermer l'exposition juste après notre départ. Il faut dire que l'incident de la manette défectueuse sur l'Amiga nous a bien échaudés.
Le MSX VG 8020 de Philips, et l'extraordinaire Nemesis 2 de Konami.
La Master System et Sagaia, un opus de la saga des Darius de Taito.
Cachée dans un coin de la pièce, une vitrine présente, en vrac, la console mort-née de Nec, la Supergrafx ; le cartouche Neo Geo de Samurai Showdown...
... l'Atari 2600 dans son luxueux habit noir ; le Commodore 64 dans son affreuse robe beige sale ; la version portable de la PC-Engine, la PC-Engine GT ; la Neo Geo Pocket ; la Megadrive portable, la Nomad ; l'une des innombrables consoles Pong-like de la fin des années 70...
... le ZX Spectrum et quelques uns de ses périphériques ; le *tousse* Hector 2HR, que je *retousse* faillis acheter à la place du Commodore 64 *s'évanouis rien qu'en y repensant*...
... le Videopac et sa manette pas vraiment ergonomique ; la manette de la Neo Geo CD, et deux cartes PC-Engine.
Finissons notre tour d'horizon par ces deux bornes d'arcade qui, mine de rien, font la joie de joueurs plutôt jeunes...
... à commencer par celle-ci, qui abrite un shoot'em up homebrew faisant l'apologie du pixel de grande taille (la version à laquelle nous avons pu jouer ne contenait hélas que deux niveaux très courts)...
... puis celle-là, qui n'est autre qu'une Mamecab disposant de dizaines de jeux cultes. A en croire nos jeunes joueurs, le seul titre vraiment valable n'est que Metal Slug (soupirs)...
Dernière pièce de l'exposition : ce PC portable, en parfait état de marche.

Voilà, pas grand chose à se mettre sous la dent mais tout de même de quoi saluer ce type d'initiatives encore trop rares, raviver des souvenirs heureux et alimenter quelques conversations bien rétro sur la route du retour, malheureusement entrecoupées de râleries de David qui vient d'apprendre qu'en son absence, une épidémie de gastro est déjà en train de sévir chez lui. J'apprends d'ailleurs au milieu de ce déballage de plaintes qu'il est aussi en colère car il n'a pas réussi à reserver son Gamertag pour le online PS3 sur le site de Sony. Je ne préfère pas commenter cette dernière assertion et me concentrer sur la route, n'étant pas à l'abri d'une manoeuvre subite de mon passager essayant d'ouvrir la portière en roulant afin d'arracher de rage un ou deux rétroviseurs aux autres automobilistes.

Fin du roadtrip, rapide mais sympathique.

David & Phyl
(20 décembre 2006)