Actualité de l'émulation [contenu fourni par Emu-France]
|
|||
|
Par LVD (24 février 2018)
Ganbare Goemon fait partie de ces séries cultes de Konami des années 90 qui malheureusement n’auront pas réussi à perdurer jusqu'à nos jours (le dernier épisode en date est sorti en 2005 sur DS, et vu l’orientation qu’a pris l’éditeur ces dernières années, il ne faut pas espérer un retour dans l’immédiat). Nous ne parlerons pas de la série dans son ensemble, qui est assez énorme, car comptabilisant pas moins de 25 opus (et même 28 si on inclut les épisodes sur téléphone portable), qui ont sévi généralement sur consoles Nintendo (et un peu Sony). De toute façon, je n’ai pratiqué que les épisodes Super Famicom ; nous allons donc juste nous contenter d’une courte introduction.
Tout débute en 1986 en arcade, avec le jeu Mr Goemon. Titre de plate-formes sans grand intérêt, il présentait la particularité de voir les personnages en SD mais avec un visage de type « estampe japonaise » ; quant à l’humour déjanté de la série, il n’est pas encore là, et les personnages annexes (Goemon excepté bien sûr) non plus. Un titre des plus oubliables. Il ne marche pas trop mal et entraîne logiquement une suite en 1989 nommée... Ganbare Goemon 2. Dans la même veine mais mieux réalisée (dont une chouette bande-son), il propose aussi des passages dans des labyrinthes « en 3D » à la Phantasy Star. On retrouvera cette idée dans le premier épisode SFC d’ailleurs. Mais surtout, il propose pour la première fois le jeu à deux simultanément ! Le second joueur dirige Ebisumaru, le grand ami de notre héros. Enfin ami... À la fin du jeu on découvre qu’il s’agit d’une fille ! Mais Konami a jugé que cela ne convenait pas vraiment, et dès l’opus suivant ils en feront un garçon (sa transformation en danseuse de ballet dans Goemon 4 est sans doute un clin d’œil). En 90 rebelote avec Ganbare Goemon Gaiden Kieta ougon kisel, toujours sur la 8-bits de Nintendo. Considéré comme un hors-série, il s’agit cette fois d’un RPG pur et dur, et on y découvre la première apparition de la kunoichi Yae (alors juste pour ceux qui ne le sauraient pas, « kunoichi » est l’équivalent féminin de « ninja »). Il y aura une suite directe en 92, et ce sera le dernier épisode Famicom (sorti donc APRÈS le premier sur 16-bits), notons qu’on peut y incarner Simon Belmont de Castlevania ! En 91 sort l’unique opus Game Boy, qui renoue avec le type de gameplay des premiers épisodes Famicom, il s’inspire d’ailleurs relativement de Karakuri Douchu. Et finalement on y vient, la saga débarque sur Super Famicom... GANBARE GOEMON – YUKIHIME KYUUSHUTSU EMAKI (Juillet 91)Mon camarade David ayant déjà detaillé le jeu en long et en travers, je ne m’y attarderai pas plus que nécessaire. Ce titre reprend le principe qui a fait le succès des versions Famicom, évidemment avec une réalisation laaargement supérieure. S’il est bien en-dessous des épisodes qui vont suivre, ne perdons pas de vue qu’il s’agissait d’un des premiers jeux sortis sur la console ; et dans cette optique on peut dire que ce fut une franche réussite ! Les programmeurs ont en effet utilisé tout un tas d’effets visuels, notamment lors des combats de Boss, comme des effets de transparence, des zooms ou des rotations. Là encore, on peut jouer à deux en simultané, avec Goemon et Ebisumaru, cette marque de fabrique de la saga assure sans doute possible une convivialité plus qu’appréciable ! Et rend le jeu plus simple aussi. Si sur ce Yukihime Kyuuhusu Emaki, on est encore dans le domaine du faisable en solo, les suivants seront quand même plus difficiles. À noter qu’on peut sauvegarder après un Game Over, ce qui est préférable car sans être très long, il faudra quand même un certain temps pour en venir à bout (9 stages en tout). La grande nouveauté c’est l’ajout d’une arme secondaire, en appuyant sur R ou L, qui permet de tirer à distance mais attention ! Chaque utilisation vous coûtera un peu d’argent. On alterne des phases entre villages et stages de plate-formes/action. Dans les premiers, tous les villageois à l’extérieur des maisons vous sont potentiellement (voire franchement) hostiles, et il ne faut pas hésiter à s’en débarrasser, ce qui vous permettra notamment de récupérer de l’argent. Avec celui-ci, en pénétrant dans les bâtiments, vous pourrez acheter des objets, vous régénérer, ou même... participer à des mini-jeux ! Mention toute spéciale au troisième monde, un peu particulier, qui se situe dans un parc d’attractions. Une des échoppes vous permettra notamment de vous essayer au premier niveau de Gradius ! L’ambiance est totalement japonisante, on commence à voir pas mal d’humour, mais c’est vraiment avec Goemon 2 que cela va exploser.
J’ajouterai que personnellement, je n’aime pas beaucoup le design des personnages, notre héros a l’air un peu « méchant », mais là encore tout va changer avec le suivant. Ce jeu est le seul à être sorti en Occident, sous le titre de The Legend of The Mystical Ninja, où Goemon et Ebisumaru deviennent respectivement Kid Ying et Dr Yang... Quelques censures de-ci de-là mais dans l’ensemble le soft reste le même. La jaquette est quand même abominable ! GANBARE GOEMON 2 – KITERETSU SHOGUN MAGGINESS (Décembre 93)
En ce qui me concerne il n’y a pas photo, voici le meilleur épisode de la série. Si au plan du gameplay de base il n’y a pas de grosses différences, c’est surtout l’enrobage qui a été considérablement modifié. Tout d’abord, un troisième personnage jouable fait son apparition en la personne de Sasuke, un cyborg ninja. Désormais en début de partie chaque joueur peut sélectionner le perso de son choix. Honnêtement je trouve Goemon et Ebisumaru un peu « lourds » au niveau de la maniabilité, Sasuke est certes moins puissant mais bien plus agile et rapide, c’est un vrai plaisir que de le contrôler. Et puis surtout, SURTOUT, c’est dans ce Gomeon 2 qu’apparaît Impact, un robot géant pilotable de l’intérieur ! On le dirige à la fin de certains stages, face à des Boss eux aussi à bord d’un mecha. On a carrément une cinématique où les persos entrent dans le robot ! La première fois que j’ai vu ça, j’étais mort. On se dirige désormais sur une carte à la Super Mario World, et il est possible de revenir dans un stage ou un village déjà visité. Le jeu pourra sembler un peu court (une vingtaine de stages environ), mais il compense par une très grande variété de décors, d’actions, ou même de gameplays (plate-formes classique, à cheval sur un dragon avec écran qui scrolle automatiquement, combats en robot...). À propos des villages, désormais les habitants ne vous importuneront plus (j’admets que c’était parfois assez énervant), même si vous pouvez toujours de vous-même choisir de les attaquer (attention à la riposte !) ou de leur voler leur portefeuille (pas très moral mais fort utile ! On n’est jamais à court d’argent dans Goemon 2). On retrouve aussi le fameux parc d’attractions de l’opus précédent, mais attention, il s’agit ici d’un stage caché (accessible depuis le 2ème monde). On y rencontrera divers personnages de Konami comme Sparkster, Simon Belmont (encore ! Et ce n’est pas fini...), ou une héroïne de Tokimeki Memorial. Pas de Gradius cette fois mais du Xexex. Outre les nombreux mini-jeux (dont un en mode 7 « à la Mario Kart » que j’affectionne beaucoup), cet endroit vous propose également une fois après avoir fini le jeu un stage supplémentaire baptisé... stage de l’Enfer. Et pour cause, car non seulement il en a l’apparence et la difficulté (on se sentirait plutôt dans un Ghouls’s & Ghosts, pourtant de Capcom et non de Konami), mais en plus le Boss final se trouve être... Dracula de Castlevania ! On a carrément la même musique ! Techniquement, le soft est juste magnifique, incroyablement coloré, avec des graphismes assez fins, et plein d’animations rigolotes. Musicalement c’est du tout bon également.
En deux joueurs, le jeu n’est pas très difficile, en solo les deux derniers combats de Boss pourront se révéler assez ardus... À mon sens, Goemon 2 trouve un équilibre absolument parfait à tous niveaux, et est sans conteste un des incontournables de la Super Famicom. Seul et unique (petit) regret : on ne peut toujours pas jouer avec Yae, qui se trouve être mon perso préféré avec Sasuke, mais ce manque sera réparé dans l’épisode suivant. GANBARE GOEMON 3 – SHISHIJUROKUBE NO KARAKURI MANJIGATAME (Décembre 94)Comment faire pour réaliser une suite encore meilleure ? C’est ce qu’ont dû se demander les gens de Konami, et plutôt que de se lancer dans une aventure hasardeuse, ils ont décidé de changer le type de jeu, pour en faire un Action-RPG. Alors bon oui, cela a toujours été un petit peu le cas mais cette fois on est dans la catégorie supérieure. On passe désormais beaucoup plus de temps dans les villages, notamment à accomplir des mini-quêtes. Sans aller jusqu'à dire que comprendre le japonais est indispensable, il y a quand même un ou deux passages qui risquent de poser problème. Pour rester dans l’aspect dialogues, le jeu dispose désormais de rires enregistrés lors de certaines répliques ! (l’idée sera reprise plus tard pour les épisodes N64). Ensuite, chaque village est associé à un stage d’action, mais ceux-ci sont très différents de ce à quoi nous avait habitués la série. En effet, finis les stages courts et linéaires, ils sont désormais très vastes et labyrinthiques. Il faudra faire de fréquents allers-retours, appuyer sur des interrupteurs, etc. On dispose heureusement d’une carte pour s’aider un peu. En contrepartie, les stages sont plus faciles, notamment grâce à l’absence de trous et donc de chutes mortelles (au pire il y en a, mais cela fait juste retomber le personnage à l’étage inférieur). Les Boss eux, seront comme dans le 2 à affronter parfois à bord du robot géant. Quelques nouveautés : tout d’abord, Yae rejoint Goemon, Ebisumaru, et Sasuke en tant que personnage jouable, et on peut dire que c’est clairement le perso le plus fort et aussi le plus agréable à utiliser manette en main ; on peut switcher de l’un à l’autre à n’importe quel moment en appuyant sur Select. Cela sera souvent indispensable, car chacun de nos quatre héros dispose d’une capacité particulière (Ebisumaru peut se rendre minuscule, Yae peut nager...) Ensuite, à de nombreuses reprises durant l’aventure, on pourra piloter un « karakuri walker ». Pour faire simple cela ressemble BEAUCOUP au mecha que Tina utilise au début de Final Fantasy 6. On pourra l’upgrader en cours de partie, lui permettant de pouvoir lancer du feu, puis de la glace. On peut s’en procurer dans certaines échoppes, tenues par des persos de Tokimeki Memorial.
Le jeu à deux est toujours là, et on peut carrément utiliser deux fois le même personnage (la couleur change pour les distinguer).
Un seul point noir à ce Goemon 3 (que j’ai déjà expérimenté dans d’autres RPG), une fois qu’on est entré dans le dernier donjon, il sera impossible de revenir en arrière ! Si vous vouliez vous faire une provision d’objets, finir certaines quêtes, ou terminer la recherche de tous les containeurs de cœurs cachés, c’est fichu. Encore que pour ce dernier... Contrairement à Goemon 2 et 4, une fois un stage d’action fini, on ne peut plus y retourner. Or, des containeurs sont dispersés un peu partout dans le jeu, que ce soit sur la carte (carte qui est pas mal inspirée de Zelda 3 d’ailleurs...) ou dans les stages. Je ne saurai que trop vous conseiller d’explorer ceux-ci de fond en comble avant de vous attaquer au Boss. Autre regret : pas de mini-jeux (snif). Il est difficile de comparer le 3 aux deux premiers, car il ne se joue pas de la même manière, même au sein des stages d’action. Pour ma part je le trouve presque aussi bon que le 2, mais le côté exploration pourra en rebuter plus d’un. GANBARE GOEMON 4 – KIRAKIRA DOUCHUU BOKU GA DANCER NI NATTA RIYUU (Décembre 95)Régularité exemplaire. Goemon 2 était sorti en Décembre 93, le 3 en Décembre 94, et le 4 nous arrive en Décembre 95. On revient au système du 2, mais avec quelques changements. Nos héros partent sur la planète d’Impact (qui était en fait un robot pensant à la Transformers !) qui est en danger, mais celle-ci est inaccessible à cause d’une barrière électromagnétique émise par quatre autres planètes qui l’entourent. Vous voyez venir le truc... Chacun des quatre personnages sera envoyé sur une planète différente, et lorsqu’elles auront été « nettoyées », se libérera le cinquième et dernier monde. Attention ! Si on peut passer d’une planète à l’autre n’importe quand, le choix du personnage est imposé (je conseille de commencer par celles de Sasuke et Yae, que je trouve un peu plus faciles). En revanche, une fois le dernier monde accessible, on pourra alterner d’un perso à l’autre n’importe quand, y compris sur chacune des quatre planètes de base, même si a priori chacun d’eux peut découvrir l’intégralité des secrets dès le début. À ce propos, vous pouvez savoir quand vous avez tout saisi dans un niveau puisqu’ensuite, le point sur la carte se retrouve barré d’une croix rouge. En mode 2 joueurs, le même personnage est imposé durant cette première partie du jeu.
Hélas... par moments le jeu est dur, mais dur... Certains stages sont parfois franchement longs, je pense notamment au niveau final du monde de Goemon, dans une sorte de gigantesque stade. Vous allez en baver. Et les combats de Boss... Originaux oui, simples sûrement pas... Chacun d’eux vous propose une sorte de mini-jeu, tous à bord d’Impact, mais aucun évident.
Honnêtement, si j’avais dû y jouer dans les conditions d’origine, je pense que je n’aurais jamais fini le soft. Petit bonus néanmoins quand on parvient à l’écran de fin (le générique est fendard, avec Impact qui imite John Travolta !), on peut ensuite profiter d’un shoot’em up (Time Pilot 95).
Techniquement, cela devrait être la grande classe (fin 95 sur SFC quoi !), alors oui et non... D’une part, il n’y a pas d’amélioration majeure depuis le 3. D’autre part, ce ne sont pas tant les graphismes qui me posent problème que la direction artistique, tout du moins dans les villages, je trouve que c’est parfois un peu « sale » avec des couleurs mal choisies ; en revanche les stages d’action, cela va à peu près. Malgré de bonnes idées, Goemon 4 ne réussit pas à atteindre le degré de perfection du 2, que ce soit sur le fond ou la forme. Il est loin d’être raté, mais le challenge qu’il propose est à réserver aux joueurs les plus aguerris. SOREYUKE EBISUMARU KARAKURI MEIRO KIETA GOEMON NO NAZO !! (Mars 96)Comment ça, il y aurait un cinquième épisode ??! Oui mais non. Je le mentionne juste afin d’être complet mais ici il s’agit d’un puzzle game où l’on incarne Ebisumaru. Je n’y ai jamais joué donc je me vois mal vous en parler, et de toute façon, c’est bien trop différent des autres épisodes de la saga. Voilà, donc vous l’aurez compris, Goemon 2 est clairement le titre à privilégier en priorité. Le 1 est très loin d’être mauvais, mais est plutôt à considérer comme un prototype. Le 3 est destiné à ceux qui aiment l’exploration, et le 4 souffre d’une difficulté un peu trop relevée. Quoi qu’il en soit, chacun des quatre opus mérite largement d’être essayé ! Vous ne le regretterez pas. Un avis sur l'article ? Une expérience à partager ? Cliquez ici pour réagir sur le forum (8 réactions) |