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Dynasty Warriors - La série
Année : 1997
Système : Playstation, Playstation 2
Développeur : Koei
Éditeur : Koei
Genre : Beat'em all
Par gregoire01 (12 septembre 2011)

Aux origines : les Trois Royaumes

Avant de parler de la saga Dynasty Warriors, il convient de faire un détour sur ce qui a servi de base à la saga de Koei : Les Trois Royaumes.
Qu'est ce que Les Trois Royaumes ? Tout d'abord, il s'agit d'une période de l'histoire de Chine s'étalant de 220 à 265 ap. JC. Commençant avec la chute des Han, voyant la séparation de la Chine en trois royaume avant d'être réunifiée par la dynastie Jin. Évidemment, c'est un résumé de l'histoire que je vous livre, cette période de l'histoire du pays est très riche en événements politiques et militaires. C'est aussi dans cette période qu'émergeront de nombreuses icônes de l'histoire de la Chine et où l'on retrouve de hauts faits stratégiques comme la bataille de la falaise rouge ou 60 000 soldat vinrent à bout d'une armée de 500 000 hommes. Bref, tout raconter en détails prendrait énormément de temps. Juste à titre de comparaison, la période des trois royaumes n'est pas sans rappeler les triumvirat de la Rome Antique qui conduisirent à la mise en place de l'Empire Romain.

L'état de la Chine en 262

Mais les Trois Royaumes, c'est aussi un roman du XIVème siècle (Romance of the Three Kingdoms) de Luo Guanzhong. L'auteur relate les événements de la période en romançant les relations entre les personnages et en extrapolant leurs exploits. Aussi instructif du fait qu'il respecte la chronologie des événements que divertissant, le roman des Trois Royaumes est une des œuvres les plus importante de la littérature chinoise et dont l'influence a dépassé le pays pour toucher toute l’Asie orientale.
Là encore, il faudrait un temps quasi infini pour détailler cette vaste œuvre dans ses détails et il n'y a pas vraiment de point de comparaison dans le genre. Évidemment, l’œuvre a eu droit à énormément d'adaptations : théâtre, cinéma... Les énumérer serait ardu, d'autant plus que peu d’œuvres ont traversé le Pacifique (ou le territoire Eurasie au choix.).

Dans le domaine du jeu vidéo, il y a bien sûr eu des adaptations fondées sur cette œuvre mais là encore, peu ont quitté le territoire asiatique. Arrivées dans nos contrées, on retiendra entre-autres Les Trois Royaumes : Le Destin du Dragon, wargame très inspiré des Ages of Empire dans le fond et la forme, réalisé par les studios chinois Object Software.

Mais le développeur qui a sans doute son nom le plus lié à l'épopée des Trois Royaumes c'est Koei. En 1986, l’éditeur sort sur MSX (puis Famicom et de nombreuses autres machines) Romance of the Three Kingdoms (Sangokushi en VO), premier épisode d'une grande saga qui encore voit de nouveaux épisodes sortir aujourd'hui. Dans ces jeux, vous incarnez un seigneur de guerre, dont vous gérerez la carrière. Dans les derniers épisodes, il est tout aussi possible de devenir dirigeant que ministre, ou rester mercenaire. Fomenter un coup d'état ou conseiller votre maître. Diriger les armées, la diplomatie ou l'économie. Se lier d'amitié avec d'autres généraux ou devenir rivaux. Les possibilités sont nombreuses, tout comme les situations. Un Empereur peut vous récompenser pour vos résultats en vous accordant une promotion tout comme il peut vous placer dans une ville éloignée par peur que vous ne preniez le pouvoir au vu de votre popularité.

Images du second épisode sur NES et du neuvième sur PS2

Mélange de Gestion, Wargame et RPG, les Romance of the Three Kingdoms sont des jeux riches, très riches. C'est à la fois leur avantage et leur inconvénient. Avantage car on a vraiment l'impression de participer à l'Histoire à la manière d'un Civilization (d'autant plus que l'on créé soi-même son personnage) et chaque partie offre un déroulement différent.
Inconvénient car cela en fait des jeux pas forcément accessibles à tout un chacun. D'autant plus que bien que l'on ait eu droit à quelques épisodes en France (le VIII sur PS2 et le XI sur PC, parmi les plus récents), ils sont restés dans la langue de Shakespeare. Or, si ceci ne pose pas de problème dans un jeu de baston, dans un jeu bourré de textes, de subtilités, d'éléments importants, et qui de plus a tendance à employer un langage soutenu, c'est un autre souci.

Les rares épisodes sortis en France ces dernières années.

Mais Koei ne s'arrêtera pas à cette série pour exploiter la richesse de l'univers et sortira d'autres jeux fondés sur les Trois Royaumes dont Dynasty Warriors qui est sans doute la série la plus connue à travers le monde.

Dynasty Warriors (Sangokumusou)
(Playstation - 1997)

Cela peut paraître bizarre, mais le premier Dynasty Warriors sorti n'est pas vraiment un Dynasty Warriors. Bien que développé et édité par Koei* et fondé sur les Trois Royaumes, Dynasty Warriors 1 (appelé au Japon Sangokumusou) est un beat'em up 1 contre 1 à l'arme blanche à la manière d'un Souledge. On y retrouvera cependant les principaux protagonistes de la saga plus quelques invités comme Nobunaga (oui, le shogun japonais).
Loin d'être mauvais pour l'époque mais pas renversant pour autant, le jeu ne laissa pas un souvenir impérissable.

* pour être plus précis, le jeu est développé par Omega Force, un studio interne à Koei.

Dynasty Warriors 2 (Shin Sangokumusou)
(Playstation 2 - 2000)

C'est trois ans plus tard que sort donc la suite de Dynasty Warriors. La surprise est double. D'une part, parce que personne n'attendait vraiment une suite à Dynasty Warriors (c'est tout juste si on s'en souvenait à l'époque), mais la seconde surprise, c'est que le jeu n'a plus rien à voir avec son prédécesseur. En fait Dynasty Warriors 2 invente tout simplement un nouveau genre, le beat'em all massif (ou Beat 'em all épique).
Dans Dynasty Warriors 2, vous jouez le rôle d'un officier propulsé en plein champ de bataille et devant faire face à l'armée adverse. Quand on parle d'armée, c'est au sens littéral. Ce ne sont pas quelques types que vous affronterez à chaque niveau mais des centaines. Heureusement, les personnages que vous maniez sont tout sauf des petits joueurs et la plupart des soldats ne résisteront pas longtemps à vos assauts. C'est ça le Beat'em all massif : être seul contre 100 et faire mordre la poussière aux ennemis par paquets de 10. Tout ceci fait ressortir un fort sentiment de puissance purement jouissif, un côté gros-bill immédiat, l'impression de se croire dans Rambo 3 et de balancer : « J'en ai tué combien ? 500 ?! J’étais pas en forme »

Hop : 3 d'un coup, les autres vont suivre.

Bien sûr, si l'on n'avait qu'à charcuter des sbires qui n'ont rien trouvé de mieux que de réduire leur espérance de vie en vous faisant face, tout cela serait un peu trop facile. Vous êtes dans une armée, et votre but, c'est de lui éviter la défaite. Et pour cela, il va falloir faire plus que botter le cul de quelques soldats.
La principale chose qu'il faudra faire, c'est gérer le moral de l'armée, désigné par une barre bleue et rouge. Plus la barre bleue prend sur la rouge, plus votre armée aura du moral, se battra mieux et par conséquent évitera les pertes et gagnera les combats. À l'inverse, moins le moral sera grand et plus l’ennemi brisera facilement vos lignes.

Là, par exemple, la situation n'est pas glorieuse, plus beaucoup de PV, Un moral de l'armée bas (en haut a gauche) et des troupes ennemies qui ont quasiment recouvert la carte.

Pour augmenter le moral, il y a plusieurs méthodes.
La première, c'est d'atteindre un palier de 100 soldats abattus. C'est une méthode qui demande peu de risques, mais ce n'est pas la plus efficace.
Une autre technique consiste à détruire les zones d'arrivée de troupes ennemies en tuant les gardiens de porte. Non content d'augmenter le moral, cette méthode permet de faire basculer le nombre de troupes en votre faveur. Il y a plus de risques dans la mesure où, pour être rapidement efficace, il faudra pénétrer dans les lignes ennemies.
Mais la technique la plus efficace est sans doute d'éliminer les officiers ennemis. Mais là, c'est une autre histoire que face aux soldats de base. En effet, les officiers sont plus résistants, font plus mal et en plus hésitent beaucoup moins à frapper que leurs sous-fifres. C'est face à eux qu'il faudra user des subtilités du gameplay.

Les flèches représentent les arrivées de troupes, les trapèzes les officiers.

Oui, car si on peut à l'instinct tamponner toujours le même bouton, le jeu va plus loin que ça. En effet, selon le moment où vous appuyez sur le bouton des coups forts, vous sortirez une attaque chargée dont l'effet variera, un élément à prendre en compte, surtout que certains coups feront place net.
Il est aussi possible de tirer à l'arc, pas forcément glorieux mais ça peut être utile dans certains cas.
Mais surtout, ce qui vous sauvera les fesses, c'est le musou. En dessous de votre jauge de vie se trouve une autre jauge qui se remplit au fur et à mesure que vous lattez du soldat et donnez des coups. Une fois remplie, vous pourrez sortir une furie dévastatrice qui fera le grand nettoyage autour de vous, sachant que plus la jauge est longue, plus l'attaque durera longtemps si vous laissez appuyé sur rond.
Prenez aussi en compte les objets laissés par les soldats tombés qui doubleront votre défense ou attaque pendant un temps limité. Sachez enfin que les officiers et gardiens de portes vaincus vous donnent des bonus permanents.

Enfin, dans la bataille, il faudra faire gaffe aux imprévus, comme les renforts ennemis ou officiers alliés en difficulté. Il serait dommage de perdre à quelques coups de la fin parce qu'un officier ennemi a abattu votre général.

Le musou enclenché, notez la barre verte à côté qui indique la durée d'un bonus de défense X 2

Voilà, on a abordé le gameplay et le principe de Dynasty Warriors, je vous rassure je ne ressortirai pas ces paragraphes à chaque fois vu que ces éléments changeront peu au fil des épisodes. Retournons donc àDynasty Warriors 2 et à sa sortie.

Si le jeu est une petite révolution à sa sortie, et connaît un joli succès, il ne faut pas cacher ses nombreux défauts (rassurez-vous, je ne vais pas parler de la répétitivité de l'action vu que c'est inhérent à tous les beats).
D'abord, Dynasty Warriors 2 est un jeu dont on fait très vite le tour, malgré ses 26 persos. Il n'y a pas plus de huit stages, ce qui fait que l'on se retrouve très vite à refaire les mêmes batailles. On n'a d'ailleurs pas beaucoup d'incidence sur les événements de ces dernières. Il n'y a aucun à côté à part leveler les persos, les modes de jeu se comptent sur 2 doigts : Musou (histoire) et Libre. Bref, il n'y a pas grand-chose qui motive le joueur à s'y attarder plus que nécessaire.
L'autre souci est d'ordre technique : le jeu a un clipping inouï. On n'y voit pas à 5 mètres et il faudra souvent se repérer sur la mini-carte pour trouver une sortie ou une entrée.
Bref, Dynasty Warriors 2, au-delà de sa révolution, avait plus des allures de démo technique. Mais fort de son succès, Koei sortira un nouvel épisode à peine un an plus tard ...

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