C'est donc un an après que sort Dynasty Warriors 3. Un délai pas très long qui pose une question légitime : est-ce que les développeurs ont apporté assez d'ajouts pour justifier l'achat ? La réponse est oui. Les ajouts de Dynasty Warriors 3 sont nombreux, et constitueront d'ailleurs une base pour les épisodes à suivre.
Les changements les plus importants ne sont pas d'ordre graphique, même si on y déniche quelques améliorations, comme des graphismes légèrement plus fins. Techniquement, le jeu affiche plus de persos, il est plus aisé d'atteindre des hauts scores de bodycount que dans le 2, et on note une plus grande profondeur de champ. Mais le clipping et le brouillard sont toujours bien présents.
C'est dans le fond que Dynasty Warriors 3 montre sa vraie évolution. Cela se sent dès l'écran-titre qui ne se limite plus aux modes musou et libre. À cela s'ajoutent le mode défi (qui vous propose de massacrer le plus de soldats en un temps limite) et un mode versus (on y reviendra). Enfin, une encyclopédie vous donnera l'historique des différents généraux, objets, batailles et l'histoire des Trois Royaumes.
Mais c'est au plan du contenu de jeu en lui-même que Dynasty Warriors 3 rend le second épisode totalement obsolète. Jugez plutôt :
Le mode histoire est séparé en différentes factions désormais, il est plus simple de s'y repérer pour choisir quelle histoire vivre. Au casting se rajoutent non pas un, ni deux, mais treize personnages. Oui, treize. Additionnés aux vingt-trois du 2, cela porte le total à trente-six. Notez que quelques persos apparaîtront uniquement dans cet épisode. Chaque perso a en moyenne entre 5 et 8 batailles. (Cependant plusieurs batailles se retrouvent chez plusieurs personnages).
Et le plus gros ajout concernant le contenu, c'est l'apparition des armes et des objets. En effet, en plus du leveling, vous pourrez booster les capacités de votre héros grâce à des armes et équipements que vous récolterez au fil des batailles. Les armes et équipements se gagnent en affrontant des généraux ou dans des caisses. Votre héros pourra stocker 4 armes, à vous de choisir celles que vous voulez garder ou jeter. Pour les équipements en revanche, vous aurez un choix conséquent d'objets, allant du boost de défense au doubleur de temps pour les objets augmentant momentanément vos capacités, en passant par les selles qui vous permettent de commencer les batailles sur une monture (à ce sujet vous pourrez désormais monter des éléphants). Contrairement aux armes, tous les types d'équipement récoltés seront à votre disposition, et le jeu vous les remplacera automatiquement par les meilleurs que vous trouverez. Selon les niveaux du héros, vous pourrez porter jusqu'à quatre équipements. Notez que les objets ramassés ne correspondent pas à un seul héros, ils pourront être équipés par n'importe qui.
Mine de rien, cet ajout renforce énormément la durée de vie du titre, car il est loin d'être facile d'avoir tous les équipements du jeu. Plus le niveau de difficulté est élevé, plus les équipements et armes ramassés seront efficaces et puissants, ce qui incite à mener des batailles dures afin d'obtenir des équipements plus puissants, et ainsi se faciliter la vie lorsqu'on commencera à utiliser un autre perso. De plus, il y a les armes et équipements uniques, que l'on ne peut avoir que sous certaines conditions.
Il y a aussi quelques nouveautés en ce qui concerne le gameplay. On ressent une plus grande influence dans les batailles, on peut réellement intervenir sur certains événements pour peu qu'on soit bien préparé. Il arrive également qu'un officier vous défie : si vous gagnez, le moral montera un peu plus que d'habitude, si vous fuyez, il baissera. Il y a plus de niveaux de charge pour les attaques. Celles-ci augmentant selon les niveaux et les armes récoltées. On notera également l'apparition du vrai musou. Qu'est-ce que le vrai musou ? C'est un état qui intervient quand la vie de votre perso est dans le rouge : en plus de remplir lentement la barre de musou, vous déclenchez une attaque musou plus puissante. C'est un élément plus pervers qu'on ne le croit. Cette attaque étant vraiment efficace, on est tenté de rester dans le rouge pour en profiter le plus souvent possible, afin de se défaire plus facilement d'un officier. Mais c'est en contrepartie très risqué car il est facile de mourir dans cet état.
Enfin, un dernier ajout et pas des moindre (et que l'on n'attendait pas forcément à l'époque), le jeu a désormais un mode 2 joueurs. Il est désormais possible de vivre les batailles et le mode histoire en écran splitté. Ne nous le cachons pas, le jeu en devient moins lisible, mais en revancge gagne énormément en convivialité. Établir de petites stratégies avec son ami ou voler au secours de ce dernier, ça n'a pas de prix. Et au pire, si vous en avez marre de la camaraderie, vous pourrez toujours régler vos comptes en mode versus.
Vous l'aurez compris, avec Dynasty Warriors 3, Koei ne s'est pas moqué des joueurs. Doté de nombreux ajouts qui en font une suite digne de ce nom, le jeu connaîtra un fort beau succès et se vendra vite à un million d'exemplaires. Il sera numéro un des vente pendant cinq semaines au Japon et sera classé neuvième dans le top des meilleures ventes de l'année 2001. Dynasty Warriors 3 est considéré encore aujourd'hui comme l'un des meilleurs épisodes de la série et est sans doute le plus représentatif. Pour l'anecdote, Dynasty Warriors 3 connaîtra un portage sur Xbox, rendant désormais la saga multi-supports.
Malgré ce fort succès, Koei prendra plus de temps pour sortir une suite. Et c'est deux ans après que débarquera Dynasty Warriors 4 (mais en n'oubliant pas de sortir une extension appelée Dynasty Warriors 3 : Xtrem legend entre-temps).
Dynasty Warriors 4 (Shin Sangokumusou 3)
(Playstation 2 & Xbox & PC sous Windows - 2003)
C'est donc deux ans plus tard que sort la suite officielle de Dynasty Warriors 3 (je parlerai des dérivés dans un autre article). À première vue, les nouveautés ne semblent pas aussi nombreuses. Elles sont pourtant bien présentes et comme vous allez vous en rendre compte, si ce quatrième volet apporte des bonnes idées, certaines sont plutôt maladroites.
Si l'épisode 3 se montrait généreux avec ses 13 nouveaux persos, celui ci est beaucoup plus timide sur ce point puisqu'il n'en propose que 3 nouveaux. Mais ce serait faire la fine bouche sur ce point dans la mesure où le casting reste très conséquent. Et il convient de signaler que le jeu possède un éditeur de personnages, certes limité, mais qui a le mérite d'exister.
Techniquement, on remarque que les graphismes sont plus détaillés, ainsi que la présence de légers reliefs. Le souci, c'est que le moteur de jeu reste le même et ceci combiné à l'amélioration graphique a tendance à créer des ralentissements par moments. Rien d'insurmontable, mais c'est quand même à signaler.
L'un des plus gros changements vient du mode histoire, désormais non plus axé sur un personnage mais sur un royaume. Concrètement, les batailles ne s'articuleront plus autour des personnages mais bien autour d'un des royaumes (les Trois Royaumes, plus des royaumes fictifs fondés sur l'uchronie, par exemple si les Namnam envahissaient la Chine ou si les Turbans Jaunes gagnaient) que vous choisirez au début. Entre chaque niveau, il vous sera possible de changer de personnage. Chaque royaume compte entre 10 et 20 niveaux, avec des possibilités d'embranchements, ce qui donne des campagnes plutôt longues. Or, c'est là que se pose un des premiers soucis. La durée de ces campagnes empêche, contrairement à son prédécesseur, un bon équilibrage dans la gestion des persos. Car malgré la possibilité de changer entre 2 batailles, il faut se rendre à l'évidence qu'on gardera le même jusqu'à la fin et ce pour une bonne raison : seuls les persos utilisés pendant les batailles augmentent de niveau, ce qui fait que rapidement, les autres persos sont trop faibles pour être utilisés, à moins de recommencer l'histoire ou de faire autant de batailles que nécessaire en mode libre pour les mettre à niveau. Par conséquent, là où avant on faisait 5 batailles avant de finir le mode histoire avec un personnage, ici on en enchaîne une quinzaine sans changer et autant dire que ça donne vraiment un côté redondant à l'ensemble et surtout, ne donne pas envie de recommencer ce mode. Alors il est possible d'avoir des histoires alternatives via des embranchement, mais les conditions requises sont assez coton. Au plan du gameplay on note des changements intéressants, notamment l'apparition des combos. En effet, si vous enchaînez un ennemi de façon à ne pas lui laisser le temps de riposter (en l’assommant ou en faisant un enchaînement aérien), un comptage apparaîtra. Cet élément est loin d'être anecdotique. En effet, si vous battez un officier avec un combo assez élevé, le bonus qu'il vous laissera doublera d’efficacité (pas au-delà, inutile d'aller jusqu'à 50 coups). Avec la mise en place de ce système, on se rend également compte que les personnages sont plus variés qu'on pourrait le croire. Certains, via leur attaque charge ou Musou, sont clairement plus efficaces dans un mano à mano tandis que d'autres auront une grande facilité à se débarrasser des ennemis qui les entourent. Finir sur un combo permet également à votre arme de gagner plus d'expérience. Eh oui, c'est une nouveauté, désormais vous ne ramassez plus les armes, vous en avez une seule que vous devrez faire évoluer en la faisant monter de niveau. Autant le dire, ce principe n'est pas une idée très motivante pour le joueur, car cela implique la disparition des armes à récolter (adieu le côté collection et recherche de la meilleure arme). Ceci conduit à un autre problème, les armes arrivent plutôt vite à leur niveau le plus élevé. Une fois au maximum, il n'y a plus rien à faire sur ce plan-là, alors que dans le 3, on avait toujours espoir de trouver des armes plus puissantes (les armes ramassées étant plus puissantes dans une difficulté élevée).
Les objets en revanche sont toujours là. Mieux, on a une séparation entre les équipements, les selles pour les montures et on voit l'apparition des orbes de pouvoir, qui permettent de donner un élément aux attaques de votre héros, eux-aussi séparés des équipements. Le héros ne se balade plus seul, il est désormais accompagné de gardes du corps que vous pourrez éditer et qui augmenteront de niveau au fil des combats. Autant le dire, ils n'ont aucune utilité, ne sont pas très réactifs et ont du mal à vous suivre. Dans les batailles, les officiers peuvent vous défier dans un combat en un contre un, vous vous retrouverez alors propulsé dans un ring si vous acceptez le duel. Faites attention, si gagner ces duels est avantageux pour l'expérience et le moral, les officiers sont boostés par rapport à d'habitude, et il n'y a pas d’échappatoire. Le mode 2 joueurs aussi gagne une nouveauté : l'attaque double musou. Techniquement, ça se présente ainsi : quand les 2 joueurs ont leur jauge musou au maximum, sont assez proches et déclenchent en même temps leur attaque, ils déclenchent le vrai musou, l'attaque la plus puissante du jeu.
Vous l'aurez compris, Dynasty Warriors 4 montre une volonté de changements, mais dont la plupart ne sont pas forcément utiles ou bien trouvés, ce qui en fait un épisode qui partage. Mais il est loin d'être mauvais pour autant et sait remplir sa fonction de beat'em all massif.
Voici quelques anecdotes totalement inutiles (!) sur cet épisode :
Le jeu connaîtra un portage très tardif sur PC, il est sorti peu de temps après le cinquième sur console et en plus est loin d'être optimisé pour le support.
Dynasty Warriors 4 sera le dernier épisode à avoir des doublages européens... Aaaah.... Le doublage français des Dynasty Warriors, c'est juste légendaire comme dirait l'autre. Une référence dans le ratage. Mal joué, voix ratées, prononciation laissant à désirer et, cerise sur le gâteau, la présence d'accents régionaux. Un petit florilège ici avec les cinématiques du 3.
Et pour info, la version anglaise n'était pas à l'abri de bourdes comme CaoCao prononcé CowCow (je vous laisse deviner pour Cao Pi) Beaucoup d’interrogations sur "comment" on est arrivé à un tel doublage. Selon certaines rumeurs, l'éditeur Koei se serait occupé lui-même des doublages.
En fait, ce que l'on remarque en s'attardant un peu, c'est que l’arrêt des doublages dans les langues européennes, correspond à la fin de THQ en tant que distributeur des Dynasty Warriors en occident. Il est donc plus plausible de supposer que THQ s'était chargé des doublages jusqu'ici. Toujours est-il qu'après ce quatrième épisode, il n'y aura plus que des versions sous-titrées en français et doublées en anglais de façon correcte.