Actualité de l'émulation [contenu fourni par Emu-France]
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Par Tonton Ben (20 décembre 2004)
Le monde du jeu vidéo se divise en deux catégories : ceux qui ont un flingue, et ceux qui creusent... Ah non, c'est pas ça, je recommence : il y a ceux qui exploitent des concepts déjà établis, et ceux qui cherchent à dépasser ces concepts. Titus, dans le domaine, a tenté la deuxième option avec Titan. Pour celles et ceux qui se sentaient frustrés par l'aspect mise en boîte du traditionnel casse-briques, avec ses murs latéraux fixes, son sempiternel mur du fond tapissé de ces pitits carrés qu'il faut abattre, et cette pitite barre mouvante qui surplombe un abysse fatal... Titus les a entendus, et décide en 1989 de casser les codes du genre établis depuis 1976 en arcade par Breakout, de Steve Jobs et Steve Wozniak sous licence Atari (merci à Wild_Cat de me l'avoir rappelé !). Car Titan est un casse-briques hors normes, issus de l'imagination de nos sympathiques frenchies. Alors, chez Titus, on ne s'encombre pas de tous ces détails ! Dans Titan, le joueur contrôle, afin de triompher des 80 niveaux d'un jeu futuriste cruel dans le style "Running Man"', une boule de métal afin de détruire l'ensemble des briques qui se trouvent sur son chemin. Et là, vous me dites : c'est un casse-briques. En effet. Soit. Mais ! Là où tout bascule, c'est lorsque l'on s'aperçoit que tous les éléments cités précédemment n'existent pas dans Titan. En effet, la première grosse originalité se trouve dans la forme des terrains, extrêmement libre : chaque niveau se parcourt grâce à un scrolling multi-directionnel. De fait, l'abysse si redouté a complètement disparu, et il faudra détruire des briques situées non seulement sur les côtés, mais aussi en dessous du module que le joueur contrôle. Ce module, justement, a subi un lifting de circonstance, puisqu'il est carré, et se meut également dans les quatre directions. Comment fait-on pour perdre, alors ? Très simple : il suffit d'envoyer la dite bille, ou le module, sur une case surplombée d'une tête de mort. On en trouve de plus en plus au fur et à mesure des niveaux parcourus, et bien évidemment, puisque ces zones fatales sont placées judicieusement, et sont même parfois capables de bouger... La maîtrise de la bille se veut plus que jamais décisive. Histoire de compliquer encore un peu plus la tâche, les niveaux comportent des murs, qui, agencés entre eux, finissent par former de véritables petits labyrinthes. Un travail de repérage est souvent nécessaire au début de chaque round, car on a vite fait de se perdre. Alors, si l'on ajoute les désormais classiques briques de résistances différentes, celles qui ne peuvent être détruites que par le module, des murs qui se construisent à chaque passage du module et qui finissent par bloquer les chemins, et les téléporteurs, on se dit que plier le jeu ne sera pas une mince affaire. Surtout avec seulement neuf vies. Et comme le jeu tourne plutôt vite, et qu'il y a comme une légère impression de saccade dans les contrôles... En fait, Titan cache une astuce : en maintenant le bouton d'action, il est possible à tout instant et sans restrictions de ralentir l'action (Matrix n'a rien inventé...) : comme par magie, la précision est au rendez-vous, et le module devient beaucoup plus maniable. Une option intelligente, comme le proposent très souvent les bons jeux. Alors, force est de constater que Titan possède toutes les caractéristiques d'un titre fort agréable, vite prenant pour peu que l'on aime le genre, et que l'on apprécie l'innovation vidéo-ludique ; du moins sur le concept, car en ce qui concerne la réalisation, on nage dans le classique, avec des graphismes simples mais bien faits, qui présentent des variations de couleur à chaque niveau, une musique qui se manifeste uniquement à l'écran titre, et des bruitages minimalistes qui ponctuent l'action. En un mot comme en cent, Titan se présente comme un jeu sans prétention, mais qui propose un challenge intéressant, long et prenant. Et comme Titus aime faire plaisir à tout le monde, le soft est présent sur Amiga, PC, ST, CPC et même C64 pour des conversions de qualité, même sur les machines les plus faibles. Un avis sur l'article ? Une expérience à partager ? Cliquez ici pour réagir sur le forum (3 réactions) |