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Dynamite Headdy
Année : 1994
Système : Megadrive
Développeur : Treasure
Éditeur : Sega
Genre : Plate-forme
Par Lagi (05 avril 2003)

Sorti fin 94 sur Megadrive, Dynamite Headdy n'est pas le jeu le plus connu de Treasure malgré une sortie officielle en Europe. Il mérite pourtant bien que l'on s'y intéresse, comme nous allons le voir. L'histoire, rigoureusement sans intérêt, se passe dans un théâtre et met en scène une marionnette nommée Headdy (qui a la capacité de changer de tête, d'où son nom) devant sauver ses congénères de Dark Demon, le bad guy de service. Headdy devra de plus faire face aux assauts de Trouble Bruin, une marionnette jalouse de son succès qui, elle, ne change pas de tête mais a par contre des corps interchangeables.

La tête d'Headdy en action

Dynamite Headdy peut être plus ou moins considéré comme un jeu de plates-formes. Plus ou moins car une grande partie du jeu n'a pas grand chose à voir avec de la plate-forme classique. On y dirige une marionnette dont la tête n'est pas rattachée au corps (un peu comme Rayman) et qui peut donc la balancer dans toutes les directions afin de détruire les ennemis ou d'agripper des plates-formes. À différents endroits dans les niveaux se trouvent des boites permettant de changer de tête. Il existe en tout 18 têtes dans le jeu et chaque boîte en propose généralement 2 ou 3, variant suivant la boîte. Il est possible d'en changer autant de fois que l'on veut mais leur durée est de toute façon limitée. Les effets de chaque tête varient du plus classique (invincibilité, force accrue, niveau bonus...) au plus original (aspirateur, arrêt du temps, rétrécissement...). La disposition des boîtes n'est pas innocente et il est important de choisir la bonne tête pour chaque situation.

Headcase et quelques têtes possibles pour Headdy

Ce système à lui seul offre déjà suffisamment de possibilités pour faire un excellent jeu mais fort heureusement les développeurs de Treasure ne se sont pas arrêtés là. Ce qui frappe dans Dynamite Headdy, c'est l'incroyable variété des situations. Aucun passage ne se ressemble, les niveaux sont radicalement différents les uns des autres et s'enchaînent à un rythme sans faille. On a tout juste le temps de s'habituer à un niveau qu'on passe à autre chose. Et tous sont bien sûr extrêmement bien pensés et souvent très originaux. On trouve par exemple des niveaux dont on change la topographie en touchant des switchs, un niveau à la Nebulus où l'on escalade une tour qui s'effondre au fur et à mesure et même un véritable shoot'em up sur quelques niveaux. Et bien sûr des pelletées de boss, comme un mannequin de paille qui change de costumes ou un robot que l'on affronte dans une arène circulaire.

Du point de vue réalisation, c'est là aussi un véritable festival. Les graphismes sont hyper colorés et les décors sont remplis de petits détails rigolos. À ce propos, l'action se passant dans un théâtre, ceux-ci sont de vrais-faux décors et peuvent changer du tout au tout très rapidement. Par ailleurs, le jeu est techniquement impressionnant, regorgeant de sprites, de scrollings multiples et d'effets de profondeur. Tout cela est soutenu par des musiques entraînantes et souvent entêtantes (la bande-son est à mon avis parmi les plus réussies de Treasure) ainsi que de nombreuses voix digitalisées qui rajoutent à l'ambiance délirante du soft.

Le même endroit, à quelques secondes de différence

Le jeu est dans l'ensemble assez dur et ne se finit pas facilement. Et comme si cela ne suffisait pas, dans chaque niveau se trouve un certain nombre de « points de bonus secrets » obtenus en réalisant certaines actions particulières. Tous les trouver nécessitera d'explorer les niveaux de fond en comble. De plus, les niveaux bonus (une sorte de jeu de basket), lorsqu'ils sont tous réussis, donnent accès à un niveau secret à la fin du jeu. Pour finir, signalons qu'il existe quelques différences entre la version japonaise et les autres : les dialogues avec les boss ont été supprimés ; certains boss, au design jugé sans doute trop japonais, ont été refaits ; les noms de niveaux, pourtant en anglais dans la version japonaise, ont été changés (ceux de la version occidentale sont pleins de jeux de mots) et quelques autres détails.

Lagi
(05 avril 2003)
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