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Aldo's Adventure - La série
Année : 1987
Système : Windows
Développeur : Ibach, David - Ibach, Benjamin
Éditeur : Yahoo Software
Genre : Action
Par Tonton Ben (02 avril 2007)

Vous connaissez la pauvre réputation des PC et compatibles en matières de jeux d'action et de plates-formes, il s'agit d'une notoriété publique. Et vous savez également mon attachement à combattre farouchement cette idée reçue, en vous présentant régulièrement des titres qui ont forgé ma culture vidéoludique sur cette machine qui ne fut pas vraiment perçue comme un support de jeu. Aujourd'hui, c'est au tour de Aldo's Adventure et de ses suites de venir défendre le genre sur les machines de bureau !

Aldo's Adventure
Année : 1987

Il a un gros nez, une casquette rouge et il aime ce qui brille : c'est Aldo !

Premier épisode de la série, Aldo's Adventure nous est servi en 1987 par David (le père) et Benjamin (le fils) Ibach, deux programmeurs précédemment responsables conjointement de Frog Leap, et pour le père de Sneaky Snake, et de Buggin' BC (en collaboration avec Georges Moses), le tout en BASIC sur Astrocade, la machine de Bally.

Aldo, c'est un peu le cousin lointain de Mario, avec une tête un peu plus crapuleuse, et qui court de fait après l'argent, la thune, le blé, l'oseille, les faffs, le pèze, enfin les brouzoufs, quoi ! Donc, le père Aldo, il se retrouve dans des niveaux faits de plates-formes en métal, d'échelles, de feu, et de cordes à la recherche de diamants et de sacs de fric, mais surtout du trésor, celui qui lui permettra d'acheter sa pizzer.. euh, non, de passer au niveau suivant !

Alors voilà, on commence comme ça, en bas...
Et il faut arriver tout en haut, jusqu'au coffre.

Mais tout ceci serait trop simple. Aldo, il ne va pas le toucher comme ça, son pactole. Flirtant de plus en plus avec le plagiat du plombier moustachu et du gorille énervé, Aldo va devoir esquiver des tonnes de tonneaux (pas facile à dire, comme phrase), qui roulent et déboulent de trappes toujours judicieusement placées.

Un contact avec un tonneau, et hop, une vie de moins. Un pied dans les flammes, même punition. Si le compteur de temps tombe à zéro (il y a une minute environ par niveau), idem. Seules les chutes ne sont pas mortelles, mais on ne peut contrôler Aldo dans ces moments, ce qui le rend vulnérable.

Deux solutions : la version courte et difficile au-dessus des flammes, ou le contournement comme je le fais.
Il y a du danger partout, attention aux mauvaises chutes !

Alors, justement, la maniabilité, comment se présente-t-elle ? Excellente, mon cher, excellente ! Les quatre flèches et la barre d'espace suffisent à déplacer Aldo. Le personnage se veut véloce, possède une démarche fluide, et répond au quart de tour aux commandes. Les sauts sont amples, contrôlables, et ce tout donne au final de très bonnes sensations.

Alors, il est vrai que les graphismes ne sont pas le point fort d'Aldo's Adventure. Au premier coup d'œil, on y détecte les sources d'inspiration, et on ne peut s'empêcher de penser que le PC ne peut avoir droit qu'à des clones de mauvaise qualité des grands titres qui sévissent sur d'autres supports plus adaptés au loisir vidéoludique. Le choix très limité et peu harmonieux des couleurs, couplé au vide sidéral du design des niveaux (sur la forme, pas sur le fond) ne peut encourager sincèrement le joueur à s'engager dans quelques parties de ce jeu compatible EGA et VGA.

Faut-il risquer sa vie pour aller chercher les bonus au milieu des flammes ?
Un mauvais contact, plus de vies, et c'est fini !

Pourtant, il aurait bien tort ! Car Aldo's Adventure est tout simplement fun à jouer. D'une difficulté progressive, on se sent rarement frustré par un mauvais dosage ou par un réglage déséquilibré du gameplay (caractéristique des jeux faits maison), et l'on se sent rapidement face à un vrai jeu auquel on revient souvent. Chaque tableau de jeu propose un ou plusieurs parcours possibles à découvrir, ce qui fait d'Aldo's Adventure un titre bien pensé et très agréable.

Avez-vous remarqué que je n'ai pas évoqué l'environnement sonore ? C'est normal, il n'y en a pas ! Tant pis ou tant mieux, à vous de voir.

Aldo Again
Année : 1989

Il est bô, il est bronzé, il rayonne... c'est Aldo !

Deux ans plus tard, nos deux compères remettent le couvert avec la suite des aventures d'Aldo, intitulée Aldo Again. Aldo a toujours le même objectif à remplir, évolue dans les mêmes conditions que précédemment, et dispose des mêmes moyens pour y parvenir. Alors, où est la nouveauté ?

Premier niveau pour se remettre dans le bain...
Comme son nom l'indique, il faut deviner le parcours.

Les niveaux ! Aldo Again est tout simplement un add-on au premier épisode, et est destiné à celles et ceux qui auraient fini le premier opus et pris plaisir à y jouer. Dès le début, les tableaux vont solliciter les talents du joueur, et une bonne pratique d'Aldo's Adventure facilitera la progression du héros dans Aldo Again.

Vicieux ! Les tonneaux tombent de n'importe où, et les trappes servent de plates-formes.
Moins difficile, il faudra trouver le bon parcours. Attention au temps !

Histoire de corser la difficulté, nos deux programmeurs n'ont pas hésité à se servir de quelques techniques sournoises comme la transparence des éléments du terrain, ou jouer avec la couleur du fond pour rendre les tonneaux plus difficiles à détecter. Il faudra également surveiller le temps limité, et maîtriser les bases sur jeu comme les sauts et les chutes.

Ici, ce sont les échelles qui ont disparu...
De nuit, on voit moins bien les tonneaux ! À moins que vous ne préféreriez le parcours du bas ?

On notera quelques évolutions graphiques, avec quelques éléments décoratifs supplémentaires et des tableaux à thème. À part ça, c'est du même tonneau (vous ne l'aviez pas vu venir, celle-là !).

Un bon gros saut de la mort et des plates-formes étroites sont au menu.
Ambiance polaire et jeu de mot foireux pour un niveau très design.

Aldo's Assault
Année : 1991

Aldo, il s'est tellement rempli les poches, qu'il a maintenant plein de tenues différentes !

Dernier épisode d'une trilogie trépidante, Aldo's Assault devait transcender et clôturer de façon magistrale une série qui ne paie vraiment pas de mine, mais, et j'insiste sur ce point, se révèle très agréable à jouer, et qui a su s'imposer dans le milieu du shareware par le bouche à oreille, et qui a connu un certain succès auprès des possesseurs de PC.

Malheureusement, Aldo's Assault ne créera pas l'apothéose tant attendue. Pourtant, il présentait les mêmes caractéristiques que ses prédécesseurs, avec quelques éléments supplémentaires non négligeables comme les plates-formes mouvantes, servant d'ascenseurs et créant une nouvelle dynamique au titre, et de gros efforts graphiques comme le niveau City of Kong (un hommage, sans doute).

Aldo prend l'ascenseur, et il aime bien ça.
Ceux-ci sont déjà plus tendus à attraper.

Mais il y a un détail qui vient tout ficher par terre : des bugs. Argh. Non ! Pourquoi ? Ces bugs apparaissent sur les plates-formes, qui contiennent souvent des trous invisibles, et qui font chuter Aldo au niveau inférieur. Bug, vous dites ? J'en suis persuadé, il me paraît peu concevable qu'il s'agisse d'un élément de difficulté volontaire, tant ce phénomène vient nuire au jeu et au plaisir qu'il procure.

Et bug encore, car ce n'est pas le seul ; en effet, dans le fameux niveau City of Kong, le dernier gratte-ciel peut se révéler être un piège mortel, puisqu'il est possible de se retrouver coincé à l'intérieur ! Dommage, vraiment dommage.

Aldo, il n'a pas le vertige, il fonce !
Et voilà, bloqué, il n'y a plus qu'à attendre la fin du temps limité.

Voilà, Aldo, c'est un élément à mon avis incontournable d'une époque du jeu vidéo sur PC, l'un de ces titres du monde du shareware qui n'a pas bénéficié d'un support de développement structuré, et d'un plan marketing de distribution comme tous les titres commerciaux qui sont sortis durant cette période, et qui n'ont pas toujours connu le succès. Aldo, c'est aussi le grand-frère de Jill of the Jungle, autre ardente défenderesse d'un genre qui a toujours eu de grosses difficultés à exister sur PC et compatibles ; ce sont des titres qui ont dû sacrifier le visuel et le sonore, pour privilégier le gameplay. Et ça, on ne pourra jamais reprocher à un titre de devoir faire ce genre de choix pour exister.

Tonton Ben
(02 avril 2007)
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