Actualité de l'émulation [contenu fourni par Emu-France]
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Par JPB (19 janvier 2015)
L'autre jour, je relis un vieux Tilt (le n° 2 de décembre 1982, pour être précis) pour retrouver quelques infos, et je tombe sur la rubrique des jeux d'arcade. Le premier article commence par "Bosconian l'éprouvant". Le texte est complet et s'étend même sur la page suivante, en revanche pas la moindre photo d'écran ; enfin, à l'époque ce n'était pas étonnant : on était déjà bien contents d'avoir la description du jeu ! À la lecture de l'article, je devine que le dessin sur la seconde page est une représentation d'une des bases qu'il faut détruire... N'ayant jamais connu ce jeu, et ma curiosité titillée, je file sur M.A.M.E. et je lance une partie. Et finalement j'en fais une petite dizaine d'affilée... Après tout, il est intéressant ce jeu, ça serait bien qu'on en parle sur Grospixels ! Et voilà. C'est fait. En voyant Bosconian pour la première fois, j'ai trouvé que ce jeu était un mix entre Asteroids (shoot'em up multidirectionnel) et Rally X, de Namco lui aussi (pour la présence d'un radar). Blast off !Quand on commence à jouer à Bosconian, les choses se font en douceur, car le but du jeu (détruire les bases vertes de l'ennemi) ne sera pas une promenade de santé. En premier, un petit jingle. Puis votre astronef apparaît au centre de l'écran principal en même temps qu'une synthèse vocale lance un "BLAST OFF !" accrocheur. Ensuite, le vaisseau commence à avancer tout doucement jusqu'à atteindre sa vitesse de croisière ; on ne peut pas accélérer ou freiner, seulement choisir une des 8 directions traditionnelles.
Votre vaisseau - un Star Destroyer Fighter Ship - se présente sous la forme d'un astronef blanc, au cockpit rouge et au nez pointu. Sur
l'écran principal, il tourne sur lui-même en restant au centre : c'est toujours l'écran qui défile dans la direction opposée au nez du
chasseur.
À droite de l'écran principal, on trouve en haut le high score et le score du joueur, et en bas le numéro du round. Enfin, le plus important : le radar. Ce grand rectangle violet représente la surface complète de jeu : votre vaisseau s'y déplace sous la forme d'un petit carré blanc clignotant. Cela vous permet de voir sa position, sachant que quand on sort par une extrémité du rectangle radar, on revient par l'extrémité opposée. Le radar indique uniquement trois types d'objets : votre vaisseau, les bases et les formations ennemies. Alarm ! Alarm !Comme je l'ai dit au début de l'article, le but du jeu est de détruire toutes les bases Bosconianes ennemies de chaque niveau. Sur le radar, vous voyez tout de suite à quoi vous attendre : dès le début de chaque round elles sont toutes indiquées sous la forme de carrés verts, plus ou moins proches de vous. Dans chaque round, la disposition des bases sera toujours la même, d'une partie à l'autre ; les autres éléments sont eux placés aléatoirement.
Mais qu'est-ce exactement qu'une base ennemie ?
Si vous regardez la capture écran ci-dessus, vous voyez que les deux groupes de canons (que j'ai déjà bien amochés) se situent l'un à côté de
l'autre. Si vous voulez détruire cette base d'un coup, vous devez arriver par le haut ou le bas de l'écran et viser le générateur rouge.
Mais si vous faites la chasse au score, il est plus intéressant de détruire les 6 canons un par un, vous cumulerez ainsi les points de la
destruction de chaque canon et les points de la destruction de la base. C'est plus dangereux et plus long, mais ça rapporte. Spy ship sighted !Les bases ne sont pas les seuls éléments que vous allez devoir gérer au cours de votre partie.
Parlons tout d'abord des vaisseaux ennemis. Ils sont de 3 sortes : les I-Type, les P-Type et les E-Type, qui rapportent respectivement 50,
60 et 70 points (je vous les montre en début d'article). Il y a également un vaisseau espion, qui fait des apparitions sporadiques. Il est précédé d'une annonce "SPY SHIP SIGHTED !", et il rapporte un nombre aléatoire de points si vous le touchez. Ce qui est préférable, car s'il s'enfuit, vous passez en Condition Red !
En dehors des astronefs qui virevoltent dans l'espace, vous croiserez deux types de corps inertes. Il n'est cependant pas indispensable d'affronter les vaisseaux ennemis, solitaires ou en formation, ou de tirer sur les astéroïdes, à moins de vouloir augmenter le score. Le but du jeu, comme je le disais, est simplement de détruire les bases ennemies... Condition Red !
Bien entendu, plus on avance dans le jeu et plus l'action devient frénétique.
Bosconian a des origines surprenantes :
Le Cycle du Fulgur (the Lensman Series), qui est paraît-il très populaire au Japon.
Mais revenons à des considérations plus terre à terre. Au niveau de l'animation, elle est très fluide même avec de nombreux objets à l'écran. En conjonction avec les sprites très reconnaissables, on sait tout de suite quel est le type d'appareil et quelle trajectoire prendre pour l'éviter ou le détruire. Le son est moyen, encore que pour l'époque il soit de bonne qualité ; c'est surtout le bruit répétitif du moteur qui devient un peu pénible au bout d'un moment. Par contre, les explosions sont bien rendues (surtout celles de mines), et chaque astronef ennemi disparaît en faisant un bruit différent. Les petits jingles sont bien faits mais je ne les trouve pas inoubliables, contrairement à beaucoup d'autres de la même époque (ceux de ceux de Scramble ou de Moon Cresta me viennent immédiatement à l'esprit). Bosconian est le premier jeu à proposer un Continue. Si on ajoute des crédits et qu'on l'utilise, on se retrouve exactement là où on s'était arrêté, pas seulement au début du round (les ennemis détruits ne réapparaissent pas). Battle Stattions !
Pour vous donner une idée au niveau chronologique de l'histoire des jeux vidéo, Bosconian est sorti en novembre 1981 au Japon, soit 1
mois après Galaga qui, il faut le reconnaître, a eu un succès bien plus important.
Le jeu n'a pas vraiment été adapté pour la maison. Pas assez de succès immédiat visiblement. En parallèle au jeu original, des clones sont apparus, tels que Draconian sur TRS-80 Color en 1984, Azarian sur Atari ST en 1987, ou XKobo en 1995 sous Windows.
Voilà un jeu injustement méconnu. Plus difficile à prendre en main qu'un shoot'em up plus classique, il offre cependant des parties
rythmées et intéressantes. Une fois qu'on a pris le vaisseau et le concept en mains, Bosconian est très sympa et donne envie d'aller
plus loin dans les tableaux ou de battre son score. Un avis sur l'article ? Une expérience à partager ? Cliquez ici pour réagir sur le forum (9 réactions) |