Actualité de l'émulation [contenu fourni par Emu-France]
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Par Laurent (03 août 2001) Galaga est la suite de Galaxian, et date d’un an et demi plus tard. Ce jeu surpasse son prédécesseur en tous points. C’est un autre monde, et cette fois, il convient de saluer un authentique pilier du shoot-em-up. Au premier abord le jeu est similaire, puisque les graphismes ne sont pas vraiment plus modernes, mais dès le début d’une partie on sent que Namco a revu sa copie, tenant compte des critiques de GrosPixels vingt ans avant qu’elles ne soient formulées. Il s’agit toujours d’un jeu de tir d’obédience Space Invaderienne, où vous êtes aux commandes d’un petit vaisseau vissé sur un axe horizontal mais capable de se déplacer très vite de gauche à droite, et surtout, surtout, de tirer deux projectiles ! À savoir qu’il n’y a plus besoin d’attendre que le précédent ait disparu en haut de l’écran ou atteint un ennemi pour tirer le second. C’est un énorme progrès et cela confère au jeu, en plus d’un rythme plus élevé, une jouabilité bien meilleure. Le son est un peu différent de celui de Galaxian, moins stressant et plus doux à l'oreille, avec de jolies mélodies électroniques auxquelles un léger écho confère une couleur cosmique très rétro, façon Planète Interdite. Côté gameplay, on est loin de Galaxian. Les ennemis n’apparaissent plus d’emblée en formation complète, mais arrivent l’un après l’autre, seuls pour les plus petits, ou par groupes de trois (un vaisseau amiral et une escorte de deux frelons), formant peu à peu le peloton. Inutile de dire que si vous les laissez établir le groupe complet, les choses deviennent très compliquées, donc votre mission (si vous l’acceptez) consistera à les éliminer dès leur apparition sur les côtés de l’écran. Une fois atteinte leur position fixe en haut de l’écran, les ennemis se relaient pour vous attaquer en percée tout comme dans Galaxian, mais cette fois la lutte est plus équilibrée. Comme dans Galaxian, les vaisseaux amiraux jouent un rôle déterminant, mais ici plus élaboré puisqu'ils descendent pour vous capturer. Leurs attaques sont en effet de deux sortes : soit ils se jettent sur vous, soit ils s’arrêtent à mi-distance et déploient un champ magnétique du genre de ceux couramment utilisés lors des enlèvements d’humains par des extra-terrestres. Libre à vous de ne pas vous laisser tenter par l’expérience, mais l’audace paie. En effet, si votre vaisseau est capturé et qu’il vous reste au moins une vie en réserve, tout espoir n’est pas perdu : tel un serpent repu, le vaisseau amiral alourdi regagne doucement ses positions arrières, avec sa proie apparente au dessus de lui. Si vous le tuez une fois qu'il est arrivé à destination, le vaisseau capturé est libéré, et vient se coller au vôtre. C’est alors que vous réalisez que Galaga, c’est vraiment autre chose que Galaxian. Vous voilà avec un double tir, et c’est l’hallali ! Attention à ne pas s’emballer, il faut raison garder car si votre vaisseau est deux fois plus puissant, il est aussi deux fois plus exposé aux tirs ennemis qui couvrent très bien la zone. Un impact latéral, et c’est un des deux vaisseaux qui explose, un tir au centre et les deux disparaissent en même temps (deux vies perdues, donc !). Galaga passionne, donc, grâce à cette sorte de quête. Laisser capturer un vaisseau, le libérer, et sus à l’ennemi. La réussite de l’opération est affaire de patience et de précision. Les vaisseaux amiraux doivent être touchés deux fois pour exploser, ne pas l’oublier. Si vous les détruisez lorsqu’ils campent en haut de l’écran, votre vaisseau capturé sera perdu (en fait, il devient alors un ennemi). Il faut les atteindre pendant une de leurs attaques en piqué. Parfois, ils se repositionnent en haut entre l'instant où vous tirez et celui où le projectile arrive sur eux, ce qui ne met en furie le joueur peu maître de ses nerfs. D’autre part, il ne faut pas se déconcentrer des autres ennemis pendant l’opération, sous peine de perdre inutilement des vies. Enfin, ne pas laisser capturer son dernier vaisseau, sinon le game over survient, fatal, irréversible, sans appel. La capture de vaisseaux n’est pas la seule innovation de Galaga : en effet, tous les trois niveaux, un bonus stage est au menu. Il s’agit alors de détruire des vagues d’ennemis qui ne tirent pas, et ne font que passer à l’écran. 100% de réussite à l’issue du bonus stage et c’est un bon paquet de points à la clé, qui peuvent vous rapprocher de la prochaine vie offerte. Galaga compte parmi les pionniers de ce genre de niveaux, que l’on va retrouver par la suite dans de nombreux jeux d’arcade (comme Exerion, par exemple, ou encore Shinobi). Galaga a été adapté sur de nombreux micros et consoles, mais une fois de plus, il faut évoquer le cas particulier de la version MSX. Tout d’abord, c’est la seule qui soient sortie directement de chez Namco (sous le label Namcot), et ensuite, c’est une conversion extraordinaire, à 90% identique au jeu d’arcade, chose rarissime sur un système 8-bits (il faut dire aussi que la conversion est plus jeune que l’original de 5 ans et que le hardware du jeu d’arcade est fondé sur un Z80, comme le MSX). Voilà. On peut aussi signaler une ou deux petite curiosités : le high-score est affiché en haut de l’écran, au milieu. Les joueurs chevronnés s’en servaient pour repérer la position latérale à adopter lors des bonus stages pour détruire tous les aliens sans bouger, juste en mitraillant le bouton de tir. Le projectile doit arriver entre le deuxième et le troisième chiffre du high-score pour que la position soit bonne. Les joueurs les plus expérimentés avaient aussi remarqué que le score du joueur 1 était composé de 6 chiffres, et celui du joueur 2 de 7 chiffres. Fatigués de voir leur score remis à zéro une fois atteint le millions de points, certains en étaient arrivés à lancer une partie deux joueurs et jouer avec le deuxième. Enfin, la borne originale plante après le 255e et dernier niveau, chose assez fréquente dans les jeux d’arcade de cette époque. Refrain connu, Galaga a eu à sa sortie moins de succès que Galaxian. Peut-être a-t-il subi la concurrence d'Asteroids (Atari) ou Scramble (Konami) qui s'écartaient déjà de la formule Space Invaders. Toujours est-il que de tous les jeux sortis avant 1982, c'est l'un de ceux qu'on prendra le plus de plaisir à pratiquer aujourd'hui. Galaga bouge comme un jeu moderne, ce qui fait oublier ses graphismes simplistes. Namco a sorti plusieurs suites, toujours fondées sur le concept Galaga, malgré l'aspect méconnu du jeu : Gaplus (1984) et Galaga '88 (1988)Puis ce furent deux jeux massifs en 3d, avec cabine de jeu et séquences vidéo sur écran extra-large, Namco étant entre temps devenu le concurrent de Sega pour les jeux et salles d’arcade grand public : Galaxian3 (1990) et Attack Of The Zolgear (1994) Envie de réagir ? Cliquez ici pour accéder au forum |