Actualité de l'émulation [contenu fourni par Emu-France]
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Par MTF (07 juin 2016)
Exceptionnellement, je vais commencer cet article par une solution de Space Quest IV: Roger Wilco and the Time Rippers. Vous êtes prêts ? Bien. Lancez le jeu, et regardez la cinématique. Voilà ! Ah, par contre, pour finir Space Quest XII: Vohaul's Revenge II et Space Quest X: Latex Babes of Estros, il faudra vous débrouiller seul. Car non : personne ne joue réellement au quatrième épisode de la fameuse saga du concierge le plus aimé de toute la galaxie. Pour servir une longue blague, vous parcourrez en réalité le futur — et le passé ! — de Roger Wilco, futur qui s'avère bien plus sombre que vous ne le pensiez. Faisons tout d'abord un petit récapitulatif de l'histoire jusqu'à présent. Lors de l'épisode inaugural, Roger Wilco avait sauvé la galaxie en faisant exploser le Générateur Stellaire, alors aux mains du peuple Sarien qui ourdissait une sombre invasion de Xenon, votre planète natale. En récompense de ses exploits, Roger se retrouvait, dans Space Quest II: Vohaul's Revenge, propulsé concierge en chef et unique balayeur d'un autre vaisseau spatial. Là, il y fit la rencontre de Suldge Vohaul, qui était en réalité l'instigateur du vol du générateur : légitimement en colère contre Roger, il tenta, en vain de le tuer. Celui-ci s'échappa et après avoir subi une autre aventure, Space Quest III: The Pirates of Pestulon, où il délivra les créateurs de la série (oui...), il se décida enfin à rentrer chez lui. Space Quest IV, vous l'aurez compris, poursuit volontiers son travail parodique en explorant cette fois-ci le thème du voyage dans le temps. Les développeurs ont cependant eu l'idée superbe de faire en sorte que ces futurs traversés prennent place dans les prochains, et hypothétiques, jeux de la série : et dans le premier que vous explorerez, Volhaul a conquis Xenon en profitant d'un bug informatique. Il a alors développé une technologie lui permettant de revenir dans le temps : il espère ainsi tuer Roger, le seul incapable qui, grâce à sa chance d'aigrefin, est susceptible d'entraver ses plans. Les aventures de Roger dans sa propre vie composent, vous l'aurez saisi, l'intérêt principal de cet épisode. En l'absence de toute découpe chapitrée, on considérera alors chacun de ces moments comme de grandes zones où l'on devra récupérer divers objets pour terminer l'épisode : notamment, la forteresse de Vohaul et le centre commercial de Space Quest X vous retiendront longtemps tant leurs énigmes sont nombreuses, mais les scènes auxquelles on assiste resteront en contrepartie longtemps en mémoire. De toute la série, je trouve cet épisode le mieux écrit me concernant. Chaque réplique, chaque description est l'occasion pour les auteurs de cacher un bon mot : des babes d'Estros que vous avez apparemment trahies dans le passé de votre futur — vous suivez ? — et qui vous en veulent mortellement aux cyborgs hagards qui hurleront s'ils vous aperçoivent, Space Quest IV prend réellement les devants et s'émancipe de la référence gratuite pour proposer un univers rondement construit. Le fait même d'envisager huit autres épisodes, potentiels mais remplis, on l'imagine, d'idées, de planètes, de menaces, fait grandir la taille de ces personnages en en assurant la pérennité, même si elle n'est qu'imaginaire : et de ci, de là, on s'amusera au détour d'une phrase ou d'une archive à reconstituer toute l'histoire qu'il nous manque et que l'on ne retrouvera jamais. Les énigmes, de même, sont à l'avenant : bien que loufoques parfois, elles font surtout appel à un sérieux sens logique qui ne saurait surprendre quiconque. Une fumée de cigare vous permettra de repérer les lasers dangereux et vous aidera à les désactiver ; un déguisement trompera un logiciel de reconnaissance faciale tandis que l'acide brûlera une serrure bien trop complexe à crocheter. Et si jamais vous ne savez point comment avancer, vous trouverez bien quelque part un guide d'astuces pour ce propre jeu et le code de sécurité qu'il vous manque pour accéder au super-ordinateur. Sans doute aucun, Space Quest IV est le chef d'œuvre de la saga, évolution naturelle de la première trilogie et aboutissement de l'humour, de l'écriture et du style des deux gars d'Andromède. Bien moins retors que ses prédécesseurs sans pour autant être trop facile, perpétuellement drôle et bien écrit, d'une beauté improbable et musicalement inattaquable dans sa version CD-ROM, il fait partie des meilleurs jeux d'aventure de tous les temps.
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