Mastodon
Le 1er site en français consacré à l'histoire des jeux vidéo
Lethal Weapon
Année : 1992
Système : Amiga, Atari ST, C64, Windows, SNES
Développeur : Ocean
Éditeur : Ocean
Genre : Action / Plate-forme
Par Tonton Ben (07 novembre 2005)

Ocean, la firme spécialisée dans les adaptations vidéoludiques de licences cinématographiques à succès comme Terminator 2, Addams Family, ou encore Total Recall, ne pouvait passer à côté de l'un des plus gros cartons du box-office américain de la fin des années 80 : L'arme Fatale. Planquez-vous, le duo de choc de la police de Los Angeles est sur l'affaire !

Sobre et efficace, cet écran titre, on n'est pas là pour rigoler.
Le commissariat, point de départ des aventures de Riggs et Murtaugh.

Chuis trop vieux pour ces c... ! (Murtaugh)

Coïncidant avec la sortie du troisième opus dans les salles obscures, Lethal Weapon se présente comme un savant mélange entre un jeu de plates-formes et de tir, dont la trame scénaristique reprend les scénarii des trois films de Richard Donner sortis respectivement en 1987, 1989, et donc 1992, étalés sur quatre niveaux au parcours de taille fort respectable, découpés chacun en trois parties, et aux thèmes variés. Ainsi, la première mission emmènera le joueur sur les docks de Los Angeles, à la poursuite de blanchisseurs d'argent ; la seconde le plongera dans les égouts jusqu'au métro à la recherche d'une bombe ; la troisième le conduira dans une usine désaffectée, à la rescousse de Leo Getz retenu en otage ; et enfin, la dernière mission consistera à neutraliser un groupe de narcotrafiquants qui ont pris d'assaut le siège d'une compagnie pharmaceutique. Si les trois premières missions sont attaquables dès le début de la partie indépendamment les unes des autres, à partir du commissariat, la quatrième ne sera déblocable qu'une fois celles-ci achevées. En cadeau bonus, comme dans les flims de la série, l'action ne s'arrête pas totalement, puisque après avoir bouclé les quatre missions, Riggs et Murtaugh devront neutraliser des terroristes qui ont infiltré et neutralisé le commissariat lui-même !

Riggs dégaine toujours le premier.
Murtaugh, lui, se la joue plus patient.

OK ! OK ! OK OK OK ! OK ? (Leo Getz)

Pour mener à bien les objectifs, licence Warner Bros oblige, le choix sera proposer d'incarner soit l'inspecteur Martin Riggs (Mel Gibson), soit l'inspecteur Roger Murtaugh (Danny Glover). Ne vous emballez pas, la sélection portera plus sur une affinité esthétique qu'autre chose, étant donné qu'il n'y a aucune différence de gameplay entre les deux compères. Il n'est possible de changer de personnage qu'entre deux missions, en allant faire un tour dans les vestiaires du commissariat. L'animation des personnages est assez réussie, et leur démarche assurée correspond assez à l'esprit de la série. Nos héros peuvent tirer, s'accroupir, sauter, et neutraliser les bad boys avec un gros coup de pied japonais dans les dents.

Bon, il y a quand même des fois où Riggs est obligé de patienter.
Murtaugh, quand il joue les imprudents, il le paie.

Là, il fait un méchoui avec ses c... sur Hollywood Boulevard. (Murtaugh)

Les connaisseurs du catalogue Ocean reconnaîtront certainement le moteur du jeu Addams Family, et ils auront raison, puisque Lethal Weapon en reprend une bonne partie, avec néanmoins quelques différences notables. Ainsi, un beau scrolling avec axes multiples a remplacé les écrans fixes, et si la taille des sprites correspond sensiblement à celle d'Addams Family, les amplitudes et les distances de saut ont été franchement raccourcis, engendrant l'une des causes de mortalité les plus importantes et les plus exaspérantes de ce jeu. Riggs et Murtaugh ont beau être de super flics, s'ils sautent de trop haut, c'est la sanction directe, la vie en moins ! Dans le même esprit, la liberté d'exploration a été abandonné au profit de parcours semi-linéaires, parsemé de subtilités typiques des jeux de plates-formes (interrupteurs d'activation de supports en mouvements, timing de sauts...). Par contre, les développeurs se sont toujours autant éclatés à truffer le jeu de passages secrets menant à des pièces bonus, et vue la difficulté du soft, elles s'avèrent quasiment indispensables.

Un tour dans les vestiaires, et on change de personnage.
Les boss ne font pas quinze mètres de haut, mais ils ont de très gros arguments.

On a frisé la catastrophe... (Riggs)

Car il va falloir s'accrocher, les enfants ! Lethal Weapon est également un jeu de tir, et les ennemis n'hésitent pas à plomber le héros dès qu'ils en ont l'occasion. Si les premiers tombent au premier pruneau reçu, dans les derniers niveaux, pas moins de cinq balles seront nécessaires pour les abattre, sauf si vous décidez de jouer les kamikazes et de les maîtriser au corps à corps. Le pire survient lorsque les phases de plates-formes et de tir sont combinées : après quelques acrobaties périlleuses, il n'y a rien de plus frustrant que de perdre à cause d'une roquette qui propulse le héros dans le vide. Le nombre de vies est limité, comme la résistance aux coups, et le nombre de balles dans le chargeur. Un système de mot de passe très classique permet tout de même de parcourir l'aventure en plusieurs fois.

Le commissariat est attaqué ! Attention aux roquettes.
Voici le responsable de tout ce foutoir... Bon courage pour l'abattre.

Tu faisais encore dans tes couches, j'avais déjà mon permis de conduire ! (Murtaugh)

Lethal Weapon est sorti quasi-simultanément sur les représentants de la micro de l'année 1992. Les captures d'écran de cet article proviennent de la version Amiga, fort réussie, tout comme son homologue ST (comme d'habitude) : mention spéciale à la bande sonore, de très bonne facture, agrémentée de quelques trop rares bruitages mais bien enregistrés (les tirs de flingue sont étonnants de réalisme). Un coup de chapeau à la version PC, qui, si elle perd toujours un dégradé ou deux, et se retrouve toujours avec un environnement sonore inférieur, ne fait pourtant pas figure de parent pauvre, avec une réalisation très soignée, et une jouabilité intacte ; mon expérience de ce jeu s'est principalement faite sur ce support, et j'en garde d'excellents souvenirs. Je ne pourrai me prononcer sur la version C64, mais de ce que j'en ai vu, elle semblait tout à fait à la hauteur des capacités de la bécane.

Un bug ? Non, une plate-forme secrète.
La vie de héros, ce n'est vraiment pas facile tous les jours.

Eh ! Eh ! J'pourrais avoir un flingue ? (Leo Getz) - La ferme !! (Riggs et Murtaugh)

Lethal Weapon est également sorti sur SNES, dans une adaptation complètement retravaillée par Eurocom : sprites redessinés, décors refaits, couleurs modifiées, barres d'état repensées. En cadeau bonus, Eurocom a même rajouté une mission supplémentaire, le nettoyage d'un immeuble en construction, et totalement refait les niveaux originaux, en gardant seulement les thèmes graphiques. Je ne pourrai nier la qualité esthétique de cette version ; néanmoins, l'œuvre originelle possède un je-ne-sais-quoi qui me la fait toujours préférer visuellement. Parce que question jouabilité, la version SNES est largement en-dessous : les réactions sont bien trop molles, les sauts totalement imprécis, et l'ensemble manque sincèrement de dynamisme. Enfin, la licence s'est vue exploitée sur Gameboy et sur NES, mais sous la forme d'un beat'em all qui n'a absolument rien à voir avec le sujet d'aujourd'hui.

La version SNES se distingue nettement de l'original...
...à tel point que l'on peut presque se demander s'il s'agit du même jeu.
Tonton Ben
(07 novembre 2005)
Un avis sur l'article ? Une expérience à partager ? Cliquez ici pour réagir sur le forum
(13 réactions)