Mastodon
Le 1er site en français consacré à l'histoire des jeux vidéo
Die Hard Arcade
Année : 1997
Système : Saturn
Développeur : Sega
Éditeur : Fox Interactive
Genre : Beat'em all
Par Dr Curween (23 décembre 2002)

J'ai découvert ce jeu en salle d'arcade à l'instar des autres Final Fight & Puzzle Bobble. Cette version Saturn est en tout point fidèle à sa grande sÅ“ur, mais avec le singulier avantage de ne pas avoir à y engouffrer une pièce toutes les deux minutes ;)

Ce jeu s'appelle Dynamite Deka au pays du soleil levant et des rumeurs à l'époque de son développement auraient voulu qu'il soit la suite d'une célèbre trilogie sortie sur Megadrive, la formidable série des Streets of Rage. Finalement non, même si Die Hard Arcade est un digne héritier.

Il s'agit d'un beat'em all, si vous avez joué à Final Fight ou Double Dragon, vous savez de quoi je parle. Ce genre a été popularisé par Capcom, avec de superbes titres arcade tels que Final Fight, Punisher, Warriors of Fate et j'en passe, qui ont été adaptés avec plus ou moins de bonheur sur nos consoles 16-bits (Super Nintendo & Megadrive principalement). La grande différence avec ce titre, c'est qu'il est en 3D, ce qui offre au genre de nouvelles perspectives.

Le jeu est inspiré très librement du film Die Hard, (Piège de Cristal en français). Voici l'histoire : une bande de terroristes vilains-pas-beaux, avec un dénommé White Fang (qui ressemble vaguement à Hans Grueber, le méchant du film) à leur tête, s'est retranchée dans un building de Los Angeles, le Nakatomi Plaza, afin d'ouvrir un coffre avec plein de pognon dedans et en plus, sans doute pour assurer ses arrières, a enlevé la fille du président des USA (ça ce n'est pas dans le film). C'est là que John McLane, policier émérite, intervient, pour faire le ménage. Pour l'occasion, une nouvelle recrue, jolie demoiselle aux cheveux blonds et courts (le deuxième joueur) l'accompagne dans ses aventures. Celle-ci est une experte en arts martiaux, et a visiblement suivi les mêmes courts de karaté que notre bon John, puisque ses mouvements et autres coups spéciaux sont quasi identiques. Le scénario est un peu léger, mais bon, c'est un beat'em all, pas un RPG.

Justement parlons-en de ces coups spéciaux ! Ils sont très nombreux, facilement exécutables et représentent à mon avis 90% de l'intérêt de ce jeu. Les enchaîner est vraiment jouissif : coup de pied circulaire, uppercut, attaque spirale, double swing, suplex allemand, coups de pied et de poing sautés, coup de boule + projection... la grande classe. Je ne me souviens pas avoir vu Bruce Willis faire des prises de catch dans le film mais peu importe. L'arsenal dont vous pouvez disposer est également impressionnant. Il y a des armes classiques : révolver, mitraillette, fusil anti-char (celui-là dépote vraiment), hache, bambous, tubes, battes de baseball et d'autres moins conventionnelles comme les duos déodorant + briquet ou poudre à éternuer + coup de boule. On peut garder quelques munitions et quelques revolvers dans l'inventaire d'une scène à l'autre (les autres armes disparaissent). On peut également se la jouer fine et mettre hors d'état de nuire les terroristes en les mettant en joue avec le flingue, puis en leur passant les menottes. Dans la pratique, on préfèrera les tabasser mais il arrive que, sans le faire exprès, on les arrête. Autre point important : on peut balancer sur ses ennemis un nombre impressionnant d'objets : chaise, pendule, téléviseurs, barils de pétrole... ce qui relance encore l'intérêt. Le jeu est également ponctué de petites scènes arcade où il faut appuyer sur l'un des boutons au bon moment.

Les terroristes sont nombreux. Certains sont mêmes bien rigolos : il y a des faux-policiers, des ninjas, des faux-pompiers, des voyous, des « z'y-va-yo-avec-casquette », des sumos, des karatékas et bien d'autres. Y a pas à dire, la bande à White Fang est assez éclectique. Vous rencontrerez également de nombreux boss de fin de niveau, dont certains sont assez coriaces. Le dernier est White Fang et vous n'aurez pas raison de lui facilement. Si vous jouez à deux, un combat final (épique !) vous opposera après la mort de White Fang.

Parlons maintenant de l'aspect technique du jeu. Les graphismes sont relativement bons même si les personnages sont un peu carrés et les textures pixelisent légèrement. Les musiques sont vraiment excellentes et soutiennent bien les différents moments du jeu. Les voix anglaises des terroristes sont vraiment rigolotes (on voit bien que les doublages ont été réalisés par des japonais) et rajoutent au charme du jeu.

Le niveau de difficulté est assez élevé, surtout que l'on ne vous octroie que 4 crédits (donc 4 vies) pour finir les 5 niveaux du jeu (si vous jouez à 2 c'est 4 crédit pour deux). Une astuce vous permet d'avoir plus de crédits. En effet, les développeurs de Die Hard Arcade ont inclus un mini-jeu, accessible au menu principal, qui s'appelle Deep Scan, un petit jeu ambiance années 70, où vous manœuvrez un bateau et devez balancer des bombes sur des sous-marins qui passent. Plus vous détruirez de sous-marins, plus vous aurez de crédits dans Die Hard et pourrez finir le jeu tranquilou.

En conclusion Die Hard Arcade est une petite merveille pour ceux qui aiment bien le style beat'em-all qui est sous-représenté sur tous les supports depuis de nombreuses années. Alors oui, on en fait vite le tour (à deux en trichant on le finit en vingt-cinq minutes maxi), mais comme bon nombre de jeux Saturn, Die Hard Arcade s'apprécie à deux ou en soirée avec une bande de potes, des pizzas et des bières. Dans le style, je le trouve infiniment supérieur à Fighting Force (sorti en 1997 sur Saturn japonaise, Playstation & PC) qui est plus lassant à cause d'un nombre de coups spéciaux bien inférieur. Pour moi qui suis fan de beat'em-all, c'est un jeu incontournable sur Saturn et l'un des meilleurs (sinon le meilleur) jeux du genre. Si vous le trouvez sur Ebay ou dans une brocante, vous pouvez y aller, vous ne le regretterez pas.

Dr Curween
(23 décembre 2002)
Un avis sur l'article ? Une expérience à partager ? Cliquez ici pour réagir sur le forum
(36 réactions)