Actualité de l'émulation [contenu fourni par Emu-France]
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Par Jika (17 novembre 2009)
28 mars 2008. Deux ans et demi après le premier opus, Condemned 2: Bloodshot arrive dans les rayons des magasins européens. A ce moment-là, le premier volet de la série, Condemned: Criminal Origins, est encore présent dans les mémoires des joueurs PC et Xbox 360, traumatisés par les aventures du policier Ethan Thomas. Il faut dire que, comme nous l'avons vu dans l'article dédié au premier opus, personne n'avait pressenti l'arrivée de ce nouveau concurrent très sérieux parmi les grands du survival horror. Sega et Warner Bros avaient pris tout le monde de court avec ce jeu atypique, mélange très efficace de jeu d'horreur et de FPS. Seulement voilà, lors de sa sortie, Condemned 2 doit composer avec un élément nouveau : Monolith Productions, le studio de développement à l'origine des deux épisodes, doit à présent lancer la suite des aventures de Ethan Thomas sans profiter de l'effet de surprise, tout en accomplissant la performance de succéder à un jeu qui avait quasiment fait l'unanimité. Une mission plutôt délicate... Et pour le coup, Sega prit le problème à bras-le-corps : Condemned était à présent une série qui comptait, alors autant assurer le lancement de ce nouvel épisode comme il se devait ! L'éditeur fit alors du titre de Monolith l'un de ses jeux majeurs du catalogue 2008 et pour assurer sa promotion lors de sa sortie sur Playstation 3 et Xbox 360, Sega décida de lancer une grande campagne marketing autour du titre ainsi que du très underground The Club, un excellent jeu de shoot signé Bizarre Creations. Le slogan fut lâché : « Gaming is not a crime ». En ce début d'année 2008, l'éditeur le plus blue sky in game du jeu vidéo délaissait la Green Hill Zone quelques instants et jouait la carte du gore et de la violence avec ce catalogue résolument adulte et Condemned 2: Bloodshot en fer de lance. "When a guy like me is your only hope, you got a big problem..."Après avoir assisté à la longue descente aux enfers d'Ethan Thomas dans le premier Condemned, on se doutait bien que notre héros aurait du mal à remonter la pente. Dès la première cinématique de cette suite, on comprend que l'on était encore bien loin du compte... Le jeu débute alors qu'Ethan est en train de boire un verre d'alcool dans un troquet pourri. Visiblement, ce n'est pas son premier. Les traits tirés, les yeux injectés de sang et la gueule burinée recouverte d'une barbe épaisse, Ethan a sombré dans l'alcoolisme, essayant de fuir ses démons. Ravagé par ce qu'il a vécu durant le premier Condemned, il essaie de mettre fin aux hallucinations dont il est victime en vidant quelques bouteilles. Soudain, ses yeux le trahissent encore : une matière noirâtre, ressemblant à du goudron, semble surgir de son verre... C'est alors qu'un client du bar le bouscule. Ethan se retourne alors et regarde ce client dans les yeux. Une vieille connaissance, hélas... Ethan connaît trop bien cet homme. Reconnaissant l'un des monstres qu'il a combattu quelque temps auparavant, il se jette sur lui d'un seul coup et lui explose alors le visage à coups de poing. était-ce une hallucination ? En tout cas, le tenancier du bar ne veut rien savoir et chasse Ethan de son bistrot avec un fusil. Vautré sur les marches menant à la porte du bar, complètement perdu dans cette ville qui poursuit sa lente décadence, Ethan Thomas est au plus bas, une belle gueule de bois en prime. Et pourtant, il va falloir qu'il réintègre le Serial Crime Unit, l'unité du FBI dans laquelle il excellait avant qu'il ne plaque tout, suite à son enquête sur le Serial Killer X, ou plutôt SKX comme il était surnommé. En effet, Malcolm Vanhorn a été assassiné et son corps a disparu. Ethan connaissait bien Malcolm, ce dernier ayant été comme une sorte de mentor pour lui dans le premier Condemned. Dans l'un de ses derniers messages, Vanhorn suppliait le SCU de prévenir Ethan Thomas. De le prévenir que tout ceci n'était pas fini... Metro City est toujours rongé par cette vague de criminalité et de violence sans précédent, et le décès de Vanhorn ainsi que ses propos n'inspirent rien de bon. Contraint et forcé, le SCU, en la personne du directeur Farrell, part retrouver Ethan dans la rue, là où il vit à présent parmi les autres sans-abri. Difficile de l'avouer, mais cet alcoolique névrosé et violent est leur meilleur élément pour cette enquête, c'est pourquoi le SCU n'a pas d'autre choix que de demander à Ethan de reprendre son poste... L'agent Thomas reprend alors du service pour cette nouvelle affaire et part, par la même occasion, affronter ses propres démons. Ce qui frappe le plus lorsque l'on débute l'aventure Condemned 2, c'est l'impression d'incarner un personnage différent par rapport au premier opus, tout en sachant qu'il s'agit en réalité du même héros. D'un point de vue scénaristique, on l'a vu, ceci s'explique tout à fait : l'enquêteur hors pair et méticuleux du premier Condemned a disparu, laissant sa place à un alcoolique particulièrement agressif. Le plus gros changement apporté par ce nouvel Ethan Thomas est le nouveau système de combat. Endurci par sa vie dans la rue et par ses déboires passés, Ethan est maintenant un combattant très efficace et le gameplay de combat s'est du coup largement étoffé. A présent, on se bat en utilisant les deux gâchettes de la manette : la gâchette gauche pour le poing gauche, et celle de droite pour le poing droit. Ainsi, toute une panoplie de combos apparaît, laissant apparaître des combats plus techniques qu'auparavant. En plus de cela, de nouvelles possibilités lors des rixes font leur apparition, comme par exemple les crochets (des coups circulaires), les coups en courant (permettant de charger l'adversaire) ou encore le fait qu'Ethan puisse à présent jeter l'arme qu'il a en main. Enfin, cerise sur le gâteau, la brute qui sommeille en vous pourra se délecter d'un nouveau système de mise à mort... Quand vous avez assez cogné sur un ennemi, celui-ci tombera à genou, complètement à votre merci. Dans ces cas-là, d'une simple pression sur les deux gâchettes simultanément, vous vous emparerez du malheureux et vous pourrez choisir de l'achever de différentes manières en fonction des éléments présents dans le décor. Libre à vous alors de lui exploser le nez sur un coin de table, de lui éclater le visage avec un couvercle de benne à ordures ou de lui faire passer la tête à travers un écran de télévision.... Parmi les éléments qui avaient le plus marqué les esprits lors de la sortie du premier volet de cette série, on retiendra surtout l'extrême diversité de l'arsenal du héros. Toute une multitude d'objets contondants étaient mis à la disposition du joueur. Pour cette suite, le panel d'armes qu'Ethan peut utiliser a été largement revu à la hausse. Les très classiques haches à incendie, pelles et autres tuyaux ont été rejoints par des armes plus surprenantes, comme des béquilles, des cuvettes de W.C. ou encore des bois de rennes... De plus, on remarquera qu'Ethan peut utiliser nettement plus d'armes à feu dans ce Condemned 2, alors que le premier jeu faisait de ces armes-là une denrée rare. Elles sont encore en nombre très limité dans Bloodshot, mais elles ont un rôle plus important que dans l'épisode précédent... Enfin, pour compléter ce tour d'horizon des différents moyens de défense que le jeu met à votre disposition, impossible de passer sous silence les combos spéciaux que l'on obtient en multipliant les victimes. Pour en lancer un, une double pression sur une des deux gâchettes suffit. Ces combos se présentent sous la forme de séries de coups à reproduire en Quick Time Event (demandant au joueur d'appuyer sur les gâchettes avec le bon timing) afin de martyriser votre ennemi. D'une violence très crue (un des combos demande par exemple de marteler la gâchette droite pour forcer sur le coude d'un ennemi afin de lui casser le bras), ces combos démontrent encore une fois le talent de Monolith Productions lorsqu'il s'agit de jouer avec la vue subjective, vu que tout cet enchaînement de coups s'observe au travers des yeux du héros. Du coup, le joueur est au premier plan pour contempler les dégâts infligés par Ethan, ce qui renforce encore plus l'impact des assauts. On l'aura compris, Condemned 2 est encore plus violent que son prédécesseur et ce grâce à un système de combat très riche et vraiment nerveux. Chaque combat est ainsi un vrai pic de tension, chaque coup porté étant particulièrement dévastateur. Aujourd'hui plus que jamais, Condemned n'est définitivement pas un jeu à mettre entre toutes les mains. L'autre facette de CondemnedBien sûr, Condemned, ce n'est pas que des phases de combat, et les scènes d'enquête du premier jeu n'ont pas disparu. Mieux que cela, elles ont été profondément retouchées et considérablement améliorées. A présent, lorsque vous arrivez dans une phase d'investigation, le jeu vous prévient que vous êtes dans un périmètre où il va falloir user de vos talents de fin limier. Là, contrairement au premier Condemned dans lequel on vous mâchait tout le travail, vous aurez à utiliser les instruments de votre choix pour trouver des indices. Vous aurez à votre disposition un appareil photo numérique, un GPS pour avoir un plan du niveau, un spectromètre pour détecter d'où proviennent les sons émis par les émetteurs (ces derniers sont des objets à trouver dans chaque niveau pour gonfler votre score) et enfin vous aurez également la possibilité de jouer avec la fameuse lumière bleue qui révèle des éléments invisibles à l'œil nu, joujou technologique popularisé par Grissom et ses comparses dans la série télévisée Les Experts... Une fois que vous repérez un indice, le jeu vous demande de l'interpréter. Vous avez décelé un impact de balle sur le corps de la victime ? Parfait. Mais en examinant cette preuve, pouvez-vous savoir si la balle entrait ou sortait du corps par cet orifice ? Et du coup, pouvez-vous deviner l'endroit d'où a tiré le meurtrier ? Les séquences complètement scriptées du premier Condemned laissent place à des phases de jeu plus intéressantes, vous demandant d'essayer de clairement analyser la situation. C'est plutôt efficace et ça met vraiment dans l'ambiance : vous allez devoir jouer au criminologue, et autant l'avouer, c'est assez enivrant. Bien sûr, la liberté dont on jouit durant ces phases n'est qu'illusoire, car vous devrez trouver les indices pour progresser mais cela fonctionne plutôt bien. De plus, si vous vous trompez complètement sur votre interprétation des indices décelés, non seulement votre score en fin de niveau en pâtira, mais en plus vous perdrez certains éléments du scénario, car vous n'aurez pas réussi à comprendre l'intégralité de la scène de crime. Clairement en progrès par rapport à Condemned: Criminal Origins, les phases d'enquête apportent une ambiance toute particulière au soft et font clairement partie de ce qui définit l'esprit Condemned. En proposant de très nombreux ajouts, Condemned 2: Bloodshot est une suite qui apporte beaucoup de nouveautés à la formule initiale. Au niveau du gameplay, que ce soit lors des combats ou durant les enquêtes, la recette du premier volet a été considérablement enrichie. De plus, Ethan gagnera tout au long de l'aventure de nouveaux objets venant étoffer ses possibilités. Vous trouverez alors tour à tour un holster permettant de porter une seconde arme, un taser pour immobiliser les ennemis, un gilet kevlar pour avoir une barre de vie plus conséquente... Niveaux après niveaux, le jeu prend de l'épaisseur et ces petits ajouts successifs pallient par la même occasion certains éléments un peu frustrants du gameplay du premier Condemned (Ethan peut enfin porter deux armes !). Mais c'est également du côté des situations de jeu que Monolith Productions a fait de gros progrès. En effet, alors que l'on reprochait au premier titre de la série la redondance de certains décors (tout du moins durant la première moitié de l'aventure), Condemned 2 propose de nombreux niveaux se situant dans des environnements très divers. Ethan vous entraînera dans des endroits toujours plus effrayants : une usine de poupées désaffectée (un des moments les plus terrifiants du jeu), un parc naturel à l'abandon, un refuge sous la neige, un musée plongé dans l'obscurité de la nuit... On notera également l'apparition de phases de jeu complètement nouvelles durant lesquelles le héros devra prendre ses jambes à son cou pour fuir un ennemi invulnérable. Très bien mises en scène, ces fuites effrénées ont le mérite d'apporter un rythme très soutenu au jeu. C'est d'ailleurs durant l'une de ces séquences que le soft propose l'un de ses meilleurs passages (spoiler : dans ce passage, Ethan doit échapper à un ours gigantesque qui le bloque dans un refuge. Il vous faudra alors éviter les puissantes griffes de l'animal dans les dédales à souhait...)
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