Actualité de l'émulation [contenu fourni par Emu-France]
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Par RobertGlucose (26 janvier 2015)
Si Irem est surtout connu pour R-Type, la société s'est aussi pas mal illustrée dans le domaine des action platformers et des beat 'em ups au cours de sa carrière : on peut citer évidemment Kung-Fu Master (1984), mais aussi plusieurs autres titres comme Hook (1992) ou Undercover Cops (1992), très bons tous les deux, comme souvent avec le studio. Néanmoins, le meilleur beat d'Irem est peut-être le plus confidentiel : Ninja Baseball Bat Man. "Ninja". "Baseball". "Bat Man". En 1988, Irem ouvre sa filiale américaine à Redmond, dans l'état de Washington. Un des cadres de Irem America Corp. est Drew Maniscalco, un ancien de Fabtek, qui importait les jeux Seibu Kaihatsu en occident (par exemple : Raiden). Au début des années 90, Maniscalco imagine de nouveaux héros, ainsi que le concept et le titre d'un jeu, pour le compte d'Irem. Ses sources d'inspiration sont simples : il regarde simplement ce qui est populaire à l'époque. Au box-office, on a notamment du Teenage Mutant Ninja Turtles et du Batman, ceux de Tim Burton. En plus de ça, Maniscalco étant un grand fan de baseball, il ajoute à son mélange une bonne dose de ce sport, au point d'en faire le thème principal de son univers. Le concept est alors envoyé à Irem au Japon, qui se charge de développer le jeu pour les salles d'arcade. L'équipe de développement japonaise apportera sa propre touche au concept initial. Au final, on a donc un jeu qui se nourrit d'influences américaines aussi bien que japonaises, ce qui se ressent dans le design et le gameplay. Contrairement aux autres beat'em up d'Irem, Ninja Baseball Bat Man ne connaîtra aucune adaptation sur console par la suite. Couplé à son échec commercial et à sa rareté, cette restriction à l'arcade fait qu'il a été longtemps méconnu. Il a par la suite connu un regain de popularité avec le développement de MAME, qui a permis à beaucoup de joueurs de découvrir cette véritable perle cachée. Les personnages jouables de Ninja Baseball Bat Man sont les suivants. Ils ont été nommés en rapport avec des joueurs de baseball célèbres. Captain Jose : le rouge. Leader du groupe, c'est le personnage moyen dans toutes les statistiques, avec lequel il fait bon débuter. Son nom est une référence à Jose Canseco, célèbre joueur de baseball cubain.
Twinbats Ryno : le vert. Petit teigneux de la bande, il n'a pas beaucoup d'allonge, mais avec une petite batte dans chaque main, il frappe extrêmement vite ! Avec un autofire, c'est un régal de le jouer. Son nom est supposément inspiré par Ryne Sandberg.
Beanball Roger : le jaune. L'inévitable gros bourrin, plus lent, plus puissant et plus gourmand que tous les autres. Probablement nommé en hommage à Roger Clemens.
Stick Straw : le bleu. Plus grand et maigre que la moyenne, sa longue batte lui confère la meilleure allonge. Le joueur de baseball ayant inspiré son nom est Darryl Strawberry.
Tiens tiens : un groupe de quatre ninjas, chacun avec sa couleur dédiée, ça ne vous rappelle rien ? L'influence des Tortues Ninja est évidente, et ce n'est pas la seule, on en reparlera. Visuellement, on a affaire à un style mélangeant cartoon et manga humoristique, avec beaucoup de couleurs vives, et des contours noirs d'un pixel de large pour tous les sprites. Les ombres sont faites avec du noir uni, sans dégradé. Ce choix de contraste percutant accentue les reliefs, et, couplé à une palette de couleurs bien choisie, donne une forte impression de dynamisme. Le résultat est absolument délicieux. Regardez un peu les captures d'écran, on a presque l'impression de les voir bouger. Par rapport aux concepts originaux, l'influence japonaise se ressent fortement dans le design des personnages et des ennemis. Le talent de Maniscalco pour le dessin étant ce qu'il est, il a fait appel à Gordon Morison pour réaliser les croquis et storyboards originaux. Vous ne le savez pas encore, mais vous connaissez sûrement déjà le travail de Gordon Morison, car il a réalisé les artworks de nombreux flippers de Gottlieb dans les années 70. Circus, Spider-Man, Hulk, Sinbad, Big Shot, c'était lui. L'image ci-dessous compare le croquis original avec la version in-game. Je ne m'étendrai pas sur le scénario-prétexte : une organisation criminelle mystérieuse nommée "Jado" dérobe six objets précieux dans un musée du baseball, qu'il incombe aux quatre héros de retrouver. À chaque objet correspond un niveau, chacun se déroulant dans un état ou une ville des États-Unis. Le jeu se contrôle avec seulement deux boutons : attaque et saut. Néanmoins, on se rend vite compte que sous cette simplicité apparente, le gameplay fait preuve d'une grande richesse. La musique n'est pas particulièrement mémorable, mais elle fait le boulot, dans un style funky entraînant. Elle rappelle un peu la bande son de Toe Jam & Earl, avec beaucoup de voix digitalisées de type "oh yeah", et de jingles issus du baseball, encore une fois. Niveau 1Lieu : Seattle Le jeu débute dans l'aéroport de Seattle. Pour bien se mettre dans le bain dès le départ, on y affronte essentiellement des accessoires de baseball anthropomorphes, qui constituent les ennemis de base. Parmi eux, des battes de baseball vivantes armées de battes de baseball, qu'il faut latter à grand coups de batte de baseball. Ce genre de mise en abyme rigolote est fréquent. D'ailleurs, après s'être fait écraser par les roues d'un avion grandeur réelle, les ninjas pénètrent dans cet avion, pour y affronter un autre avion cartoon, qui provoque des vents violents en battant des ailes. À l'issue de ce combat, on récupère le premier objet volé au musée : la batte d'or. Niveau 2Lieu : San Fransisco Petite surprise : le niveau débute sur un Golden Gate en ruines, par une petite section en voiture. Pendant cette introduction, il s'agit d'écraser le maximum d'ennemis, ce qui est particulièrement fun. On fait ensuite la rencontre de plusieurs ennemis n'étant pas directement des accessoires de baseball, comme par exemple des citrouilles d'halloween ninja, ou encore des pieuvres à lunettes de soleil, rappelant le style des Parodius de Konami. On passe ensuite sur un bateau de croisière, avant d'atteindre le boss : une voiture avec de grosses lèvres bleues. Et hop, à nous la balle d'or. Bonus StageEn guise de bonus stage : écraser une balle de baseball entre ses mains, en martelant le bouton. Niveau 3Lieu : Las Vegas Las Vegas oblige, on s'éloigne un tout petit peu du baseball (mais vraiment un tout petit peu), pour affronter des cartes à jouer, et autres objets relatifs aux jeux d'argent, au sein d'un casino, évidemment. Le boss du niveau est une machine à sous maléfique, avec un visage au niveau du ventre. Certains y voient une référence à Krang, des Tortues Ninja. Niveau 4Lieu : Texas Le thème est ici l'horreur, avec un niveau qui se déroule de nuit, dans une sorte de manoir hanté. Les différents ennemis rencontrés sont en accord avec ce thème : les balles de baseball sont ici zombies, fantômes, ou même squelettes (si si), et les hamburgers rêvent de vous croquer. Le boss est une sorte de taureau fantôme, composé de différents objets qui lévitent. Niveau 5Lieu : Floride L'action débute dans le parc national des Everglades, pour s'achever dans une usine. Il semble que ce soit l'usine qui fabrique les ennnemis affrontés jusqu'ici, en utilisant comme matière première des Tanuki (la créature traditionnelle du folklore japonais) et des maneki-neko (la statuette de chat porte-bonheur qui lève la patte). Ne me demandez pas pourquoi. Le boss est un alligator robot, qui possède les chaussure d'or. Bonus StageÉcraser une balle de baseball à coups de poing, en martelant le bouton. Niveau 6Lieu : Chicago On continue dans les clichés, avec un environnement urbain où règne la mafia, représentée comme au temps de la prohibition. Sauf qu'ici, les "chiens" de la mafia sont de véritables chiens anthropomorphes, avec chapeau, parka, et pistolet réglementaire. Le boss est le chef de la mafia locale, un chien plus imposant que les autres, mais pas moins ridicule. Après le combat, dans un retournement de situation incroyable, on apprend que le voleur était en fait le conservateur du musée, lui-même qui avait fait appel aux ninjas pour retrouver les objets disparus ! Selon ses aveux, l'objet final se trouve à New York. Niveau 7Lieu : New York Nous voici donc à New York, la ville des Ghostbusters et des Tortues Ninja. En parlant de Tortues Ninja, ce niveau débute sur un échaffaudage, qui semble être un clin d'oeil à Turtles In Time : Ici, en plus des ennemis habituels, on affronte à nouveau deux boss déjà battus précédemment, dans un stade de baseball, qui fait office d'arène tout à fait adéquate. Le dernier boss est le conservateur, qui se bat à bord d'un robot géant créé à l'image de Babe Ruth. Il finit par lâcher la statue, juste avant un ultime home run, que je vous laisse découvrir. Pour conclure, je dirais que Ninja Baseball Bat Man fait probablement partie des meilleurs beat 'em ups auxquels j'ai joué. D'une part via son univers original et loufoque, mais aussi grâce à son gameplay, riche, dynamique, et extrêmement plaisant. RobertGlucose (26 janvier 2015) Un avis sur l'article ? Une expérience à partager ? Cliquez ici pour réagir sur le forum (12 réactions) |