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Mount & Blade
Année : 2007
Système : Mac OS X, Linux, Windows
Développeur : TaleWorlds Entertainment
Éditeur : Paradox Interactive
Genre : RPG / Action / Stratégie Temps Réel

Effectivement, après la sortie de cet épisode, TaleWorld Entertainement décide de peaufiner sa copie avec de nouvelles possibilités de gameplay et des modifications de celles existantes. Deux ans plus tard sort ainsi, sur le même moteur de jeu, Mount & Blade: Warband. Le gameplay de Warband est globalement le même que dans l'original, soit en bref : un aventurier monté de toutes pièces par le joueur débarque dans Calradia et doit se faire une place dans ce monde de brutes. Pour cela, il peut recruter des paysans dans les villages et monter sa propre armée, devenir vassal et tenter de régner sur un fief.

L'écran principal du jeu, refait pour l'occasion.

Focalisons-nous alors sur les nouveautés : le monde de Calradia n'a plus rien à voir avec celui du jeu original. Il s'agit d'une carte totalement nouvelle avec une articulation mieux pensée entre l'emplacement des villes et les factions. On retrouve les cinq groupes du jeu précédent, auxquels viennent s'ajouter les Saranides : c'est la faction arabisante du jeu, qui vit dans le désert. Leurs troupes sont assez costaudes et très mobiles. Ils ont de plus une très bonne cavalerie égalant presque celle des Swadiens. Ils sont cependant facilement vaincus si le combat s'éternise car leurs tactiques se fondent sur la mobilité et l'escarmouche, et perdent en efficacité le temps allant.

Le territoire saranide avec, au centre de l'écran, sa capitale, Shariz.

L'autre grande nouveauté du jeu, c'est que l'on peut choisir son lieu de départ parmi les six capitales de faction disponibles. C'est important, car les dangers sont devenus un peu plus homogène avec des bandits spécifique à chaque faction : les swadiens ont les bandits des forets, les rhodoks, ceux des montagnes, les khergits, ceux des steppes, les nords, les pilleurs des mers, les vaegirs ont droit aux tout nouveaux bandits de la toundra tandis que les saranides ont les bandits du désert. Au début du jeu, une occasion de se faire un peu d'argent se présente : aider un marchand face à des bandits. Il est tout à fait possible de refuser, mais cette quête permet de monter plus facilement sa petite armée car après cela, le marchand vous offrira deux missions qui permettront de débuter l'aventure en douceur.

Après la création du personnage, le jeu vous demande dans quelle ville commencer, ce qui permet de rejoindre toute de suite différentes factions.

D'ailleurs en parlant de bandits, ces derniers disposent d'une cachette quelque part dans le territoire de la faction. Attaquer ladite cachette (après maints efforts pour la découvrir) permet d'affronter les bandits sur place et d'obtenir un copieux butin. Vous pouvez partir seul en guerre, ou bien attendre qu'un seigneur vous demande de nettoyer le repaire, avec à la clé une énorme quantité de deniers et d'expérience. Les maîtres de guildes vous proposent aussi un nouveau type de quête : ils mettent un bon prix sur les groupes de bandits qui attaquent paysans et caravanes. Commence alors une traque où vous pouvez demander aux autres groupes (à l'exception des chasseurs de primes et ldes bandits) s'ils les ont vus. Une fois le groupe dégommé, vous pouvez réclamer une copieuse récompense.

La chasse aux bandits est une activité très lucrative. Évidemment, mieux vaut avoir un groupe entraîné pour faire ce genre de tâche dangereuse.

La relation entre le joueur et les nobles a été grandement approfondie. Ces derniers appartiennent désormais à une famille qu'il défendent avec intérêt. En d'autres termes, ils essayeront de favoriser leur membres familiaux et leurs amis. Notamment, la distribution des villages, châteaux et villes capturés est maintenant décidée par un vote. Vous pouvez influencer sur ces choix en persuadant les aristocrates de vous écouter, ce qui vous oblige plus qu'auparavant à entretenir de bonnes relations avec eux.

Ces amitiés permettent d'aborder une des nouvelles mécaniques du jeu : le mariage. Dans le précédent jeu il y avait des femmes mais elle n'avait pas un grand rôle, se cantonnant à vous demander de laver l'honneur de leur époux. Avec le système de famille, vous pourrez à présent épouser une dame pour forger une alliance avec sa famille. Pour cela, il faudra suivre un très long processus en vue d'obtenir la main de la femme désirée : apprendre des poèmes de la bouche des troubadours dans les tavernes, séduire votre conquête, puis se défendre de ses autres prétendants, et enfin, avoir l'accord du père. Si vous jouez une femme, c'est plus simple : il vous faudra juste attendre qu'un homme daigne vous faire une demande. C'est d'ailleurs la seule particularité des personnages féminins dans le jeu, bien qu'il faille composer avec des seigneurs masculins plutôt... rustres.

Être une aventurière dans Mount & Blade Warband, c'est être exposé à certaines remarques un peu... spéciales. Vous pouvez donner au malotru une bonne rouste en représailles, mais vous risquez d'avoir ses hommes sur le dos.

Être vassal peut ne plus suffire : c'est pour cela que vous pouvez à présent fonder un royaume. Pour cela, il vous faut simplement capturer un château ou une ville, ce qui n'est pas chose aisée puisque vous serez seul pour ce faire. Si vous y parvenez, une nouvelle faction est créée, de couleur rouge, et vous en serez nommé roi. Si vous avez recruté auparavant des héros, vous pourrez nommer l'un d'entre eux chancelier, et il vous aidera alors à administrer les choses du royaume. À présent, c'est à votre tour d'avoir des vassaux ! Pour cela, il vous faut acquérir tout d'abord le droit de régner. Ceci permet d'asseoir votre autorité sur vos vassaux pour éviter qu'ils se rebellent, et aussi de se lier d'amitié avec les autres royaumes, ne pas se faire démolir trop rapidement. Vous obtenez ce droit dès que vous faites la paix avec un roi quelconque.

La gestion du royaume est une tâche délicate qui nécessitera de régler parfois des problèmes d'ego avec certains vassaux.

Warband modifie aussi plein de détails par rapport à son prédécesseur : déjà, les prix des objets sont doublés par rapport à l'original, ce qui réduit l'accessibilité des objets en début de partie. Parallèlement, le butin obtenu par les bandits devient moins intéressant, limitant vos gains. Pour ne rien arranger, les villes vendent moins d'objets, le commerce est plus délicat. Cela est plutôt gênant puisque, maintenant, lorsque vous voudrez faire passer vos soldats à un niveau supérieur, il vous en coûtera une certaine somme d'argent. Du coup, il vous faudra une belle bourse pour pouvoir gérer les dépenses. Heureusement, un écran dans le menu "rapport" permet de voir vos rentrées et vos sorties d'argent. Partant, tout revenu en provenance des fiefs ou contrat de mercenaire vous sera reversé automatiquement, ce qui vous permet de mieux contrôler votre budget.

Désormais, il vous coûtera une certaine somme pour améliorer vos troupes... mieux vaut avoir des sous de côté.

Pour rendre le commerce attrayant et obtenir des revenus supplémentaires, vous pouvez construire des commerces en ville. En échange d'une certaine somme, vous pouvez bâtir un bâtiment de production pour créer une ressource et vous enrichir par la revente d'objets. Attention, vous êtes limité à un commerce par ville. Vous pouvez gérer l'approvisionnement et la vente de la production en demandant d'utiliser les réserves de matières premières que vous avez achetées (à bas prix, cela va sans dire) et rapatriées dans votre atelier. À l'inverse, vous pourrez demander de ne pas ventre les objets créés localement et le faire à une autre ville, où vous ferez un profit plus grand. On le voit, le système de commerce a été considérablement amélioré.

Un commerce dans une ville vous rapportera un petit pécule si vous vous débrouillez bien.

Le système de stratégie a été revu : désormais, il faut d'abord appuyer sur F1, F2 ou F3 pour activer une page d'ordre et appuyer sur la touche "Fonction" correspondante ce qui, croyez-moi, va vous casser la tête si vous êtes habitués au système original. De nouveaux ordres ont été rajoutés, comme la possibilité de défendre les positions ou bien de battre en retraite. C'est d'ailleurs la grande nouveauté du jeu : si vos hommes subissent trop de pertes, ils vont finir par se débander et s'enfuir par les bords du champ de bataille, les rendant d'autant plus vulnérables. Réciproquement, vos ennemis peuvent aussi s'enfuir. Dans un cas comme dans l'autre, lorsqu'ils parviennent à s'échapper de la bataille, ils apparaissent sur la carte et tentent de rejoindre le château allié le plus proche.

Les ennemis peuvent prendre la poudre d'escampette. Comme ils sont totalement vulnérables, vous pouvez les pourchasser pour les éliminer, ou bien les laisser partir, selon votre humeur.

Contrairement au Mount & Blade original, Warband a été traduit en français. Malheureusement, cette VF n'est pas d'une grande qualité : du fait de la gestion semi-automatique des phrases, les erreurs de grammaire sont légions. Parfois même, la traduction est fausse ou le texte est mélangé avec d'autres (c'est le cas des écrans liés au commerce, fortement buggués). Ajoutons à cela que des pans entiers de texte n'ont pas été traduits... bref, cette traduction a le mérite d'exister mais on préférera jouer en anglais. Soulignons aussi quelques améliorations techniques plus ou moins mineures : le jeu est désormais jouable en mode fenêtré à la troisième personne. De plus, il est possible de viser à nouveau avec l'arbalète après l'avoir rechargé quand on maintient le bouton gauche. Enfin, le champ de bataille est légèrement plus beau.

Euh, j'ai demandé de construire une forge, pas une tannerie. En outre, le prix de fabrication de la peau dont il parle est en fait la somme pour construire votre bâtiment... Vive la traduction !

Warband reprenant le même moteur que l'original, le jeu est, graphiquement, à peu près similaire au premier épisode. TaleWorld a toutefois amélioré les phases en mode TPS et intégré davantage d'équipement. L'animation a été revue, elle est à présent plus réaliste. Le revers, c'est que ça modifie profondément le timing des coups, ce qui oblige à revoir complètement la façon dont on joue. Au niveau musical et sonore, cela reste identique à l'original. On notera cependant l'ajout de nouvelles pistes et es effets sonores restent simples et efficaces.

Les graphismes en mode TPS sont légèrement meilleurs, mais dans l'ensemble c'est toujours désuet.

Malgré une volonté d'amélioration sensible, Warband a gardé certains défauts que son aîné : les seigneurs sont avantagés par rapport à vous, dès que vous êtes KO la bataille se termine, vous ne pouvez pas vous enfuir quand vous pillez une ville... bref, des petits détails qui gâchent un peu l'expérience mais qu'on finit heureusement par oublier. Tout comme pour l'original, TaleWorld a encouragé le modding. Un des mods les plus connus s'appelle "Me Floris". Il marque davantage les différences entre les factions et rajoute divers éléments de gameplay qui manquaient réellement à la version native. En outre, il réhausse les graphismes et offre de nouvelles possibilités tactiques.

Grâce au mod "Me Floris", vous pouvez créer de nouveaux personnages comme bon vous semble, comme ce fier Highlander écossais.

Warband est un excellent jeu, supérieur à son aîné, ce qui explique que la majorité préfère cette version. Bien que graphiquement désuet, c'est le genre de jeu qui fait filer les heures sans vraiment lasser et, en attendant le véritable deuxième épisode, demeure un incontournable pour qui aime les univers médiévaux.

DSE76
(24 octobre 2016)
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