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Metal Warrior
Année : 1999
Système : C64
Développeur : Lasse Öörni (Cadaver)
Éditeur : Covert BitOps
Genre : Plate-forme / Action

METAL WARRIOR 2
(Version 1.0 : 1999 / Version 1.4 : 2007)

Machines are taking all over
With mankind in their command
In time they'd like to discover
How they can make their demand

(Judas Priest - Metal Gods)

Paix et amour reignent sur la ville où Ian et Phantasm vivent des jours paisibles entourés de leurs enfants et de leurs amis, sous l'oeil bienveillant des autres membes du groupe de war-metal Cyberpriest.
Des fleurs ont poussé entre les pavés sur lesquels les terrasses des salons de thé se dressent et... attendez... y'a pas un truc qui cloche ? Ce second Metal Warrior vibre toujours au rythme du war-death-black-heavy-metal, non ? Alors rien de tout ça au pays des guitares qui déchirent les tympans...

Petit mot doux laissé par Ian à la belle Phantasm : "suis parti sauver le monde encore une fois, serai bientôt de retour". Sauf que cette fois, c'est la demoiselle qui va devoir s'y coller...
L'aventure débute exactement de la même façon que dans le 1er épisode : Phantasm est dans son appartement au coeur de Sub-City.

En fait, la ville est toujours aussi crade et mal famée, l'idylle entre Ian, héros du 1er épisode, et la belle Phantasm est vue comme une marque de faiblesse et a provoqué des jalousies qui ont fait exploser Cyberpriest : désormais tous les membres se détestent. Et enfin Ian, qui ne fait que picoler et broyer du noir, s'est barré à la poursuite d'une improbable quête héroïque. Phantasm est donc seule, et cette fois c'est elle qu'on incarne alors qu'elle quitte son appartement, partie récolter des indices afin de se mettre sur la piste de Ian.

La ville est toujours aussi mal fâmée...
... mais à l'extérieur c'est pas Disneyland non plus !

Le principe de Metal Warrior 2 est identique à celui du premier épisode. Il s'agit toujours d'un side-scroller mâtiné d'aventure. Phantasm se contrôle exactement comme Ian et est tout aussi agile dans ses sauts et tout aussi rapide de la gâchette. La structure du jeu est toujours constituée de lieux éparpillés autour d'une ville dans laquelle on reviendra à plusieurs reprises, mais le déroulement est moins linéaire qu'avant, certains objets indispensables à la progression pouvant être découverts à différents moments de l'aventure. Et surtout, le jeu est plus vaste, et plus varié. Pensez donc qu'au cours de son périple, Phantasm va ainsi retrouver Ian qui s'est fait embarquer dans une sacrée galère par des potes révolutionnaires anti-gouvernementaux. Ce faisant, elle s'alliera à Snake, un anarchiste qui cherche un moyen d'arrêter une intelligence artificielle dont le contrôle a échappé à quelques scientifiques imprudents et qui menace de jeter une armée de robots sur l'humanité ! Mais elle devra aussi s'aventurer dans des cavernes, traverser des forêts, s'infiltrer dans des complexes militaires, réunir pour un dernier concert tous les membres de Cyberpriest, retrouver le Dr Ultrashred enfermé dans un asile sous haute sécurité, ou encore solliciter l'aide d'un ancien programmeur ne jurant que par le Fortran et qui s'est retiré au fond des bois !
Heureusement, afin d'apprécier tout ça à son rythme, il est possible de sauvegarder sa partie grâce à un système de mots de passe.

La place donnée à l'histoire et aux dialogues s'est accrue. En engageant la conversation avec Goat, assis à la table du bar-concert Hades, on passe à une mini-cutscene montrant le portrait de ce dernier. Il en va de même avec tous les personnages du jeu.

Côté technique, on remarque d'emblée quelques améliorations au moteur du jeu. Les sprites sont plus grands et plus nombreux sans que l'animation du jeu n'en souffre. Ainsi des civils parcourent désormais la ville (comme dans Metal WarriorAmiga). Autre amélioration d'ordre technique, ayant un grand impact sur la narration et l'ambiance : désormais le moindre dialogue voit les textes s'afficher sous des illustrations montrant un portrait des interlocuteurs. Les cut-scenes avant ou après certains moments forts sont également toujours présentes.
Enfin, Larse Öörni a réussi un exploit qui éclipse peut-être ses plus belles prouesses de programmation, sur le plan des scrollings par exemple : il est parvenu à rendre les musiques de ce second Metal Warrior encore meilleures que le premier ! Pour vous en convaincre, lancez donc ce player permettant de les écouter, tout en continuant la lecture de cet article bien sur ! (merci au site www.gamebase64.com)

Un passage qui incorpore phases de plateforme et d'escalade d'échelles...
... mais la plupart du temps, c'est de l'action pure qui est au menu comme cette forêt à traverser en tirant sur tout ce qui bouge.

La jouabilité, le rythme, et l'équilibrage de la difficulté sont toujours au top. Indéniablement, Larse Öörni bénéficie de l'expérience d'un joueur qui a pratiqué de nombreux titres du genre, sur de nombreuses machines, lui ayant permis d'en tirer les enseignements et de régler un gameplay au poil, jamais frustrant, toujours prenant. On sent bien aussi que notre génie de la programmation est amateur de FPS (jeux de tir vus à la première personne), comme en témoignent les nombreuses armes disponibles encore une fois, toutes proposant des caractéristiques uniques, parfois complémentaires, et plus ou moins puissantes. Personnellement, je vous recommande d'avoir toujours un shotgun avec de nombreuses munitions sur vous, son triple-tir permettant de toucher plus facilement les nombreux ennemis rampants ou volants, qui pullulent dans les extérieurs. Notons aussi que, si on est à court de munition, il est possible d'utiliser ses poings ici.
Attention, on ne dispose plus de medikits dans cette suite, une part de chance va donc conditionner votre survie, car chaque ennemi laissera un item de façon aléatoire après être tué : priez donc pour souvent trouver ainsi des coeurs redonnant de l'énergie.

Il faudra également aller faire un tour à l'asile dans lequel quelques fous dangereux sont enfermés ! On ne s'étonnera donc pas d'y retrouver le Dr Ultrashred, le grand méchant du 1er Metal Warrior. Celui-ci a cependant pris de bonnes résolutions...

Une petite nouveauté dans le gameplay : une touche RPG est venue se joindre à la fête. On gagne en effet des points d'expérience en tuant les ennemis, afin de monter en niveau, ce qui permet de devenir plus résistant. Notez que ça ne déséquilibre en rien la difficulté du jeu car il est impossible d'en abuser (les ennemis ne rapportent plus d'expérience si on est trop fort). Accumuler des points permet aussi de gagner des vies supplémentaires.

Phantasm expose son plan pour sauver le monde de la menace de l'armée des robots. Il faudra pour cela reformer Cyberpriest...
Combat face à un boss... On peut les affronter dans l'ordre qu'on souhaite, le jeu n'étant pas linéaire.

Sans l'ombre d'un doute, Metal Warrior 2 est le digne aîné de son ancêtre : encore plus beau, encore plus agréable à jouer, il prouve qu'un homebrew peut être une réussite sur tous les plans, et pas seulement un exploit technique ne proposant pas forcément un réel intéret ludique, comme c'est parfois le cas sur certaines vieilles machines. Larse Öörni parvient donc à cultiver son univers et ses héros métalleux, et livre aux joueurs un vrai bijou d'action 8 bits, toujours aussi réjouissant du début à la fin.

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