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Jet Set Radio Future
Année : 2002
Système : Xbox
Développeur : Smilebit
Éditeur : Sega
Genre : Action

Quatrième grosse innovation, et pas des moindres : le grind vertical. Ah oui, cela surprend un peu, écrit comme ça, mais c'est vraiment une excellente idée. Le principe est simple : il est possible, au mépris de la gravité, de grinder verticalement poteaux, lampadaires, et tuyauteries afin d'atteindre les éléments les plus élevés. L'utilisation du stick droit se révèle alors indispensable, puisque l'on peut, à la manière d'un Tomb Raider, scruter les alentours en vue première personne, et ainsi repérer les chemins et passages en hauteur, dont l'accès se veut souvent alambiqué.

Le wall grind est essentiel pour atteindre certains endroits... mais attention de ne pas se ramasser.

Dernier point, qui n'est certes pas nouveau, mais qui a heureusement bénéficié d'un lifting : le wall grind. Manipulation ô combien hasardeuse lors du premier volet, les wall grinds sont de retour dans JSRF, d'une manière bien mieux gérée. L'idée, c'est que seules certaines zones sont grindables, c'est à dire les panneaux publicitaires, et certains murs droits, comme dans les égouts. Il suffit de sauter sur la surface de l'un de ces éléments avec un minimum de vitesse, de maintenir la direction vers celle-ci pour grinder plus ou moins longtemps sur la surface, et de sauter à nouveau pour s'en dégager. Avec une prise en main immédiate, ce principe sera souvent nécessaire pour enchaîner de grosses sections qui usent, voire même abusent de ce système. Les plus doués pourront même s'essayer à l'ascension ardue d'une tour située dans les égouts, en pratiquant le wall riding sur les quatre murs qui la composent.

Pour être totalement exhaustif, on pourra signaler que l'option totalement inutile qui consistait sur Dreamcast à s'accrocher aux voitures a disparu, et qu'il est également possible de déraper, une manip' que l'on actionne souvent par erreur, et qui m'a toujours plus handicapé qu'aidé.

JSRF, on l'admire...

Les paraboles ne sont pas seulement décoratives...D'ici, on aperçoit une partie du niveau en contrebas.

Et la hauteur, vous allez aimer ça, car non seulement les niveaux sont, sur le plan horizontal, bien plus grands que ceux du premier épisode, mais sur le plan vertical, ils deviennent pour certains carrément vertigineux ! Rendant gloire comme son aîné au Cell-Shading, le moteur troidé de Jet Set Radio Future est tout bonnement époustouflant, car il allie gigantisme, finesse graphique, vitesse et tout cela sans clipping ! Même en mode 50Hz, il se montre bien plus rapide que l'opus Dreamcast, dont il s'agissait du plus gros défaut. La puissance de la Xbox permet un affichage en haute résolution, avec un nombre impressionnant d'objets présents à l'écran sans occasionner le moindre ralentissement ! L'immersion du joueur dans cet univers coloré est total, la technique permettant tous les délires graphiques, avec effets spéciaux à gogo. D'autant que les menus de jeu sont contextuels : le garage est un niveau à part entière, qui sert d'entraînement dans le tutorial, et qui se trouve au cœur de la carte du jeu, immense avec sa quinzaine de niveaux. Un mot sur les animations des personnages, qui ne cessent de surprendre par leur qualité et leur variété : tout s'enchaîne, tout vit, JSRF est un microcosme criant de dynamisme.

Course-pousuite un peu confuse sur les rails de Square Dinosaurian Square.
De là-haut, je vois ma maison !

Si les objectifs principaux de JSRF se fondent toujours sur le tags des niveaux et la confrontation avec les groupes rivaux, d'autres missions totalement originales, dont l'explication reviendrait à anéantir les nombreuses surprises du jeu, seront proposées au cours de l'aventure, qui varient l'expérience avec brio, cassant l'éventuel effet répétitif que pourrait procurer le jeu.

30 heures de jeu, et je n'ai toujours pas débloqué tous les personnages.
Le mode multijoueur, très fun.

Il est également possible de s'affronter jusqu'à quatre simultanément, dans des modes de jeu allant de la simple course à des modes de jeu suggérés plus tôt et qui peuvent se jouer en team. On pourrait croire que ce mode a été rajouté afin que JSRF ne subisse pas la critique à sa sortie de l'absence de mode multi-joueurs, déjà qu'il n'exploite pas le Xbox-Live, mais il n'en est rien : avec un peu de pratique, il y a vraiment moyen de s'éclater à plusieurs dessus.

Voici la carte au complet.
Alors ? Il est pas bô mon tag perso ?

L'expérience Jet Set Radio se fondait surtout sur sa bande son, composée principalement par Hideki Naganuma (Humming the Baseline, Sweet Soul Brother... ), les Guitar Vader (Magical Girl... ), les Reps (Bout the City) et aussi Rob Zombie (Dragula) sur la version américaine (ressortie sous le nom de De La Jet Set Radio au Japon, puisque les Japonais n'avaient pas eu droit à deux niveaux et à quelques musiques). Pour JSRF, Hideki Naganuma a remis le couvert, mais a délaissé l'orientation funky qui avait fait le succès du premier épisode pour une bande son cette fois-ci plus techno. La musique d'intro, The concept of Love, donne immédiatement le ton, dynamique et électronique. La plupart des morceaux précédents de l'auteur ont été remixés, et sonnent un peu plus techno-hip-hop, mais restent excellentes. Quant aux nouveaux titres... Ils sont terribles. Moi qui baigne plus dans des styles musicaux résolument rock, je dois avouer que je me suis laissé envoûter par ces nouvelles compos, qui tapent littéralement dans tous les styles. Dans chaque chapitre, une base différente de titres tourne en boucle, spécifique à l'action, le tout formant une playlist de trente titres ! Sincèrement, la bande son de JSRF égale, sinon dépasse, celle de JSR, et pourtant, je suis un fan convaincu de la première B.O..

JSRF, on l'écoute...

On ne pouvait commencer cette section musicale autrement qu'en présentant les remixes des morceaux à succès de Mr. Hideki Naganuma. Son compère du premier épisode Deavid Soul s'est chargé des titres Humming the Baseline et de Rock It On, tandis que les BB Rights se sont occupés de Sweet Soul Brother, de That's Enough et de Grace And Glory. Enfin, c'est Toronto aux commandes de Sneakman, et Richard Jacques, que l'on retrouvera plus tard, pour Let Mom Sleep.

Mais Hideki Naganuma ne s'est pas contenté de se faire remixer, il a activement contribué à la B.O. de JSRF par de nouvelles compos, qui se classent en deux styles bien différents. Le premier, ambiance Techno Trance, caractérise le morceau principal dynamique que l'on entend lors du titre du jeu, The Concept Of Love, et un morceau aussi électronique, Shape Da Future. Surprenants, ces titres laissent la place à des tubes plus représentatifs de l'œuvre de Mr. Naganuma sur le premier Jet Set Radio, c'est-à-dire plus rock, mais dans lesquelles on retrouve cette patte techno caractéristique de JSRF, comme dans l'hypnotique Fly Like A Butterfly, l'excellent Funky Dealer, le burlesque Oldies But Happies, l'intriguant Teknopathetic et le très rythmé Like It Like This Like That.

Que les fans de rock se rassurent : les Guitar Vader sont de retour ! Les auteurs des mythiques Magical Girl et Super Brother sur la B.O. de Jet Set Radio repartent pour deux morceaux tout à fait dans la veine de leurs morceaux précédents, mais néanmoins un ton en-dessous de leurs précédentes contributions, avec Baby T, et un morceau remixé par Mr. Naganuma himself, I Love You Love You (Love Love Super Dimension Mix).

Et c'est là qu'intervient le groupe BIS, avec Statement Of Intent, un titre exceptionnel, sur un rythme d'enfer, bref l'un des meilleurs morceaux de la B.O, 100% rock. On a eu le rock, on a eu la techno-rock, alors pour les purs et durs du beat électronique, voici venir les Latch Bros, adeptes de la Techno virant franchement sur la Jungle et sur la Tribal, avec les titres envoûtants comme The Answer, The Latch Brother Bounce, Koto Stomp, Count Latchula, Me Likey The Poom Poom, The Scrappy, et Ill Victory Beat. Quand à l'ami Richard Jacques, il signe deux titres résolument Trance : Bokfresh et What About The Future.

Comme sur la première B.O., d'autres artistes se sont pointés pour une participation unique mais vraiment réussie ! En l'occurrence, Scapegoat Wax nous offre un morceau totalement funky avec Aisle 10. Calme, envoûtant, ce morceau sonne juste, et se démarque fortement de toute l'influence électronique qui a chapeauté le projet. Étrange, c'est le mot qui caractérise ce morceau totalement barré de Cibo Matto, avec ses textes décalés et sa chanteuse qui s'éclate littéralement les cordes vocales, et qui ne sera pas au goût de tout le monde (je ne citerai pas le nom de Laurent R., de Borgo, qui a souhaité rester anonyme sur ce sujet), mais que j'ai particulièrement adoré : Birthday Cake. Si, comme moi, vous pensez que le larsen et la saturation sonore sont une forme d'expression musicale comme une autre, alors vous devriez l'apprécier.

On retourne à la Techno-Rock, avec Russel Simins sur un titre exceptionnel : I'm Not A Model. Enfin, car il en faut pour tous les goûts, un morceau rap du groupe The Prunes a été intégré, et qui sonne pas mal dans son domaine, peut-être parce qu'il est remixé par les Latch Bros : Rockin The Mic.