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Streets of Rage 3
Année : 1991
Système : Megadrive ...
Développeur : Sega
Éditeur : Sega
Genre : Beat'em all

La présente page traite uniquement le 3ème épisode de la série Streets of Rage et fait office de second avis suite à l'article de Bruno, dédié à la trilogie.

La sublime intro Japonaise, totalement gommée en Europeet aux US.
Axel se tourne, et va venir frapper l'écran !

Je me dois de réagir. Bruno dit que Streets of Rage 3 est naze, mais il n'en est rien. En tant que fervent fan de la série, je suis tout à fait d'accord pour dire que le troisième opus est en retrait par rapport aux deux autres, qui sont juste les meilleurs beats de la Terre...
En fait, Streets 3 possède un feeling très différent des deux premiers. Cette impression est peut-être due au fait que les sprites des anciens persos ont été totalement redessinés, mis à part Skate qui a été très légèrement retouché. De plus, ce cher Max a cédé la place à Zan, qui est tout sauf charismatique.
On se demande également ce qu'a bien pu fumer M'sieur Koshiro (auteur des deux plus belles BO du monde des Beats) pour pondre la bande son de cet épisode : la plupart des musiques sont incroyables au niveau de l'expérimental (merci pour cette expression on ne peut plus vraie, Jika), certaines sont bonnes, et d'autres carrément inaudibles. Le style expérimental-Techno-New Age n'est vraiment pas une bonne idée : je me suis rendu compte que les musiques de SoR3 n'étaient pas « fredonnables »... À contrario des BO de SoR et SoR2.

Le niveau de la discothèque : épileptiques s'abstenir.
L'un des nouveaux super-pouvoirs : Axel tranche violemment les ennemis avec un katana.

Mais ce SoR3 apporte pas mal de nouveautés qui méritent que l'on s'y attarde.
Premièrement, le compteur de temps disparaît, remplacé par une jauge de charge : lorsqu'elle est pleine, vous pourrez exécuter un mouvement spécial (A ou avant+A) sans que cela ne vous coûte de l'énergie. Lors de la charge, tout coup spécial effectué vous retirera un peu d'énergie.
Les développeurs ont également implémenté la course dans cet épisode : en appuyant deux fois sur avant, le personnage se met à courir, et continue de le faire tant que vous appuyez sur avant. De plus, ils ont aussi ajouté la roulade latérale, qui pourra vous sauver dans pas mal de situations : en appuyant deux fois sur haut ou bas, le personnage fera une roulade.
La maniabilité générale est à des lieues de SoR premier du nom, mais paradoxalement, elle s'en rapproche plus que SoR2 par 2 aspects : c'est le grand retour des choppes entre joueurs (vous savez, le fait de propulser son coéquipier, ce qui donne lieu à un coup dévastateur), et de l'incapacité à soulever les gros ennemis.
Le jeu récompense le bon joueur : en effet, le scoring sert maintenant à augmenter la puissance du coup spécial avant-avant-B. La puissance peut monter jusqu'au niveau 3 (un niveau étant symbolisé par une étoile en dessous de la jauge d'énergie), et au niveau 3, ça fait très mal (surtout avec Axel, comme à l'accoutumée). Seuls les coups spéciaux de Zan sont à la traîne. Seulement, si vous perdez une vie, vous perdez également un niveau de spécial.

En route vers la fin alternative : il faut démasquer l'imposteur qui se fait passer pour le maire ! (le Général dans la version Jap)
Une des super attaques de Zan. Inutile...

Autre ajout notable, les différentes armes que vous ramasserez ont désormais une jauge d'énergie, ce qui signifie que même si vous réussissez à garder votre batte en main, elle se détruira au bout d'un certain nombre de coups (une jauge d'énergie est visible en dessous de celle de votre perso). Mais rassurez-vous, certaines armes ont de TRÈS grosses jauges d'énergie, comme la batte en métal ou le Muramasa (qui tient son nom d'un forgeron légendaire au pays du Soleil Levant). D'ailleurs, si vous tenez une arme et que vous faites un mouvement spécial, vous aurez droit à une animation inédite de votre personnage : Blaze exécute une espèce de Dragon Punch avec un couteau, Axel fait de même avec un katana... Encore une fois, Zan est à la traîne : il fait exactement les mêmes mouvements avec une arme ou une autre.
Les niveaux, bien que légèrement convenus, sont un peu épicés grâce à des passages secrets bien dissimulés. D'ailleurs, certaines trouvailles sont excellentes, comme le niveau où l'on doit détruire des murs tout en repoussant les assauts d'un bulldozer, ou cet autre niveau dans lequel le vent change de direction et de force très fréquemment... L'amplitude des sauts s'en trouve modifiée. On trouvera aussi quelques passages secrets renfermant moult points. À signaler aussi le fait qu'en tombant dans le vide, vous ne perdez plus systématiquement une vie, mais votre jauge d'énergie baisse significativement.
Il faut également noter que même si le jeu est linéaire, il possède quatre fins différentes, à vous de toutes les essayer !
Les ennemis ne se renouvellent pas trop, mais certains nouveaux venus ont une capacité inédite : ils bloquent vos coups. Assez rageant, mais diablement efficace. D'autres ennemis pourront même vous chopper et vous rouer de coups (le seul moyen de se libérer étant de faire un mouvement spécial).

Petit comparatif rapide : en premier le perso tel qu'il apparaît dans BK3, et en second, la version SoR3. Étonnant, non?

Comme vous pouvez le constater, le jeu est tout de même assez fourni. Mais comment parler de Streets of Rage 3 sans évoquer le scandale de la localisation du jeu ?
En effet, Bare Knuckle 3 a subi une censure galopante totalement injustifiée. En fait, beaucoup de choses changent entre les versions jap et US-euro. Premièrement, tout ce qui est un peu tendancieux est modifié voire purement supprimé : les nanas du jeu deviennent toutes plus habillées, et un grand gaillard très féminin (on pourrait le qualifier de « grande folle » sans homophobie aucune) est remplacé par Shiva...
Mais ce n'est pas tout ! La splendide intro du jeu où l'on voit une ville se faire anéantir, pour ensuite voir un magnifique Axel qui donne un coup de poing sur l'écran disparaît purement et simplement. Le personnage que l'on doit secourir n'est pas un Général de l'armée (Jap), mais le chef de la Police (US)... Les couleurs originales des persos connus (Axel, Blaze, Skate) changent dans nos contrées pour une raison totalement inconnue... La raison invoquée par Sega of America : ces couleurs étaient plus neutres (« gender-neutral » dans le communiqué de l'époque).
Aussi, le jeu est BIEN plus difficile en US-euro qu'en jap. Dans la version que nous connaissons, le jeu ne compte que 3 modes de difficulté, alors que dans la version japonaise, il y en a 4, mais le Normal euro vaut largement le Very Hard jap...

Ash : trop politiquement incorrect, il a été gommé des versions occidentales.

Certaines voix changent aussi : Axel hurle un « Grand Upper ! » en version Jap (comme dans SoR2/BKII), mais en Euro, il crie un « Bare Knuckle » tout à fait immonde... Idem pour Blaze, qui voit son « Kikousho » changé en « So Fire » (ou un truc du genre, je n'ai pas réussi à dégoter la traduction officielle sur l'Internet interactif multimedia)...
Vous l'aurez compris, pour profiter pleinement du jeu, mieux vaut se procurer la version japonaise du titre, d'autant plus que des traductions des textes sont disponibles un peu partout sur la toile.

Désormais, justice est faite !

Bruno & IsKor
(13 août 2007)
Sources, remerciements, liens supplémentaires :
Merci à SoR Online pour l'inspiration et les captures de sprites :
http://soronline.classicgaming.gamespy.com/main.htm
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