Actualité de l'émulation [contenu fourni par Emu-France]
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Par Kaede (19 mai 2002)
Le studio Nirvana Systems fut fondé en 1990 par Paul Oglesby et Damian Slee (qui sortaient de l'université). Ils habitaient à coté l'un de l'autre et décidèrent un jour de programmer un jeu. Après avoir passé plusieurs mois à apprendre comment s'y prendre (car c'était leur premier jeu), ils terminèrent une démo. Ne sachant pas trop comment vendre leur création, ils téléphonèrent à Ocean Software pour arranger un rendez-vous, sautèrent dans une voiture, se rendirent dans les locaux du célèbre éditeur et lui proposèrent d'acheter leur produit. Gary Bracey (producteur chez Ocean) regarda rapidement la démo et leur offrit 30 000 livres pour finir le jeu sur Atari ST et le porter sur Amiga. Le projet devint alors un travail de 6 jours par semaine. C'était beaucoup pour seulement deux personnes, mais le jeu fut finalement terminé en 1991. Voilà comment est né Elf. Le scénario est tout ce qu'il y a de plus classique : « Vous, le brave Cornelius, devez sauver votre fiancée Elisa qui a été capturée par Necrileux Le Pas Sympa. Vous devrez traverser huit mondes : des forêts, des ruines, des lacs, des marais, des montagnes, et deux parties d'un château.Vous devez finalement localiser le mécanisme de treuil qui fait descendre votre bien-aimée dans une grande cuve bouillonnante puis enfin battre Necrileux lui-même. Pendant votre voyage, vous trouverez des objets semés dans le paysage. Vous pourrez acheter de l'équipement dans de nombreux magasins grâce aux herbes et aux petits animaux.Eliminer un gardien de fin de monde vous donnera un cristal vert, vous devrez les utiliser une fois vers la chambre de Necrileux. Bonne chance Cornelius, vous en aurez besoin ! » Vous l'aurez compris, Elf est un jeu où le second degré est très présent Un gameplay assez completElf est un jeu de plates-formes mais il y a aussi une partie aventure, ou puzzle si vous préférez, puisqu'on doit récupérer des objets qu'on stocke dans l'inventaire et les utiliser à bon escient pour avancer dans sa quête. Toutefois on ne ramasse pas que des objets essentiels dans le jeu, on tombe aussi souvent sur des potions aux effets divers : activer un autofire, redonner un peu ou beaucoup de vie, etc. L'inventaire comprend cinq cases, et il est visible dans un écran accessible en appuyant sur la barre d'espace, et dans lequel apparaissent aussi des commandes qui ressemblent à celles qu'on retrouve dans des jeux d'aventures, avec une exception cependant : la commande « herbes », qui nous amène vers cet écran. Mais à quoi servent ces herbes, qu'on trouve tout au long du jeu mais aussi en grand nombre dans des passages secrets? Eh bien c'est une des deux monnaies d'échange dans les magasins des contrées elfiques (la deuxième étant les petits animaux (ou « pets » en anglais), ceux-ci étant assez nombreux, bien fournis et surtout servis par un vendeur plutôt space dont je reparlerai plus tard. On peut s'acheter des vies, un engin volant pour ne pas se fatiguer à grimper les échelles, mais aussi améliorer ses armes où encore même demander des conseils au marchand (mais là vous jetez de l'argent par les fenêtres !) Il y a aussi quelques subtilités dans le jeu pour que le joueur évite le bourrinage à outrance : les niveaux sont peuplés de créatures maléfiques mais aussi de mignons petits animaux (des lapins, des papillons, etc...) qui font « boo » ou encore « shame » (c.à.d. « quelle honte ») quand on les tue (attention ce ne sont pas les mêmes que ceux que l'on peut ramasser pour faire des achats chez le marchand).Ils n'ont rien fait de mal et il vaut mieux éviter de les trucider. Pourquoi ? Enfin, le jeu peut se finir de plusieurs façons (il doit y avoir quatre fins possibles), selon ce que vous avez fait dans le jeu et aussi dans le dernier niveau, dans lequel il faut détruire le mécanisme qui fait descendre Elisa dans la cuve bouillonnante Un deuxième exemple de fin : Vous avez tout bien fait dans le jeu mais massacré sauvagement les petits animaux. C'est malin ! Voilà le résultat. Enfin, une troisième fin que j'ai vue : On a tué un peu moins de petits animaux, mais tout de même trop. Le résultat est le même ! Et enfin, il y a le happy end que je n'ai pas revu en rejouant sur émulateur, mais je l'avais vu à l'époque sur Amiga. Si vous voulez savoir ce qui s'y passe, il faudra jouer ! N'oublions pas l'écran de game over dont je vais parler bientôt. Une ambiance assez particulièreL'ambiance du jeu est assez spéciale. En arrivant dans le menu du titre, elle est glauque, très glauque même. La musique, pas mauvaise du tout, y est pour beaucoup. Elle est composée de notes de piano et de sons de cloche accompagnés par un chœur (enfin, un chœur...c'est une façon de parler car c'est indescriptible). Ca s'oppose radicalement à la musique du titre de Fire & Ice ! C'est un type qui plane un peu (il doit sans doute fumer les herbes qu'on lui donne) et dont les arguments commerciaux prêtent à sourire. Les personnages que l'on rencontre dans le jeu sont également marrants, un exemple : Le design, le graphisme, la musique et la réalisationJ'en ai déjà un peu parlé, le design est assez sympathique et mignon. Il est de Paul Oglesby, qui s'est sans doute inspiré de la bande dessinée Elf Quest. La musique de Matthew Cannon (aussi auteur des musiques de Batman, Civilisation, Navy SEALs et Parasol Stars) colle bien au jeu et à l'ambiance. Elle est même très réussie, mais elle a un gros défaut : elle boucle au bout de quelques minutes (heureusement chaque niveau a sa musique). On s'y perd même à certains moments. Je pense notamment au niveau de la cave aux nains, un vrai labyrinthe et une épreuve pour les nerfs du joueur Pour parler un peu des différentes versions d'ElfElles ont bien sûr toutes les mêmes niveaux, la même jouabilité, etc... La version Amiga est bien sur la meilleure d'un point de vue sonore; graphiquement, c'est la version PC, dont la conversion a été effectuée par AVM, qui l'emporte (les écrans de titre et d'inventaire ont été entièrement refaits par exemple). ConclusionElf est un petit jeu de plates-formes qui n'a rien d'absolument exceptionnel mais qui mérite quand même largement le détour.Après Elf, Paul Oglesby et Damian Slee ont pensé à faire un autre jeu, mais Paul Oglesby a décidé de travailler via un agent, et travaille depuis dans la direction artistique pour la télévision. Damian Slee a continué à travailler en tant que programmeur à son compte, puis pour Twilight, une compagnie britannique. Ces cinq dernières années, il a travaillé pour une société du nom de Smilie en tant que directeur, à la production de contenu on-line. Kaede (19 mai 2002) Un avis sur l'article ? Une expérience à partager ? Cliquez ici pour réagir sur le forum (15 réactions) |