Actualité de l'émulation [contenu fourni par Emu-France]
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Par Sami (07 janvier 2004)
Zillion Episode I(ne pas confondre avec le jeu Zillion sorti sur Commodore 64 en 1993) À l'arrivée de la Master System en Europe, l'offre de lancement n'était pas pléthorique mais avait le mérite d'être assez originale. Zillion en faisait partie et présentait la console sous son meilleur jour. Zillion est l'adaptation d'une série manga du milieu des années 80, sortie uniquement au Japon et un peu (6 épisodes) aux États-Unis. À l'origine, le zillion est un pistolet laser en plastique dont le design a servi de modèle pour le Sega Light Phaser. On retrouve bien entendu cette arme dans le jeu. Dès les premières minutes le ton est donné ; vous sortez du vaisseau pour investir une base ennemie des Norsa. Ce vaisseau fait partie intégrante du jeu car vous pouvez y retourner quand vous voulez pour y faire le plein d'énergie grâce aux bons soins de la dévouée Amy. La base ennemie est bien gardée : soldats, mines, barrières, infrarouges et sécurité informatique, on est bien loin des habituels beat'em all linéaires. La base est immense et vous emprunterez de nombreux monte-charges pour explorer toutes les salles. Le gameplay repose essentiellement sur la collecte de codes secrets permettant de débloquer sécurité et items dans chaque salle. Vous devez utiliser une matrice de codes à reproduire sous forme de séquences. Votre arme évolue et vous ouvre de nouveaux passages, certaines séquences apprises vous seront également utiles pour regagner le vaisseau. Pour ceux qui connaissent Mission Impossible, d'Epyx, le principe des codes est identique. D'ailleurs ce dernier est un des rares jeux tiers a avoir eu droit à un portage sur Master System (édité par US Gold). Autre aspect notable du gameplay : la complémentarité des personnages. J.J, le héros à la combinaison rouge est très équilibré. Il saute haut, résiste bien aux attaques laser et dispose d’une force suffisante pour entâmer le premier tiers du jeu. Il passera ensuite la main à Apple, plus agile et rapide. Le dernier de la bande est Champ, un colosse capable d’encaisser une plus grande puissance de feu. Enfin, la recherche de codes ne doit pas vous faire oublier que cinq disquettes doivent être retrouvées afin de commander l’autodestruction de la base Norsa. Si les items sont toujours disposés aux mêmes emplacements, les créateurs du jeu ont eu l’idée démoniaque de changer les codes séquentiels à chaque nouvelle partie. Les sauvegardes n’existant même pas sous forme de mot de passe, on est obligé de terminer le jeu en une seule session, en retrouvant tous les codes. La partie graphique est remarquable. Du pur manga avant l’heure (dans le cadre d'un jeu vidéo, s'entend). On peut même s’étonner qu’un tel titre ait pu passer les frontières du Japon. C’est probablement en raison du faible nombre de titres dont SEGA disposait au lancement de la Master System. Quoi qu’il en soit, le charisme des personnages est un atout majeur. Le scénario tient sur un ticket de métro (délivrer ses amis) mais on se prend à imaginer que les liens entre les protagonistes sont plus profonds. Pour terminer, Zillion est un jeu d’une richesse exceptionnelle à laquelle seuls des titres comme Metal Gear pouvaient prétendre à l’époque. Imaginons deux minutes un tel gameplay en 3D à l’aune de jeux comme Splinter Cell aujourd’hui. Bien entendu, le jeu n’est pas exempt de défauts. La maniabilité est rigide et on se prend souvent un rayon laser ennemi par inadvertance. De même, l’absence de sauvegarde paraît insupportable de nos jours. À contrario, l’idée d’alterner avec trois personnages, de voir ses caractéristiques évoluer comme dans un RPG nous rapproche davantage des derniers Castlevania sur GBA que d’un Impossible Mission, son frère faux-jumeau. Si vous aimez les mangas de science-fiction et les séquences de codes, Zillion est pour vous. Zillion Episode IIL’histoire de Zillion ne s’arrête pas là, mais les fans de la première heure ont de quoi se poser des questions sur la pertinence de ce deuxième épisode. On retrouve J.J parti délivrer Apple et Champ des griffes de Norsa. Finies les plates-formes, les codes informatiques et autres prétextes à s’immerger dans la base. Ici, on chevauche une moto futuriste à la Akira capable de tirer et sauter, le tout à grande vitesse. Autant le dire tout de suite, niveau gameplay c’est limité à de l’action pure et dure. Techniquement, Zillion II Tri Formation ne démérite pas. Des graphismes détaillés, un scrolling fluide et terriblement rapide, mais seuls des réflexes d’acier vous permettront de tirer sur les gardes et esquiver les nombreux pièges. L’aspect arcade a pris le pas sur le RPG. On délivre Apple et Champ mais ils n’apportent rien. On peut intervertir les personnages mais à certains niveaux uniquement. Pour résumer ça n’est pas le même jeu. Seul le design manga nous rappelle le premier épisode et quelques vagues passages de plates-formes où vous quittez votre tricycle de moto pour aller désouder le boss. Zillion le dessin animéOn ne sait pas grand chose en France de cette série japonaise. Les Américains ont eu droit aux six premiers épisodes sur un total de trente-cinq. La trame rappelle vaguement Star Wars : au XXIVème siècle un empire extra-terrestre menace les humains. Les Norsa disposent d’une technologie supérieure et leur victoire ne fait aucun doute, mais c’était sans compter sur une arme surpuissante, le zillion existant seulement en trois exemplaires. Nos trois héros J.J, Apple et Champ s’en emparent et mènent un combat sans merci contre le méchant empereur. Voilà en gros le synopsis de la série que l’on retrouve distillé dans le jeu. Il paraît que ce sont les créateurs de Macross qui sont derrière cet anime, mais il semble qu’il soit plus anecdotique qu’autre chose quand on voit le nombre de saisons de Robotech en comparaison. Y a-t-il un après Zillion ?Eh oui, Zillion n’est pas unique en son genre. Son grand concurrent de l’époque n’est autre que Metroid sur NES. Autant dire qu’il ne fait pas le poids face au best-seller de Nintendo dont le gameplay est à la fois plus simple et bien plus abouti. En fait, le seul jeu du même tonneau sur Master System apte à contenter les fans est Cyborg Hunter. On retrouve avec bonheur l’ambiance typiquement japonaise matînée de science-fiction, avec un gameplay assez proche. Pour terminer, la version NES de Bionic Commando offre également quelques bonnes surprises dans cette veine. Contrairement à la version arcade, celle-ci joue davantage sur l’aspect aventure et interception de communications ennemies que sur le saut de plate-forme en plate-forme. Un avis sur l'article ? 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