Actualité de l'émulation [contenu fourni par Emu-France]
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Les conversions micros/consoles
Vu le succès de Pac-Man, on a vu des conversions dès la sortie du jeu sur les machines de l'époque. Je n'alimenterai pas ici la
polémique sur la version Atari 2600 bâclée, simplement je l'ai testée sur l'émulateur Stella et je vous confirme que les
fantômes clignotent horriblement, et qu'ils n'ont pas chacun une couleur propre. En tout cas, la pub pour la version Atari 2600
est visible ici. Mais Pac-Man est indémodable. Des conversions sur des machines sorties bien après la borne d'arcade ont été réalisées, pour la plupart directement par Namco : J'espère que je n'ai pas oublié de conversions officielles... Enfin, si c'est le cas, vu toutes les versions que vous venez de voir défiler sous vos yeux, ce n'est pas encore bien grave... :) En dehors de ces versions, des clones ont vu le jour sur toutes les machines, quelle que soit l'époque : Muncher sur Bally Astrocade, Munchy sur C64, Jelly Monster sur Vic-20, Glouton sur Thomson... On ne pourrait les citer tous ! La conversion en jeu de plateau Juste une parenthèse pour vous montrer que ceci a été inventé, tout comme pour Donkey Kong (le même fabricant d'ailleurs) : le Pac-Man de MB. Grâce à Tonton Ben, voici le fonctionnement : chaque joueur incarne un Pac-Man parmi les quatre disponibles. À chaque tour, il lance deux dés : il doit utiliser les points de l'un pour les déplacements de son Pac-Man, et ceux de l'autre pour les déplacements de l'un des deux fantômes, sachant qu'il est libre de choisir quel dé est utilisé par quoi. Tout l'intérêt vient que chaque joueur peut déplacer un fantôme à tour de rôle, donc tous les joueurs sont potentiellement menacés. Bien sûr, le but est de ramasser le plus de pastilles, et les quatre pastilles jaunes permettent de gober les fantômes (et de récupérer des billes des autres joueurs). Si vous voulez en savoir plus, toujours grâce à Tonton Ben, vous trouverez la photo de la boîte complète, avec toute la documentation, en cliquant sur ce lien. Suites en arcadeElles ont fleuri en l'espace de 2 ans : tout était bon pour surfer sur la vague du glouton. Ci-dessous vous aurez les plus marquantes (parce que vous verrez que certaines n'étaient pas vraiment officielles). Inutile de dire que les bootlegs furent, là aussi, innombrables.
1981 - Ms Pac-Man était à l'origine un bootleg de Pac-Man, réalisé par GCC, appelé Crazy Otto, qui avait la
particularité de proposer 4 labyrinthes différents. Ce fut Midway qui, sans prévenir Namco, acheta les droits de ce clone et le renomma
en Ms Pac-Man (le but était, bien entendu, de réaliser des bénéfices supplémentaires en profitant de l'engouement du public pour
tout ce qui touchait, de près ou de loin, à Pac-Man). Namco, alors en train de concevoir la suite "officielle" Super Pac-Man, n'en
fut pas très heureuse, et en geste d'apaisement, Midway conclut un contrat afin que les recettes de Ms Pac-Man lui soient versées...
Namco finira, des années plus tard, par accepter cette suite comme faisant partie de la saga Pac-Man.
1982 - En dépit de leur "bourde" envers Namco, Midway obtint les droits pour la distribution de la suite officielle par Namco de
Pac-Man : Super Pac-Man. Pour les japonais, il s'agissait de la suite logique de Pac-Man ; cependant, chez les
occidentaux, le jeu proposait tellement de différences que les fans du glouton se sentirent lésés.
1982 - Comme Super Pac-Man ne se vendait pas de façon satisfaisante, Midway recommença la commercialisation d'un clone
sans consultation de Namco, du nom de Pac-Man Plus. Les différences avec le Pac-Man original sont minimes (par exemple,
les fantômes apeurés clignotent).
1982 - Mr & Ms Pac-Man fut le premier hybride de flipper et de jeu vidéo - encore qu'on peut difficilement qualifier de jeu
vidéo le petit écran figurant des Pac-Man, où on dirige des sphères jaunes par les deux boutons des flippers (le gauche pour la direction,
et le droit pour le mouvement). Vous en saurez un petit peu plus en regardant le flyer.
1982 - Baby Pac-Man fut, si je ne me trompe, la troisième et dernière tentative d'hybride entre le flipper et le jeu vidéo. Mais là,
on se retrouve devant une borne de petites dimensions, plus proche d'une borne d'arcade que d'un flipper. On trouve, contrairement
au flipper précédent, une vraie manette pour diriger Pac-Baby dans le labyrinthe.
1983 - Super Pac-Man n'ayant pas généré autant de bénéfices que prévu, Midway donna une nouvelle fois sa chance à GCC, qui créa
cette fois dans le même jeu sept labyrinthes qui scrollaient à l'écran, vu qu'ils étaient bien plus larges que ce qu'on pouvait voir.
Ce fut, pour aller dans la continuité avec les titres précédents, Jr Pac-Man. Cette fois, lorsqu'elle eut vent de l'affaire, Namco -
qui au départ n'était pas au courant une fois de plus - résilia son contrat de licences du glouton avec Midway ; et contrairement à
Ms Pac-Man, elle ne reconnut jamais ce jeu comme faisant partie de la saga de Pac-Man.
1983 - Pac & Pal continua dans la voie de Super Pac-Man, ce qui contribua à faire perdre encore plus de popularité au glouton
de la part des amateurs de la première heure. Le jeu ne sortit officiellement qu'au Japon, même si au départ Namco comptait l'exporter sous
le nom de Pac-Man & Chomp-Chomp.
1984 - Techniquement, Pac-Land fut un des premiers jeux de plateformes en arcade à scrolling. Ce qui frappe immédiatement le
joueur, c'est la disparition du labyrinthe d'origine au profit de personnages tout droit sortis du dessin animé d'Hanna-Barbera (j'en
parle un peu plus bas). Mais au final, le jeu n'offrait que peu de challenge ; et les fans de la première heure furent une fois de plus
dépités qu'on s'éloigne du concept original. Le jeu plut davantage aux jeunes qui connaissaient le dessin animé...
1987 - Pac-Mania fut le dernier jeu d'arcade fondé sur Pac-Man. Il fut conçu par Namco et Atari en obtint la licence pour
distribution. On se rapproche d'un vrai dessin animé (plus à mon sens que Pac-Land). La vue isométrique excellente, le design des
protagonistes mignon à souhait, et le fait que Pac-Man puisse sauter (ainsi que certains des fantômes) offrit un nouveau challenge aux
joueurs. Pourtant Pac-Mania eut peu de succès, ce qui est à mon sens démérité. Vous en saurez plus en lisant l'article de Laurent sur Grospixels.
Dès les années 90, la licence de Pac-Man a évolué vers les consoles (Pac Attack, Pac-Man 2, Pac-Man World et ses
suites, Pac-Man World Rally...) et il semblait bien improbable de revoir jamais un nouveau jeu d'arcade fondé sur le glouton... Mais en
1996 sortit Pac-Man Arrangement, version améliorée de Pac-Man jouable à 2 joueurs simultanément. En fait, ce jeu est inclus dans
la compilation arcade Namco Classic Collection vol 2 qui permet de rejouer à Dig Dug,
Rally-X ou justement Pac-Man, soit en version originale, soit en version améliorée de chaque jeu. Le dernier Pac-Man en date est est Pac Man CE DX (sorti l'an dernier, mais sur lequel Iwatani n'a pas travaillé). DérivésLe dessin animé Commandé en 1982 par Namco, réalisé par Hanna-Barbera aux états-Unis, Pac-Man durera deux saisons pour un total de 42 épisodes. En France, on le découvre deux ans plus tard, le 10 septembre 1984, dans l'émission inoubliable Récré A2. Le dessin animé reprend bien entendu le principe du jeu, mais se permet quelques modifications. Ainsi, Pac-Man vit avec sa femme Paquet Cadeau (!), sa fille Paquerette (!!) et ses deux animaux : ChompChomp le chien et ShawShaw le chat. Il habite près de la forêt tonique, dont il est le gardien : cette forêt renferme les fameuses pac-gommes, qui rendent ceux qui les mangent invincibles pendant un court laps de temps. Le méchant de l'histoire, qui n'existe pas dans le jeu, s'appelle Grille-Pain (?!) et ses larbins sont les fantômes gloutons du jeu : Inky, Pinky, Blinky et Clyde, accompagnés d'un nouveau personnage : Sue la fantômette. Les mécaniques du dessin animé sont simples : pourchassé par les cinq fantômes, Pac-Man se fait parfois attraper ; mais heureusement, il gobe une pac-gomme et rend la monnaie de leur pièce à ses ennemis, dont les seuls yeux retournent jusqu'à leur garde-robe chez Grille-Pain enfiler de nouveaux costumes... Je ne peux pas dire que j'aie été fan de ce dessin animé : je connaissais bien le jeu d'arcade Pac-Man et je trouvais les noms des nouveaux personnages ridicules. Et puis quelle idée de lui avoir mis un chapeau ! Mais je regardais Récré A2, alors je me laissais bercer par ce qu'on y trouvait. Je me rappelle par contre que j'aimais bien les voix de tous les protagonistes, normal vu qu'on retrouve de grands noms du doublage : Patrick Préjean, Roger Carel, Francis Lax, Gérard Hernandez, Monique Thierry...
Mais encore plus marquant que le dessin animé lui-même, c'est le générique français ! Composé par Jean-François Porry et Gérard Salesses,
et surtout interprété par Monsieur Télématin : William Leymergie, qui à l'époque faisait partie de l'équipe de Dorothée. Les paroles que je
citais au tout début de l'article proviennent de là ; je ne peux que vous recommander de cliquer sur
ce lien Dailymotion pour voir le clip, qui
me conforte dans l'idée que William Leymergie est plus à l'aise pour présenter une émission télé que chanter et danser (encore qu'il ne se
débrouille pas si mal, j'ai vu bien pire que lui). Bref, le dessin animé Pac-Man valait largement la plupart de ceux qu'on regardait à l'époque. Est-ce qu'il a permis au personnage d'être plus connu ? Probablement (enfin, avec tous le produits dérivés qui sortaient à cette époque...) Mais a-t-il permis au jeu vidéo d'avoir plus de reconnaissance ? Pas certain... J'espère qu'un jour, quelqu'un pourra quand même m'expliquer l'idée de rebaptiser le méchant, dont le nom américain était "Mezmaron", en "Grille-Pain"...
Quelques liens : La nébuleuse Celle-là, je la mets à part tellement c'est inattendu et amusant. Figurez-vous que les astronomes ont appelé Pac-Man - officieusement, mais le surnom est resté - la nébuleuse NGC 281, qui se trouve dans la constellation de Cassiopée, distante de 10 années-lumière. Pour les connaisseurs, j'ajouterai qu'elle est proche de l'amas ouvert IC 1590, et qu'elle inclut l'étoile double HD 5005 et plusieurs globules de Bok (amas de poussière sombre). Effectivement, on peut lui trouver un air de glouton... Enfin, je vous avoue que, si on ne me l'avait pas fait remarquer, je n'y aurais pas fait attention. Mais bon, je ne suis pas un astronome, et puis ces messieurs sont tellement sérieux qu'un peu de jeu vidéo dans leur monde ne fait pas de mal ! Vous en saurez plus ici, ou sur Wikipedia. Les autres La mode de Pac-Man a soufflé sur le monde entier dans les années 80. À tel point qu'aux États-Unis a été inauguré le Pac-Man Day, le 6 avril.
En 1982, un concours lancé par Atari dans le monde entier permit à 150 000 candidats (dont 50 000 français) de tenter leur chance ; les deux
finalistes français furent Vincent Noiret (pour les moins de 25 ans) et Gérard Kieffer (pour les plus de 25 ans) qui affrontèrent les meilleurs
joueurs de la planète. Vous en saurez plus en lisant l'article de Tilt à ce sujet, juste en-dessous. De nos jours, cette mode a passé mais on trouve encore de nombreuses sociétés qui proposent des objets, plus ou moins collectors, basés sur le glouton ou les fantômes. Le personnage de Pac-Man, même en dehors de l'univers des jeux vidéo, est toujours unanimement connu par le public : 94% des consommateurs américains connaissent le personnage Pac-Man !
Vous voulez quelque chose à l'effigie de Pac-Man ? Il y a de tout. Des chaussures, des chaussettes, des pantalons, des vestes, des chapeaux
(regardez l'image d'Iwatani un peu plus haut), des soutiens-gorge et culottes (avec le fantôme sur la culotte s'il vous plaît !)... Des stylos,
des boissons, des verres, des mugs (où les protagonistes n'apparaissent que quand on a versé une boisson chaude), des peluches, des stickers,
des gants de cuisine, des moules à cookies... On a vu aussi des gens jouer à Pac-Man en grandeur nature, dans les rues de Manhattan (entre autres villes). Au Japon, dans le quartier hi-tech d'Akihabara, on a présenté en 2005 un robot Pac-Man, contrôlé par une télécommande, qui gobait réellement des pastilles dans un labyrinthe. Et des voitures Pac-Man, oui, il y en a eu... Pac-Man a même eu droit à sa chanson : Pac-Man Fever, dans un album enregistré en 1982 par Buckner & Garcia. Ce titre fut 9ème au Billboard Hot 100 (l'équivalent de notre Top50) et fut même disque d'or ! Vous en saurez plus sur cette page, et vous pourrez l'écouter ici (les paroles sont là). Et puis, de nos jours, vous utilisez Messenger ou Skype ? Vous avez vu les smileys de base ? Ils vous font penser à quoi ? Et toujours de nos jours, il existe de petits biscuits apéritifs en forme de fantômes que ma fille et moi ne pouvons que vous conseiller, d'abord parce qu'ils sont rigolos, et ensuite parce qu'ils sont super bons !
Bref, il y a tellement à raconter sur les produits dérivés de Pac-Man qu'on trouvait à l'époque, ou qu'on trouve encore aujourd'hui,
que le site tout entier n'y suffirait pas. Si vous voulez voir une bonne partie de tout ce qui a pu être fait comme goodies, allez
sur ce site : http://www.invaded.fr/2006/11/30/waka-waka/ et
vous m'en direz des nouvelles. ConclusionNul doute que Pac-Man est toujours présent dans l'esprit des joueurs, qu'ils l'aient connu à l'origine ou pas - et également dans l'esprit de ceux qui ne jouent pas. Vous l'avez vu, il attire toujours les développeurs qui en font des versions sur les smartphones actuels, jusqu'aux nouveautés créées par Iwatani lui-même il y a quelques années. La preuve de cet engouement toujours présent : Google, pour fêter les 30 ans de Pac-Man, proposa le 20 mai 2010 une version jouable de son logo redessiné pour l'occasion. En plus de l'idée amusante, et du beau travail effectué, on peut y jouer à deux en même temps pour peu qu'on ait inséré suffisamment de crédits... Enfin c'est pas facile : si Pac-Man se dirige facilement avec les flèches, Ms Pac-Man se dirige avec les touches WASD... le jeu est prévu pour un clavier QWERTY ! Je vais m'arrêter là, j'en ai suffisamment dit. J'espère que cet article-fleuve vous a plu, qu'il vous a appris des choses, et qu'il vous a remis en tête des images ou mélodies que vous aviez oubliées. Pour ma part, j'ai connu le glouton dès sa sortie, quand âgé de 12 ans, j'allais y jouer dans un bistrot près de mon école de Clermont-Ferrand ; depuis, je ne l'ai jamais oublié, et depuis que je connais l'émulateur M.A.M.E., il ne se passe pas un mois sans que je me fasse une petite séance. En tout cas, je sais que la relève est assurée : ma fille Léa adore Pac-Man et elle en fait quelques parties (avec mon aide, elle a 4 ans quand même !) sur M.A.M.E. de temps en temps !
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