Actualité de l'émulation [contenu fourni par Emu-France]
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Par JPB (16 février 2015)
Au début de l'âge d'or des jeux d'arcade, les jeux de labyrinthe étaient nombreux. Pac-Man bien sûr, et d'autres dont je vous ai déjà parlé : Mouse Trap, Crush Roller, Pepper II, ou dans une moindre mesure Amidar... De tous ces jeux de labyrinthe que j'ai connus à cette époque, il en reste un dont je ne vous ai pas encore parlé, mais que j'ai simplement mentionné dans les autres articles : Lady Bug. Comme Looping ou Venture, j'ai pratiqué la version Coleco avant de découvrir la version arcade, ce fameux jour où je suis allé passer l'après-midi dans l'atelier du réparateur de jeux vidéo. J'avoue que je n'ai pas beaucoup joué à Lady Bug ce jour-là, mes a-priori négatifs sur les "évolutions" de Pac-Man étaient encore vifs (comme pour Pepper II, sorti lui aussi sur Coleco). Il n'en reste pas moins que Lady Bug propose des idées intéressantes, et au final un jeu sympa un peu gâché par le maniement de la coccinelle. Hé oui, c'est bien de ça qu'on parle : coccinelle se dit ladybird en Angleterre et ladybug aux États-Unis (je savais pas qu'ils faisaient une différence). Coccinelle, demoiselle, bête à Bon DieuReprenons depuis le début. Lady Bug se compose d'un labyrinthe rempli de 117 pastilles disposées à intervalles réguliers, par égards pour la coccinelle, je les appellerai des fleurs. Vous devez toutes les récolter. À chaque tableau, certaines fleurs sont remplacées par des éléments précis à ramasser : trois cœurs et trois lettres. Ils prennent 3 couleurs par cycle : bleu pendant longtemps, puis rouge un très court instant, et enfin jaune pendant quelques secondes, puis ça recommence. Les cœurs, il faut les ramasser quand ils sont bleus pour augmenter votre score. Les lettres, elles, servent à écrire les mots EXTRA en jaune et SPECIAL en rouge. Si vous arrivez à les attraper quand elles sont de la bonne couleur, et qu'au bout de quelques tableaux vous arrivez à écrire un des mots, vous serez récompensé par une vie supplémentaire (EXTRA) ou des points bonus (SPECIAL). Autre élément qui se trouve aléatoirement dans le labyrinthe : la tête de mort, dont le contact est fatal. Chaque tableau en propose au moins deux. Coccinelle, demoiselle, vole jusqu'aux cieuxComme tout labyrinthe, des murs fixes (représentés ici en mauve) sont là pour créer des couloirs et vous obliger à suivre les tracés prédéfinis. En revanche, contrairement aux jeux de labyrinthe standards où on propose un (ou plusieurs) parcours figés, on trouve dans Lady Bug de nombreuses portes pivotant autour d'un axe central : ces portes, affichées en vert, peuvent être tournées en les poussant, et seule la coccinelle en est capable. Le tracé du labyrinthe n'est pas très compliqué, mais les portes-tourniquets le changent en fonction des besoins. Quand on regarde bien, les portes représentent autant de surface que les murs ! Parlons maintenant des ennemis que vous allez affronter : ce sont de gros insectes, aux yeux globuleux et aux mandibules acérées, dépourvus de la grâce de la coccinelle, comme le lucane cerf-volant (ça ne s'invente pas un nom pareil). Aucune trace d'intelligence : ils vont bien tenter de vous attraper, mais ils sont tout à fait capables de se jeter sur une tête de mort. Alors il faut les éviter, mais comme à mon sens il n'y a pas de comportement reproductible, il n'y a pas vraiment moyen de prévoir ce qu'ils vont faire.
Attention, il est impossible de se mettre à l'abri dans un coin après avoir "refermé" les portes derrière soi : toutes les parties de l'écran restent
accessibles par un chemin ou un autre aux insectes. Petit point blanc, elle attend
Maintenant que tout est en place, voyons comment se déroule une partie.
Autour de l'écran, un chronomètre sous forme de carrés de couleur commence à tourner. Les cases changent de couleur et au premier tableau, une fois qu'il
a fait un tour complet, un premier insecte sort de sa tanière (une sonnerie se fait entendre juste avant), et ainsi de suite jusqu'à ce que tous les insectes
soient sortis. Au bout d'un moment, la tanière est vide, et vous pouvez allez récupérer le fruit bonus qui s'y trouve. Le premier, le concombre, vous rapporte
1000 points ; le deuxième, l'aubergine, 1500. Mais les tableaux suivants voient le bonus augmenter jusqu'au niveau 18, où le raifort vous octroiera le score
maximum pour les bonus de 9500 points ! Petit point rouge, elle bouge
L'originalité du jeu vient des portes qu'on peut faire pivoter pour atteindre une fleur juste derrière, ou se mettre à l'abri d'un insecte. Plusieurs points à ce sujet : - enfin, et on touche au problème de ce jeu : pour faire pivoter une porte, il faut être pile au bon endroit... ou vous butez contre elle au lieu de la faire tourner. Et du coup, dans le feu de l'action, il n'est pas rare de se faire attraper par un insecte alors que vous pensiez vous échapper en mettant une porte entre lui et vous. Ce n'est pas un souci lié à ce jeu : dans mon souvenir, seul Pac-Man permet d'incliner la manette dans la direction à prendre au prochain carrefour juste avant d'y arriver ; Mouse Trap souffre du même besoin de précision dans les trajectoires. Petit point noir... Coccinelle, au revoir
Côté graphismes et animation, Lady Bug est dans la moyenne. Fond noir, couleurs vives, animation fluide et rapide : rien de spectaculaire
mais le jeu remplit son contrat. Le gameplay est intéressant : plus subtil que Pac-Man, hélas les adversaires n'ont pas la personnalité des 4 fantômes... Du coup le challenge est moins relevé, il n'en reste pas moins qu'il faut jouer correctement pour ne pas finir dans l'estomac des insectes. Faire la chasse au hi-score est là aussi assez tactique, car il faut ramasser les lettres au bon moment pour les bonus ou quand elles sont rouges pour le score direct (une pastille rouge peut rapporter 4000 points avec tous les multiplicateurs). De plus il faut voir si vous voulez tenter le bonus central ou l'avancée dans les tableaux : on peut - du moins au début - finir de ramasser toutes les fleurs bien avant que tous les insectes soient sortis. Et à la maison, il y en a aussi des coccinelles ?La version Atari 2600 fut annulée à l'époque, mais on en trouve une version sortie en 2006. Des versions Intellivision et ColecoVision virent le jour respectivement en 1983 et 1982 ; comme d'habitude, la version Coleco est une réussite en comparaison du jeu d'arcade original. On peut également citer des clones de Lady Bug, tels que Doodle Bug sur Tandy Color Computer ou Bumble-Bee sur Acorn Electron. Pour conclure, je dirai que Lady Bug est un jeu intéressant, qui propose un challenge assez pointu. Peut-être un peu pénible pour le maniement de la coccinelle qui demande beaucoup de précision, mais encore une fois ce n'était pas surprenant dans le contexte des jeux de l'époque. En tout cas ça n'a pas gêné Dwayne Richard, qui a marqué 1 081 370 points le 15 septembre 2005, écrasant le record précédent détenu depuis 1983 par Brian Calton avec 609 900 points. Un avis sur l'article ? Une expérience à partager ? Cliquez ici pour réagir sur le forum (10 réactions) |