Mastodon
Le 1er site en français consacré à l'histoire des jeux vidéo
Mega Man The Wily Wars & Mega Man Game Gear
Année : 1991
Système : Game Gear, Megadrive
Développeur : Capcom
Éditeur : Capcom
Genre : Action / Plate-forme

Passons maintenant à un grand inconnu (même de moi, qui suis Segalopin ET Megamaniaque), c'est à dire le jeu sorti sur Game Gear.

MEGAMAN
(1994, Game Gear)

Une douche froide. Voilà comment je qualifierais cet épisode inédit sur la portable de SEGA. Considérez que j'ai joué aux jeux dans le même ordre que celui de l'article. Après l'excellent Megaman 5, je suis tombé de bien haut. Pour commencer, pas d'histoire, juste le début de l'intro de Megaman 4 sur NES, qui n'explique rien, ou presque.

Cet épisode est très médiocre en tous points :

  • On ne dispose d'AUCUN continue. 4 vies, quelques E-Tanks, et c'est tout. D'autant plus que les codes vous amènent au maximum à la moitié du jeu. C'est limite.
  • Pour les items, il faudra vous contenter de Rush Coil. Et pour être franc, il n'aurait pas été là, il ne m'aurait pas manqué : je ne m'en suis jamais servi lors du jeu.
  • Comme vous l'avez lu plus haut, les E-Tanks sont là pour pallier au manque de Continues. Les M-Tanks sont aussi présents, mais je n'en ai trouvé aucun, et je n'ai même pas éprouvé le besoin de m'en servir.
  • Un des (rares) bons points : on peut revisiter les stages des 4 premiers boss.
  • LA spécificité de cette version, qui est une innommable aberration : un écran de jeu fait plus qu'un écran de Game Gear. Je m'explique : quand notre héros arrive dans une salle il voit tous les ennemis, et toutes les embûches présentes. Ici, il m'est souvent arrivé de me faire toucher par un ennemi qui était dans la salle mais que je ne voyais pas car il était hors champ ! N'importe quoi. Encore mieux : il n'est pas rare de sauter à l'aveuglette, car on ne voit pas ce qui est en-dessous de là où on est ! Ce qui fait que j'ai perdu des vies bêtement, car j'ai sauté au hasard. On atteint des sommets. Un petit montage pour illustrer ça :
    Différence entre ce que montre un écran (à gauche), et environ ce que montrerait un « vrai » écran ! Édifiant.
  • Megaman possède son slide, et le Mega Buster se charge. Malheureusement, lorsqu'on est touché, on perd la charge, et on repart à zéro, ce qui irrite un peu à force.
  • Le jeu possède un choix de difficulté, comme Megaman 2 : je n'ose imaginer le calvaire que doit être le mode « hard ».
  • Notre héros ne peut plus avoir que 2 tirs simultanés à l'écran au lieu des 3 habituels. C'est affreux de constater qu'un petit tir en moins peut causer de telles différences au niveau gameplay.
  • Le jeu n'est pas programmé par Capcom !! En fait, on retrouve 3 noms dans le générique : Capcom, US Gold (aïe) et Freestyle. En fait, Freestyle a codé le jeu sous licence US Gold, et Capcom a mis son nom la dessus. On a confirmation dans le générique de fin : pas un nom japonais ! Que des Américains.

Vous comprendrez à la vue de cette liste que ce Megaman n'est pas des plus réussis. Graphiquement parlant, c'est plutôt bon, ça ressemble en gros à de la NES avec plus de couleurs. Les niveaux sont sensiblement les mêmes que sur la 8-bits de Nintendo, si l'on excepte cette horrible particularité de la version qui veut qu'on ne voit pas tout à l'écran (voir plus haut), ce qui vaut de sévères crises de nerfs quand on tombe dans un trou alors qu'on a sauté à l'aveuglette...Et cette abomination fait que la difficulté est très élevée... Beaucoup trop élevée. Il faut connaître les niveaux par cœur (et encore...) pour être à peu près à l'aise. Et l'épée de Damoclès (l'absence de Continues) qui flotte constamment au-dessus de nos pauvres têtes de joueurs ne détend pas particulièrement lors de passages épineux.

Les 4 premiers boss de ce Megaman.

De plus, les boss sont infiniment plus agressifs que dans les autres versions : ils sont très rapides, ce qui fait qu'éviter qu'ils ne vous retombent dessus devient presque impossible, sauf si on a des réflexes de mutant. On remarquera qu'en fait, ce soft est une compilation des 4ème et 5ème épisodes sur NES (l'écran titre est d'ailleurs celui de MM4).

Que le combat final commence !

Le jeu en lui-même est assez court : on affronte 4 boss qui sont un medley des boss de Megaman 4 et 5 sur NES, puis on part à l'assaut d'une forteresse où l'on rencontrera uniquement 2 boss supplémentaires (Waveman et Toadman). Bien entendu, on devra parcourir les niveaux qui leurs sont rattachés. Et finalement, on aboutira à une 2ème forteresse, ou l'on traversera un niveau qui est en fait celui de Quickman, pour enfin affronter Wily himself dans un combat qu'une ridicule facilité.

Les 2 forteresses, directement issues de MM4 (on reconnaît les forteresse de Cossack et Wily).

Un petit mot sur le niveau précédant l'affrontement final : on a exactement la même architecture que l'original : ainsi au début, des gros lasers qui sortent de partout, sauf qu'ici, le Flash Stopper ne marche pas !! (je rappelle à ceux qui n'ont pas joué à Megaman 2 que les passages comprenant des lasers mortels peuvent être rendus plus faciles grâce à l'utilisation de l'arme de Flashman) Mais en contrepartie, les lasers ne sont plus mortels au 1er impact, mais au 2ème, ce qui est quand même bien dur. Malheureusement, le tableau n'est pas plus idyllique côté sons et musiques. Les deux ont grandement souffert de la conversion. Les thèmes sont des reprises maladroites des musiques NES, et manquent grandement de « chaleur ». Les sons ont subi le même traitement : même s'ils sont plus ou moins bons, on ne retrouve plus la « patte » des sons NES. Vous l'aurez compris, cet épisode est à bien vite oublier (je me suis forcé à y jouer pour faire le test, c'est pour dire), car inférieur en tous points aux épisodes originaux. On lui préfèrera même les épisodes Game Boy !

Bilan

Ce deuxième chapitre consacré aux Megaman classiques est désormais fini. Jusqu'à présent, cette série a vu des softs très réussis, tout comme de gros ratages, ou des jeux mitigés. Attachez vos ceintures, car la troisième partie traitera des jeux sortis sur les 16-bits et les 32-bits, dont certains comptent parmi les meilleurs jeux de la série, toutes plates-formes confondues.

MEGAMAN THE WILY WARS (ROCKMAN MEGA WORLD)
(1993, Megadrive)

Surprise ! Un Megaman sur Megadrive. Voilà qui était inimaginable quelques années auparavant. Cette cartouche n'est ni plus ni moins qu'une resucée des 3 premiers Megaman sortis sur NES. Enfin, quand je dis retour en arrière, ce n'est pas tout à fait vrai. En fait, le jeu est bon, mais honnêtement, si on vient de se faire les épisodes SNES (en particulier le sublimissime Rockman & Forte), ça fait un peu mal de revenir à une version remasterisée des vieux épisodes, et plutôt moyenne qui plus est.

Je ne vais pas partir dans des dithyrambes sur les jeux eux-mêmes, puisque ce sont exactement les mêmes que les originaux, à quelques détails près, dont je vous épargnerai le listing. Ce chapitre comportera plus d'images que de texte. La première chose qui saute aux yeux, ce sont les graphismes. Ben oui, on est sur une 16-bits, ce qui fait qu'on peut afficher plus de couleurs, plus de plans etc... De manière générale, les graphistes ont rajouté des petits plus de partout pour aboutir à un effet plus « pro ». Voici quelques captures qui permettent de comparer :

Voici les écran-titres des 2 versions. Il est amusant de constater que juste le nom a été changé dans cette version, contrairement à la version NES, où les 2 étaient totalement différents.
À gauche, la version NES, à droite la Megadrive. Saisissant, n'est-ce pas ?
À gauche, le stage de Fireman (avec effet de distorsion dans le fond), à droite, celui de Iceman. C'est quand même rudement beau.
Voici encore des comparatifs : l'écran titre et la sélection des boss.
Encore quelques captures. À noter que dans la version Megarive, c'est l'écran titre japonais qui a été conservé, en changeant simplement « Rockman » par « Megaman ».

Vous l'aurez compris, c'est beau, et on sent que la Megadrive en a sous le capot (en plus, c'est ma console préférée). Petite amélioration supplémentaire : la progression de chaque jeu est sauvegardée à chaque fois qu'on tue un boss (3 emplacements sont disponibles), ce qui fait que l'on a plus besoin de finir Megaman 1er du nom en une fois ! Côté animation, ce sont globalement les mêmes que sur NES, à part pour le sprite de Megaman, qui a été totalement refait. Bon autant le dire tout de suite, autant le sprite est beau, autant l'animation est dégueulasse, car on dirait que Megaman se balade avec un manche à balai dans l'arrière train, ce qui fait tâche. La « NES touch » n'y est plus pour Megaman. Mais c'est le seul grief que j'ai concernant l'animation. À noter des ralentissements de çi de là, un comble tout de même... Sauf quand cela facilite le jeu : notamment lors du combat contre le « Yellow Devil » dans le 1erMegaman.

Pour la sonorisation, on est dans le domaine du bon. Les musiques ont subi de belles réorchestrations grâce au chip sonore de la Megadrive. Les musiques sont plus rythmées et percutantes. À noter qu'on a le droit à de nouveaux thèmes bien sympathiques. Les sons ne sont pas en reste, car les « remix » sonores sont très bons. On pouvait s'y attendre, passage à la 16-bits oblige, mais on aurait aimé un peu plus d'effets stéréo pour les musiques. Mais les gars de chez Capcom ne se sont pas contentés de nous offrir un simple remake, ils ont inclus un niveau bonus : la Wily Tower. Ce stage, accessible uniquement lorsque vous aurez réussi à finir les 3 jeux sur un seul emplacement de sauvegarde, comporte des boss inédits, et uniquement présents dans cet opus : j'ai nommé Hyperstorm-H, Megawater-S et Busterrod-G. Oui, ils ont des noms à coucher dehors. Megawater et Busterrod sont assez faciles, mais Hyperstorm est une plaie, car il est très fort et possède DEUX barres d'énergie (une première dans un Megaman). Chacun de ces boss peut être touché avec une arme particulière, issue d'un des trois épisodes. On a même le droit à une confrontation finale avec Wily à la fin de la tour.

Voici la Wily Tower, ainsi que la confrontation avec Busterrod-G.

Petit trivia sympathique : les 3 boss seraient en fait issus d'une vieille légende chinoise, Journey to the West (connue aussi sous le nom de Le Roi Singe). Busterrod se rapproche de Sun Wukung, le roi singe ne personne qui apprit à voler sur un nuage et se servir de sa canne télescopique. Hyperstorm se rapprocherait de Chu Pa Chieh, un humanoïde en forme de cochon qui pouvait changer sa taille, et Megawater serait Sha Monk, une créature marine. Et pour ceux pour qui tout ceci semblerait familier, oui, l'histoire de Dragon Ball se fonde aussi sur ce conte. (Source : the Megaman Homepage, http ://www.mmhp.net)

Mention bien pour cet « épisode » un peu spécial que nous offre la Megadrive. Maintenant, attaquons-nous à deux OVNIS de la série, dont j'ignorais jusqu'à l'existence : Megaman et Megaman 3 sur PC !

MEGAMAN
(1990, PC)

Je n'ai que très peu d'infos sur ces jeux, car je n'ai pas réussi à les trouver sur le net. Mais je ne désespère pas. Dans cet épisode, Megaman doit trouver 3 clefs qui ouvriront l'antre du Dr. Wily, où il aura à affronter Crorq, le superordinateur créé par son ennemi de toujours. N'ayant pas pu jouer au jeu, je me contenterai de vous livrer les traductions en provenance du site cité plus haut. Dans ce jeu, il n'y a que 3 boss : Dynaman, Voltman et Sonicman. Une fois éliminés, vous devrez les battre une seconde fois, puis battre Crorq pour arriver au combat final. Le jeu ne comporte aucune sauvegarde, ce qui fait que l'on doit faire le jeu d'une traite.

MEGAMAN 3
(1992, PC)

Ici aussi, je n'ai pu jouer au jeu. À noter qu'il y a eu des rumeurs concernant un hypothétique second épisode sur PC, mais son existence n'a pas pu être vérifiée. Megaman doit faire face à une horde de robots devenus fous qui veulent le liquider ! Des dires du site le jeu ressemble beaucoup au premier graphiquement et au point de vue gameplay. Visiblement, il y a un bug dans le jeu, qui fait que la fin de cet épisode est exactement la même que le premier. Ici, on a le droit à 6 boss : Bitman, Sharkman, Waveman, Oilman, Blademan, et Torchman. Dès qu'ils ont été vaincus, on aborde la forteresse qui compte 2 boss : Crorq et Wily.

Voici donc pour les OVNIs de la série.