Actualité de l'émulation [contenu fourni par Emu-France]
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Par IsKor (11 juillet 2011) 1938. Un homme entre dans un café, pose son borsalino et son pardessus sur le porte-manteau, et s'assied à la table de l'Inspecteur Norman. Cet homme se nomme Thomas Angelo, et travaille pour la famille Salieri depuis 8 ans maintenant. Nous voilà projetés dans le passé, en 1930, alors que Tommy n'est encore qu'un simple taxi qui vivote. Un soir il est témoin d'une échaufourrée entre 2 voitures, et il est forcé de prendre deux malfrats dans son taxi pour leur sauver la vie : le jeu démarre alors sur les chapeaux de roue, Tommy doit semer ses poursuivants avec son taxi poussif ! La toute première mission nous met aux commandes du taxi de Tommy, qui devra déposer des clients aux quatre coins de Lost Heaven, une manière de faire connaissance avec la cité qui s'étend sur quelques 12km². C'est lorsque Tommy se fait rosser par les hommes de Morello, le rival de Don Salieri, qu'il se rend compte qu'il devra travailler pour la famille Salieri s'il veut vivre. Chacun des membres de la famille possède un caractère bien trempé et colle à l'idée qu'on se fait des membres de la pègre : Don Salieri, calme mais implacable, Paulie la tête brûlée, Sam le colosse timide... Ces personnage centraux contribuent à l'immersion dans le jeu. La modélisation des personnages est très réussie, avec des textures superbes. Lost Heaven est très vivante, assez étendue, et à la manière d'un GTA, des zones se débloqueront au fur et à mesure de la progression dans le jeu. Techniquement, les textures sont convaincantes, toujours de bonne facture, l'architecture est variée, la ville est simplement fidèle à ce qu'étaient les cités américaines dans les années 30. Pour accentuer le réalisme, Lost Heaven est truffée de très nombreux piétons et voitures. Mafia est souvent décrit comme un GTA dans les années 30. Lorsqu'on joue au jeu, on se rend compte qu'on est loin de l'aspect bac à sable d'un GTA : la ville est assez étendue, mais impossible de flâner dans les rues en allant voir de nombreux PNJ pour avoir des sous-quêtes, les quelques missions annexes consistant à aller voler un nouveau modèle de voiture. Au début de chaque boulot, Ralphie, un gars limité intellectuellement mais qui n'a pas son pareil pour ouvrir une voiture, vous proposera de crocheter un nouveau modèle de voiture : une bonne manière pour le joueur d'appréhender petit à petit le comportement très différent des quelques 60 modèles qui peuplent le jeu. Chaque véhicule est très bien rendu, et est fondé sur des vraies voitures d'époque. On commence dans une Bolt Ace (en fait une Ford T), pour terminer dans des carosses impressionnants, comme la Lassiter V16 (Cadillac V-16) ou la Ulv er Airstream (Chrysler Airflow). Certains modèles sont déclinés en plusieurs carrosseries : coupé, quatre portes, phaeton, cabriolet, et même utilitaires. La conduite diffère grandement d'une voiture à une autre, et mener une Bolt Ace au sommet d'une petite colline testera votre patience tant la voiture se traîne : il n'est pas rare de rouler à moins de 30 km/h en côte. Heureusement, des véhicules plus puissants arrivent rapidement. Tous les véhicules peuvent être endommagés sous toutes les coutures : lors de crashs sérieux, on pourra voir les phares, pare-chocs ou rétroviseurs tomber, les vitres se casser et la carrosserie se déformer significativement. Il est aussi possible de crever les pneus ou de percer la réserve de carburant, très utile car le jeu gère la jauge d'essence : il est possible de tomber en panne sèche ! Tommy peut porter plusieurs armes sur lui, qui vont de la batte de baseball à la Thomson, en passant par le fusil à canon scié ou plusieurs revolvers. Vous pourrez également tirer depuis les voitures, très utile lorsqu'il faudra ralentir d'une voiture qu'on poursuit. À noter qu'à la différence des GTA, Tommy ne portera jamais de gilet pare-balles : son plus épais blindage est le costume qu'il porte, ce qui le rend très vulnérable. Une rafale de Thomson ou un tir de fusil à pompe peuvent tuer en un coup. En plus du mode histoire, il existe deux autres modes de jeu, bien moins intéressants selon moi : les modes Circulation Libre et Circulation Utra Libre. Le premier est disponible sans avoir fini le jeu, mais des options vont se débloquer au fur et à mesure de l'avancée dans la campagne (ville plus grande, trafic plus dense, choix jour/nuit..). C'est simplement la ville de Lost Heaven mise à la disposition du joueur, vous pouvez cette fois-ci faire ce qu'il vous chante. Pour être autonome dans ce mode, il faudra gagner de l'argent, ce qui peut être fait en tuant les malfrats qui patrouillent en ville, semant les forces de Police, roulant très vite ou même en faisant un honnête boulot de taxi. Cet argent vous servira à vous armer et vous soigner, entre autres. Pour sauvegarder la progression, il suffira de vous rendre au bar de Don Salieri. Le mode Circulation Ultra Libre n'est quand à lui disponible que lorsque le jeu est terminé. Il s'agit ici d'arpenter Lost Heaven pour trouver des personnes qui vous donneront des missions assez ardues, et vous récompenseront avec des prototypes sélectionnables dans le mode Circulation Libre. Ces prototypes sont des versions survitaminées de leur équivalent dans le jeu. Après un jeu très sérieux, les missions de ce mode sont rafraichissantes car totalement barrées: sauver une demoiselle en détresse avant qu'elle ne soit dévorée par un monstre marin, poursuivre un homme invisible, suivre un OVNI... L'ambiance sonore est très réussie, assurément l'un des points forts du jeu : la bande sonore tout à fait dans le ton avec de très nombreux thèmes de l'immense Django Reinhardt, qui diffèrent à chaque quartier traversé, ainsi que quelques thèmes des Mills Brothers. Fait suffisamment rare pour être notifié, le doublage français est excellent, je le trouve même supérieur au doublage original (vous me verrez rarement écrire une chose pareille). Là où des jeux comme GTA3 ou Vice City ont bénéficié de versions consoles ou PC presque identiques, les versions console de Mafia ont été bridées pour s'adapter aux processeurs plus lents des consoles. De plus, Illusion Softworks n'a pas été impliqué dans la conversion : il en résulte un Mafia amoindri, possédant des graphismes moins léchés, des textures affreuses, un aliasing significatif, plus aucun trafic routier, un framerate poussif, des contrôles mous, des déplacements lents et de nombreux bugs... Bref, vous l'aurez compris, les versions consoles sont à fuir. Mafia n'est pas exempt de défauts, mais l'ambiance incroyable, les personnages charismatiques, l'histoire prenante et les graphismes à tomber gomment tout le négatif. J'ai pour ma part découvert le soft par hasard. Dès le démarrage, ça a été un vrai coup de coeur, et il figure maintenant parmi mon top 10 des jeux PC. Un jeu à essayer absolument! Un avis sur l'article ? Une expérience à partager ? Cliquez ici pour réagir sur le forum (44 réactions) |