Actualité de l'émulation [contenu fourni par Emu-France]
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Par MTF (28 septembre 2009)
« Bonjour, je suis Twinsen, le héros de cette aventure. Pouvez-vous me voir sur la photographie là-haut avec ma copine Zoé ? À côté de nous, c'est mon fidèle ami, le Dino-Fly, et là c'est un portrait de Sendell, notre déesse bienveillante, qui insuffle la vie à tout. Grâce à sa médaille, et aux pouvoirs magiques qu'elle m'a donnés, j'ai été en mesure de sauver notre belle planète Twinsun. J'ai eu à parcourir toutes les îles pour retrouver Zoé, et empêcher notre monde d'être détruit. Le terrible dictateur FunFrock avait l'ensemble de la planète sous sa poigne... jusqu'à ce que j'intervienne. Au fait, je suis fier de vous dire que Zoé et moi, nous attendons un heureux évènement. Nous allons bientôt avoir un petit garçon, nous nous pressons donc pour que tout soit prêt. Notre monde vit dans la paix à présent, tout est calme, et le soleil brille pour tous. » Vers l'infini, et au-delà !L'histoire de Little Big Adventure 2 prend place quelques mois après la fin du premier opus, sur la planète Twinsun. Le tyran Funfrock a été réduit à néant, ses usines de clonage anéanties, ses rêves de gloire annihilés. Tandis que les dernières traces du règne du despote sont patiemment nettoyées, le calme semble être revenu, et tous les habitants célèbrent alors leur amour de la déesse mère Sendell, qu'ils soient bouboules, grobos, lapichons ou quetschs. Zoé, la femme de Twinsen, attend son premier enfant, et le père passe toutes ses journées à préparer la chambre qui accueillera le futur berceau. Sur l'île de la citadelle, tout semble aller pour le mieux. Cependant, tandis que le Dino-Fly cherche à rendre visite à son ami de toujours, voilà qu'un coup de grisou le frappe en plein flanc ; et lui de tomber à pic non loin de la maison du charmant couple. La blessure n'est pas mortelle, mais elle empêche définitivement le dragon sacré de voler. Un seul remède peut le remettre d'aplomb : une potion jalousement cachée par les mages de l'île du désert de la feuille blanche. Seulement, si tout était si simple ! Le temps impossible empêche tout ferry de prendre la mer tant que la tempête fait rage. Il n'y a guère que le météorologue, grand sage lapichon, qui peut faire quelque chose. Seulement, où reste-t-il ? Normal, discret, agressif, sportif, sportif... sportif ?Le jeu amène avec lui un grand nombre d'innovations, et précisément celles que l'on attendait après Little Big Adventure. Technologie grandissante aidant, l'univers de Twinsen s'élargit puisque les extérieurs sont gérés, cette fois-ci, en full 3D. Adieu donc la perspective isométrique, qui ne prévaut plus que pour les intérieurs, temples et maisonnées ! Si le jeu y gagne en profondeur et en relief, il tend en revanche à perdre quelque peu de sa personnalité : les textures se font moins travaillées, les bords des chemins moins délimités ; il devient bien plus aisé de sombrer dans un précipice, alors que l'on croyait rester dans les sentiers balisés. C'est en revanche un réel plaisir de se tenir sur le sommet d'une colline et d'admirer la vue, puisque le jeu offre un horizon relativement profond, et l'on peut sans souci apercevoir les montagnes et les habitations situées au loin. Du reste, il convient de préciser bien évidemment que les déplacements se font avec bien plus de souplesse, et que la caméra se gère très bien, évitant les affres bien connues de disparition du personnage. Venons-en à présent à la jouabilité. Et sur ce point, j'avoue que mon avis reste toujours aussi mitigé. L'on retrouve, c'est bien compréhensible, ce fameux écran permettant de choisir une « attitude », entre normal, agressif, sportif et discret. Si leurs attributions et leurs rôles n'ont guère évolué depuis le premier opus, il convient de signaler toutefois une différence de taille : la présence d'une touche permettant de parler ou de lire un écriteau quel que soit le mode sélectionné. Ouf ! Nul besoin de revenir en attitude « normale » pour parler à un quidam, l'on peut rester en mode « sportif » sans problèmes. Associée, du reste, à la possibilité de sauter avec prise d'élan (sans obligation, comme dans Little Big Adventure, de marquer un temps d'arrêt), cette invention redynamise profondément la mécanique du jeu et le rend bien plus nerveux. Compte tenu du fait qu'il est plus long que son prédécesseur, ce n'est sûrement pas un mal. C'est alors qu'apparaît l'excellente idée du jeu. À partir du troisième chapitre, il est possible, bien que facultatif, de récupérer un bouclier consommant de la magie, mais vous rendant insensible à n'importe quel choc. Il ne faut surtout pas manquer de récupérer cet objet ; sans cela, ne serait-ce que le dernier donjon s'avère impossible à finir. Nous venons en paix !J'ai annoncé auparavant que l'aventure se poursuivait bien au-delà de ce que Twinsen espérait, et c'est vrai. Car une fois la tempête arrêtée grâce aux talents du météorologue, c'est avec surprise que l'on voit débarquer une soucoupe volante, peuplée d'êtres intelligents. Humanoïdes à la tête triangulaire, secondés par des manières de chiens muselés, ils se disent venir d'une lointaine planète nommée « Zeelich », et prétendent venir en paix. Au cours de sa quête, Twinsen devra tout d'abord parcourir l'île de la citadelle et celle du désert de la feuille blanche afin de gagner en pouvoir (il sera notamment élève de l'école de magie, sans doute la partie la plus délicieuse du jeu), avant de trouver le moyen d'infiltrer Zeelich dont la surface est recouverte de fumée et de parcourir ses tréfonds rougis de lave des suites d'un cataclysme centenaire. Le message du jeu se double d'un semblant de pamphlet écologique, en demie-teinte toutefois, qui permet de donner une once d'humanité aux extra-terrestres. Malheureusement, si ce n'est au travers de deux ou trois lignes de dialogue et d'une scène à la fin du jeu, l'on perd ce but rapidement des yeux, et seul compte la lutte contre ce forcené de Dark Monk. Passeur, passeur, dans ton embarcation...L'univers du jeu reste, et c'est heureux ! très cohérent : et c'est un véritable plaisir que d'arpenter l'île de la citadelle et du désert de la feuille blanche quelque sept ou huit mois après la fin du premier opus. Le Temple de Bu a été reconverti en parc d'attractions à la gloire de Twinsen, en sachant que les développeurs ont gardé la structure du donjon : cela évoquera pas mal de souvenirs. C'est, en vrac, le tenant de l'hacienda qui vous refuse l'entrée au sauna féminin ou ce documentaire vantant les nuits chaudes de Zeelich ; la nécessité de trouver un traducteur automatique pour pouvoir comprendre ce que disent les aliens, ou ces « men in black » qui vous poursuivent pour vous faire taire ; ces ennemis que l'on peut tuer en les faisant tomber dans des pièges nous étant destinés, ou encore cet ouvrier corse et paresseux que l'on peut grassement payer pour récupérer un objet qui demanderait bien des efforts. La musique reste bien inspirée, avec notamment de charmants thèmes militaires pour la planète Zeelich ou des relents d'orgue pour les temples sacrés. Malgré tout, je la trouve en deça de celle du premier opus : les thèmes restent moins en tête, et l'on aurait aimé un peu plus de variété. Que l'on ne s'y trompe pour autant ; Little Big Adventure 2 reste un jeu très agréable, long, difficile, intelligent. Mais si les erreurs soulevées étaient pardonnables pour une première tentative, il est en revanche dommage de les revoir apparaître quelqus trois ans plus tard. Anachroniques, elles entravent la marche du joueur et le font pester souvent. Qu'il ne renonce, pourtant : il serait idiot de s'arrêter à mi-chemin, tant le soin apporté à la réalisation globale est remarquable. Un avis sur l'article ? Une expérience à partager ? Cliquez ici pour réagir sur le forum (78 réactions) |