Actualité de l'émulation [contenu fourni par Emu-France]
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Par Laurent (18 septembre 2000) Développée en partenariat par Flare Technology, société créée à Cambridge par Martin Brennan and John Mathieson, et Konix, un fabriquant gallois de joysticks qui avait obtenu un joli succès avec le modèle Speedking (vendu aux USA par Epyx), la console Konix Multisystem, dont le lancement était prévu pour 1989, devait être la console ultime. Le hardware, conçu par Flare sur la base de son projet d'ordinateur Flare One, était impressionnant : processeur 16-bits Intel 8086 (6MHz), modes graphiques 256x200 en 256 couleurs sur 4096, 512x200 en 16 couleurs sur 4096 (les mêmes que le MSX 2), 128Ko de RAM (plus tard portés à 256Ko à la demande des développeurs) et son stéréo 25 canaux avec DSP. La grande innovation était le boîtier révolutionnaire prévu par Konix. La console devait se présenter sous la forme d'un joystick géant et modulaire qui pouvait prendre, sans ajout d'accessoire supplémentaire, la forme d'un volant, d'un manche à balai d'avion ou d'un guidon de moto, l'ensemble étant équipé d'un système vibratoire. Les jeux devaient être stockés sur disquettes dans le but de les vendre moins cher que les concurrents Sega et Nintendo, soit un prix maximum d'environ 15£ (150f/23€). Pour se protéger du piratage, ces disquettes devaient être écrites dans un format propriétaire développé par la compagnie britannique Attention to Details (ATD), qui aurait aussi permis à Konix d'avoir un contrôle total sur la logithèque de leur console. Avant même que la commercialisation ne soit confirmée, Konix annonçait déjà une ligne de périphériques révolutionnaires. Pistolets optiques, commandes d'hélicoptères, et même un fauteuil motorisé (le Power Chair) monté sur vérins et modulable en moto d'entraînement, comme ceux que l'on peut voir dans les salles d'arcade, le tout à retour de force bien entendu. Malheureusement, Konix n'avait pas les reins solides et ne parvint jamais à récupérer le fruit des ventes de joysticks Speedking aux USA après la faillite d'Epyx, ce qui était leur principale source de fonds. Toutes ces belles visions futuristes restèrent à l'état de projet. La seule tentative britannique de console de jeu n'a jamais été commercialisée. De prestigieuses équipes de développement britanniques ont travaillé aux premiers jeux prévus pour la console, comme Llamasoft (le studio de Jeff Minter), Argonaut, ATD bien sûr, et même US Gold. Le jeu Bikers était prévu pour être inclus avec la console à l'achat, et le hit Revenge of Starglider, suite d'un titre sorti ST et de l'Amiga, devait être adapté. On raconte aussi qu'une simulation de voile exploitant le fauteuil motorisé pour reproduire le mouvement des vagues et du vent était à l'étude... On a du mal à croire que des Anglais aient pu à ce point délirer, même si des témoignages de sources proches du dossier prouvent que la console et le Power Chair fonctionnaient sous forme de prototypes. Plus de quinze ans après les faits, il n'existe toujours pas d'équivalent au concept de Konix qui ait abouti... Après l'abandon du projet Konix Multisystem, Flare s'est lancé dans la conception du hardware Flare Two, qui a finalement été racheté par Atari pour devenir la Jaguar. Le joystick multi-forme a plus tard été vendu en tant que périphérique pour PC par la société MSC (MultiSystem China). Envie de réagir ? Cliquez ici pour accéder au forum |