Mastodon
Le 1er site en français consacré à l'histoire des jeux vidéo
Dragon Quest V : La Fiancée Céleste
Année : 2008
Système : DS
Développeur : ArtePiazza
Éditeur : Square Enix
Genre : RPG
Par Minimage (20 septembre 2010)

Introduction

Dragon Quest V : La Fiancée Céleste, développé par ArtePiazza et édité par Square Enix, est le second remake du cinquième épisode de la série de RPG Dragon Quest. L'original est sorti en septembre 1992 au pays du soleil levant sur Super Famicom et n'a jamais officiellement quitté les frontières japonaises ; notons qu'il s'agissait du premier DQ réalisé sur cette console, les quatre précédents étant des jeux NES. En mars 2004, un premier remake est sorti sur PlayStation 2, mais se cantonna lui aussi à l'archipel nippon. Enfin, la version qui nous intéresse est quant à elle disponible sur Nintendo DS depuis le 17 juillet 2008 dans son pays d'origine, le 17 février 2009 aux États-Unis et le 19 en Europe, avec traduction en cinq langues à la clé (celle de Molière incluse). On notera que le numéro a été sucré dans la version européenne, probablement pour ne pas déconcerter le public local par une sortie des différents épisodes dans le désordre (Dragon Quest 8, qui s'était lui aussi vu retirer son matricule dans nos contrées, ayant été disponible avant les remakes du 4 et du 5).

Deux captures de la version originale sur SNES, à titre de comparaison

Rappelons que la série Dragon Quest, à l'origine oeuvre de l'ancien développeur Enix, est une véritable institution au Japon tout comme celle des Final Fantasy (de Squaresoft) dont elle a longtemps été la principale concurrente, avant la fusion de ces deux sociétés le 1er avril 2003. Le premier Dragon Quest, sorti en 1986, est par ailleurs considéré comme le père fondateur du RPG "à la japonaise".

Le début de l'histoire - Présentation générale

L'écran titre (in english)

Le jeu commence par la naissance du héros, qui n'a pas de nom déterminé (vous devrez lui en donner un). Fils du roi Pétros (Papas en VO), celui-ci aura la malchance de perdre sa mère immédiatement après être sorti de ses royales entrailles. Nous retrouvons ensuite le personnage principal et son père six ans plus tard ; ils se trouvent alors sur un bateau qui doit les ramener chez eux après un long voyage en des contrées lointaines. Ce n'est que le point de départ d'une aventure de longue haleine, qui se révèlera riche en surprise et en rebondissements et verra le héros devenir adulte. Sachez seulement qu'il assistera à la mort de son père, qui aura cependant le temps de lui apprendre que sa mère est toujours en vie...

La première particularité essentielle de Dragon Quest 5, qui le distinguait à l'époque de ses prédécesseurs et de la majorité voire totalité des autres RPG, est son système de recrutement de monstres. Je m'explique : à un certain moment du jeu, vous ferez connaissance avec le vieux berger Ciobair, qui vous apprendra comment faire ami-ami avec eux. À partir de ce stade, vous aurez une chance, lorsque vous combattrez certains ennemis, de pouvoir les inclure dans votre groupe après les avoir vaincus. Cette chance dépend du monstre lui-même, certains étant plus enclins à vous rejoindre que d'autres et un certain nombre n'étant tout simplement pas possible à recruter. Lorsqu'ils seront avec vous, vous serez libre de les équiper et de les faire combattre à vos côtés. Il existe une très grande variété de monstres différents, chacun possédant ses sorts, ses pièces d'équipement favorites, son niveau minimum et maximum (qui est de 99 pour le héros et les autres personnages humains, mais peut être plus bas pour les monstres) et l'expérience dont il a besoin pour progresser. Certaines espèces sont assez classiques, d'autres plus surprenantes... Notez également que les plus faciles à recruter ne sont pas forcément les moins intéressants. Ainsi, le très célèbre petit slime (gluant en VF) que tout amateur de la série connaît bien, est au niveau 1 et doté de caractéristiques très basses lorsqu'il rejoint votre équipe ; cependant, il peut monter jusqu'au 99, acquiert des sorts intéressants et peut porter des armes et armures qui le rendront efficace, notamment le fameux boomerang, capable de toucher tous les ennemis en un seul coup.

Notons aussi que vous acquerrez, à peu près au moment où vous rencontrerez Ciobair, un chariot assez grand pour contenir jusqu'à quatre monstres et/ou personnages. Ceux-ci pourront à tout moment prendre la place d'un des membres du groupe, et interviendront s'ils mordent tous la poussière ; de plus, ils gagneront de l'expérience tout comme eux. Cependant, le chariot est trop volumineux pour passer l'entrée de la majorité des donjons, ce qui empêchera les monstres et personnages qui s'y trouvent de pénétrer dans ceux-ci, d'y être utilisés en combat et d'y obtenir de l'expérience. Enfin, si vous acceptez de recruter un monstre alors que votre groupe et votre chariot sont tous deux au complet, il se rendra directement au refuge de Ciobair qui peut héberger jusqu'à 80 individus. Les personnages humains que vous ne pouvez accueillir iront quant à eux au "Carré de Tulipe", qui remplit la même fonction pour eux.

Il faut savoir que durant les deux premiers tiers du jeu, vous ne serez au maximum accompagné que d'un ou deux compagnons humains – ou du moins, liés au scénario et se joignant automatiquement à vous ; capturer des monstres est donc impératif pour compléter et diversifier votre équipe.

Révéler la seconde caractéristique notable de ce jeu pourrait relever du spoiler, et j'ai donc hésité avant d'en parler ici. Cependant, elle semble être donnée par pas mal de tests sur la toile, et même la jaquette du jeu la révèle à demi-mot... Je cite sa conclusion : "en véritable héros, partez pour une odyssée couvrant plusieurs générations : de l'enfance à la paternité, et même au-delà !". Comme les plus perspicaces d'entre vous l'auront compris, cela signifie que le héros qui est âgé de six ans au début du jeu grandira au cours de celui-ci, épousera une des trois (plus ou moins) charmantes prétendantes qui lui seront proposées et finira par donner naissance à deux mignons petits héritiers. Ceux-ci, un fils et une fille, n'apparaîtront qu'au début du dernier tiers du jeu (estimation grossière) auquel ils apportent d'ailleurs beaucoup. Si quelques autres RPG se déroulent également sur plusieurs générations (notamment Phantasy Star 3, Romancing SaGa 2 et Fire Emblem 4, seul le premier de cette liste étant du reste antérieur à Dragon Quest V), il s'agit tout de même d'une idée rarement mise en œuvre dans ce milieu et qui permet à mon sens de s'attacher plus facilement aux personnages en les voyant évoluer et avancer dans la vie. Et puis, tous les héros n'ont pas la chance d'être secondés par la chair de leur chair !

Sur la carte du monde
Un donjon. Le héros est encore petit

Différences avec l'original

En quinze ans, les choses ont eu le temps d'évoluer dans le petit monde du RPG nippon et La Fiancée Céleste a bénéficié de ces progrès. Voici, sommairement, les différences qu'il présente avec son illustre modèle :

- La possibilité d'avoir quatre personnages/monstres dans son équipe et autant dans son chariot contre trois dans DQ5 ; mine de rien, cela facilite pas mal les choses...

- Une épouse potentielle supplémentaire, au caractère assez... "déterminé".

- Une refonte de l'interface, qui en avait décidément bien besoin. Chaque objet dispose désormais de son petit dessin associé très joli au demeurant ; si chaque personnage a toujours son propre inventaire personnel limité à douze objets, le sac fait son apparition et vous permettra d'en stocker autant que vous voudrez. Dans la série originale, il n'a été disponible qu'à partir du sixième épisode et c'est la banque qui se chargeait de garder vos objets excédentaires auparavant. Par ailleurs, vous pourrez obtenir des informations sur tous les objets que vous trouverez en les examinant ; vous saurez ainsi si telle arme peut être utilisée en combat pour produire un effet ou si telle armure protège du feu. Enfin, le menu ne se fermera plus instantanément après l'usage d'un sort ou d'un objet. En somme, l'interface est désormais à la fois plus esthétique et plus ergonomique, donc bien plus agréable même si son usage reste encore quelque peu fastidieux par moment.

- Comme de juste, un sérieux lifting graphique. On retrouve un style assez représenté dans les RPG de l'époque Playstation, à savoir des personnages en 2D évoluant dans des décors en 3D. Il s'agit ici de 3D type DS, du rustique, mais le résultat est plutôt mignon. Les deux écrans sont mis à contribution tant dans les villes et donjons que sur la carte ou pendant les combats ; dans le premier cas, ils affichent tout deux le décor et vous donnent une meilleure vue d'ensemble, d'autant que vous avec la possibilité de faire tourner la caméra (parfois à 360°, parfois non). Lorsque vous vous déplacez sur la carte du monde, l'écran du haut l'affichera dans son intégralité, vous permettant de savoir où vous vous trouvez d'un seul coup d'oeil. Enfin, durant les combats, l'écran du haut reprendra les caractéristiques principales de votre groupe et celui du bas vous présentera les ennemis auxquels vous faites face (sous forme de sprites joliment détaillés et animés) ainsi que les ordres que vous pouvez donner.

- Le TNT, l'un des mini-jeux dont je parle en détail un peu plus bas.

- La présence du musée Bricabrac, dont le conservateur est un fantôme qui n'apparaît que la nuit (car le temps est géré) et que vous pouvez regarnir vous-même à l'aide de divers objets que vous trouverez au cours de vos aventures.

- Il est désormais possible d'effectuer des sauvegardes rapides, en plus des sauvegardes normales qui se font dans les églises. Celles-ci peuvent être effectuées n'importe quand (sauf exception ; elles sont par exemple impossibles dans les villes et villages) mais réinitialisent le jeu une fois créées. Elles permettent de sauvegarder "en urgence" lorsqu'on n'a pas d'église à disposition et se justifient par la portabilité du support. Il n'existe qu'un seul fichier de sauvegarde rapide, contre trois pour les normales."

- Enfin, et je serais presque tenté de dire qu'il s'agit de l'ajout le plus important : la possibilité de faire parler les membres de votre groupe en appuyant sur le bouton B. Ceux-ci feront alors divers commentaires en fonction des lieux et de leur personnalité, ce qui contribue grandement à les rendre sympathiques et attachants. Les deux enfants du héros, en particulier, bénéficient beaucoup de cette nouvelle fonctionnalité appelée "party-talks" ou "party chats": leurs propos et leurs réactions typiques de leur jeune âge les rendent en effet réellement adorables.

En compagnie des monstres
Les mêmes en combat

Une bonne partie de ces améliorations étaient déjà présentes dans le premier remake sur PlayStation 2. Les icônes de l'interface et l'épouse supplémentaire sont cependant l'apanage de cette version DS, ainsi, mais c'est une évidence, de tout ce qui a trait à l'usage du double-écran. Le moteur du jeu était également différent ; tout y était en 3D, y compris les personnages et les ennemis durant les combats.

Gameplay

La Fiancée Céleste reprend tel quel le système de combat aléatoire au tour par tour de DQ5, et ce dernier n'étant plus tout jeune, il ne faut évidemment pas s'attendre à quelque chose d'ultra sophistiqué. Les personnages gagnent donc de l'expérience et de l'argent en combattant, acquièrent de nouveaux sorts et aptitudes en montant de niveau et possèdent une pelletée de statistiques qui donnent une idée précise de leur force de frappe, défense, résistance à la magie, etc. Cependant, les combats "normaux" (comprenez ceux qui ne vous opposeront pas aux boss) pourront, surtout vers la fin, constituer de vrais petits défis. Contrairement à nombre d'autres RPG, La Fiancée Céleste vous amènera à exploiter pleinement les capacités de vos personnages même face à des ennemis communs, rendant ces derniers plus intéressants. En particulier, les différents sorts renforçant vos troupes et affaiblissant l'ennemi se révèleront d'une aide précieuse à de nombreuses reprises, tant, là encore, contre les boss que contre les monstres standards. Un système diablement efficace donc, et dans l'ensemble plus amusant que ce que le grand âge du jeu original pourrait laisser croire. Au passage, pour ceux que cela inquiète, sachez que le leveling n'est que rarement nécessaire ; tout au plus est-il parfois conseillé (ne serait-ce que pour se payer certaines rutilantes armes et armures coûtant les yeux de la tête). Enfin, n'omettons pas de mentionner la petite particularité des Dragon Quest : lorsque deux ennemis du même type ou plus sont côte à côte, le jeu considérera parfois qu'ils forment un groupe dont vous ne pouvez viser chaque membres individuellement ; à côté de cela, certains sorts et armes (les fouets) permettent de toucher tous les membres d'un même groupe et seront donc moins intéressants lors de combat ne comportant que des monstres isolés.

Les conséquences d'une défaite en combat ne sont pas négligeables, mais vous épargnent toutefois un game over définitif. Lorsque cela survient, vous vous retrouvez à la dernière église dans laquelle vous avez sauvegardé (une autre constante de la série), délesté de la moitié de votre fortune. Afin de protéger vos précieux deniers, vous pouvez les placer dans une banque ; ils seront alors à l'abri des coups durs. Par ailleurs, seul le personnage ou monstre situé en tête sera relevé ; les autres étant toujours inconscients, vous devrez les faire remettre sur pieds par le prêtre (contre rémunération) ou le personnage survivant s'il dispose du sort adéquat.

En sus de la baston, il existe quelques mini-jeux divertissants dans La Fiancée Céleste. Je citerai en premier lieu l'habituelle quête des mini-médailles, récurrentes dans la série. Les mini-médailles peuvent se trouver un peu partout dans le monde : dans un coffre, un pot, un tonneau, sur certains boss... Vous rencontrerez au cours de vos aventures le roi Dominicus, qui en fait collection et vous les échangera contre des pièces d'équipement puissantes et introuvables ailleurs. Sachez qu'il sera impossible de tous les obtenir au cours d'une même partie, le nombre total de mini-médailles étant trop réduit pour cela. Choisissez donc bien!

En dehors des médailles, on trouve également un casino dont les jetons permettent, là encore, de se procurer des objets et armes rares pas piqués des hannetons... Pour peu qu'on en accumule suffisamment, car les résultats sont bien entendu aléatoires. Même s'il est possible de tricher en sauvegardant après chaque gain et en rechargeant après chaque perte, la patience (ou la veine de cocu) sera de rigueur ! Histoire de vous détendre, vous pourrez aussi vous adonner au très amusant jeu des "Gluants à gogo", qui consiste à viser les gluants qui viennent vous narguer au moyen du stylet, et dans le bon ordre. Vous jouerez à ce jeu pour le score, mais également pour quelques objets potentiellement utiles qui vous seront remis si vous atteignez certains paliers. En parlant de gluants, vous pourrez aussi assister à une course de ses sympathiques petites bestioles et parier sur l'un d'eux, et même en faire participer un si vous en avez dans votre équipe à la seule condition qu'il soit de niveau 20 ou supérieur .

Le casino (si ! si!)
Le jeu de TNT

Enfin, le dernier jeu, le TNT (pour "Trésors, Nombres et Traquenard"), est une sorte de jeu de l'oie grandeur nature dans lequel vous jouerez le rôle du pion. Après chaque lancé de dés, vous arriverez donc sur une case sur laquelle peut se trouver un monstre, de l'or ou un objet. Les plateaux de TNT se trouvent un peu partout dans le monde ; pour y accéder, vous avez besoin de tickets TNT, que vous découvrirez, à l'instar des médailles, en fouinant par ci par là.

N'oublions pas enfin la présence d'un donjon bonus, débouchant sur un boss costaud. Ne l'ayant pas (encore) vraiment exploré, je ne pourrai cependant en dire plus.

Personnages

- Le héros : ce taciturne et courageux gaillard, dont vous vivrez toute la jeunesse et auquel vous donnerez le nom qu'il vous plaira, est un personnage très équilibré dans ses caractéristiques et ses sorts - très "well-rounded" comme disent les anglophones. Il apprendra pêle-mêle des sorts de soins, d'attaque et de résurrection ainsi que la téléportation (que j'évoque plus bas) et peut équiper une large variété d'armes (entre autres les boomerangs) et d'armures. Un bon personnage, puissant et utile, qu'il n'est bien évidemment pas possible d'écarter de l'équipe.

- Bianca : vous rencontrez cette première épouse potentielle durant votre enfance. C'est au cours de celle-ci qu'avec son aide, vous assainirez un manoir hanté et accorderez le repos éternel à ses propriétaires. Vous la retrouvez une fois adulte et elle vous suit jusqu'à ce que vous vous mariiez. Si Bianca est l'heureuse élue, elle reste dans le groupe ; dans le cas contraire, elle cède la place à sa rivale. Bianca privilégie la magie tout en possédant une force et une résistance plutôt correctes ; elle apprend de nombreux sorts offensifs dont le puissant Mégaflamme, qu'elle est le seul personnage du jeu à maîtriser, ainsi que le très utile décuplo qui double la force de frappe d'un personnage. Elle possède enfin quelques sorts utilitaires ou défensifs tels que passage sûr (permet de traverser des zones dangereuses sans dommage) et isolation (protège le groupe contre la glace et le feu). Sans être extraordinaire, elle constitue un soutien utile en combat.

-Smilo : bien que n'étant pas un être humain (mais un tigre à dents de sabre, ou smilodon, d'où son nom), Smilo se joint à vous comme s'il en était un – entendez, à l'issue d'un événement particulier et non suite à un quelconque combat. En outre, vous faites sa connaissance durant votre enfance, bien avant l'obtention du chariot de Ciobair (vous le délivrez de vilains garnements qui le persécutent). Pour ces raisons, j'ai considéré qu'il était pertinent de présenter ce "monstre" ici. Il possède une force de frappe très honorable, pouvant équiper des armes exclusives et puissantes ; niveau défense, le tableau est un poil moins bon mais demeure acceptable. Il n'acquiert que très peu d'aptitudes en montant de niveau, mais celles qu'il obtient sont bonnes à posséder. Il pourra ainsi se concentrer pour frapper plus fort au prochain tour, effrayer les ennemis pour les empêcher d'agir ou encore dissiper les bonus dont ils bénéficient. Notez que vous pouvez lui choisir un nom parmi plusieurs au moment où il intègre votre équipe ; "Smilo" est le choix par défaut. Vous combattrez d'autres smilodons par la suite, mais ceux-ci ne pourront être recrutés ; Smilo restera le seul représentant de son espèce dans votre groupe. En outre, après vous en être séparé une première fois pendant votre enfance, vous le retrouverez une fois adulte : le brave animal aura grandi comme vous, et vous reconnaîtra si vous lui présentez un objet précis...

- Candy : cette fée ne se joint à vous que temporairement, afin de vous aider à effectuer un petit travail très important pour elle... Par conséquent, elle ne possède en tout et pour tout que quatre sorts : un de soin, un de réduction de défense pour les ennemis, un qui altère leur précision et un sort d'attaque pure. Il n'y a rien d'autre à dire sur ce personnage, qui du fait de sa courte présence dans l'équipe ne peut être jugé sur un pied d'égalité avec les autres.

- Harry : ce jeune prince, qui a le même âge que vous, sera votre compagnon d'infortune durant les dix années d'esclavage (je vous laisse découvrir comment et pourquoi vous en serez réduit à cette situation) qui séparent votre enfance de votre adolescence. À l'instar de Candy, il ne vous accompagnera que peu de temps et sa batterie de sorts est donc fort limitée. Celle-ci est quasi-uniquement offensive, à une exception près, la protection sacrée, qui réduit les chances de combat aléatoires contre des adversaires plus faibles que vous.

- Nera : voici une autre des jeunes femmes sur lesquelles le héros peut jeter son dévolu. Elle ne sera jouable que si vous la choisissez, et vous accompagnera à partir du moment où vous lui aurez passé la bague au doigt. Son set de sorts, pour la grande majorité offensifs ou parfois utilitaires, est très proche de celui de la fille du héros, dont je parlerai plus bas. Nera y ajoute cependant un sort de soin. N'ayant pas joué ce personnage (je lui ai préféré Bianca lors de ma partie), je peux cependant dire, du fait de la proximité qu'elle présente avec sa fille, qu'il s'agit probablement d'un personnage utile largement tourné vers la magie – comprenez qu'elle ne cogne pas dur.

- Pandora : sœur de Nera et troisième et dernière épouse possible, spécifique à cette version DS (le personnage n'existe pas du tout dans l'original et le premier remake PS2). Contrairement à sa sœur et à Bianca, qui sont aimables et courtoises, Pandora est hautement antipathique et terrible à vivre ; la choisir provoquera la surprise de son cher papa et de toute l'assemblée présente au moment fatidique. Sur le plan du gameplay, elle possède surtout des sorts d'attaque, ainsi que décuplo et passage sûr, que ses rivales obtiennent également. Elle est supposée être l'épouse ayant le plus de force physique, mais ne l'ayant jamais utilisée, je ne peux confirmer ou infirmer ce point. Je sais en revanche qu'elle peut équiper des armes spéciales lui permettant de frapper deux fois en une seule attaque. Tout comme Nera, elle ne vous suivra que si vous l'épousez et à partir de ce moment.

- Nolan (fils du héros) : ce petit bonhomme est, en dépit de ses huit ans, le personnage le plus puissant du jeu et votre meilleur allié. Il possède un assortiment de sorts d'attaque et de soin (notamment multisoin, qui comme son nom l'indique guérit toute l'équipe, et qu'aucun autre personnage ne peut lancer – en revanche, certains monstres en sont capables) uniques et d'une efficacité redoutable, et sa force de frappe est l'une des plus impressionnantes du jeu. Un digne successeur de Son Gokû, le côté simiesque en moins ! "Nolan" est son nom par défaut, mais vous pouvez lui en saisir un autre lors de sa naissance.

- Inga (fille du héros) : sœur jumelle du précédent, elle est une magicienne pure et dure. Ses nombreux et puissants sorts offensifs mono et multi-cibles vous rendront de nombreux services, de même que son décuplo, sa téléportation et son tic-tac ("fait venir la nuit en plein jour et le jour en pleine nuit", dixit la description du jeu : cela peut parfois être utile), sans oublier evac', qui vous permet de fuir instantanément d'un donjon. Son nom peut être modifié tout comme celui de son frère, et au même moment que ce dernier.

- Sancho : ce brave et fidèle serviteur à l'accent des plus typé vous suivra loyalement dès que vos enfants, devenus assez grands pour vous épauler, vous auront rejoint. Outre une puissance et une résistance des plus honorables, il acquiert au fur et à mesure des sorts originaux et utiles tels que "sifflet", qui déclenche immédiatement un combat ou "discreto" qui réduit au contraire les chances d'en subir un. Il obtient aussi détectrésor, qui indique le nombre de trésors (coffres ou tonneaux/jarres contenant un objet) à proximité. Sans être incontournable, Sancho est un personnage sympa qu'il est agréable d'avoir dans son équipe.

- Innocent : un jeune garde que vous pourrez recruter au même moment que Sancho. Il est assez costaud mais n'apprend strictement aucun sort en montant de niveau, ce qui le pénalise fortement par rapport aux autres... J'ai donc choisi de le laisser tomber et de donner sa place à l'un des monstres que j'avais recruté. Dommage, il avait une bonne tête.

En conclusion...

La Fiancée Céleste est le paradoxe fait jeu : bien que reposant sur des bases on ne peut plus traditionnelles, il m'a fait l'effet d'une véritable bouffée d'air frais. Il s'en dégage en effet une sympathie, une bonhomie qui le rendent extraordinairement agréable à parcourir ; Dragon Quest 5 est un jeu qui sait donner vie au monde qu'il anime et octroyer une personnalité au moindre PNJ qui passe. De fait, tout ce que disent ces derniers changera au fur et à mesure que la situation évoluera suite à vos actions, et chacun a sa petite histoire, ses occupations, ses états d'âme et ses soucis dont il manquera rarement de vous entretenir. Tout en entretenant un - certes modeste - souffle épique durant toute l'aventure, La Fiancée Céleste nous ramène constamment à la vie quotidienne de tout ce petit monde, qui se révèle au final tout aussi intéressante que le scénario principal un poil plus héroïque. Celui-ci navigue d'ailleurs lui-même entre l'épique et l'anodin, nous faisant assister à des évènements plus banals (mais éminemment plaisants) entre deux donjons. Les commentaires de vos coéquipiers achèvent d'enfoncer le clou : ils sont extrêmement nombreux (ils porteront d'ailleurs fréquemment sur la réplique du dernier PNJ auquel vous avez parlé), bien écrits et contribuent dans une très large mesure à l'attachement que l'on porte à ces petits tas de pixels, le système de générations n'y étant pas non plus étranger. Je ne peux à ce titre passer sous silence l'excellent travail des traducteurs, qui outre des dialogues impeccables nous offrent une tonne de jeux de mot à se taper sur les cuisses (comment ça, j'exagère ?) avec les sobriquets des monstres : vous croiserez ainsi des prestidigitatueurs, des gourdzillas, des crâmeurs et autres perverruches, sans oublier les vahinéfastes. Ce ne sont là que quelques exemples, qui vous donnent une idée de l'ingéniosité qu'ils ont pu déployer... Ils se sont aussi fait plaisir en traduisant les noms des lieux que vous traverserez : ainsi, ne soyez pas surpris de visiter un jour le village de Saint-glinglin. En parlant de voyages, sachez que vous aurez plusieurs moyens de transports à votre disposition ; en-dehors du bateau et du tapis volant (j'en passe et des meilleurs), la très pratique téléportation est de la partie, vous permettant de vous rendre instantanément dans toutes les villes et une partie des donjons que vous avez déjà visités.

Le jeu est de plus étonnamment bien rythmé compte tenu de son âge, et ne vous laisse pour ainsi dire jamais sans indications - à de rares exceptions près, résidus de son époque d'origine. La progression reste donc fluide et agréable du début à la fin. En parlant de fin, je l'ai personnellement atteinte après 50 heures de jeu pétant, mais je m'étais pas mal baladé et fait beaucoup de leveling vers la fin, pour optimiser mes personnages ; j'avais aussi passé "un certain temps" sur le casino... Comptez donc une trentaine d'heures environ si vous ne vous attardez pas.

En somme, La Fiancée Céleste possède une ambiance sobre et puissante qui confère beaucoup de charme à un univers et à un scénario somme toute assez banals. Qu'on se le dise, la grande force de ce jeu réside dans son atmosphère irrésistible, qui fait oublier sans aucun problème les quelques lourdeurs qu'il peut parfois nous imposer.

Les deux adorables bambins du héros approuvent.
Minimage
(20 septembre 2010)
Sources, remerciements, liens supplémentaires :
Source des images : The Video Game Museum pour les deux captures de la version Snes, Legendra pour celles de la version DS.
Un avis sur l'article ? Une expérience à partager ? Cliquez ici pour réagir sur le forum
(118 réactions)