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Budokan
Année : 1989
Système : Amiga, C64, Megadrive, Windows, ZX Spectrum
Développeur : Electronic Arts
Éditeur : Electronic Arts
Genre : Jeu de Combat (VS fighting)
Par Tonton Ben (10 décembre 2004)

« Ouss ! La violence n'est pas une fatalité, chaque objet qui t'entoure peut devenir une arme redoutable ! Je le sais, tu le sais, et il le sache ! ». Fans de Sammy et de Dallas Silver, réjouissez-vous, Electronics Arts a pensé à vous avec Budokan, la simulation d’arts martiaux qui peut vous sauver la vie ! Ouss !

Un superbe écran titre...
...pour un menu principal amusant.

Soudain, dans la rue, un agresseur vous agresse...

À une époque où Electronics Arts n’était pas uniquement motivé par l’appât du gain, les amateurs de self-defense ont pu s’adonner à leur passion avec Budokan, un titre multi-sports où le pitit scarabée incarné par le joueur, aspirera à devenir le maître absolu dans quatre disciplines de combat : le karaté, le bo, le kendo et le nunchaku.

Le karaté, un style aérien.
C’est idiot de se gaver de sushis avant un combat...

Tout commence dans la cour du dojo, où le jeune apprenti reste planté en plein milieu de la cour, en regardant niaisement le joueur. Eh bien quoi !? Réagissez, bon sang ! Première originalité du soft, les menus du jeu se parcourent à pied, car c’est au bout de l’effort que vient la récompense. Quand je vous disais qu’on nage en pleine philosophie martiale... Sont donc accessibles quatre dojos, consacrés chacun à l’enseignement et à la pratique des quatre styles de combats proposés. Le kendo et le nunchaku s’opposent dans la vitesse d’exécution des attaques ; quant au karaté et au bo, c’est sur la portée des coups qu’ils se distinguent.

Bo contre Kendo : qui va l’emporter ?
Les points d’attaques apparaissent sous les personnages.

... détournez son attention en lui proposant une partie de Budokan...

À chaque fois, il sera possible dans les dojos de s’entraîner seul, ou face à un sempai. Et il va falloir y passer du temps, sur les tatamis, parce qu’avant d’aller se friter avec les gros bonnets du pitit monde de la savate organisée dans le grand tournoi Budokan, mieux vaut s’assurer de bien maîtriser les commandes. Les habitués de Panza Kick Boxing ne seront pas dépaysés, puisque le système de contrôle est à peu près similaire : un bouton pour les coups, qui, combiné avec une direction, enclenche un mouvement d’attaque ou de défense.

Jimmy le tricheur qui se sert de tonfas, est facilement battable au nunchaku.

Dit comme ça, ça a l’air bien, mais malheureusement, Budokan souffre sur ce point si crucial d’une certaine raideur dans les contrôles. Il faut souvent insister sur les boutons, et les actions ont souvent tendance à se bloquer. D’autant plus que les déplacements, qui donnent l’impression de faire atrocement souffrir les personnages, se gèrent avec les diagonales et non les directions arrière et avant. Ce n’est pas intuitif, mais une fois qu’on le sait, ça se passe à peu près bien.

La salle du Budokan !
Entraînement au nunchaku...

... et profitez-en pour lui asséner un double...

... houlà, on se reconcentre immédiatement sur le jeu ! Une barre de stamina mesure la résistance des protagonistes, et une barre de ki la puissance des coups ; les deux se rechargent automatiquement au repos. Budokan n’est donc absolument pas un jeu pour les bourrins, une gestion tactique des combats est indispensable pour espérer gagner dans les niveaux avancés, généralement là où l’on se fait massacrer. De même, comme il est possible de choisir un art de combat différent de l’adversaire, certains arts se révèlent plus efficaces contre certains d'entre eux. Attention, cependant, car dans le Budokan, certains ennemis manient d’autres arts que ceux enseignés dans les dojos.

Les décors sont magnifiques, avec les ombres portées au sol.
Toujours écouter le maître... Brosse-toi les dents et mange tes légumes...

Budokan jouit d’une ambiance très orientale, grâce à une réalisation graphique impeccable. Même si le tout manque d’animations, les nombreuses scènes qui composent le jeu ont toutes bénéficié de ce travail de dessin qui force le respect. On aurait souhaité que la partie sonore profite de la même qualité, mais les rares thèmes musicaux ne laissent pas un souvenir impérissable ; elle ont au moins la décence de ne pas venir saouler le joueur durant les combats. Des voix digitalisés sont néanmoins présentes, du classique mais indispensable « Hajime ! » annonçant le début de la confrontation, aux différents « Kiai ! » qui ponctuent les attaques.

Bon courage face à Tetsuo, une brute qui manie le bo avec une rapidité impressionnante.

Adapté sur de nombreux supports, Budokan a rencontré le succès sur Amiga, PC, mais aussi sur ZX Spectrum, Commodore 64, et bien sûr la Megadrive, machine de prédilection d’Electronics Arts. Même s’il ne peut décemment rivaliser avec un jeu de baston classique, Budokan a réussi son pari de simulation de combat. Ouss !

Tonton Ben
(10 décembre 2004)
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